Welcome, mr. president.
C’est con et c’est pour ça que c’est drôle. Bienvenu au Canada, M.Obama.
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L’homme à tête de chou.
Je suis l’homme à la tête de chou
Moitié légume moitié mec
Pour les beaux yeux de Marilou
Je suis allé porter au clou
Ma Remington et puis mon break
J’étais à fond de cale à bout
De nerfs, j’avais plus un kopeck…
Ce matin, petit bonheur gratuit. Plein de soleil dans mon bureau, un café et le plaisir total de RE-découvrir un album que je n’avais pas écouté depuis des lunes : Gainsbourg – L’homme à tête de chou. Pas besoin de vous dire qu’il a joué en boucle toute la journée. C’est cool de réécouter un album qu’on avait mis de côté. Pour toutes sortes de raisons… trop de musique à découvrir, pas assez de temps. Bref, un oubli. 5 ans après le sublime Melody Nelson, en 1976, Gainsbourg sortait cet album concept racontant les tribulations d’un mec amoureux d’une « petite gueuse shampouineuse » qui lui fait la vie dure. Du bonbon du début à la fin. J’adore la musique de Gainsbourg, ses textes, cette irrévérence, cette intelligence… Il faut écouter « Variations sur Marilou » pour déguster la poésie disjonctée de gainsbarre. Étrangement, on a reconnu son génie musical sur le tard. Je lisais une de ses biographies, en décembre, qui racontait comment ses albums recevaient toujours des succès critiques, mais très peu au niveau populaire; mais à l’inverse, comment le succès commercial était au rendez-vous quand il écrivait pour les autres, surtout des femmes (Bardot, Gall, Birkin…). On fait de moins en moins d’album-concept. Dommage. Voilà. Petit bonheur partagé.
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Qui est le plus vert: papier ou pixel?
Quand il s’agit de quantifier l’impact sur l’environnement des divers moyens de communication, l’impression a souvent… mauvaise presse. C’est du moins le sujet d’un article pas mal intéressant paru dans le magazine Eye, véritable bible du graphisme au Royaume-Uni. Avec la possibilité qu’on a maintenant de lire de plus en plus de quotidiens sur le net, des brochures en format .pdf ou simplement de consulter ses courriels sur son téléphone; qu’ils aient été créés ici ou à l’autre bout du monde est renversant. En fait, la technologie est si simple en apparence, que l’on oublie les mégas infrastructures qui permettent cette facilité. Les usines qui produisent les ordinateurs portables, les téléphones intelligents ainsi que les écrans plats sur lesquels on consulte ces publications, mais tout autant les réseaux et les centres de données sur lesquels voyage l’information ont besoin d’être alimentés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, si l’on veut justement pouvoir être constamment en ligne sur la nouvelle. Jonathan Koomey, du Lawrence Berkeley National Laboratory en Californie, a calculé que ces fameux centres de données consomment 1 % de la capacité globale d’électricité, et leurs besoins croient de 17 % par année (New Scientist, 4 octobre 2008). Au contraire, à chaque fois que nous feuilletons un magazine ou un journal, on ne peut que se rappeler de toutes les ressources qui ont été utilisées pour sa production : papier, ordinateurs pour la création, l’impression. Parallèlement à ce phénomène, de plus en plus d’entreprises de service abandonnent les factures ou les états de compte en papier au profit de versions électroniques. Évoquant des raisons purement idéologiques et écologiques, les entreprises réussissent aussi à réaliser des économies importantes. Bien que les fournisseurs de papier clament que leur produit est écologique : de toutes les matières, personne ne contestera que le papier en est une facile et grandement recyclable, mais dépendamment du type de papier utilisé, de son grade ou de son type de fabrication, il est difficile d’y attribuer une empreinte écologique fiable. Les questions environnementales sont complexes et souvent les réponses ne sont pas exactes à cent pour cent. L’année dernière, une étude de KTH, l’Institut royal suédois de technologie, en comparaison des impacts environnementaux de la lecture du journal suédois Sundsvalls Tidning sous sa forme imprimée ou sur un PC a examiné l’ensemble du cycle de vie, de la production éditoriale, à travers la distribution et de la lecture, jusqu’à la fin de sa vie, soit l’élimination du papier ou de l’appareil électronique. Pour chacune des méthodes de lecture du document, les impacts potentiels sur l’environnement ont été différents. Pour la version imprimée, la production de papier a été l’importante activité et pour la version web, la production de l’ordinateur. Les conclusions n’ont pas été très tranchantes : pour la Suède, la version papier est celle qui a produit le plus d’émission de gaz à effet de serre, mais si on élargit la retombée de la version web au reste de l’Europe (puisque le rayonnement de la version électronique dépasse la version physique), c’est cette version qui a consommé le plus d’électricité. Autres questions qui pourraient influencer les chiffres : le nombre de lecteurs différents pour une même version papier ainsi que la durée de vie des ordinateurs. Bien qu’il soit difficile de tirer des conclusions, il est évident que l’évolution incessante des ordinateurs augmente le problème des déchets électroniques. Le journaliste conclut l’article en indiquant que c’est peut-être au niveau du temps de lecture que le choix du papier ou de la version électronique est le plus pertinent. Plus vous devez plonger dans une lecture longtemps, plus la version imprimée devient indispensable. Et si le temps pris pour afficher quelque chose à l’écran a un impact sur l’environnement — et comme l’affichage est directement dépendant de la lisibilité -, alors la conception éditoriale, la typographie et le graphisme auront un rôle déterminant dans l’amélioration des médias électroniques. Les considérations environnementales ne suffisent pas pour éliminer l’impression ou la publication en ligne. Une meilleure compréhension de chaque moyen de communication peut contribuer à faire un meilleur choix. Bien que l’environnement soit une préoccupation de premier plan, l’ergonomie de l’information et le plaisir de la lecture sont des arguments qu’on ne peut mettre de côté.
> Why do we assume that online publishing is greener than print and paper?
Barney Cox – Eye Magazine no.70
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Dr Jekyll and Mr Hyde.
Confidence. J’achète énormément de revues, consulte une multitude de sites internet consacrés à la création et j’ai toujours le même malaise devant les concepts qui me jettent par terre : la joie et la peine, l’admiration et l’envie. D’aussi loin que je me rappelle, deux sentiments complètement contradictoires se sont toujours confrontés devant des productions que je trouve vraiment bien réussies. Je n’y peux rien. C’est plus fort que moi. Quand je suis devant une création qui me fait vibrer, je jubile, je m’exclame, mais en même temps je suis triste, envieux de n’être pas l’auteur d’un tel coup de génie. Si ça s’arrêtait là, ça ne serait pas si mal. Ça pourrait être vivable, quoi. Mais j’en rajoute; en regardant dans mon cahier les dernières idées que j’ai sorti pour tel ou tel autre de mes clients, je les trouve toute plus mauvaises l’une que l’autre. Comme si la pub dont je viens à peine de découvrir l’existence venait faire de l’ombre, enlaidir ou amoindrir mes dernières créations. Pas facile à admettre. Encore moins facile à vivre. Uniquement pour moi, vous dirais-je. Pour la plupart de mes clients, cette tragédie que je vis à l’intérieur de moi tourne plus souvent qu’autrement en leur faveur. Parce que l’envie pousse le créateur à vouloir revivre l’extase du trait de génie. Plus je vois des travaux magnifiques, plus je suis abattu. Plus je suis abattu, plus je sors ce qu’il y de mieux en moi. Tu n’évolues pas comme idéateur en te comparant à plus poche que toi. Être le meilleur des moins bons n’a vraiment rien de gratifiant. Faites le parallèle avec une équipe sportive: imaginez une équipe de la Ligne nationale de Hockey se frotter à une équipe junior et jubiler de les renverser 20-0. Rien pour prendre son pied. Je dirais même qu’il n’y a vraiment rien de très grandiose dans le geste. La création, pour moi, c’est la même chose. C’est un travail douloureux. Trouver une idée, c’est facile. Trouver L’IDÉE, c’est pas mal plus difficile. Elle est là, à l’intérieur de toi, cachée à quelque part, enfouie sous des tonnes d’idées préconçues. On passe souvent tout près, mais on se censure. Et là, au moment où on ne l’attendait pas, tadam! elle apparaît. Elle est parfaite. Géniale. Et c’est à ce moment-là précis, qu’il faille la dépasser. Parce que c’est après cette idée géniale, que le trait de génie fait surface. C’est quand on pense avoir atteint l’absolu que le moment de grâce surgit. Jean-Marie Dru, président de TBWA, appelait ce moment « le saut créatif » dans un livre sublime, du même titre, que j’avais lu à l’université (avis de recherche, ce livre est épuisé, mais si vous le retrouvez : je suis preneur!!!). Les supers créatifs capables de sortir mille idées (tout aussi nulles) à la minute m’ont toujours mis en horreur. Comme les créateurs qui vantent leurs créations avant qu’on le fasse à leur place. L’humilité en création est de mise. À moins d’avoir un ego surdimensionné qui vous bouche la vue; quand vous lèverez les yeux et regarderez autour de vous, vous constaterez alors qu’il existe pas mal plus de cerveaux que vous avez de cellules dans le vôtre.
Petite création de JWT pour Converse qui m’a fait mal ce matin… 🙂
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Je suis « la » référence en matière de Chorizo.
I Am Tha Chorizo Man. Vraiment. Je vous dis. Vous ne me croyez pas? Demandez à Google. Tapez « où trouver du chorizo à Montréal » sur Google (ou cliquez sur le lien) et vous réaliserez que j’arrive en quatrième position. Étonnant non? Je ne possède pas de boucherie portugaise, ni de restaurant, je n’ai aucune crédibilité culinaire et je ne suis même pas de Montréal. En fait, le seul lien entre moi et le chorizo de Montréal est que j’en ai parlé sur mon blogue. Et comme j’en ai parlé en français, sur internet j’ai comblé un vide : peu de gens avaient, avant moi, parlé du chorizo de Montréal. J’ai répondu à une demande d’information latente. Moi, un graphiste du Saguenay, vivant à 450 km de Montréal, je suis devenu une référence : un saucissier-à-qui-se-fier (c’est plus plaisant de le dire à voix haute : allez, faites-le aussi, je me suis amusé avec ça une bonne dizaine de minutes…). Surprenant, non? (J’ouvre une parenthèse, comme à mon habitude, vous direz, pour vous raconter une tranche de vie (super concept, pour rimer avec tranche de saucisson!) : ma cousine travaille à l’Université du Québec de Chicoutimi, elle et son chum aiment bien la bouffe du Portugal et comme il devait se rendre à Montréal pour y visiter sa fille, ma cousine avait profité de l’occasion pour lui demander d’aller acheter du chorizo… mais, ne sachant pas où en trouver, tape « où trouver du chorizo à Montréal » sur Google. Bingo! Un site en parle. Un type qui raconte une histoire qui ressemble à la sienne… une histoire sur des gens du Saguenay, avec des amis Portuguais. Intriguée, elle regarde qui est cet énergumène qui parle de saucisse sur son blogue et se rend compte que c’est son cousin, moi, qui habite à 10 minutes de chez elle. Weird non? Autre exemple, décidément ce billet ne sera qu’une longue parenthèse… Je suis un acheteur compulsif sur Ebay. Un jour, je bid sur un DVD de «Jmerapelpuki ». Je gagne la mise, paie par Paypal et envoie mes coordonnées. Je reçois le paquet… 3 jours après! Wow. Quelle transaction rapide! Je regarde l’adresse d’envoi sur l’enveloppe : le vendeur habitait à deux rues de chez moi!!!! Le monde est petit… et marchable à pied. Alors que je pensais faire des affaires à l’autre bout du monde, ma transaction s’est déroulée sous mon balcon. Cool non?. Bon j’allais où avec cette longue parenthèse..? Je vais la fermer si vous me le permettez.) Revenu à mon sujet principal. Vous me suivez toujours ? Pourquoi je vous parle de mes connaissances en saucisse portugaise? Uniquement pour vous rappeler que les affaires ont bien changé. Nous sommes dans une ère d’information assez fébrile. Ou n’importe qui, n’importe où peut clamer haut et fort ses connaissances. Même si elles ne sont ni vérifiés ni authentiques. J’ouvre encore une autre parenthèse… ( J’ai déjà, dans une première vie, décidé que je placerais moi-même mon argent en bourse, sur le net. De nature assez fonceuse, j’avais le profil du Golden-Boy-à-haut-risque, un Michael-Douglas-avec-brettelles-mais-sans-parachute. Et comme, j’étais un gars hyper-techno-branché-sur-le-monde-ultra-informé je ne courrais aucun risque. Abonné aux forums Webfin, celui du Globe and Mail, celui de X-trade et j’en passe; aucun bon coup ne pouvait m’échapper. Armé d’une bonne somme, j’avais décidé que je prendrais ma retraite dans l’année, à 35 ans (heu, il y a déjà presque 10 ans) avec les succès que j’anticipais. Je transigeais à la journée, spéculant sur des titres « vedettes » bien en vue sur mes « super » forums « full informés ». Quel idiot. Alors que je servais de levier ou de chair à canon spéculative, mon compte rétrécissait aux rythmes de mes transactions douteuses. J’étais trop con pour me rendre compte que mes « conseillers » virtuels se servaient de moi, et de milliers d’autres, afin de mousser un titre qu’eux se débarrassaient aussitôt que j’en avais pris possession… Je suis passé du portefeuille boursier au porte-monnaie assez rapidement…) Où je voulais en venir avec ce billet sans queue ni tête (un billet saucisson, finalement) : uniquement vous rappelez que la Toile est grande et pas nécessairement balisée. Que les pseudospécialistes sont devenus la panacée du net. Que n’importe qui peut affirmer n’importe quoi! Je suis le spécialiste du chorizo. Mais j’aurais pu aussi vous vanter une saucisse de merde. Un étron sous-vide. Que je vous aurais vendu comme la meilleure saucisse! Et, si vous aviez émis un commentaire négatif sur mon choix, je vous aurais répondu qu’à mon goût, c’était la meilleure. Point. Et j’aurais encore raison. Suis-je vraiment le spécialiste du chorizo, mmm, demandez-le à Google…
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Hier, c’était (encore) la journée de Pierre.
Dans une vie entière, combien rencontre-t’-on de gens qui nous marquent? Pas des gens qui ne feront que passer sans que l’on se rappelle leurs noms ni ce qu’ils ont fait pour nous marquer, mais ceux qui peuvent changer votre vie. On s’entend que le nombre est minime. Imaginez maintenant la même personne capable de bouleverser (positivement) la vie de milliers de personnes, c’est encore plus exceptionnel. J’ai eu la chance de croiser une personne comme ça en 1997 : Pierre Lavoie. C’est comme si c’était hier. J’avais reçu un téléphone de Renaud Maltais de CGI, me sollicitant de rencontrer Pierre, président de l’Association de l’Acidose Lactique. Il avait besoin de graphisme et se cherchait une boîte qui lui en fournirait gracieusement. Nous sommes souvent sollicités comme ça. Nous ne pouvons pas dire oui à tout le monde même si les causes sont bonnes. La plupart des agences répondent positivement, et c’est tant mieux. Pierre ne pouvant se présenter au rendez-vous (ceux qui le connaissent, n’en seront pas surpris!) et m’avait téléphoné en me disant que ce serait plutôt sa conjointe, Lynne Routhier, qui viendrait m’expliquer le projet. Je me souviens d’avoir vu entrer dans mon bureau cette femme si frêle, en apparence, avec sa voix si douce. À peine, assise dans la salle de conférence, elle m’avait expliqué d’un seul souffle son histoire : la perte de sa fille due à cette maladie terrible qu’est l’Acidose Lactique et l’histoire de son garçon atteint lui aussi (décédé l’année suivante). J’avais écouté, sans rien dire la gorge nouée jusqu’à la fin, cette voix si posée et si fragile, cette voix remplie d’émotions me parler des petits anges (les enfants atteints) dont l’Association s’occupait. À la fin de cette rencontre, j’aurais tassé n’importe lequel de mes dossiers pour ne plancher que sur celui-là. J’ai continué à travailler avec Pierre et Lynne à plusieurs projets sur les maladies héréditaires; c’est à Pierre que je dois ma rencontre avec les gens merveilleux de CORAMH (une autre étape importante de ma vie). Pierre, avec le temps, est devenu un ami. Et a indirectement fait de moi, une meilleure personne. C’est pourquoi de le voir, encore aujourd’hui, mettre sur pied le Grand Défi Pierre Lavoie, et de persévérer, ça ne peut que me rendre joyeux. Pierre, l’homme à qui l’on ne refuse rien. L’homme qui franchit tous les obstacles : il les franchit facilement uniquement parcequ’il ne les voit pas! La plupart des gens s’autocensurent, amoindrissent leurs rêves : Pierre, au contraire, les vit. Jusqu’au bout. Et comme il s’y connaît en hérédité; il propage à son entourage cette fougue et cette passion qui habite son ADN. Je me plais à appeler ce principe le « Syndrome Pierre Lavoie ». À son contact, vous commencez à courir, faire de l’exercice, bougez, parce que le mec cours encore plus vite qu’il a des idées (heu… on parle ici d’un gars triple champion Iron Man…). Pierre a réussi a mettre un paquet de monde dans son bateau, des grosses pointures: de plusieurs personnalités publiques des domaines médicaux, sportifs, d’affaires; une autre de ses multiples qualités : réussir à rassembler. Si vous n’avez pas été mis au courant de ce Grand Défi : consultez son super site internet. Et participez. Sinon, j’en parle à Pierre. Et lui vous convaincra.
Bravo mon chum.
> La photo appartient à Devinci (une autre gang incapable de dire non à Pierre – le vélo en arrière plan, sur la photo, est un Devinci)
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x.
Martin et moi, on ne s’entend guère musicalement parlant. En fait, je pense qu’on ne s’entend pas du tout là-dessus… Pourtant, j’aime bien ce qu’il fait, lui, comme musicien. Ce n’est pas le genre de musique vers lequel j’irais naturellement, mais ça me plaît. Tant pis pour lui si j’aime ça, ça veut dire que mes goûts pourraient lui plaire (!). Mis à part la musique, on a un discours commun: on n’aime pas vraiment pas la génération des baby-boomers (parenthèse importante pour ces lecteurs qui en font partie : quand on parle de génération, nous généralisons : pour moi, une génération représente beaucoup plus qu’une plage d’âge, elle représente plus une façon d’être, une manière de penser. Si vous ne vous retrouvez pas dans ni l’une ni l’autre, soyez sans crainte.) On n’aime pas, est aussi un grand mot; on n’adhère surtout pas à leurs valeurs, encore moins à leur démesurée estime de soi. Leur manière de penser qu’ils ont tout inventé, tout bâti alors que le constat des générarations qui les ont suivis en est un plus pessimiste.
J’étais autour d’une bonne table, vendredi soir dernier, à une soirée de poker entre chums de gars. Du monde de la même génération, des gars de 40 à 50 ans. Personne avec des jobs coulés dans le béton, digne représentant de leur génération. Autour de la table, malgré nos goûts différents, plus que les mêmes valeurs, nos visions étaient les mêmes. Levant nos verres à la victoire d’Obama, outre la couleur, l’image, ce qui nous plaisait encore plus, c’était l’ascension enfin d’un nouveau maître du monde de NOTRE génération. Comme analysait Martin, de voir Bush partir le dos courbé, laissant un monde divisé, fauché, sale écologiquement et éthiquement parlant, à l’image de la fin de règne des baby-boomers; et de voir l’arrivée d’Obama, le nouveau, le X, le gars qu’on n’attendait pas, le gars qui a fait son chemin entre deux générations, dites lyriques, fut un baume. Obama héritant d’un monde à nettoyer et à rebâtir, est à l’image de ce que ma génération a vécu et vit encore : vivre des miettes laissées par les baby-boomers ou pire encore, obligé de tout nettoyer plutôt que de jouir du moment présent, comme eux l’on fait (comme le dit bien cette chanson de Martin: «Janitors of The World»). D’entendre le discours réaliste d’Obama, sans fausse promesse représentait bien ce que les X… représentent. Une génération réaliste. Pas rêveuse, ni idéaliste; non, réaliste et vrai. Cela nous a pris du temps à nous les X d’éclore. Coincés entre les baby-boomers, et les Y, nous avons rongé notre frein. Étiqueté « sans envergure », « no future », « désabusé », « individualiste », ma génération a su tranquillement faire sa marque. Sans éclat. Alors que les générations qui nous servent de parenthèses clament haut et fort leurs idéologies, les X font dans la modestie et la véracité. Nous sommes les responsables du web 2.0. Nous sommes la génération qui a su moderniser les modes de diffusion d’information et y adhérer rapidement. Nous sommes ceux qui ont mis le web au monde, ou presque (baby-boomers, sors de ce corps!!!). Nous sommes technologiquement « in ». Oui, nous avons réussi à passer au travers des épidémies de sida, des Mac Jobs, de l’apparition des clauses orphelines, de l’insécurité d’emploi, des séparations massives suivies des familles reconstituées, mais nous sommes aussi les précurseurs en matière de consultants, de travailleurs autonomes, de sous-contractants, d’économie parallèle. Nous sommes à l’avant-garde des technologies et des télécommunications. Nous avons eu une jeunesse désabusée, une trentaine réaliste, mais notre éclosion au seuil de la quarantaine est beaucoup plus valorisante que celle des baby-boomers (c’est sûr qu’eux pensent le contraire, mais ce sont dans leurs gênes, nous n’y pouvons rien…).
Aprés deux décennies à se dire que nous étions une génération qui ne passerait pas à l’histoire, Obama ne donne pas uniquement du « Power » à la jeune génération : il nous démontre, à nous, X, que nous passerons aussi à l’Histoire : et vraiment pas de la mauvaise manière…