Africa Works par Benetton.

Benetton a toujours fait les choses autrement. On se rappelle de sa campagne de pub provocante des années 90 dans laquelle les tabous tels tombaient un après l’autre; rien n’était épargné, homosexualité, sida, drogues, etc. Sa constance en communication a toujours été exemplaire : omniprésence du blanc, photo sans décor, logo à droite (souvent absent, c’est dire comment la reconnaissance de la marque est forte). Sa grande ouverture sur les cultures du monde a toujours marqué aussi ses communications, le magazine Colors en est le meilleur exemple. Pour sa campagne mondiale de communication 2008 Benetton met de l’avant un projet de microcrédit au Sénégal : Birima, la société de crédit coopératif fondée par le chanteur sénégalais Youssou N’Dour à laquelle le Groupe Benetton assure aussi un solide soutien économique. Birima, offre des services financiers à de petites et moyennes entreprises, à des artisans, des professionnels et des artistes pour leur permettre de lancer et de développer leur activité en toute autonomie. Titre d’un succès international de l’artiste, Birima est aussi le nom d’un roi légendaire du Sénégal qui, ne s’adressant qu’une fois par an à ses sujets, est devenu le symbole de la valeur de la parole donnée, d’un code moral qui rappelle le principe essentiel de la société : le demandeur de crédit ne doit fournir aucune autre garantie que sa parole et la respectabilité de sa famille. Birima aide les Sénégalais à créer leurs propres activités, en développant de petites entreprises. Il aide aussi les artistes et musiciens émergents. Ce fonds de crédit est ouvert à tous, et encourage en particulier l’adhésion des femmes et des jeunes. Le fonds Birima fournit à ses adhérents l’assistance nécessaire leur permettant de mener à bien leurs projets. Comme chez nous, l’aide aux jeunes entrepreneurs et aux petites et moyennes entreprises donne souvent plus de résultats que l’aide aux grands projets.

Un grand détour… pour tes yeux.

Quand je suis revenu au Saguenay en 1989, après un exil à Montréal, j’avais fait le tour des boîtes de communication, le porte-folio sous le bras et la tête pleine d’idées. J’avais décidé de descendre la rue Racine, la rue principale, et de faire les agences une par une. Je suis entré dans la première sur ma liste : Concept Communication et en suis sorti… 5 ans après. Jean-Pierre Cyr et Bruno Simard étaient à l’époque partenaire et j’ai complété le trio en démarrant le département de graphisme de l’agence. Si je parle de mes débuts au Saguenay, c’est que la vie nous réserve souvent de drôles de surprises. À l’époque, Concept occupait des bureaux au deuxième étage de la Librairie Régionale, un super bâtiment avec beaucoup de cachet, maintenant le Cabaret urbain Opéra remplace la librairie… et j’ai élu mon nouveau bureau au-dessus de celui-ci. À deux portes de mon ancien bureau. Cela m’a pris quasiment 20 ans avant de revenir sur mes pas. J’ai donc trouvé très drôle quand Jean-Pierre Cyr (maintenant JLN Technologie) m’a appelé pour travailler sur le re-design de son site internet de rencontre : pourtesyeux.com. Nouveau logo, nouvelles couleurs ainsi qu’une navigation simplifiée. Un look finalement un peu plus « clean », sérieux dans la démarche, mais avec un côté séduisant et humoristique. Jean-Pierre est derrière le succès du site Réseau Contact. Avec pourtesyeux.com, il est allé un peu plus loin avec des jeux, des activités différentes des sites de rencontre traditionnels. Toujours à la recherche de nouvelles idées, lui et son équipe font la manchette des journaux nationaux ces jours-ci avec leur nouvel outil de recherche Findloo.com. On y reviendra puisque je travaillerai aussi sur le dossier. À suivre…

Choses que je déteste #2: Les affirmations gratuites.

C’est prouvé. Oui, oui je vous le dis, c’est prouvé! Si je suis certain? Bien sûr, c’est prouvé! P-R-O-U-V-É! On a tous déjà rencontré un spécialiste de l’affirmation gratuite. Avec preuves, bien sûr. Non fondées, mais qui vérifiera? Je déteste cette catégorie de menteur (puisque c’est bien de cela qu’il est question). À la limite, un vendeur, qui, voulant vous en mettre plein la vue, usant de toute son imagination pour vous embarquer dans son projet c’est plutôt correct et de bonne guerre. Mais quelqu’un qui veut vous convaincre à coups d’affirmations ABSOLUES me fait capoter. Surtout si ladite affirmation est non fondée. « Selon une étude américaine, 80 % des hommes sont, et de loin (ça, c’est hyper important dans une fausse affirmation d’ajouter un superlatif, ça fait plus vrai!!!) beaucoup plus blablabla que blablabla…!» OK. Je veux bien. C’est probable vu comme ça. Mais quand il ajoute un « C’est prouvé! ». Haaaa. Si c’est prouvé, on ne peut plus contester, c’est certain. C’est prouvé! Silence, plus de dissidence. Mais bordel, prouvé par qui? Ce qui m’impressionne le plus, quand l’on côtoie ce genre de spécimens, c’est la facilité avec laquelle ils réussissent à passer ce genre d’affirmation dans leurs présentations. Rarement, on les conteste. Rarement, on demande des informations plus poussées. Des preuves sur les preuves. Je trouve cela assez hallucinant. C’est pire encore quand vous êtes à l’opposé de ce genre de personnalité. Quand vous en êtes l’antithèse. Encore aujourd’hui, je suis incapable de pousser un tel mensonge non fondé à un client. Je suis plutôt du genre à affirmer que je ne sais pas (si c’est vrai) plutôt que d’affirmer un n’importe quoi « pseudoprouvée » par une université nébuleuse américaine. C’est moins vendeur. Peut-être. Moins professionnel? Pas vraiment. Affirmer n’importe quoi, est dans mon livre à moi (pour paraphraser un coach célèbre), pas mal moins pro. Et ça, pas besoin de le « prouver » par une quelconque étude.

Pintado Pasos. Porque es una buena obra.

En passant devant une boutique spécialisée Converse à Playa del Carmen, une paire d’espadrilles a attiré mon attention. Mutli colorée, la chaussure de sport dépassait le stade utilitaire et prenait plutôt l’allure d’une oeuvre d’art. J’ai tout de suite songé que c’était un design de vitrine, un truc pour nous attirer. Si c’était le but, il faut dire que cela a fonctionné. En entrant dans la boutique afin de jeter un coup d’oeil de plus près, je me suis rendu compte que la chaussure peinte n’était pas seule, mais accompagnée de plusieurs autres, de tailles différentes et de designs différents. Toutes ces chaussures étaient bel et bien à vendre. En lisant le poster accroché à l’étalage, on pouvait comprendre que ces Converse avaient été peintes pour une bonne cause. Pintado Pasos. Un programme de responsabilité sociale créée par Noah Leyva. Celui-ci ayant retourné dans sa ville natale, Pinotepa de Don Luis (Oaxaca), après avoir refusé de répéter le même chemin que la plupart de ses compatriotes: le travail sur la terre ou émigrer aux États-Unis à la recherche de meilleures opportunités. Comme il avait étudié à l’École des Beaux-Arts à l’Université Benito Juárez, il est revenu avec la ferme intention de collaborer à améliorer la situation des habitants de de son village. Son idée fut de fonder un atelier, où les jeunes avaient la possibilité de trouver une activité productive et ainsi s’assurer également la pérennité de l’héritage artistique de Pinotepa de Don Luis. Noé Leyva avait également contacté l’artiste Juan Alcazar, qui a servi le gouvernement de l’État en qualité de conseiller culturel à l’appui des initiatives culturelles. Juan Alcazar a rencontré le président de Converse Mexique, reconnu comme un collectionneur d’art et philanthrope. Et comme cette société mexicaine était à la recherche d’un projet de responsabilité sociale est née l’initiative de Converse de soutenir un groupe d’art de la région et Juan Alcazar a proposé l’atelier de Pinotepa de Don Luis. C’est ainsi que commença l’histoire de Pintado Pasos. Peindre sur des Converse. Chaque paire de chaussures est soigneusement peinte à la main, afin que chaque paire soit unique et irremplaçable. Vendu entre 25000 et 35000 pesos (environ entre 250 $ et 350 $ CAD), la vente de chaussure a permis à Converse de verser plus de 40000 $ à l’organisme.

Billets que vous pourriez aimer

Choses que je déteste #1: Les enseignes mobiles.

J’ai décidé de créer une nouvelle série d’interventions : les « J’aime » et les « Je déteste ». Comme dans le film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, quand chacun des personnages décline ce qu’il aime ou n’aime pas. Je sais que cela peut paraître quelque peu litigieux, mais ces remarques sont endossées personnellement. Allons-y pour un cri du coeur ou une super dose de mauvaise foi, les goûts ne se discutant pas, se partagent par contre, assez bien.
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Je déteste les enseignes mobiles. Ces espèces de mi-remorque/affiche sont le summum du mauvais goût. La plupart du temps mal entretenus, ces modules sont souvent stationnés dans des lieux publics stratégiques pour nous démontrer toute leur laideur. Si au moins, leurs designs étaient intéressants. Non. Leurs formes arrondies, leurs vitres jaunes qui servent de protection aux super lettres (souvent dépareillées) qui les ornent, leurs remorques, tout est mis en oeuvre pour former une pièce qui lève le coeur. Je peux comprendre qu’on peut avoir besoin d’un affichage temporaire, mais bordel, il existe des solutions plus esthétiques. Je ne comprends pas que le département d’urbanisme d’une ville, normalement assez à cheval sur les normes, tolère ces amas de tôles sur roues. Dans certains quartiers on dénonce la corde à linge, image pourtant écolo et bucolique de notre enfance, mais on ne dit rien quand on passe devant une enseigne mobile borgne d’une lumière sur laquelle on a réussi à changer le chiffre « 8 » en lettre « B », en lui collant un « i »… Que dire des couleurs des lettres???. On a plus de « B » rouge, qu’à cela ne tienne, mettons en une verte, pas de la même typographie, pfff! c’est pas grave, qui remarquera?! Moi! Effectivement que ce n’est pas grave. Si les gens remarquent la lettre différente, ils ne penseront pas à jeter un oeil plus sévère sur le reste délabré de cette remorque lettrée. Compensation. Et je vous épargne le son du néon défectueux….

Greenwashing. Quand le vert n’est pas blanc.

Regardez autour de vous et vous constaterez que le vert est hyper tendance. Être un écocitoyen, aujourd’hui est très bien vu, mais être une entreprise verte est devenu un incontournable. Les magazines de masse y vont de leurs ABC Écolo, les revues du monde des affaires y vont de leurs cahiers spéciaux comment devenir vert. Tout le monde veut être vert. Et ce, même si l’on n’a pas nécessairement la fibre écologique. Le terme « greenwashing » est la contraction de deux mots : « green » (vert) et « brainwashing » (lavage de cerveau) et signifie beaucoup plus un terme marketing qu’une école de pensée. Le « greenwashing » représente une entreprise qui investit avant tout, et beaucoup plus, dans des communications pour dire qu’il est vert que de poser des gestes concrets pour l’environnement. Assez fréquent au Québec, selon François Cardinal, dans son livre « Le mythe du Québec vert » où l’on apprend que cette verte image qu’ont les Québécois d’eux-mêmes n’est, en réalité, qu’un mensonge. Passer pour vert ça peut aller jusqu’à un certain point, mais il faut être conséquent de ses actes. Je répète souvent que les communications d’une entreprise doivent absolument refléter ses valeurs sinon celle-ci se met en danger. Un danger à long terme sur son image. Car les clients qui partagent ces valeurs, et à qui une compagnie fait croire qu’elles font partie de son ADN, verront la supercherie d’un oeil plutôt sévère. En publicité, on peut toujours embellir, améliorer une entreprise ou un service, mais il est très dangereux de la décrire comme elle ne l’est pas. Surtout si c’est pour suivre une tendance, sans y croire parce que c’est bien vu. Si vous êtes une très grosse corporation, il y des organismes comme Greenpeace qui se feront un plaisir de vous le rappeler. Ceux-ci sont assez sensibles aux abuseurs de valeurs environnementales, ils ont démasqué plus d’une entreprise qui clamait leur « green attitude ». Normalement Greenpeace ne choisit pas les pires, mais les plus connues; leurs interventions sur des compagnies comme Apple et tout récemment Dove démontrent bien que personne, même et surtout des lovemarks, n’est à l’abri de leurs brigades. Les deux compagnies « frauduleuses » ont dû émettre des communiqués afin de minimiser les « vérités » émises par Greenpeace et de proposer des actions directes afin de montrer patte blanche. On s’entend pour dire que le mal est fait et que de ramer à contre-courant ne fait pas avancer le bateau outre mesure. Bref, si l’on est vert tant mieux, si l’on est vert qu’en surface: gare aux bleus qui pourraient vous faire tomber dans le… rouge!

Blu.

Très impressionnant que ce Blu, artiste d’Italie. Peintre, illustrateur, graffiteur, animateur, bref, un artiste multidisciplinaire. Déjà que ses graffitis étaient très complexes (pour des graffitis), mais voilà qu’il en profite pour les animer. Dans cet ambitieux projet qu’est « Muto, Wall Painted Animation », il pousse l’art du graffiti à un niveau jamais atteint. Il vous faut absolument visionner ce court-métrage (assez étrange, mais vraiment intéressant). Pour l’animation, je suis vraiment de la vieille école. Pas que les animations 3-D d’aujourd’hui ne me déplaisent, mais la bonne vieille animation traditionnelle demeure pour moi le summum. Il faut jeter un coup d’oeil sur le très beau site de Blu


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