Feu.
Vous entrez dans la pièce. On vous attendait. On vous a d’ailleurs réservé la place du milieu, juste en avant, devant tout le monde : le « hot spot ». Il y a peu de chance d’y trouver une chaise. Si oui, elle sera normalement peu confortable et plus basse que celles des gens qui vous font face. C’est psychologique. Il fait normalement froid dans la pièce. Mais ce n’est qu’une illusion, vous êtes le seul à avoir froid. Les gens qui vous regardent vous installer font seulement semblant d’être de glace : c’est normal, c’est leur rôle d’être comme ça. Ce n’est surtout pas le temps pour eux de montrer des sentiments, de montrer un signe de sympathie. Vous vous préparez tranquillement, placez vos documents devant vous et en distribuez à vos protagonistes. Avant même d’en juger le contenu, vous sentez leurs yeux sur vous, c’est présentement le messager qui les intrigue et non le message. Il ne faut surtout pas que vous vous laissiez impressionner par ces regards, ne pas vous laisser distraire, sinon cela pourrait tourner au cauchemar. Mais c’est plus fort que vous. Vous avez déjà les yeux qui se promènent sur chacune des personnes, vous êtes en train de les analyser un par un. Vous êtes tranquillement en train de mettre ces gens dans des cases. Vous leur attribuez déjà des personnalités, vous imaginez une hiérarchie. Même si c’est la pire chose à faire présentement, c’est plus fort que vous. Pire que les idées que vous vous mettez dans la tête, vous allez imaginer maintenant ce qu’il pense de vous, avant même de vous avoir entendu. Parmi toutes les personnes présentes, une seule est différente : son sourire, sa compassion la distingue totalement. C’est le lien entre vous et les autres. Cette personne fait les présentations d’usage. Elle en profite même pour brosser un portrait assez élogieux de votre personne, de votre travail. Sous le regard impassible du reste du groupe, bien sûr. Ça y est, c’est à votre tour. Vous pensez que ce serait normalement le temps de vous lever, mais vous êtes déjà debout. Alors, vous commencez. Vous êtes dans votre zone de confort, ce n’est pas votre première présentation, et votre introduction n’est pas nouvelle, vous avez déjà eu le temps de la peaufiner avec le temps. Le regard sommaire que vous posez sur l’audience vous donne raison : tout baigne! Alors, vous décidez de passer à l’étape deux. Vous plongez. C’est ici que les regards de vos spectateurs commenceront à changer : certains s’éclaireront, d’autres, par contre, s’éteindront. Vous sentez par contre qu’il y peu ou pas de gens avec cette deuxième réaction. C’est cool. Vous êtes tranquillement en train d’avoir moins froid, mais c’est encore un feeling, c’est uniquement le courant qui passe : votre présence semble appréciée. Vous respirez mieux. Même si les seules réactions que vous avez décelées sont pure intuition et spéculation. La période de questions commence. C’est la fin du monologue. Et du discours maîtrisé. Vous tombez dans une zone non contrôlée. Les premières questions sont faciles, le message a bien passé. On vous a trouvé peu de failles. Jusqu’à ce que, de nulle part, arrive cette question qui n’en a pas tout à fait la forme, puisqu’elle ne possède pas une forme interrogative : c’est un piège. On vous tend un piège. Et vous tombez presque dedans, tellement votre réaction n’est pas directe. On vous a déstabilisé. Vous devez improviser au plus vite, ramener le discours, ce n’est pas le temps de flancher. Garder la ligne. Ne pas rougir. Ne surtout pas être sur la défensive. Garder la ligne. Mais cette petite faille, rien de majeur, ce minuscule détail, que personne n’aurait pu remarquer est en train de bouleverser votre présentation. Du moins, nuire à la pertinence de votre discours. Et vous savez que ce n’est pas tant ce détail, mais bien la façon dont vous réagissez qui vous cale. Mais il est déjà trop tard pour la balayer du revers de la main, cette réaction doit se faire dans les secondes après la question. Votre réaction tardive ne fait que donner du mordant au problème. Vous réussissez bien que mal à revenir, avec effort, à reprendre le contrôle de la situation. Vous savez que vous avez perdu quelques plumes, mais dans l’ensemble les dommages semblent minimes. La personne qui vous a tendu le piège semble assez fière d’elle. Elle a eu avantage sur vous. Vous lui en voulez, mais cela fait partie du jeu. Et de toute façon, vous n’avez que vous à blâmer, ou du moins votre réaction. Les questions sont terminées. La présentation aussi. Cela s’est bien passé, du moins c’est ce que vous pensez, ou ce que vous voulez croire. En diminuant l’impact de votre dérapage. Après avoir salué tout le monde, en quittant la pièce, le doute subsiste, vous angoisse. Mais c’est trop tard. Ce n’est plus à vous de jouer. En tout cas, plus en direct. Uniquement ce que vous aurez laissé comme impression. Des mots. Des images. Une personnalité. Un feeling. Des perceptions. Et un simple petit détail dont vous n’êtes pas encore capable de mesurer l’impact.
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25 ans.
UQAM, laboratoire informatique du département de design graphique, 1988, 4 ans après cette annonce. À un an de terminer mon baccalauréat en design graphique, trônent une vingtaine de nouveaux ordinateurs dans le laboratoire, des macs. Les étudiants de mon département sont divisés : il y a ceux qui s’intéressent à l’informatique et ceux qui ne veulent rien savoir. Et c’est normal. Nous avons été formés pour devenir des créateurs, des concepteurs, pas des pitonneux, encore moins des informaticiens. Déjà que nous nous distinguons des techniciens graphistes par notre formation, certains ne veulent rien savoir de toucher à ces appareils : cela représenterait la même chose que si on les forçait à utiliser les machines reprographiques destinées à l’imprimerie, un recul. Nous sommes donc peu à nous intéresser au mac. D’autant plus que le laboratoire informatique est là en grande partie parce que notre pavillon est partagé avec les étudiants du design de l’environnement et qu’eux sont déjà plus alertes aux nouvelles technologies. J’ai fini mon bac en 1989. Quand nous sommes sortis tous frais et tout formés avec nos idées plein la tête, nous ne savons pas encore que les temps ont changé. L’ère du mac commence. Si on avait fini en 1990, nous aurions eu des cours sur le mac, mais ce n’est pas le cas. Comme je m’y suis intéressé assez rapidement, je suis chanceux, puisque dans chacune des places où j’applique c’est devenu une question préalable : travaillez-vous sur mac? J’imagine la face des 3/4 des étudiants qui ont fini en même temps que moi… Mon histoire est celle de ceux qui vivent des changements. Le graphisme n’a pas été le seul métier bouleversé par l’informatique ou l’arrivée d’une nouvelle technologie ou une nouvelle façon de faire. Bien des sphères de métier ont évolué et évoluent encore avant même que le système d’éducation réagisse. Bon anniversaire mac, en espérant que ton papa se porte mieux…
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Gagnez du temps!
La Caisse de Chicoutimi vous fait gagner du temps. Ses deux centres de services, du centre-ville et du boulevard Talbot à Chicoutimi, lui permettent de mieux servir ses membres. Ses horaires étendus et plus flexibles sont mieux adaptés à sa clientèle. Ses guichets automatiques dispersés partout dans la ville assurent une liberté d’effectuer des transactions rapides quel que soit l’endroit où l’on se trouve. Ses stratégies d’investissement personnalisées, ses taux hypothécaires compétitifs sont d’autres éléments qui jouent en faveur de ses membres. Tous ces avantages font gagner du temps à sa clientèle. Et comme du temps on n’en a pas beaucoup, quand on réussit à en récupérer, c’est un privilège. Au départ, le mandat de cette campagne était de faire connaître les informations cléricales de la Caisse de Chicoutimi : ses adresses, ses horaires, etc. Le genre de pub à laquelle on ne s’intéresse pas. En cherchant et en mettant l’emphase sur l’importance de savoir toutes ces informations, on réussit à rendre des informations (même banales) en avantages concurrentiels. Et on annonce un message clair : nous mettons tout de l’avant pour vous simplifier la vie, vous faire sauver du temps. On ne dit pas « nous sommes ouverts de 10h à 20h », on dit « vous pouvez organiser votre horaire différemment puisque nos horaires vous en donnent le choix »; nuance majeure, n’est-ce pas? Campagne orchestrée à l’automne 2008, principalement dans les journaux, elle atteindra son point culminant par une promotion conjointe avec la station de radio Rock-Détente pour l’attribution d’un REER de 2500 $, le mois prochain. Une autre façon de vous faire sauver du temps… sur votre retraite!
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Les hommes et les femmes sont-ils si différents?
C’est du moins ce que pense Goldstar Beer, via son agence McCann Erickson. Une série de posters très efficace, un peu macho (OK, j’avoue, beaucoup…), mais vraiment drôle (ben oui, j’avoue, je le suis un peu…) et esthétiquement parfaite (ben oui, j’avoue, je suis un peu jaloux….) Cliquez sur les images pour mieux les savourer.
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Laissez-moi vérifier si vous me suivez réellement…
Dans mes vertes années du secondaire, alors que j’étais étudiant au Séminaire de Chicoutimi, j’avais tenté une expérience, disons-le, un peu kamikaze. Dans un cours de Français, donné par notre professeur Râteau (la mémoire étant une faculté qui oublie les choses importantes et retient les conneries, je me rappelle très peu du nom de mes professeurs, mais très bien de tous leurs surnoms…), nous avions à produire une composition de quelques pages sur un sujet dont je ne me souviens guère (!). Râteau, surnommé ainsi pour sa caractéristique moustache qui lui cachait la bouche, avait tendance, selon la rumeur qui courrait dans les corridors de l’école, à ne pas lire les travaux qu’il corrigeait. Toujours selon la même légende urbaine de l’époque, cette réputation venait du fait que la plupart des copies corrigées, qu’il nous rendait, comportaient des annotations plus souvent qu’autrement dans les premières et les dernières pages, mais rarement ailleurs dans le document. La conclusion qui nous venait directement à l’esprit (je vous rappelle, qu’on avait 15 ans) était que ce professeur corrigeait correctement l’introduction, la conclusion et jetait un oeil ici et là sur le noeud de la dissertation. Bonne tactique de correction rapide, quoi. Je me souviens, qu’au secondaire, j’avais aussi une peur bleue des exposés oraux : parader devant une classe pour expliquer, un principe ou une théorie était une torture, et comme je perdais tous mes points en Français dans ce genre d’exercice, je me rabattais souvent à mettre de l’emphase davantage sur mes travaux écrits pour remonter ma moyenne. Alors que je mettais beaucoup d’efforts dans mes écrits, la méthode correctionnelle du dit Râteau, me faisait un peu chier. J’aurais trouvé plus juste qu’il dorme pendant mon exposé oral… (J’ouvre une autre parenthèse : non que je veuille me moquer encore plus de mon professeur de l’époque, mais comme, en plus de son râteau de moustache, il était affublé d’un oeil qui louchait, il était très difficile de percevoir s’il nous écoutait (!) réellement ou pas, comme si son strabisme lui permettait d’appliquer la même technique de correction qu’à nos travaux écrits. Fin de la parenthèse.) Comme la rumeur de sa correction sommaire devenait persistante, mais qu’elle n’avait jamais été vérifiée, j’avais décidé que je tirerais au clair ce petit subterfuge. Au beau milieu de mon travail, joliment dactylographié (pour les moins de 25 ans qui me lisent, une dactylo, c’est un mix, entre un clavier très épais et plus pesant et un accordéon, avec une feuille qu’on insert à l’intérieur qui nous servait de traitement de texte à l’époque…) j’avais mis une annotation qui disait ceci : « Si vous êtes rendu ici, dans la lecture de mon travail, veuillez, s’il vous plaît, cocher cette case », j’avais dessiné un petit carré dans lequel il devait apposer un x. Je sais, c’était un peu tordu comme approche, mais je voulais en avoir le coeur net! La semaine passe. Le cours de Français revient, avec notre ami Râteau ainsi que ses copies corrigées. Je ne tenais plus en place. Commençait, alors la distribution des travaux, de la plus haute note à la plus basse (on était à des kilomètres de la réforme scolaire, hein? ), et arrivait finalement mon travail (heu… non, je ne vous dirai pas son ordre de sortie…). Je ne me souviens pas de la note et je m’en foutais, j’avais une théorie à vérifier. Je tournais les pages aussi rapidement que je pouvais afin de vérifier mon premier B.B.M à moi, mon premier sondage à vie, la consécration d’une théorie allait enfin voir le jour!!! Au beau milieu de mon travail, un x rouge était inscrit dans la case, accompagné d’un roman dans la marge de mon travail qui se résumait ainsi : « oui, Monsieur Gauthier, j’ai lu votre travail, comme je lis tous les travaux qui me sont remis, bla-bla-bla… » Bordel. Disons que la rumeur venait d’en prendre un coup. J’avais eu tort. En fait, tous les étudiants de Râteau avaient eu tort. Des années de perceptions négatives venaient de s’évanouir sous mes yeux. Le sympathique Râteau, je tiens à le dire, c’était un professeur très charmant, venait de remettre les pendules à l’heure en nous adressant un message clair : cessez de tout mettre votre génie dans les intros et les conclusions et mettez un peu de chair autour du corps de votre récit. Voilà. Encore aujourd’hui, quand je repense à cette anecdote, j’ai l’envie de remettre ça. J’aimerais pouvoir, au beau milieu d’une publicité, d’un concept, dessiner une case dans laquelle je demanderais aux consommateurs à qui je m’adresse de bien vouloir mettre un x. Pour m’assurer qu’ils ont bien lu. Bien compris. C’est sûr que des sondages d’après campagne nous le permettent; mais là, en direct, une case qui nous permettrait de vérifier notre discours, notre ton, notre façon de les aborder. Il est toujours spécial de consulter les gens après une campagne; s’apercevoir qu’une idée pourtant si claire, peut prendre une direction aléatoire quand elle est mal perçue ou incomprise. J’aime bien montrer mes concepts à des gens et les tester. Quand la personne me répond qu’elle voit ceci ou cela, ou qu’elle comprend ceci ou cela, mais pas CECI et CELA, je me dis que je ne suis pas assez clair. Que mon x n’est pas coché. Vous me suivez? √
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Un peu de chaleur.
C’est une coïncidence si ce vidéo nous montre des plages magnifiques d’Australie en même temps que chez nous, les grands froids débarquent. Je ne fais pas exprès, je vous assure. Ce n’est pas mon genre de faire cela, vous le savez bien. Sage comme une image. Ce petit bijou de vidéo nous provient de Sydney et il a été créé par le photographe australien Keith Loutit. En mettant certaines parties de l’image hors foyer et en utilisant une technique nommée tilt-shift (c’est la technique dont je te parlais ce matin, François …), on croirait que la scène miniature sort tout droit d’un film d’animation où rien n’est vraiment réel. Cela donne un film surréaliste où certaines scènes me rappellent les carrés de sable de mon enfance. Si vous êtes tannés des vidéos, pas toujours très intéressant de Youtube, visitez Vimeo, une plateforme ou les clips sont de qualité supérieure, superbement réalisés, professionnels, avec toujours un côté artistique très développés. Le détour en vaut la peine.
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Cette année, si je changeais de métier, je ferais dans la maroquinerie…
Parce que dans ma tête de créatif, je me dis qu’avec toutes les nouvelles économiques menaçantes dont les médias nous affligent, les gens devront davantage se serrer la ceinture. Ainsi, les gens qui n’en portent pas devront, vraisemblablement, s’en procurer une. Récession oblige. Pour faire comme les autres. Et hop, me voilà en business! Je vais vendre des ceintures à des gens qui sont en récession. Vous avez deviné que c’est une allégorie; que je ne pense pas devenir demain matin un spécialiste du cuir, mais réfléchissez un peu : je n’ai pas tout à fait tort. Tous les indices nous disent que les prochains mois, voire les prochaines années, seront extrêmement difficiles pour les entreprises, et ce, peu importe leurs marchés. L’économie ne fonctionne pas en vase clos : quand une industrie majeure coupe, elle produit le premier mouvement de la vague, l’onde se propage et viendra invariablement secouer des marchés très loin de son marché primaire. Quand les entreprises mettent à pied massivement, c’est plus qu’un emploi qui est perdu, c’est une économie qui s’effrite lentement. De toute façon, je ne vous apprends rien. De plus, mes connaissances en économie sont vraiment minces. Par contre, j’en connais un brin en créativité. Et en mode coupure, seuls les plus créatifs sauront tirer partie de la situation. Pourquoi? Parce qu’au lieu de jouer le même jeu que le marché et de ne restreindre que ses dépenses publicitaires aveuglément, ils tenteront par tous les moyens de rentabiliser chaque dollar investi et de trouver des façons nouvelles de se sortir du marasme. En termes concrets, le bon vieux système D prend le contrôle. La stratégie, le travail et l’écoute seront des valeurs qui permettront aux meilleurs de sortir sans trop d’ecchymoses de leur lutte contre l’économie. La stratégie, dans un premier temps, permet à une entreprise qui voit son marché diminuer, de trouver de nouveaux moyens de rejoindre sa clientèle. Des moyens auxquels, lors d’une économie en meilleure santé, elle n’aurait pas songé utiliser. Je pense que les médias sociaux, entre autres, seront mis de l’avant, profitant de ses faibles coûts à rejoindre des masses de gens directement associés à l’entreprise, à son produit ou ses valeurs. Des solutions à portée de main qui ne vous coûteront que la sueur d’y avoir pensé. Deuxièmement, le travail. J’en ai déjà parlé dans mon article sur Malcolm Gladwell; le travail, comme valeur, permet de persévérer. Les gens, qui mettront plus d’efforts dans ce qu’ils entreprennent, seront récompensés. Si vous travaillez plus (ou mieux), les coûts associés à la sous-traitance diminuent, d’une part, mais d’autre part, elle permet de mieux sentir le pouls de ses affaires. Les gestionnaires qui viendront se mettre les mains dans l’huile, se rapprocheront un peu plus de la réalité quotidienne et réaliseront, peut-être, que certains trucs doivent être améliorés ou changés, etc. Et finalement, l’écoute; écoutez vos clients, écoutez ce qu’ils vous disent, percevez leurs demandes, mettez-vous à leur place. C’est pendant une crise économique que le client sera le plus exigeant. Aux premières loges, ce sont les consommateurs qui décident, si oui ou non, vous vous en sortez ou pas. Alors, écoutez-les. Demandez-leur ce qu’ils pensent et veulent et donnez-leur dans la mesure du possible. Encore plus. Si vous êtes un restaurant, par exemple, offrez-leur de nouveaux menus adaptés à leurs budgets, des promotions intelligentes, etc.; si vous êtes un professionnel, tentez d’être proactif, de varier vos services, de trouver des manières que vos honoraires permettent à vos clients de sauver ailleurs. Faites ce que vous vous exigeriez, vous-même, comme consommateur. Et quand la récession sera passée, continuez à faire encore ce que vous aviez appris pendant ces temps durs, continuez à vous inspirer des idées créatives qui vous seront venues… De la contrainte naît la créativité, c’est que l’on dit en tout cas.
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Mea Culpa ou Chinois, sors de ce corps!
On parle souvent de droits d’auteur dans mon métier. Certaines boîtes, dont je tairai le nom (et le lien internet), en font leur cheval de bataille. Pas moi. Je n’ai pas l’égo assez développé pour me prendre pour plus que je suis. Disons, que ma vision est que les idées sont difficilement attribuables à une seule et unique personne. Nous subissons des influences multiples, et ce, encore plus depuis que nous avons cet écran d’ordinateur 10 heures par jour dans la face. Nous sommes tellement sollicités que même lorsque je trouve une idée que je considère géniale et unique, que je me mets à délirer que je suis un créateur extraordinaire, que l’idée que je viens de pondre est la meilleure du monde, qu’elle vient de délimiter la frontière entre la nouvelle pub (moi) et l’ancienne pub (avant moi), j’ai un doute plus gros que mon idée. Même si je fouette mon foulard d’artiste autour de mon cou, m’imagine assis à cette terrasse des Champs-Élysés, avec en trame sonore « La Bohème » de Charles jusqu’à ce que tout à coup, la vapeur se dissipe, qu’il pousse des roues sous ma chaise de bistro, que la table, où repose ma coupe de vin, se transforme en bureau de travail et que le brouillard dissipé, apparaît sous mes yeux un projet similaire au mien, sur un site traitant de publicités internationales. Bref, mon rêve de grand artiste se dématérialise en regardant l’écran de mon ordi, me rendant compte que MON idée géniale a déjà été utilisée. Pas nécessairement comme je l’ai réalisée. Mais inspirée. Dans la tendance, quoi. Les gens qui voudront vous faire croire le contraire sont, soit inconscients de leur entourage et des 6 752 143 051 de cerveaux autour d’eux, soit des menteurs ou simplement des imbus d’eux-mêmes. Il n’existe aucun créateur qui n’a jamais été influencé. Que ce soit directement ou indirectement. Délimiter la zone entre l’influence et la copie, c’est disons… pas facile du tout. On ne parle pas ici d’une copie carbone, du syndrome chinois du clonage, mais d’une inspiration. Je ne sais pas si c’est ma résolution de début d’année qui me fait délirer de la sorte, mais bordel que mes introductions sont longues… J’y arrive là, à mon sujet principal. Je suis tombé sur cet article de La Presse (pris sur le Mirror ( tiens, tiens, en parlant d’inspiration…) qui décrivait comment les Chinois s’appropriaient des concepts de restauration rapide (voir photos), en leur enlevant juste ce qu’il faut pour être honnête mais laissant grossièrement les détails qui font que l’on les reconnaît. Et je me suis rappelé que dans une autre vie, j’avais déjà fait pareil. Mea Culpa total du créateur unique. Moi, Marc Gauthier, j’avoue devant je ne sais combien d’internautes, avoir déjà copié, de façon directe et malhonnète un concept intégral. Voici les faits. Je suis déjà allé travailler en Haïti, en 1996-97 (dans un prochain article si le coeur m’en dit, je vous raconterai pourquoi et comment). Bon, je résume le mandat et la situation. Je suis en Haïti avec Christian Gravel, un consultant des Consultants Trigone, à Chicoutimi, mais à l’époque, directeur du marketing du Groupe Brandt, une entreprise de la-bas qui verse, entre autres, dans le sucre, le poulet, les huiles et les beurres de cuisson. Mon mandat: créer des emballages de produits qui plairont aux Haïtiens mais surtout qui rivaliseront avec les produits importés, comme ceux des Européens ou des Américains. Les Haïtiens, comme n’importe quel peuple de la terre, aiment ce qui est nouveau, trendy, ce qui améliore leur standing. Après mûres discussions avec Christian et les gens aux ventes du Groupe, notre cible est la marque numéro 1 au pays: Maggi. La marque à abattre. Mais on a pas les budgets, ni la notoriété internationale de Maggi, nous somme une petite marque nationale non reconnue. Une marque sans nom. Qu’est-ce que l’on fait: on leur vole. Notre produit s’appelera Magic, nous utiliserons la même typo, le même logo, la même couleur, l’emballage sera le même, nous leur emprunterons leur réputation, leur branding quoi. Rien de moins. Pour rendre le tout encore plus vrai, on y rajoute une nomination d’importation, on y appose un barcode bidon (à ma mémoire, si l’on peut si fier, celui-ci utilisait mon numéro de téléphone de l’époque). Il n’y a aucune règle à respecter, c’est « bar open ». Le résulat est stupéfiant. C’est à s’y méprendre. En étalage, les gens moins vigilants n’y verront que du feu. Surtout dans une population à 90 % analphabète. OK. C’est de la copie. Pur et simple. Je n’étais pas hyper fier du travail accompli, mais je me sentais quand même bien. Parce que les règles du marché international, que j’avais peut-être enfreignées, étaient bafouées de toute façon par le géant Maggi, qui lui-même effectuait du dumping commercial sur la perle des Gonaïves. Dans ma tête, je me disais, candidement: oui, j’ai copié un concept mais c’est pour une bonne cause, en mentant au peuple haïtien, je leur rend quand même service en combattant « l’envahisseur ». J’étais naïf, sûrement. Mais je dois encore l’être car, demain, si j’avais le même mandat, je referais la même chose.
Les photos (et l’inspiration) sont du Mirror via La Presse.
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Charlie Brown, Snoopy et moi.
Je n’arrive pas à me rappeler quand je les ai connus. Au primaire, secondaire? J’ai une mémoire de 512k. Même pas une HD. En fait, ma mémoire est aussi bonne que ma vision de loin. OK. Je prends 2 minutes et ouvre une parenthèse pour vous raconter « La fois que j’ai eu de l’air le plus fou #324 » : pendant les dernières vacances de Noël, alors que je me trouve au rayon de la pâtisserie de l’épicerie Corneau Cantin, j’aperçois Kathy, ma pote de chez Chlorophylle, qui entre. Je la salue, mais elle ne me voit pas puisqu’elle ne réagit pas. Alors, je refais un bye-bye encore plus significatif, sans succès. Alors qu’elle est très près de moi, je me rends compte qu’elle vient tout juste de se lever, car elle a les yeux tout enflés, elle semble sortir tout juste du lit. Je m’approche et lui dis amicalement : « hey, t’a ben la face bouffie à matin! , tout juste avant de me rendre compte que ce n’est pas Kathy. Bravo. La femme que je viens d’insulter me regarde et me dit mi-figue mi-raisin : « je fais si dure que ça? ». Je fonds. Sous ma tuque de laine, il doit faire 40 °C. Le reste de mon visage prend la couleur de mon nez. J’ai l’impression que mon antisudorifique vient de se liquéfier instantanément. Je balbutie « heu nooooonnn, pas du tout… nonnn , je vous ai prise pour… une amie ». C’est certain. Ça prend tout qu’une amie pour se laisser traiter de bouffie… À toutes les rangées de l’épicerie, je la rencontrais à nouveau et je prenais, par la même occasion, quelques degrés supplémentaires sous la tuque. Bon voilà. Fin de la parenthèse. J’ai fait un Charlie Brown de moi. Ce qui me ramène à mon sujet principal; je me rappelle plus comment j’ai connu mon ami Charlie Brown, mais cela fait un bail. J’en parle parce que pendant les Fêtes, à part insulter de parfaites inconnues, j’ai visité l’exposition « Le monde de Charlie Brown : la vie et l’oeuvre de Charles M. Schulz » à la Pulperie de Chicoutimi. C’est une exposition itinérante qui nous provient de la Fondation Charles M. Schulz, le créateur de Peanuts. Je n’ai pas de mémoire mais en lisant les informations sur les pièces exposées, cela m’a rappelé que j’avais dans ma bibliothèque une autobiographie pas mal intéressante qui s’intitule « Charlie Brown, Snoopy and Me » (d’où mon titre). L’expo a surtout revigoré tout l’amour que j’ai pour cette bande dessinée. Son intelligence, sa créativité, sa subtilité, son humour pourtant si simple. Ce trait de crayon. J’ai d’ailleurs bavé en voyant les crayonnés originaux. Quelle belle histoire que celle de Schulz et de ses personnages! Refusant que sa création soit reprise ou faite par un studio, comme l’ont fait avant lui Hergé et Disney, il a dessiné jusqu’à la fin ses bandes quotidiennes; mourant quelques heures avant la parution de la dernière. On voit d’ailleurs le dernier strip à l’expo: Snoopy sur sa niche, tapant sur sa Remington le texte d’adieu de son papa. Les souvenirs que cette expo m’a rappelés sont légions : les articles aux couleurs des personnages qui jonchaient mon premier appartement à Montréal (j’avais même des draps – on s’entend, qu’on était loin du bachelor-lounge-piège-à-fille !!!!!), ma quète dans toutes les bouquineries usagées pour trouver de vieux exemplaires originaux (ma meilleure collecte : Lennoxville près de Sherbrooke, lors d’une immersion anglaise – fallait me voir revenir en vélo avec la boîte de carton sur le guidon), mon sac d’école Snoopy (que j’avais au Cégep… – sans commentaires svp…), mais avant tout, le plaisir sans cesse renouvellé de relire et relire ces classiques de l’histoire de la bande dessiné. Si le coeur vous en dit, une super collection regroupant tout les strips de 1950 à 2000, un travail d’archives colossal, est en court de parution. L’éditeur Fantagraphics publie, à raison de deux livres par an, pendant 12 ans, tous les bandes créées par Schulz. C’est un must pour le collectionneur.
> Le monde de Charlie Brown : la vie et l’oeuvre de Charles M. Schulz
Du 6 déc 2008 au 12 avril 2009 – Pulperie de Chicoutimi.
> The Complete Peanuts – vol. 50-54, vol. 55-58, vol.59-62, vol. 63-66, vol. 67-70.
Le reste est à paraître… – Fantagraphics Book
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Je repars en 9.
traitdemarc™ fêtera dans les prochains jours son premier anniversaire. C’est assez cool. J’ai l’impression d’avoir 18 ans… à 44 ans. J’ai l’impression d’être un vieux nouveau. J’ai le syndrome miniwheet d’être à la fois une jeune compagnie qui pousse en même temps que d’être un solide vétéran. J’ai des culottes courtes avec des jambes poilues. Mes idoles dans le métier sont plus jeunes que moi, mais certains ont pris leur retraite. J’ai 24 ans d’expérience dans le corps, mais j’ai tellement l’impression d’en apprendre encore chaque jour. Il y a un an je m’étais fixé certains objectifs : rien de monétaire, rassurez-vous : se fixer des objectifs financiers, c’est plutôt facile et très ennuyant. Mes objectifs étaient de refaire les choses le plus différemment possible, m’éloigner de ce que j’avais déjà réalisé : ma manière d’aborder les clients, de les servir, de développer de nouvelles clientèles, de réinventer, de proposer de nouvelles avenues, de ne rien prendre pour acquis, de jouer la transparence, de ne pas jouer un rôle, d’être moi, etc. Je n’ai pas réussi à tout faire… encore. Qui dit expérience, dit certaines années à peaufiner des techniques, des routines, des façons de faire assez difficile à changer. Changer ses paradigmes personnels, n’est pas chose simple. Disons que si je dois me noter, je me donne à peine la note de passage : 60 % (désolé pour les amateurs de la super réforme scolaire : il n’y a rien qui remplacera un chiffre pour noter!). Je suis assez content, même si j’ai encore pas mal de boulot avant de me rendre où je veux aller. Tant mieux. Si j’avais réussi en un an : j’aurais, soit, mis mes objectifs trop bas ou, pires encore, réalisé que le changement n’était pas très… changeant. Bon nous voilà donc en 2009. Qu’est-ce qui va changer pour traitdemarc™ ? Graphiquement parlant, un nouveau look pour le premier anniversaire de ce blogue (en février): je n’ai pas l’intention de dormir au gaz et de ne pas me renouveler. Tant qu’à faire, le ménage : changer ma signature, me créer une nouvelle imagerie ainsi que des outils (je me suis débarrassé de mes anciennes cartes de visite en créant mes cartes de Noël à partir de celles-ci > quel bel exemple de développement durable!). Cela ne me tente pas de faire le cordonnier mal chaussé: dire à mes clients de se renouveller et de ne pas le faire moi-même! Je vais profiter du revampage de mon blogue pour y autoriser les commentaires : c’est une des erreurs que j’ai commises en le créant. Comme j’ai décidé de jouer une carte très ouverte et de laisser tout le monde entrer dans ma boîte, il me faut accepter de recevoir des commentaires positifs ou négatifs sur ce que j’écris, créé ou dénonce. C’est fait, vous pouvez aujourd’hui même vous y mettre; j’espère que vous participerez! Je veux écrire un peu plus sur ce blogue, y aller de commentaires encore plus personnels, être moins corpo, plus vrai encore. Au niveau de la création, je veux rehausser mon niveau créatif. J’essaie de sortir des sentiers battus le plus souvent que je peux, mais j’ai encore de la marge, je peux et dois aller plus loin que ça. Je veux être encore plus près de mes clients et d’être encore plus proactif. Je veux leur suggérer des trucs auxquels ils n’auraient pas nécessairement pensé me demander. Aller au-delà de la demande. Je veux appeler des gens avec qui j’aimerais travailler : pas nécessairement pour des honoraires, mais pour réaliser un beau projet et surtout avoir du plaisir. Vous avez des idées? Je suis preneur. Je ne veux plus réaliser de projets dans lesquels je ne suis pas à l’aise : attention, je ne parle pas ici de ne pas être en mesure de le réaliser, ni de dossier moins intéressant, je parle d’un projet auquel je ne crois pas, par ma faute ou celle du client. Je veux faire sentir encore plus à mes clients que je les apprécie : la dernière année, avec la maladie de mon père, n’a pas toujours été facile, mais jamais mes clients m’ont fait de la pression; au contraire : certains m’ont même rassurés par des belles paroles, des courriels et une bonne dose de compréhension, à mon tour de leur rendre. Si je réalise tout ça, je devrais monter ma moyenne de satisfaction personnelle. Pas à 100 % quand même, faut que je me garde du temps pour procrastiner un peu. Sinon ça ne serait pas moi.