BP – Quand British Petroleum devient British Polluters
“BP doesn’t stand for Beyond Petroleum. It stands for Burning the Planet.”
— GREENPEACE
La catastrophe écologique du Golf du Mexique est révoltante et ne laisse personne indifférent. Greenpeace UK a décidé de lancer une campagne publicitaire pour dénoncer le responsable, la compagnie BP. Comme première offensive, l’organisation environnementale a réussi à changer l’identification visuelle sur la banderole de la compagnie fautive directement à son siège social en remplaçant les mots « Petroleum » par « Polluters ». Ensuite une campagne dans les médias sociaux demandant aux internautes à travers le monde de leur soumettre un nouveau logo pour la compagnie fautive (vous avez plus bas, les propositions à ce jour…). Jusqu’à ce jour, 300 logos ont été créés et diffusés sur Flickr. En passant, si vous visitez le site dédié à cette campagne, vous constaterez que Greenpeace écorche au passage l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta, parlant de destruction de la forêt boréale canadienne.
Greenpeace n’est pas à ses premières campagnes de dénigrement envers une compagnie polluante. BP étant une victime facile et évidente, l’organisation environnementale préfère souvent s’attaquer aux marques qui usent de « greenwashing ». Bien que l’organisation peut quelquefois être contestée, elle demeure un redoutable adversaire quant à sa façon de rejoindre les dissidents à travers le monde par l’utilisation judicieuse des médias sociaux. Dans ce cas-ci, on s’entend pour dire qu’elle a parfaitement raison de gueuler…
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Détruire pour se bâtir.
— Entendu dans une rencontre client quelconque… —
— Hey Marc, j’ai montré ta maquette à X (un concurrent…) — et il n’a vraiment pas aimé. Il a dit que tu ne t’étais pas forcé sur ce coup-là et que le concept n’était pas très génial. Je lui ai dit qu’il était de mauvaise foi et que nous, nous l’adorions cette production; mais il a persisté à lui trouver plein de défauts… M’a dit ma cliente Y, ce matin-là.
Haussement d’épaules de ma part.
— Heu… ça vous dérange, vous, qu’il ait dit ça?… Heu, je veux dire : ça vous ébranle? Tentais-je.
— Non, j’avoue qu’on plutôt a trouvé le geste cavalier et pas très professionnel; sa critique n’a eu aucun impact sur nous, sinon de nous enlever l’envie de travailler avec lui…
— Ben, c’est OK alors. Parce que moi, ça me fait plutôt rire comme intervention…
— Fin de la retranscription officielle —
Allez, ce n’est pas vrai. Je vous mens. Ça ne me fait pas rire du tout ce genre de trucs. Ça ne me dérange pas une miette de me faire critiquer, mais qu’on tente de me couler en me torpillant de la sorte, je trouve ça cheap et plutôt enfantin. En fait, je ne comprends pas du tout cette attitude de la part de la compétition (la mienne et celles de mes clients). Vous pensez vraiment que les gens croient en votre sincérité quand vous tentez de détruire un concurrent de la sorte? Vous croyez vraiment que les gens se disent : wow, quelle honnêteté de sa part de critiquer de si malhonnête façon le travail de son compétiteur; annulons vivement notre contrat et donnons-lui aussitôt !? Wake Up. Vous êtes à côté de vos pompes. De l’un, en critiquant ainsi, vous mettez en doute la perspicacité de votre interlocuteur; c’est comme si vous lui disiez en pleine face: hey, vous avez été vraiment morons d’aimer ça, hein? On se sent comment quand on est incapable de jugement? Pas ben bon pour ramasser un client, cette façon de faire. De deux : c’est si difficile que ça d’admettre que vous n’êtes pas les seuls sur terre à ne claquer que des circuits quand vous jouez à la balle — et que malheureusement, il peut arriver (très rarement, à l’occasion, pas très souvent…) que votre adversaire de toujours puisse avoir une (seule dans sa vie…) bonne idée (voire meilleure… que vous — une fois…)? De trois — dans votre for intérieur, vous vous sentez comment? Cheap? Bas? Comme un golfeur qui joue +4, mais qui écrit -1 sur sa carte de pointage? Ça vous fait vous sentir comment d’être le seul à penser que vous êtes bon?
Je fais des blagues quant à mon domaine, mais par rapport aux vôtres, vous réagissez comment vis-à-vis votre concurrence directe? Vous la dénigrez, vous aussi? Vous tentez de leur trouver des failles? Vous servez du « moi-ça-me-dérange-pas-que-tu-ailles-ailleurs-mais… » à vos clients? Vous pensez gagner de quoi à faire croire à vos clients que vous êtes meilleurs que les autres… uniquement parce que les autres sont mauvais. Méchant avantage concurrentiel. « Hey l’ami, les autres i sont pas bons, c’est nous autres les plus bons du monde; faque cherche pas ailleurs, c’est icitte que t’as pas le choix d’aller! » Ça ne vous a jamais tenté de leur dire plutôt comment vous êtes bons. Tout simplement, comme ça. En laissant les autres tranquilles. En laissant les autres jouer leur game. Et de jouer la vôtre. Vous avez uniquement du pouvoir sur ce que vous faites de toute façon et très peu sur ce que les autres entreprennent. Raison de plus pour vous améliorer et de travailler plus fort. Vantez ce que vous faites, pas ce que les autres ne font pas. On ne se bâtit pas en détruisant les autres. Du moins, rien de bien solide.
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Un parc plus grand que nature
Hier, malgré la canicule, j’ai quand même décidé d’aller courir un peu. Comme l’asphalte ne représentait pas un choix très judicieux selon moi, j’ai choisi un endroit plus frais en me réfugiant dans les sentiers du parc de la Rivière-du-Moulin. Pour les Montréalais, ce parc est notre Mont-Royal à nous, à Chicoutimi. Parc urbain hors normes, ce havre de nature en pleine ville comble les besoins de nombreux citoyens au niveau de leurs activités de plein air. De madame-tout-le-monde qui promène son chien, à la petite famille qui pique-nique, en passant par les joggeurs et les skieurs de fond, l’hiver, le parc permet un rapprochement avec la nature tout en restant en ville.
Quand la Corporation qui gère le Parc m’a approché pour que je les aide un peu au niveau de leurs communications, j’ai tout de suite accepté. Nous sommes privilégiés de pouvoir se servir de ce parc à longueur d’année, pour si peu de frais (les activités sont pour la plupart gratuites — sauf pour le ski de fond où il faut payer quelques dollars ). Même s’il partage le même chapeau de « parc de quartier » avec ses pairs de la Ville de Saguenay, tous s’entendent pour dire que l’on a plus affaire à un parc se rapprochant de ceux de la SEPAQ.
J’ai créé le logo à partir des lettres R et M pour obtenir une petite mésange; locataires du parc, ces oiseaux — il faut aller se promener jusqu’au bout de la rivière, l’hiver, pour les nourrir à même nos mains… — représentent bien le côté amical et ludique du Parc. Le R bleu représente aussi la rivière qui traverse le parc et le vert, sa forêt diversifiée. Comme la plupart des gens appellent déjà l’endroit « parc Rivière-du-Moulin », diminuer les articles « de la » et « du » permettait de mettre les mots importants en évidence.
De belles choses s’en viennent pour le parc de la Rivière-du-Moulin. Il est encore trop tôt pour vous en parler, mais si vous êtes du Saguenay, profitez de la belle saison pour redécouvrir le Parc et si vous êtes de l’extérieur, en visite au Saguenay, venez faire un tour!
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Éthique ou pathétique?
Quand je suis l’actualité judiciaire dans les journaux ou à la télé, je me demande souvent comment un avocat fait pour défendre un individu pour un crime abominable dont il semble être l’auteur. Je me demande comment, au-delà du mandat professionnel, il fait pour défendre l’indéfendable, pour plaider un geste totalement à l’opposé de ses valeurs intrinsèques. J’imagine que si je me pose la question c’est que je n’ai pas les aptitudes demandées pour faire ce métier, c’est évident. Et tout à coup, en me regardant dans un miroir, je réalise que je suis moi aussi confronté, à moindre mesure j’en conviens, a peut-être outre passé mes convictions quelques fois. Profession oblige. Il faut dire que si le métier d’avocat criminaliste en est un dont la perception est sévère parmi la population en général, celui de publicitaire n’a pas nécessairement des lettres de noblesse. Jacques Séguéla (le fils de « pub »), publicitaire légendaire français n’avait-il pas écrit un livre pamphlétaire autobiographique au tournant des années 1980 intitulé « Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité — elle me croit pianiste dans un bordel ». La publicité outre ses beaux clips que vous aimez échanger sur YouTube ou ses catalogues au graphisme impeccable que vous feuilletez est avant tout un mode de persuasion et d’incitation. On parle ici de mousser la consommation d’un produit, d’un service ou d’une idée, pas de créer des films ou des oeuvres d’art. On parle ici de vous convaincre ou de vous faire changer d’avis sur un sujet précis. Comme l’avocat, le publicitaire peut avoir des clients dont les valeurs sont très différentes des siennes. Un client peut faire appel à mes talents pour vendre un truc que je considère futile ou banal, il peut aussi me demander de vous convaincre que son produit est meilleur que celui d’un autre, même s’il sait que c’est faux. Et que moi aussi, je le sais. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller comme professionnel? Jusqu’où suis-je en mesure de faire mon travail de façon honnête sans sentir que je vais à l’encontre de mes convictions les plus profondes? Comment réussir à départager le travail et la vie de tous les jours? Il est là le problème. Les gens qui réussissent à mettre dans des cases différentes « famille », « boulot », « ami »et « client » sont capables de créer des liens personnels ou professionnels adaptés aux besoins. Pour les types, comme moi, pour qui la ligne est mince, c’est plus difficile. Je n’ai pas de multiples personnalités adaptables aux situations et j’ai des convictions et des valeurs indissociables de ma personne. Il m’est arrivé plus d’une fois de perdre un contrat ou un client uniquement parce que je pensais faire honorablement mon travail. À ce client qui voulait changer son logo malgré ma recommandation professionnelle de ne pas le faire, aurais-je dû lui mentir et lui en facturer un nouveau? Quand vient le temps de choisir entre charger des honoraires de création ou de conseiller un statu quo moins payant, on appelle ça de l’éthique au travail ou un travail pathétique?
Je suis là à m’ouvrir devant vous, mais qu’en est-il de vos propres valeurs comme consommateur? Comment réagissez-vous devant une entreprise qui ne les respecte pas? Vous fermez les yeux? Vous achetez quand même? Une entreprise a-t’-elle besoin de partager les mêmes valeurs que vous pour que vous décidiez de vous engager envers elle? Je me souviens d’une entrevue de François Avard, le scénariste des « Bougons » qu’il avait donné à «Tout le monde en parle», où ils faisaient la morale aux personnes qui décriaient les conditions de travail chinoises ou indiennes en leur suggérant de ne plus acheter au Dollorama. Il leur disait de poser un geste précis. Comme dis mon chum Black : faut que les bottines suivent les babines…
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Pour ceux qui doutent encore…
Mise à jour de ce vidéo produit l’an passé (ça vaut la peine de comparer…). Les stats sont hallucinants.
1. Plus de la moitié de la population mondiale a moins de 30 ans.
2. 96% des gens issus de la génération Y ont rejoint un réseau social.
3. Facebook dépasse Google en trafic hebdomadaire aux USA.
4. Les médias sociaux ont dépassé le porno en tant qu’activité N°1 sur le web.
5. 1 couple sur 8 s’étant marié l’année dernière aux USA s’est rencontré sur les médias sociaux.
6. Nombre d’années pour atteindre 50 millions d’utilisateurs : Radio (38 ans), TV (13 ans), Internet (4 ans), iPod (3 ans)…
7. Facebook a gagné plus de 200 millions d’utilisateurs en moins d’un an.
8. Le nombre d’applications iPhone téléchargées a atteint 1 milliard en 9 mois.
9. Nous n’avons le choix de faire ou non du Social Media. La question est plutôt de savoir « comment nous allons le faire ».
10. Si Facebook était un pays, ce serait le 3ème plus grand au-dessus des États-Unis et derrière la Chine et l’Inde.
11. Pour le moment, QQ et Renren (Facebook chinois) dominent encore la chine.
12. En 2009, le département américain de l’éducation a révélé qu’en moyenne, les étudiants ayant reçu des cours en ligne sont meilleurs que ceux ayant reçu un enseignement direct.
13. 80% des entreprises utilisent les médiaux sociaux pour recruter. 95% d’entre eux utilisent Linkedin.
14. Le segment qui évolue le plus sur Facebook est constitué des femmes de 55 à 65 ans.
15. Ashton Kutcher et Ellen Degeneres (combinés) ont plus de followers sur Twitter que les populations de l’Irlande, Norvège, ou du Panama.
16. 50% du trafic mobile en Angleterre est lié à Facebook. Les gens mettent à jour tout le temps, partout. Imaginez ce que cela signifie dans le cas d’une expérience client ratée ?
17. Les générations Y & Z commençant à considérer que les e-mails sont du passé, certaines universités arrêtent d’attribuer des comptes mails.
18. Au lieu de ça, elles distribuent des e-Readers + iPads + Tablettes.
19. Ce qui se passe à Vegas reste sur YouTube, Flickr, Twitter, Facebook…
20. Le deuxième plus gros moteur de recherche est YouTube.
21. Pendant que vous regardez cette vidéo, plus de 100h de vidéos seront mises en ligne sur YouTube.
22. Wikipédia a plus de 15 millions d’articles. Les études montrent que cette encyclopédie est plus pertinente que l’Encyclopédie Britannica…78% des articles sont dans une langue autre que l’anglais.
23. Il y a plus de 200,000,000 Blogs.
24. A la vitesse à laquelle les médias sociaux permettent la communication, le bouche-à-oreille est devenu le monde à oreille (traduction littérale de word of mouth qui devient le world of mouth – mais on perd le jeu de mot).
25. Si vous étiez payé 1$ à chaque fois qu’un article est posté sur Wikipédia, vous seriez payé 156.23$ par heure.
26. 25% des résultats de recherche sur les 20 plus grosses marques mondiales sont liés à de l’UGC (user-generated content – contenu généré par les utilisateurs).
27. 34% des blogueurs postent des opinions sur des produits et des marques.
28. Aimez-vous ce qu’ils disent sur votre marque ? Vous avez plutôt intérêt.
29. Les gens s’intéressent plus à la façon dont les médias sociaux classent les produits qu’à la façon dont google le fait.
30. 78% des consommateurs font confiance aux recommandations de leur entourage.
31. Seulement 14% croient les pubs.
32. Seulement 18% des campagnes TV traditionnelles génèrent un ROI positif.
33. 90% des gens qui peuvent passer la pub grâce à TIVO le font.
34. La vente de livres Kindle a dépassé la vente de livres papier à Noël dernier.
35. 24 des 25 plus grands magazines papier subissent une baisse de diffusion.
36. 60 millions de statuts Facebook sont mis à jour quotidiennement.
37. Nous ne cherchons plus les infos, les infos nous trouvent.
38. Nous ne chercherons bientôt plus de produits et services, ils nous trouveront via les médias sociaux.
39. Le Social Media n’est pas un phénomène de mode, c’est un changement fondamental dans notre façon de communiquer.
40. Les compagnies qui réussissent dans les médias sociaux agissent plus comme Dale Carnegie que comme Mad Men : écouter d’abord, vendre ensuite.
41. Le ROI des médias sociaux, c’est le fait que votre entreprise existera encore dans 5 ans
42. Bonus: comScore indique que la Russe a la communauté social media la plus engagé avec des visiteurs passant 6.6 heures par mois avec 1307 pagevues– Vkontakte.ru est le premier réseau social.
Traduction prise sur le site Publigeekaire. (Merci pour ton accord!)
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Trouver sa voie.
Une chronique très intéressante de Pierre Foglia dans La Presse de samedi s’est promenée d’internaute en internaute toute la fin de semaine via Facebook et Twitter. Vous pouvez la lire en ligne, ici. Je vous la suggère d’ailleurs fortement. Je fais partie des nombreux admirateurs de Foglia; que je sois d’accord avec lui ou non n’a pas d’importance, du moment qu’il me fait réagir. Sa chronique de samedi parlait du bonheur au travail, par le fait de trouver sa voie. Ça m’a donné l’idée de vous raconter comment j’ai trouvé la mienne et si le coeur vous en dit, j’aimerais bien que vous me racontiez comment vous avez trouvé la vôtre… ou pourquoi vous ne tentez pas de la trouver.
Au secondaire, j’étais un élève moyen. Les cours de Sciences m’emmerdaient. J’avais une facilité en Français, peu d’aptitude en sports, mais j’étais un petit gars allumé. Assez vif d’esprit, toujours prêt à foncer dans les activités parascolaires et les projets connexes. Je dessinais énormément à l’époque, je faisais de la bande dessinée et des caricatures, les marges de mes cahiers étaient ornées d’illustrations à défaut de notes spectaculaires. Tout petit, je rêvais de faire carrière dans la bande dessinée, mais déjà malgré mes 16 ans, je voyais déjà peu de chance de réaliser un tel rêve. À la fin du secondaire, alors que 80 % de mes confrères avaient choisi leur métier en se dirigeant au Cégep (20 % avocat/ 20 % comptable/ 20 % médecin/ 20 % ingénieur), j’avais non seulement aucune idée où je voulais aller, mais j’avais tellement procrastiné que les notes obtenues ne me laissaient que trop peu de choix de carrière. J’avais opté pour les Lettres au Cégep de Chicoutimi. Je devais être le seul finissant du Séminaire de Chicoutimi, une école privée reconnue pour son excellence, à avoir « choisi » cette orientation. La première session m’avait un peu secoué. Les cours étaient intéressants, certains profs aussi, mais la plupart des étudiants inscrits tuaient le temps. J’avais l’impression d’être dans un purgatoire ou une salle d’attente. Nous étions tous là à attendre un miracle qui ne venait pas. J’avais commencé à me pointer de moins en moins à mes cours, tout me semblait plus intéressant qu’eux. Je griffonnais des caricatures dans le journal étudiant, y pondais quelques articles, faisais du théâtre, participais à la radio étudiante; bref, rien pour améliorer mes chances de survie académique. Je réussis tout de même à passer à travers les sessions, sur les fesses vous vous en doutez bien, et j’étais encore pris devant un choix de carrière qui ne venait pas.
J’avais décidé d’aller étudier en Design graphique à l’Université du Québec à Montréal. Je n’avais aucune idée de ce que cela pouvait représenter. Je dessinais, oui, mais beaucoup moins bien que les autres inscrits. J’avais des notions d’imprimerie apprises dans des emplois d’été, mais les autres étudiants débarquaient d’une Technique en graphisme ou avec un diplôme en Arts, et ce, d’un peu partout à travers la province. Mais je m’y voyais dans ce métier. Ça m’allumait. Et là il s’est passé quelque chose. Pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression que les cours que je complétais m’étaient utiles et que je performais. Que pour la première fois, il y avait au bout du tunnel une petite lumière indiquant que j’étais sur la bonne voie, la mienne du moins. Quand je descendais à la maison, à Chicoutimi, visiter mes parents, je voyais bien l’incrédulité dans le regard de mon père. Il se demandait bien ce que je ferais dans la vie. Graphiste? C’était plutôt difficile à expliquer comme métier (ça l’est encore, non? )… Je n’avais pas d’encouragement de sa part, mais ni le contraire par contre. Ma mère tempérait, comme elle l’a toujours fait, en lui expliquant du mieux qu’elle pouvait que je réussirais à faire quelque chose de ma vie. Mon père a été incrédule pendant bien des années, même après mes études. Et puis cette incrédulité s’est peu à peu transformée en fierté. Il ne maîtrisait toujours pas ce que je faisais dans la vie, mais savait que je la gagnais bien et que j’étais heureux. Comme lui l’avait toujours été au travail. N’était-ce pas tout simplement ce après quoi nous courrions tous, un peu de bonheur au travail?
Aujourd’hui, autour de moi, la plupart des gens que je connais n’ont pas suivi de ligne droite dans leur parcours de vie. La plupart ont tenté des trucs, réorienté leurs trajectoires pour arriver enfin à trouver le chemin qu’ils cherchaient. Les cheminements sont si particuliers et personnels à chacun qu’il est impossible d’en extraire une façon de faire unique. Aux parents, inquiets du cheminement de leurs enfants, je dirais de les laisser choisir. De leur laisser le temps. De ne surtout pas leur imposer nos rêves, mais de les aider à réaliser les leurs. Je me souviens d’une belle publicité télé, diffusée il y a quelques années, sur les métiers professionnels : un jeune racontait à ses parents qu’il voulait devenir soudeur, et ceux-ci transformant leur déception qu’il ne choisisse pas un métier « plus gamour » lui disait : tu seras le meilleur soudeur que le monde a connu… Les métiers ne sont pas obligatoirement transférables de père en fils ou de mère en fille, mais la passion, si. La passion permet de racrocher les décrocheurs. La passion, c’est tout ce qui compte. Le reste suivra.
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Loin des yeux, loin du coeur.
Anecdote. Je suis en fin de location automobile. Il me reste quelques jours à rouler avec ma voiture et je devrai la ramener au garage. Comme il est le cas pour la plupart des locataires, j’ai dû suivre une série de procédures telles qu’une inspection en règle avant la fin de mon bail. Le mec qui l’a réalisé venait d’une firme indépendante et professionnelle, il était assez sympathique et très consciencieux; il m’a contacté, a pris rendez-vous et a scruté mon véhicule une bonne demi-heure, prenant notes et photos. Bref, après son examen attentif, il m’a fourni une adresse internet par laquelle je pouvais voir et surtout quantifier l’acuité de son travail. Je trouvais ça full 2.0. Assis devant mon ordi, après avoir entré mon numéro de dossier ainsi que mon numéro de série, j’étais en mesure d’avoir le montant que je devais à mon locateur : 680 $. 680 $ (avant taxes) ! Mon auto a à peine trois ans, 37 000 km, nickel, mais on me demandait quand même 680 $ avant de leur remettre… Je trouvais ça ordinaire et abusif. Alors, j’ai décidé d’appeler mon locateur, comme le veut la procédure. Après avoir choisi la langue dans laquelle je voulais que l’on s’adresse à moi, traversé le répertoire téléphonique jusqu’à mon choix, j’ai enfin pu parler à une responsable de la clientèle de mon constructeur automobile. J’expliquai que je venais de prendre note de mon inspection et que je n’étais pas tout à fait d’accord avec ses conclusions. Avec mon interlocutrice, nous passâmes point par point le document, pour en arriver à deux conclusions bien différentes. Elle considérait chacun des points valables et non négociables. De mon côté, je contestais 6 points sur 8. La plupart de nos points en litige étaient, vous vous en doutez bien, des « piqures » à la peinture originale de l’automobile. À mon humble avis de consommateur et non de carrossier expérimenté, leurs demandes étaient trop sévères ; je m’obstinai en lui rappelant que je n’ai toujours conduit qu’en ville sur une route asphaltée, que je n’ai pas de chalet et que je n’ai roulé que 13 000 km par année. Rien n’y faisait. La représentante à la clientèle restait campée sur ses positions. De mon côté, le ton montait… **** Confidence : j’ai reçu de mon père des gènes très forts de revendicateur quand vient le temps de me farcir un mec ou une nana d’un service à la clientèle téléphonique… Vidéotron, Future Shop, mais surtout Bell ont goûté plus d’une fois à ma médecine… Voici ma procédure habituelle : 1. L’approche — a) je suis courtois et mets la table en exposant ma demande — b) si j’ai attendu une demi-heure après la ligne, je passe déjà en mode impertinent. 2. Réponse du préposé a) s’il me prend pour un con en me récitant des conneries (du genre de Bell : avez-vous branché votre modem?) je perds patience et demande de passer à une étape ultérieure et de parler à quelqu’un d’autre. b) si je sens que rien ne se passera avec la discussion malgré le ton du conseiller, je demande de parler à son supérieur. 3. Le supérieur — a) de par sa nature, il ou elle est déjà plus vivace, ne supporte pas la bousculade, mais a souvent des réponses plus tangibles et des arguments qui sortent du guide. C’est avec le supérieur qu’il faut négocier. (D’ailleurs, il m’arrive de demander directement un supérieur quand vient le temps de demander des trucs… Bon. Fin de la confidence **** Je disais donc que de mon côté, le ton montait. J’étais impressionné par le détachement total de mon interlocutrice; pour elle, le rapport faisait foi de tout. Elle ne voulait et ne pouvait pas faire quoi que ce soit pour baisser la facture. Et ce, malgré mes arguments, ma mauvaise foi, ma colère à peine dissipée devant un tel entêtement. Après avoir épuisé toutes mes ressources et mon venin, j’ai décidé de leur dire que plus jamais je n’achèterai ou ne louerai une voiture de cette marque en ajoutant que je voulais parler à son supérieur… À ma grande surprise, le mec qui m’a parlé était très courtois, non sans me donner raison, il m’a conseillé de téléphoner à mon concessionnaire régional et leur expliquer mon litige. Bon. J’y avais pensé, mais ce n’était pas dans la procédure de retour exigée par le manufacturier. J’étais donc dans l’obligation de raconter mon histoire une seconde reprise à un autre intervenant. À la différence que contrairement à la précédente, la réception fût directe, compréhensive et courtoise. On a discuté de certaines éventualités et nous avons convenu de nous rencontrer pour évaluer la situation. Résultat : aucune facture. Le gars a usé de sa tête et a réussi à ne pas appliquer bêtement une résolution, une procédure en tenant compte de mes arguments. Et ça m’a fait réaliser que c’est de cette unique manière qu’une entreprise peut réussir à performer malgré une concurrence mondiale venant d’Internet : en réussissant à s’adapter plus facilement, à sortir des conventions et de travailler dans le sens de son client. En offrant un service impec ‘. Tout ce que je demandais à mon interlocutrice à l’autre bout du fil … et du monde, c’était tout simplement ça : voir autrement que ce qui est écrit dans son guide de la clientèle. Mon représentant régional a tout de suite usé de bon sens. Et ne m’a pas uniquement réglé mon litige, mais plus important encore il m’a conservé comme client. Pas en me forçant par des contrats ou des rabais à l’achat, mais par une compréhension commerce / client impeccable. Y a pas une publicité, même la plus géniale qui soit, qui rivalise avec ça…
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Colère… bleue!!!
Je suis en %$)!!(&!!!. Pis je ne dépompe pas depuis quelques heures maintenant. Je suis outré, blessé, en colère, en criss pis je vois plus clair. Pourtant, je ne suis pas du genre à me chicaner. Les gens proches de moi ont plutôt tendance à me trouver facile à vivre. Je me connais peu d’ennemis. Non pas que je plaise à tout le monde, mais je pense que j’essaie le plus possible de respecter les autres. Il ne m’est jamais arrivé d’écrire ce genre de billet accusateur auparavant (si, une fois, mais j’avais laissé le texte en ligne qu’une couple d’heures préférant le retirer et passer à autre chose puisqu’il impliquait par la bande des gens qui m’étaient chers…). Là ce n’est pas le cas. Je ne connais pas les gens de qui je vais parler et je n’ai vraiment pas l’intention de les connaître. Mais j’ai encore moins le goût de fermer ma gueule. Voici donc la petite explication de ma sortie virulente d’aujourd’hui.
Lors d’une réunion de production pour la prochaine édition du magazine CVS, quelqu’un de l’équipe avait dans ses mains le nouveau magazine « Bleu – le Magazine de Lac-St-jean-Est ». J’ai été flabbergasté par celui-ci. Sonné. Le magazine est une copie intégrale du magazine CVS. UNE COPIE INTÉGRALE. Jusque dans sa philosophie. Les gens qui ont produit le magazine Bleu, l’Imprimerie GR, ne se sont pas limités à imiter ou copier le montage et les sections du magazine, ils nous ont copié dans les moindres détails : sur notre façon d’aborder nos sujets, la façon de composer nos pages et de les décliner, passant par notre mode de distribution et visibilité des annonceurs et collaborateurs. Le seul truc qu’ils ne nous ont pas volé est la couverture préférant copier celle de Place du Royaume. C’est malhonnête, cheap et vraiment bas de leur part. Dans un langage de droit, on appelle ça du plagiat, de la copie et de la violation de droits d’auteur !
Je sais que l’idée de créer un magazine commercial n’est pas nouvelle en soi. Ici même au Saguenay, Place du Royaume le faisait, et ce, très bien, depuis des années avant CVS. Ce n’est d’ailleurs pas sur le fait qu’Alma ait décidé de se doter de ce genre d’outil qui me chicote, mais uniquement sur la façon dont ils l’ont fait. Quand j’ai eu le mandat de créer la facture graphique de CVS, j’ai pris attention de me pas m’inspirer de ce qui se faisait déjà dans le marché, et ce, même au niveau éditorial, nous avons opté pour un style plus humain, plus près des gens qui oeuvrent dans leurs commerces. Que ce soit pour CVS ou un autre client, cela a toujours été ma façon de faire : regarder ce que les autres font dans le même domaine et tenter d’y ressembler… le moins possible. J’essaie toujours d’être original et différent, de donner à mes clients un petit plus qu’ils ne retrouveront pas ailleurs; je ne réussis pas toujours, mais c’est mon but. J’ai une sainte horreur de la copie.
Dans le dossier de CVS vs. Bleu, on ne parle plus d’une simple inspiration, mais d’un pur plagiat. Il ne faut pas posséder de talent pour agir ainsi et encore moins avoir des scrupules. Copier un concept à l’autre bout du monde, c’est cheap; copier son voisin immédiat, c’est carrément manquer de jugement. Lors de notre réunion de ce matin, la phrase qui a le mieux décrit notre état était « qu’on nous avait volé notre âme ». On pense au vol, à quelque chose de malpropre, de malsain et de carrément malhonnête.
Je suis en réflexion sur les prochaines étapes de ma démarche légale. La colère est rarement bonne conseillère.
> Je vous invite à cliquer sur l’image pour la voir plus grande afin de réaliser l’ampleur du plagiat que L’imprimerie GR a effectué sur le magazine CVS.
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Savoir parler aux femmes.
J’avoue d’emblée que le titre de ce billet a été choisi uniquement pour faire monter les statistiques de mon blogue. Les mecs qui veulent des trucs de drague seront déçus par ce billet, mais les compagnies qui cherchent à courtiser la clientèle féminine le seront moins. Dans le magazine Marketing du mois d’avril, un dossier pas mal intéressant au sujet des femmes et de leurs habitudes de consommation; ou plutôt pourquoi les gens en marketing ne font pas assez d’efforts pour les rejoindre même si elles représentent une force d’achat considérable. La journaliste Kristin Laird identifie des directions qu’il faut emprunter si on veut mieux parler aux consommatrices. Décortiquons les plus intéressantes.
Savoir à qui vous parlez. Les femmes n’aiment pas qu’on les étiquette de façon unique; elles peuvent jouer plusieurs rôles dans une journée : employée, conjointe, maman ou sportive, etc. La plupart des marketeurs ont tendance à manquer de discernement quand vient le temps de personnifier leur clientèle selon la journaliste, préférant diviser les marchés par strates démographiques au lieu de le faire par périodes de vie. Par exemple, une femme de 35 ans peut avoir un bébé aux couches, mais peut aussi bien en avoir un au cégep… Même âge, réalité différente.
Inviter à se connecter à votre marque. Les femmes ont besoin de sentir qu’elles appartiennent à un groupe. Pas nécessairement un groupe physique, mais plutôt un sentiment d’appartenance, une manière de s’identifier à des valeurs communes. Si les valeurs de votre marque les rejoignent, il y a de fortes chances qu’elles se sentent à l’aise de faire partie de la bande.
Comprendre que les femmes et les hommes ont souvent besoin des mêmes choses. Un argument souvent prononcé est qu’un marketing orienté femme a tendance à faire fuir le marché masculin et vice et versa. Ce n’est pas tant un truc d’homme contre celui d’une femme, mais une façon différente de voir les choses. L’exemple donné par l’article était dans le domaine de la rénovation et de la quincaillerie; originalement un travail d’homme, ce marché a migré lentement chez les femmes sans toutefois avoir changé au niveau de ses stratégies de ventes. Trouver des façons différentes de communiquer pour chacun de ses marchés est plus logique.
Mettre à l’aise. Quand Speedy s’est aperçu après un sondage que les consommatrices n’étaient pas à l’aise de négocier leurs réparations automobiles. Le problème relevé par l’enquête venait surtout du fait que les réparateurs avaient des attitudes et tenaient des discours désuets par rapport aux connaissances que les femmes détenaient et que la perception des femmes était qu’elles payaient plus cher qu’un homme pour le même genre de réparation. L’entreprise a décidé de créer des ateliers gratuits pour mieux expliquer les subtilités du domaine automobile et ainsi créer un lien de confiance avec ses consommatrices.
Aider à passer au suivant. Les femmes sont de plus en plus conscientes du pouvoir qu’elle détienne et de leurs forces d’influence. Ainsi, elles pensent qu’elles peuvent faire bouger les choses. Une étude du Boston Consulting Group sur 12 000 femmes dans 40 pays démontre que près de la moitié de celles-ci ont un goût prononcé pour la philanthropie et que le bénévolat est une tâche importante pour elles. Quand une compagnie s’investit dans une cause et qu’elle permet aussi à ses consommatrices d’y participer, elle a une bonne écoute de celles-ci.
Féminiser ses produits, c’est plus que de les teindre en rose. Quand une compagnie décide de créer un produit qui s’adresse directement aux femmes, elle se doit d’éviter les pièges faciles. En anglais, on dit « Don’t Pink It ». Ce n’est pas parce que l’on change la couleur d’un produit où le nomme différemment qu’on vient de créer un produit « femme ». Se servir de sa tête pour créer, mais y mettre surtout du coeur.
Tout est dans les détails. Une statistique qui m’a beaucoup impressionné : les femmes utiliseraient en moyenne 21 000 mots dans une journée par rapport à 7000 pour un homme. Ç’est une excellente nouvelle pour les marketeurs puisqu’elles sont très sensibles aux informations. Ce qui se traduit dans une facilité à mieux comprendre des slogans publicitaires, mieux apprécier des documents qu’on leur fournit et par le fait même mieux apprécier qu’on leur offre un discours pertinent et intelligent.
Statistiques intéressantes sur les femmes… 71 % sont plus concernées par le prix que la mode et les tendances — 60 % aiment essayer différentes marques d’un même produit pour comparer — 47 % sont loyales envers les marques qui sont pro environnementale et socialement responsables — 58 % recherchent les produits qui offrent de coupons-rabais — 65 % vont encourager leurs amis ou parents à acheter un produit qu’elles aiment — 62 % pensent que les marques maion sont aussi bonnes que les marques reconnues
Source: Marketing Magazine / Avril 2010 / Kristin Laird
> L’image provient de l’identification visuelle des salles de bain du défunt bar Tabù – aujourd’hui Le Rouge Burger Bar – réalisée il y quelques années.
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Inspiration, d’où viens-tu?
On me demande souvent lors de la présentation d’un concept ou d’une idée : comment vous est venue l’inspiration? Comment en êtes-vous arrivé à cette idée? Les clients sont souvent intrigués devant le processus créatif. J’avoue ne jamais savoir trop quoi répondre. La création, c’est à la fois si simple et si complexe. Je pense que la plupart des idées gravitent déjà autour de nous, dans notre univers personnel, dans notre inconscient. Elles nous viennent de notre vécu, de notre culture, de nos lectures, mais naissent, avant tout, d’une certaine ouverture d’esprit et de la possibilité de faire des rapprochements ou des associations avec des concepts pas toujours automatiques. Il m’arrive de suer sang et eau pour trouver l’idée géniale comme il m’advient de devoir faire un choix parmi des dizaines d’excellentes idées. Plus jeune, je me disais que l’inspiration était plus facile à trouver quand le sujet était palpitant et sortait de l’ordinaire. Aujourd’hui je considère que c’est plus facile de travailler quand le climat est parfait, que le client pour qui tu travailles te pousse et t’encourage au lieu de te restreindre et d’émettre des doutes sur ta capacité. J’ai déjà parlé de la fragilité des créatifs, ici… On peut avoir un caractère de chien, être sûr de ses moyens, mais y a rien comme le coup de pouce du client pour te faire sortir ce que tu as de meilleur en toi. C’est l’essence même du moteur créatif. Un climat fertile.
L’inspiration se trouve dans nos paradigmes, mais surtout sur la possibilité d’en sortir. Jadis, je ne m’abreuvais que de revues de graphisme et de pub. Je regardais les tendances, bavant devant une idée surprenante tout en enviant tel slogan uniquement dans ces revues spécialisées; aujourd’hui je dirais que mes sources d’inspiration sont plus complexes et moins définies. La maturité culturelle facilite le saut créatif en définissant un spectre plus large au niveau des images emmagasinées dans son subconscient, donnant la possibilité de faire plus d’un rapprochement à un idée. Maintenant, une lecture dans une revue scientifique ou un entrefilet dans le journal, une scène de film ou une case de bande déssinée peuvent devenir l’étincelle qui déclenche le processus. Établir des rapprochements d’idées entre des sujets préalablement opposés sans liens logiques. Vous voulez un exemple? Prenez la publicité de Rodrigue Le Bottier que j’ai produite pour le magazine CVS. Largement inspirée d’une scène du film « La ruée vers l’or » de Charlie Chaplin, où le personnage affamé dévore sa chaussure; l’image finale croquée par le photographe en garde les même précepts. Une copie? Non. Voyez ça plutôt comme revisiter un classique. Faire du neuf avec du vieux. D’ailleurs les concepts qui toucheront le plus les gens sont ceux qui font plus souvent référence à ce qu’ils connaissent déjà. Nous sommes bombardés par des milliers d’images chaque jour, les nouvelles auront un effet sur notre inconscient, mais ce ne sont pas nécessairement celles qui auront un le plus de reconnaissance sur nous. Les images qui nous font revivre des souvenirs ou des états d’âme déjà vécus, risquent de venir nous chercher plus rapidement, et, par le fait même, être compris plus facilement.
Inspiration, d’où viens-tu? De vous, finalement.