Le nouveau catalogue Chlorophylle…est en ligne!
L’automne est à nos portes (certains diront qu’il est entré depuis juin…), c’est en plein le temps de présenter la nouvelle collection automne-hiver des vêtements Chlorophylle. Nouveauté cette année : la fin de l’imprimé. On en discutait depuis quelques mois déjà : on tenait un discours pro-environnemental depuis des années, on avait fait de gros efforts pour réduire à son minimum les cartons explicatifs accrochés aux vêtements, l’élimination des sacs de plastique jumelée à la création de sacs avec les rebus de tissus, sa participation (en tant que commanditaire) à la Mission Antarctique du Sedna IV de Jean Lemire ont tous été des gestes concrets, mais nous imprimions encore, à plus de 20 000 copies, deux catalogues par année. Même si on utilisait ce qui se faisait de mieux en papier recyclé, l’impression, le transport, les catalogues non distribués représentaient aux yeux de Chlorophylle un geste de non-sens vis-à-vis son discours. Comme dit mon bon ami Roger : « faut que les bottines suivent les babines ». Voilà qui est rectifié. Le catalogue automne 2008 marque le début d’un temps nouveau. En même temps, elle marque une nouvelle façon de faire : l’imprimé nous contraignait, question budget, à créer des catalogues contenant beaucoup d’informations, nous empêchait de créer des outils plus spécialisés plus prêts de certaines pièces de notre collection: par exemple, une documentation plus étoffée sur un vêtement très technique ayant beaucoup de caractéristiques à dévoiler. Voilà que s’ouvrent devant nous plein d’avenues. Au menu du nouveau catalogue: un design très manuel pour exprimer un travail, qu’il l’est tout autant! Celui de la création. On a tendance, à tort, d’oublier que Chlorophylle, une entreprise du Saguenay qui embauche plus de 75 personnes crée ces vêtements ici même. Des designers, des patronistes, des couturières, des aviseurs techniques, des graphistes, des gens de 20 ans à plus de 50 ans, des hommes et des femmes font partie de cette équipe multidisciplinaire. Le design du nouveau catalogue tenait à le rappeler. Fait par nous, parfait pour vous. Les informations, écrites à la main par-dessus les photos, mettent en évidence telle ou telle caractéristique du vêtement; rappelant, par le fait même, que leur création n’est pas uniquement une question d’esthétisme, mais bien que celui-ci doit être fonctionnel. Que Chlorophylle met tout autant d’effort et de technicités dans ses vêtements prêts-à-porter que dans ses collections spécialisées. Les photos du catalogue ont été prises en mars dernier, par André Kedl, à Québec et au Mont Sainte-Anne (elles ont fait l’objet d’un de mes articles). Visitez le site internet de Chlorophylle pour en savoir un peu plus sur leur dernière collection automne-hiver.
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Suite de l’article précédent…
J’ai retrouvé le générique d’intro (en français) de l’émission Au Pays des Géants: wow! je ne me souvenais pas (cela vous surprend?) à quel point c’était beau… J’adore l’animation, la typo, la couleur, la musique! Encore une bonne dose de nostalgie!
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Ils sont de retour!!!
Savez-vous quand on se rend compte que l’on vieillit? Lorsque peu de gens dans son entourage ont peine à se souvenir d’une chose, mais que l’on fait partie du peu… Prenons par exemple, la nouvelle que l’émission Banana Splits TV Show serait de retour… après 38 ans. Je me souviens de cette émission comme si c’était hier. Ouverture de la parenthèse : j’ai pourtant la mémoire d’un papillon (s’il en avait, il ne retournerait pas sur la chandelle après s’être brûlé les ailes). Je ne me souviens jamais de rien. Si je n’écris pas le nom d’une personne immédiatement quand on me la me présente, je l’oublie dans la minute qui suit. Anyway. J’ai une mémoire des niaiseries. Une mémoire des choses inutiles. Des scènes de films comme celle du cycliste qui se fait renverser par un chauffard dans Airplane au nom du peureux (Fitsiou) dans l’émission Au Pays des Géants ou de la façon théâtrale dont Cornelius (dans La Planète des Singes) gonfle ses joues en perdant la vie lorsqu’il est abattu en débarquant sur terre. Inutile, je vous dis. Fin de la parenthèse. Alors quand je suis tombé sur cette nouvelle de la BBC que les Banana Splits reviendraient à l’écran, c’est tout un pan de mon grenier à mémoire qui s’est remis en marche. Les Bananas Splits. Quels personnages cools. Avec leurs instruments de musique. Leur look 1970’s (avant que ce soit «full» vintage!). Je devais avoir 5 ans. Je me souviens de la ritournelle comme si c’était hier. Je me souviens de la guitare qui tournait sur elle-même. Je me souviens des costumes. Je me souviens des boîtes de céréales dans lesquelles on retrouvait les personnages en format miniature (quand je parlais de mémoire sélective). Création de Hanna-Barbara, la série a duré uniquement le temps de 30 émissions. Espérant un retour pas trop technologique…
P.S J’adore la typographie sur cette image!!!
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Mad Men.
Quelle belle série télé que ce bijou de Mad Men. Pour ceux qui la connaissaient déjà (la deuxième saison est commencée depuis juillet), veuillez excuser mon ignorance, car je viens tout juste de la découvrir. Une série qui nous conduit au début des années 60, à New York, dans le merveilleux monde de la publicité (!). Joliment tournée, la série dépeint les moeurs de l’époque et dépeint un monde que les plus jeunes d’entre vous ne peuvent avoir connu. Ce qui est le plus bouleversant c’est de constater l’importance du tabac et de l’alcool dans chacun des épisodes, presque la totalité des personnages fume, et ce, partout où bon leur semble : train, bureau, restaurant ou clinique médicale. Dans une société comme la nôtre où les fumeurs sont devenus persona non grata, c’est tout un choc. Mad Men est le sobriquet que les gens donnaient aux personnes qui travaillaient en publicité sur Madison Avenue, à l’époque. Don Draper, un des personnages principaux de la série est le directeur de création de Sterling Cooper, une des meilleures agences de New York. Personnage complexe, il est très représentatif des hommes de la série : buveur, marié, mais très volage, sexiste et raciste. À l’opposé, son épouse, réservée, à la maison et complètement dévouée est le portrait type de la femme des années 60. Un magnifique tableau des moeurs américaines de ces années-là, quoi. L’action se déroule donc à l’agence, où le sexisme envers les employées féminines est stupéfiant, où les chassés-croisés y sont nombreux. Il faut voir s’exprimer des clients, comme Lucky Strike (cigarette) qui juge que le gouvernement est trop sévère au sujet du tabac, qui trouve déplorable qu’ils ne puissent plus faire témoigner des médecins dans leurs pubs, vantant les mérites de leurs produits (!). On est loin des lois d’aujourd’hui. Magnifiquement réalisée par l’excellent Matthew Weiner (on lui doit aussi Les Sopranos), la série Mad Men vaut le coup d’oeil. Les comédiens sont vraiment bons, le ton juste, l’atmosphère crédible, et le monde naissant de la publicité tel qu’on la connaît aujourd’hui y est superbement présenté. En passant, question de censure : la série est disponible pour téléchargement sur iTunes Music Store, mais les gens d’Apple ont censuré l’affiche en enlevant la cigarette au personnage en ombre (image ci-haut)… Par chance qu’ils n’ont pas décidé de flouer l’image toutes les fois qu’un personnage fume…
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Byrne et Eno.
27 ans après l’album culte My Life in the Bush of Ghosts, David Byrne et Brian Eno collaborent de nouveau sur un album: Everything That Happens Will Happen Today. Un album autoproduit sous la plateforme topspin (un site internet d’aide à la vente), disponible sur internet en plusieurs formats. Je suis un grand fan de David Byrne. Leader du défunt groupe culte Talking Heads, Byrne est un artiste multidisciplinaire : musicien, producteur (on lui doit l’étiquette multi-ethnique Luakabop), peintre, sculpteur, designer (il faut voir les derniers supports à vélo réalisés pour la ville de New York) et auteur (son blog est très intéressant). Je ne ferai aucune critique du disque puisque, de toute façon, elle ne sera pas objective. J’allais oublier son acolyte Eno, faut-il absolument que je vous le présente? Producteur, arrangeur de Genesis, King Crimson, Kraftwerk, Bowie, U2, Coldplay, etc. Véritable artiste du son, Eno est un incontournable. Je reviens un peu sur l’album My Life in the Bush of Ghosts : à l’époque l’art du sampling était embryonnaire : le disque avait été fait à partir de collages ethniques enregistrées aux quatre coins du globe. Le disque a d’ailleurs été réédité l’année passée et n’avait pas pris une seule ride. L’album est encore dans mon top 10. Pour le disque Everything That Happens Will Happen Today, on retrouve cette envie de créer des environnements sonores différents : échantillonnage, bossa-nova, country. Il existe une version « de luxe » avec un super emballage créé par Stefan Sagmeister. Un seul regret, je n’ai jamais vu David Byrne en spectacle… mais il sera à Montréal en octobre. Comme je préfère les remords aux regrets, y a de grosses chances que je sois au Metropolis, le 30 octobre prochain!
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Votre logo sent la boule à mite?
C’est impressionnant de voir à quel point certaines entreprises ont de la difficulté à se laisser convaincre de revitaliser un peu leurs logos. Même si ces entreprises sont pourtant souvent prêtes à se faire suggérer des nouveaux trucs, des concepts qui sortent de l’ordinaire, de nouvelles approches, mais lorsque vient le temps de parler du logo: niet, on n’y touche pas! La plupart des raisons évoquées pour refuser une telle opération sont une question d’identité ou de référence même si, à la base, les modifications suggérées sont pour la plupart pratiques ou esthétiques. Pourquoi une telle résistance alors que la plupart des grosses pointures mondiales ont toujours revampé petit à petit leurs signatures. Jamais dramatiquement, bien sûr, mais subtilement. Des marques prestigieuses comme Nike, Coca-Cola, Sony ou Ford (mon exemple) ont tour à tour adouci leurs courbes, amélioré un crénage, rajeuni une typographie, modifié une couleur. Pourquoi le font-elle? Pour suivre la parade. Pour rester jeune, pour s’adapter aux nouveaux médias, parce que les technologies changent tout autant que les tendances. Combien de logos se sont soudainement retrouvés sans saveur lorsque diffusés sur internet ou à la télévision? Une entreprise se doit de démontrer à sa clientèle qu’elle évolue, qu’elle est en avant de la parade et qu’elle s’adapte, sinon le message qu’elle envoie est clair : l’immobilisme est notre marque de commerce. Quand je parle de revamper une marque, je ne parle pas ici de complètement effacer ce qui a été fait, mais plutôt de moderniser celle-ci, lui redonner un second souffle. La plupart de ces changements sont souvent très simples, mais font toute la différence. Pas trop pour ne plus reconnaître la marque, mais assez pour la raviver. Bien sûr qu’il y a des coûts reliés à une telle opération : honoraires, réimpression des principaux outils de communications et d’affichage, etc. Mais comme les changements sont rarement drastiques, la cohabitation de l’ancienne et de la nouvelle identité se vit de façon très souple. Alors si votre logo sent la boule à mite ou semble sortir directement d’une émission de Symphorien, serait peut-être le temps d’y faire faire un petit shampoing…
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Procrastination.
Aux amateurs de « pourquoi faire aujourd’hui ce que l’on peut remettre à demain »… un petit bijou d’animation qui nous rappelle que, parfois, tout nous semble plus intéressant à faire même les choses les plus inutiles, plutôt que le travail que l’on a à abattre. Cela ne vous rappelle pas un certain samedi matin devant votre tondeuse à gazon ? Pour ceux qui ne connaissaient pas le mot procrastination, ce film est une belle façon d’en apprendre un peu plus et, qui sait, se reconnaître dans certaines situations.
P.S. En passant, si vous êtes au travail et que vous regardez le film, vous êtes en état de procrastination. Profitez-en!
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The Brand Gap.
Il y a toujours eu des tendances et des modes au niveau marketing, du « one to one costumer » des années 90 au branding d’aujourd’hui, se sont mélangées plusieurs notions comme celles du guérilla et buzz marketing. Sauf que jamais notion n’aura été autant nébuleuse et mal comprise, pour les entreprises, que celle du branding. Le printemps passé, j’ai assisté à une conférence à Montréal sur ce sujet et bien que rien de nouveau ne nous a été présenté, ce qui m’a le plus surpris est la mauvaise interprétation de ce que le branding signifie pour les gens. En fait, la confusion vient plus souvent qu’autrement quant à l’utilisation du mot. Commençons par dire ce que ce n’est pas en premier. Un branding n’est pas un logo, ni la déclinaison graphique d’une entreprise. Ce n’est pas non plus un produit. Le branding est ce que les consommateurs vivent par rapport à votre entreprise. Sentimentalement. L’expérience globale. Ce n’est pas ce que vous dites que vous êtes, mais bien ce qu’eux disent ce que vous êtes. Nuance majeure. On peut toujours tenter d’influencer par nos communications, mais ultimement c’est le client qui décide ce que vous représentez pour eux. Plus facile en théorie qu’en pratique. Cela rejoint un peu ce dont j’avais mentionné lors de ma lecture du livre Lovemarks de Kevin Roberts, où les gens vivent quasiment une relation d’amour avec leurs marques préférées. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le branding, des livres pas mal intéressants sont disponibles, dont un vraiment très bien fait, The Brand Gap. Ce n’est pas un livre récent (2003) mais il a la grande qualité d’être simple et concis. L’auteur Marty Neumeier démystifie la notion par des exemples clairs brillamment illustrés et explique comment créer une grande marque. À ma connaissance, il n’a pas été traduit en français.
The Brand Gap par Marty Neumeier
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Artiste, moi? Jamais! Vraiment? Ben, un peu… Quoique un peu plus… heuuu… beaucoup, finalement.
Étrange comme les choses changent dans une vie. Prenez par exemple l’image que j’ai de moi-même par rapport à ma profession. Quand j’ai débuté dans le métier, il y a une chose que je n’étais pas capable d’entendre à mon sujet : « haaa, vous êtes un artiste? », ou, « vous, les artistes… ». Je me débattais haut et fort. Je criais au monde entier que je n’étais pas un artiste! J’étais plus que ça. J’étais un communicateur. Un publicitaire. Un consultant. MAIS surtout pas un artiste. Parce que la notion d’artiste me semblait péjorative. Parce que, selon moi, un artiste n’en faisait qu’à sa tête, ne se basait que sur son pif, ne prenait aucune critique; bref, il manquait de professionnalisme. Pour moi, la différence était majeure entre un designer graphique et un artiste. Surtout vis-à-vis le client: l’artiste n’en avait pas : il avait des admirateurs ou des collectionneurs. Cela m’a pris presque 25 ans avant de réaliser que, finalement, je l’aime bien ce chapeau d’artiste dont l’on m’a coiffé. Que maintenant si un client me traite d’artiste, je trouve cela plutôt flatteur! Après des années de reniement me voilà serein devant l’évidence : ben oui, dans le fin fond, un graphiste c’est un artiste. Pas de la façon dont je le décrivais précédemment, mais plutôt comme un individu qui cherche à créer et briser les paradigmes qui nous entourent, qui cherche à réinventer; une personne dont la routine rend morose. Je pense que ce changement majeur de perception, par rapport à mon métier, vient en grande partie des observations que je fais des autres qui pratiquent le même métier que moi. Dans une certaine mesure, le métier de graphiste, designer graphique ou de communicateur a tellement changé depuis l’avènement des ordinateurs que la notion même du métier a changé. Auparavant, on était un dessinateur publicitaire. On devait avoir le talent de créer, de dessiner. Par la suite, il a fallu se mettre à conjuguer avec les nouvelles technologies. Qui dit technologie, dit production, dit série. Une certaine conformité s’est établie. On reconnaissait de plus en plus, dans le travail des graphistes, le logiciel qu’ils utilisaient afin de réaliser une production; on pouvait savoir la version du dit-logiciel par la façon d’utiliser certaines nouveautés rajoutées dans cette mouture. On dénote depuis quelques années un grand retour de l’illustration, des techniques manuelles, de créations se rapprochant plus des techniques mixtes de l’art que du graphisme par ordinateur. Peut-être parce que les « vrais » graphistes en ont marre d’être comparés aux spécialistes du copier-coller. Que les professionnels du métier veulent faire un pied de nez aux gens qui s’improvisent en leur disant : « OK, vous voulez jouer dans la cour des grands, suivez-nous! »; comme un skieur extrême qui amènerait un skieur du dimanche à une petite randonnée « free skiing » où la technique fait la différence. Un retour aux sources, quoi. Qu’on ne m’étiquette pas de traditionaliste : je ne me passerais plus jamais de mon mac même si j’aime bien encore griffoner et donner vie à une idée sur du papier. Finalement, il ne me manque que le chevalet, le béret et le foulard. Parce que moi, vous savez, je suis un artiste. Haa…? Et moi qui vous croyais graphiste… Vraiment? Ben, je le suis un peu… quoique un peu plus… heuuu… beaucoup, finalement. Comme les temps changent.
→ Le crayon à l’oeuvre: série d’auto-collants créé pour le fromage Tortillo. Fait entièrement à la main, oui oui, c’est pas beau ça?