Entrevue Traitdemarc™
Elle est entrée dans mon bureau avec son gros sac à dos. Que dis-je, son immense sac à dos. J’ai tout de suite pensé qu’elle avait stationné son auto dans celui-ci tellement il était disproportionné par rapport à elle. J’aurais compris, car il faut être chanceux pour trouver une place de stationnement ces jours-ci sur la rue Racine. Bref, elle est arrivée en maugréant qu’elle avait eu de la difficulté à trouver la place. Je ne savais pas si c’était ses gènes féminins ou celles de jeunes adultes ou simplement la nervosité qui la rendaient aussi impatiente. Faut dire qu’elle n’avait pas tort : ça fait plus de trois ans que je dois créer une signalisation pour mieux aider les gens à trouver mon bureau dans l’édifice où j’habite. J’imagine que c’est le juste retour des choses que de passer après mes clients. Elle avait cogné à ma porte si doucement que j’aurais cru que c’était cette pluie de décembre qui rebondissait sur la fenêtre. Jolie, cheveux longs, appareil dentaire, piercing, jeans, t-shirt et sac à dos démesuré : la parfaite cégépienne, quoi. Aussitôt la main tendue pour lui serrer, elle est devenue rouge comme ma causeuse. Ça mettait bien la table pour une entrevue. Allumée, sympatique et drôle, Pascale, jeune étudiante de deuxième année d’ATM (Art et Technologie des Médias) du Cégep de Jonquière avait choisi de me rencontrer pour me poser quelques questions sur le métier, dans le cadre d’un de ses travaux. Après l’avoir mise à l’aise en bannissant le «vous» de notre discussion et lui permettre de reprendre une couleur normale, elle a sorti son enregistreur numérique afin de commencer l’entretien. Comble de malheur, l’appareil n’avait pas de pile; qu’à cela ne tienne, nous avons donc fait l’entrevue avec mon iPhone. Ce qui me permet de vous la raconter.
La voici… avec quelques ajouts.
Pascale: Aujourd’hui je m’entretiens avec Mr. (oui, oui, monsieur!) Marc Gauthier qui a sa propre boîte de communication qui s’appelle Traitdemarc™, bonjour Marc…
Marc™ : Bonjour…
Pascale: Quand on pense à communication, on pense d’habitude à travail d’équipe, mais toi chez Traitdemarc™ c’est un peu différent, tu travailles seul… Est-ce que tu pourrais me parler des raisons qui t’ont poussé à travailler… heu… seul?
Marc™ : Ben en fait, je ne suis pas tout le temps seul. J’ai des gens qui travaillent pour moi, mais qui ne travaillent pas sur place. Je vais travailler avec des pigistes : si j’ai besoin d’illustrateurs, photographes (ou des programmeurs) je les engage; ce qui me permet de travailler avec les meilleurs du métier. Parce que si j’engageais un illustrateur (ou un autre professionnel…) à temps plein, je ne pense pas que je pourrais me payer le meilleur et j’aurais un illustrateur d’un seul style alors qu’en étant indépendant, je peux travailler avec les meilleurs du métier.
Marc™ : Ajout (hé oui Pascale, j’ai cette chance de pouvoir en ajouter…) Pour moi, la création n’est pas un travail d’équipe. C’est un travail solitaire, ardu et intellectuel. Le problème de la création en équipe ou de tout travail nécessitant un échange est la difficulté d’arrimer les humeurs et les personnalités. Dans mon cas, je suis incapable de pondre des concepts à une vitesse rapide, je suis de réflexion lente; ce qui fait que lorsque je me retrouve en brainstorming de groupe, je suis inapte à arrêter mon cerveau, car je dois écouter les autres. De plus, comme ma personnalité n’est pas d’imposer des idées, je me retrouve la plupart du temps en arrière… Y avait Foglia qui disait sensiblement la même chose dans une chronique, alors qu’il affirmait ne pas aimer participer à des débats en direct, car son temps de réflexion était plus lent que ses protagonistes ce qui le rendait très vulnérable dans une lutte d’idées. Je suis comme ça, au niveau de la création de groupe…
Pascale: Quand on parle que ta boîte se démarque (… jeu de mots!), on peut aussi penser au fait que ton site internet est un blogue au lieu d’un site commercial traditionnel, peux-tu me parler de cette démarche-là…
Marc™ : Ben en fait , je suis pas le seul à avoir choisi un blogue comme plateforme, moi je ce que j’aimais là-dedans, c’est de sortir du carcan de présenter des trucs graphiques, son porte-folio; de un, tout le monde le fait, je peux de toute façon rencontrer les clients et leur montrer celui-ci, de deux, je préfère que l’on m’engage parce que j’ai des idées et des opinions; je ne suis pas quelqu’un qui fait juste du « beau » graphisme. Une relation client est avant tout une relation humaine, quand il (un client) vient ici, il ne fait pas affaire avec une boîte, mais avec Marc Gauthier… qui aime la musique, qui ne se rase pas tous les matins et qui aime bien manger — (ici je la soupçonne d’avoir compris ça juste en me voyant la bedaine…) — c’est comme ça que je vois ça…
Pascale: Donc la dimension humaine est importante…
Marc™ : C’est exactement de cette façon que je traite mes clients. Je n’ai pas une relation très conventionnelle avec ma clientèle… plusieurs sont même devenus des amis avec le temps. Je ne joue pas de rôle, je n’ai pas de cravate, je travaille en t-shirt et en jeans, l’été en shorts. J’ai des clients qui, même après 8 ans de relation, me demandent encore quand on se rencontre : « hey! Es-tu en vacances? » Non, non, c’est mon habillement normal. Ça résume bien la façon dont je travaille. Mon bureau me ressemble, comme tu peux le constater, tu es assise sur un divan, ici y a pas de salle de conférence, tu as l’impression d’être dans un loft; quand tu débarques ici, tu es dans mon petit univers…
Pascale: Parlant de tes clients, pourrais-tu m’en nommer quelques-uns?
Marc™ : (censure)… plein de clients, sur mon blogue, en cliquant sur « client » tu pourras en connaître quelques-uns. Encore ici, au lieu d’avoir une liste exhaustive de clients, je préfère parler de ce qu’ils font dans la vie…
Pascale: Pusique tu travailles à plusieurs étapes de la création publicitaire, pourrais-tu me dire si tu as une étape préférée : le graphisme, la création…?
Marc™ : Je te dirais que c’est une des raisons qui m’a fait choisir de travailler seul. Je ne peux pas dire qu’il y une partie de mon travail que j’aime pas. Même les parties plus techniques plates comme découper des photos — dans Photoshop, par exemple — qui normalement dans une boîte plus grande serait assurer par des juniors alors que le grand créateur ne s’occupe pas de ça… ben moi ça m’intéresse aussi. Donc, je suis comme un artisan. Donc un client qui débarque chez moi, ben je m’en occupe de A à Z. Les parties « plates » de mon travail, je réussis à leur trouver quelque chose de l’fun. Disons que je m’organise pour les faire quand j’ai le cerveau à off. Comme la partie créatrice est toujours la plus intéressante, je vois ça comme manger un T-Bone : tu te gardes le filet mignon en dernier…
Pascale: En terminant, y a de plus en plus de boîtes de communications ou de publicité qui émergent Saguenay, est-ce un gage de qualité?
Marc™ : Ben, j’espère… y a eu pendant des années toujours les mêmes boîtes au Saguenay pis je pense qu’un vent neuf c’est jamais mauvais. Ça amène de nouvelles idées… Je pense que la jeunesse a cette qualité-là (quand elle le veut!!!!) de changer les choses. Je vois ça d’un bel oeil. S’il y a plusieurs boîtes, ça peut amener plus de clients à se faire produire des trucs de qualité; le problème n’est pas au niveau des boîtes, mais des clients qui ne veulent pas nécessairement suivre…
Pascale: Merci beaucoup!
Marc™ : Ben. Ça m’a fait plaisir…
J’aurais dû d’ajouter : vraiment.
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Synchronicité
Le mot « synchronicité » vient des racines grecques sun (« avec », qui marque l’idée de réunion) et khronos (« temps ») : réunion dans le temps, simultanéité. Pour un spécialiste de la psychologie analytique, la synchronicité est l’occurrence simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit. Pour un créateur de toute sorte, c’est de la marde. C’est l’horreur de découvrir que l’idée géniale qu’il a eue a déjà été exploitée ailleurs. On ne parle pas ici d’un vulgaire plagiat, mais d’une coïncidence plate. Copier un concept, une idée, une image ou un style, c’est couillon et d’un manque flagrant de savoir vivre, mais se ramasser par hasard avec une idée déjà exploitée sans qu’on le sache, c’est uniquement déprimant. Premièrement pour l’auteur; se rendre compte que malgré toutes ses précautions, l’idée qu’il aura privilégiée de diffuser existe déjà; et pour son client à qui il la présentera, l’honnêteté du concepteur pourra être mise en doute, ce qui est plutôt malheureux surtout dans la mesure que c’est un accident.
Je vous en parle parce que dernièrement alors que je présentais un concept à une cliente, celle-ci m’a montré sur le site internet d’un de ses concurrents indirects, le slogan que je venais de lui pondre… À un article ou virgule près. C’est plate. Très plate. Dans le cas qui nous concerne, la cliente ne m’a pas paru désemparée, mais j’aurais préféré parer le coup. Si j’avais su, jamais je n’aurais présenté ce concept. Mais bon. Cela n’a rien remis en question et ça m’a permis de sortir un meilleur truc. L’important dans une pareille situation, c’est qu’il faut se servir de cet imbroglio pour mieux rebondir. Faire un saut créatif, quoi.
C’est doublement frustrant comme situation, car c’est rendu si facile de se vérifier… Googlez votre nom d’entreprise ou votre slogan et vous conviendrez qu’à moins qu’il ne soit d’une originalité sans pareille, c’est impressionnant de lire qu’y a autant de monde sur cette terre qui aura déjà eu la même idée que vous, pas dans le même contexte j’en conviens, mais certes. Si cette vérification s’annonce négative (donc, positive pour le créateur!), vous êtes habituellement sur la bonne voie.
La synchronicité arrive surtout dans le cas ou l’idée que vous avez, vous semble tellement évidente. Comme une stupide équation, mais surtout comme les meilleures idées, car ce sont la plupart du temps les plus simples. Quand j’avais décidé de créer ma propre entreprise, je ne voulais pas de nom de compagnie, car je savais que je voulais faire cavalier seul. Je voulais que les gens travaillent avec Marc. J’avais commencé à faire une recherche sur le net et des Marc Gauthier, il y en avait des légions…, et ce, même en graphisme. Et là m’est tombé du ciel ce nom : Traitdemarc™. Trop évident, je me suis dit. Je suis allé sur Godaddy pour vérifier pour me rendre compte que même le .com était disponible et que ce nom était brevetable (c’est fait depuis) ! Je trouvais ça cool d’être le seul. D’être unique. Je le trouve encore.
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Melomarc™ – Mory Kante / Akwaba Beach
Voici un nouveau billet de la catégorie Melomarc™ qui tente de répertorier les albums de musique qui ont marqué ma vie jusqu’à maintenant. Voyez ça comme un voyage à travers mes souvenirs et ma collection d’albums; où la véritable histoire de l’album vit en parallèle de la mienne. J’ai décidé de partager ces coups de coeur musicaux sur mon blogue, mais aussi de les faire découvrir plus personnellement à certaines personnes, en leur offrant l’album décrit via iTunes. Surveillez vos boîtes de courriels, vous aurez peut-être le privilège de recevoir un de ces albums… mais surtout, ouvrez vos oreilles et vos coeurs. C’est la mélodie du bonheur.
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Je devais avoir 4 ou 5 ans quand mon parrain, Jean-Rock Gaudin, pris le chemin du Bangui en République Centre Africaine pour y travailler quelques années comme nonce apostolique. Je ne pouvais m’imaginer à cette époque que ce voyage auquel je ne participerais pas ne serait-ce que par lettres et photos aurait un impact si grand dans ma vie. Les souvenirs qu’il m’avait rapportés trônent encore aujourd’hui dans mon salon et ma salle à manger. Ces sculptures d’ébène, ces toiles naïves, mais surtout ce scorpion et cette mygale pris dans des blocs de verre qui ont tant fasciné mes amis quand j’étais tout petit. Il faut comprendre qu’au début des années 70, les gens au Québec ne voyagent pas ou peu. Les gens fortunés allaient en Floride l’hiver, quelques-uns en Europe l’été, mais la grande majorité de la classe moyenne dont nous faisions partie, ne voyagait pas à l’étranger. Dans ma petite tête de lecteur de Tintin au Congo, l’Afrique, ce si grand continent, c’était l’inaccessible aventure, le bout du monde, l’exotisme à son maximum. Le rêve, quoi.
J’ai gardé en moi ce désir de voir l’Afrique comme un rêve inavoué. J’ai visité plein de pays, j’ai bien visité la Tunisie, mais je ne suis jamais allé en Afrique Noire. Les astres ne se sont jamais aligné afin de me permettre de réaliser ce périple. Depuis la mort de mon père et des épreuves que plusieurs de mes amis ont vécues, j’ai décidé de ne plus remettre à demain des projets ou des idéaux auxquels j’aspire; alors un soir, en prenant un verre de vin, j’ai dit à ma copine en bravade que j’irais en Afrique avant mes 50 ans. C’était l’an passé. Et voilà qu’une opportunité se présente. Le Département de Soins infirmiers du Cégep de Chicoutimi réalisera une mission humanitaire et une quinzaine de finissants et finissantes s’envoleront au Sénégal au début de janvier 2011, afin d’y réaliser un stage avec Infirmières Sans Frontières. Et j’en ferai partie. Je les accompagnerai, comme bénévole certes, mais aussi et surtout pour filmer et tenter de documenter l’expérience qui changera le court de la vie de ces étudiants et étudiantes. Car si les voyages modifient votre façon de voir la vie, une mission comme celle qu’ils s’apprêtent à vivre aura un impact majeur dans le cheminement de leur vie. Ce ne sera pas nécesairement palpable le lendemain, mais peut-être des années plus tard. Le destin n’est pas fait de béton, mais plutôt de gélatine qui se forme et de déforme selon les étapes importantes et les épreuves rencontrées. Je partirai donc le 2 janvier prochain et les accompagnerai 3 semaines. J’ai hâte.
Ce qui nous amène à Mory Kanté. Pourquoi lui alors que la musique africaine a des ténors beaucoup plus importants, tels que Selif Keita ou Youssou N’Dour? Uniquement, parce que l’album Akwaba Beach représente ce qui me fait triper dans la musique africaine : le rythme, la joie de vivre et la naïveté. C’est le premier disque africain qui m’a fait découvrir ce style musical, et créer chez moi un enjouement aussi spécial. La première chanson de l’album, le succès devenu mondial Yeke Yeke est une chanson qui me rend heureux automatiquement. C’est un électro-choc sur mon humeur. La musique africaine a cet effet direct sur moi; ça me rend de bonne humeur, ça ne me prend pas la tête, ce sont des rythmes qui me font swinger. Au plaisir de vous raconter les aventures de Marc™ au Sénégal…
J’ai offert Mory Kanté / Best Of (parce qu’Akwaba Beach n’est plus disponible) à mon amie Chantal Boivin, par amitié bien sûr, mais surtout pour son merveilleux Festival des Rythmes du Monde qui nous fait découvrir année après année, des sons et surtout des cultures différentes!
> Mory Kanté / Best Of sur iTunes
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Moustachu Marco…
Après m’être fait raser le coco pour la Fondation Sur la pointe des pieds, voilà que je me fais pousser la moustache pour la Fondation Movember. Oui, oui, la moustache. Moi avec moustache, vous vous imaginez? C’est mon père qui doit rire de là-haut, lui qui l’a porté si longtemps.
Pour savoir ce qu’est la Fondation Movember, j’ai piqué ce texte sur leur site : « Le diminutif Mo, argot australien qui désigne la moustache, et novembre s’allient annuellement pour devenir Movember. Movember met les hommes au défi de changer d’apparence et la face de la santé masculine en se laissant pousser une moustache. Les règles sont simples : être rasé de près le 1er novembre et se laisser une moustache tout le reste du mois. La moustache devient le ruban de la santé masculine, le moyen de sensibiliser la population au cancer de la prostate et de recueillir des fonds pour lutter contre cette maladie. À l’image de l’engagement à courir ou à marcher pour une œuvre de bienfaisance, les hommes de Movember s’engagent à se faire pousser une moustache pendant 30 jours. Les fonds sont recueillis au profit de Cancer de la Prostate Canada. L’idée derrière Movember a vu le jour en 2003 à Melbourne, en Australie, autour de quelques bières. Le plan était simple : à la blague, remettre la moustache au goût du jour et faire quelque chose pour la santé masculine. Il n’y a pas eu collecte de fonds en 2003, mais les moustachus se sont rendu compte que la moustache avait le pouvoir d’animer les conversations sur la santé masculine. Inspirés par les femmes autour d’eux et tout ce qu’elles avaient fait pour le cancer du sein, les Mo Bros se lancèrent dans l’aventure de créer un mouvement mondial en faveur de la santé masculine. En 2004, la campagne a évolué et s’est concentrée sur la sensibilisation et la collecte de fonds pour le cancer le plus courant chez les hommes — le cancer de la prostate; 432 Mo Bros ont participé au mouvement cette année-là et recueilli 55 000 $ pour la Prostate Cancer Foundation d’Australie — le don unique le plus considérable jamais reçu par cette Fondation. »
Hier soir, rasoir en main, les rires fusaient de la salle de bain en voyant mon nouveau visage. Je riais en imaginant les réactions des gens vis-à-vis ce look à la Tom-Seleck. La maladie, c’est un peu ça aussi. Le regard des autres qui change vis-à-vis ce que tu vis. Le cancer de la prostate est la forme de cancer la plus répandue chez les hommes au Canada (à l’exclusion du cancer de la peau autre que le mélanome). En 2010, on estime à 24 600 le nombre d’hommes qui recevront un diagnostic de cancer de la prostate et à 4 300 le nombre de ceux qui en mourront. En moyenne, chaque semaine, 470 Canadiens apprendront qu’ils sont atteints du cancer de la prostate. Un homme sur sept risque d’avoir un cancer de la prostate au cours de sa vie (le risque est au plus haut après 60 ans). Un homme sur 27 en mourra. Mais le sujet demeure tabou. On parle rarement de ce type de cancer. En fait, les hommes parlent très peu de leur santé. J’ai 45 ans. Autour de moi, mes amis sont à risque; je suis à risque. Cette année, j’ai un bon ami qui est sorti vainqueur de son combat contre cette maladie, avec courage et détermination. Je fais ça aussi un peu pour lui.
C’est donc avec fierté et humour que je porterai la moustache tout le mois de novembre. Avec fierté, parce que la cause est noble et j’espère ramasser des sous, mais aussi avec une grande dose d’humour et d’humilité parce que bordel que j’ai l’air fou…
Je me suis inscrit sur le site de Movember. Visitez mon profil et faites un don en ligne en cliquant ici. Merci.
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#Fail.
Il vous est déjà arrivé de perdre un client? Pas toujours facile, hein? Un consultant, comme moi, perd des clients pour un paquet de raisons qui ne lui sont pas toujours attribuables. Par exemple, quand une entreprise effectue des changements majeurs au niveau de ses stratégistes marketing et que de nouveaux visages entrent en scène, il arrive régulièrement que nous fassions aussi partie du ménage. Pas nécessairement parce que l’on a mal travaillé, mais parce que l’on fait partie de « l’ancienne gang », celle que l’on remplace… par du sang neuf. On peut aussi disparaître du fichier fournisseur d’une entreprise parce qu’une offre concurrente est vraiment alléchante, au point de vue prix ou idée. On peut aussi se faire remplacer, uniquement pour assouvir un goût de nouveauté. Vous comprendrez que pour toutes ces raisons, bien que jamais notre professionnalisme ne soit mis en doute, la perte est tout de même là. Ma réaction vis-à-vis ce phénomène est assez simple, bien que je considère que la vie est courte, une vie professionnelle est paradoxalement plutôt longue. J’ai des clients qui vont et viennent depuis des années, me délaissant quelques mois voire des années pour revenir le temps de quelques mandats. Ne leur dites pas, mais je me compare souvent à leur épouse qu’ils trompent régulièrement avec une maîtresse… Ce n’est pas toujours facile à vivre, mais comme nous ne parlons pas d’une vraie liaison amoureuse, l’acceptation demeure la meilleure réaction si l’on désire continuer une relation d’affaires. Et comme nos retrouvailles sont toujours très passionnantes…, je n’ai pas trop à me plaindre. Ne fais-je pas la même chose avec certains fournisseurs? Je serais malhonnête d’exiger des autres une façon de faire que moi-même ne respecte pas. Bref, perdre un client sans que la faute nous soit personnellement attribuée est, dans mon cas, acceptable et fait partie de la « game » en affaires.
La deuxième catégorie, celle où nous sommes responsables du litige avec un client, est pas mal moins drôle à vivre. Y a une histoire qui m’est arrivée dernièrement; une amie m’avait pistonné chez un client qui n’avait eu droit qu’à des éloges sur mon travail. Après avoir déposé une offre de service et présenté un concept qui leur a vraiment plu, j’ai eu une certaine difficulté à livrer le produit final. Manque de temps ou de planification, j’ai étiré l’élastique du deadline du mieux que j’ai pu jusqu’à ce qu’il me pète au visage… Un gros #fail, quoi. Le client avait des sentiments contradictoires à mon endroit : un positif, celui du travail accompli conceptuellement parlant et celui du délai interminable que je lui avais fait subir. Bien que mon talent n’avait jamais été mis en doute dans ce dossier, mes méthodes de travail, elles, oui. Ce client m’a quitté. Et je ne pouvais que lui donner raison. Facile? Pas vraiment.
Bien sûr que je suis responsable de la situation. L’unique. Je n’ai personne d’autre à blâmer que moi-même. Travailler seul attire sur vous les louanges, mais si ça chie, c’est seulement vous que l’on condamne. C’est l’essence même du métier de consultant. Bien que je me suis excusé et corrigé à la baisse ma facturation, je sais bien que le mal est fait. Que ce client n’aura pas connu avec moi la meilleure expérience d’affaire de sa vie. Avoir l’humilité de ses limites et d’admettre ses erreurs est ce qui distingue les gens honnêtes. Il faut du courage pour avouer que l’on s’est trompé. Surtout dans un métier bien souvent fondé sur le paraître…
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Le prix de la fidélité
Il y a quelques semaines, j’avais préparé un petit mémo pour un client qui cherchait à se monter un programme de fidélisation. J’avais fait quelques recherches sur le web et trouvé un article très intéressant dans une édition de Marketing Mag; je vous fais part ici, de quelques grands principes.
LA VÉRITÉ? ÇA NE SERA PAS FACILE
La plus grande erreur que nous faisons en tant que marketeurs, c’est de penser que nous savons exactement ce que nos clients veulent. Nous prenons nos expériences personnelles et celles de nos amis sans nous soucier de ce que nos véritables clients veulent. C’est pourquoi il est capital d’écouter, de réussir à créer un canal d’échange et d’adapter notre programme de fidélisation à nos consommateurs. Rappelez-vous qu’une communauté de fidèles, ça peut ressembler à une secte : chacun des membres a une raison particulière d’y adhérer. Un programme de fidélisation est compliqué, représente un travail supplémentaire, n’est pas rentable à court terme et coûte de l’argent. Par contre, à long terme, assure une base non négligeable de clients, une connaissance de ceux-ci et un bon impact au niveau du bouche-à-oreille.
DEAL OR NO DEAL
Les sondages le prouvent, une fidélisation rapporte… uniquement si l’on investit. Selon les personnes sondées (déjà membres d’un programme de fidélisation), 70 % veulent plus de rabais et d’épargne et 52 % demandent plus d’offres et de «deals». Donc, on s’attend à avoir de quoi. Si on n’a rien de substantiel à donner, n’entrez pas là-dedans. Les consommateurs détestent les demi-mesures et les fausses offres. Qui n’a pas entendu la blague des adeptes d’Air Miles qui, après trois ans d’accumulation intensive de points, disent qu’ils peuvent enfin s’acheter un sac de chips…
DES INFOS QUI NE SERVENT À RIEN
Ce qui est intéressant, outre de s’assurer la fidélité de clients, dans un tel programme, c’est d’amasser une tonne d’informations sur ceux-ci. Mais encore faut-il savoir s’en servir pour améliorer notre offre et de connaître leurs habitudes d’achat. Par exemple, un programme comme Aeroplan divise ses clients entre 3 catégories : voyage/finances/vente au détail lui permettant d’analyser ses offres par catégorie. Parce qu’est là toute la substance même d’un programme; oui, vous donnez, mais en retour le consommateur doit vous offrir son ADN : ses habitudes de consommations, ses goûts, sa personnalité, etc. Si vous collectez tout ça et que vous ne vous en servez pas, c’est un programme unidirectionnel que vous mettrez en place. Analyser ces données vous servira à mieux cerner votre consommateur et par extension mieux le servir. Bien que ce n’est pas tous les programmes de fidélisation qui demandent des informations, ne pas le faire est dommage, car il prive l’entreprise d’informations intéressantes.
DONNE OU NE DONNE PAS
Ce qui frustre le plus les gens dans un tel programme est la difficulté à utiliser son offre. Quand les détails sont trop restrictifs (date, montant, choix). Si le rabais obtenu par votre programme de fidélisation est applicable le lundi entre 16 h et 17 h, toutes les années bissextiles, ce n’est pas très gagnant. Donc simplicité et flexibilité. Le consommateur n’est pas dupe, et les dommages importants si on ne fait pas attention : un programme de fidélisation qui défidélise (!!!), ce n’est pas gagnant. Le meilleur exemple se trouve dans les rabais postaux : ça semble tellement compliqué que plusieurs consommateurs baissent les bras et décident de ne pas bénéficier du dit-rabais uniquement par sa complexité. C’est pourquoi on parle de faux rabais. Faux rabais = mauvaise expérience = mauvaise perception du client.
HEY, ON A UN TRUC POUR VOUS!
Si on veut qu’un programme comme celui-là fonctionne, il faut le faire connaître. Les places d’affaires sont les meilleurs emplacements pour le faire : staff (t-shirt), affiches et écrans. Plus que la publicité. Il faut aussi avoir un message clair et des avantages d’incitations précis. Prenez l’exemple d’un bon serveur dans un restaurant, il est capable de vous diriger vers un plat ou un breuvage uniquement… en vous le proposant. Il y va de même avec un programme de fidélisation : il faut que le personnel le pousse et en parle à chacun des clients. Plusieurs restaurateurs conservent les cartes fidélités de leurs clients près de la caisse pour ainsi faciliter la mise à jour de celle-ci; c’est une excellente idée, non seulement vous ne l’oubliez plus jamais, mais ça démontre que vous êtes importants.
Alors, on fidélise ou pas?
> REF : Marketing Mag
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J’ai le doute au nez
Je suis souvent dans le doute. Je doute de la couleur que je choisis. Je doute du mot que j’utilise. Je doute du média utilisé. Je passe des heures à changer de typographie. Je détruis et reconstruis mes mises en pages. Je joue mon titre sur une, deux, trois lignes. Je le mets en majuscule. En minuscule. Je rogne ma photo. Dérogne. Rerogne. Je noircis à l’infini les pages de mes cahiers. J’UNDO à l’infini. Mon back-up est ma bouée de sauvetage. Je fais des versions à ne plus savoir comment les nommer. Le doute fait partie intégrante de mon processus de création. Je ne vois pas le doute comme une faiblesse, mais comme une exploration obligatoire. Si je ne doute pas, c’est que je suis dans ma zone de confort ou pire, de facilité. Et c’est malsain.
Mes clients me font douter. Quand ils émettent des opinions différentes à la mienne. Quand ils m’amènent sous un autre angle. Quand ils allument mes lanternes par leurs connaissances. Quand leurs expériences me font réfléchir. Le doute n’est pas une faiblesse, mais une ouverture d’esprit et démontre une certaine flexibilité. Voire une sensibilité. Il ne faut pas voir le doute comme une perte de contrôle ou un manque de connaissances; mais plus comme une marque d’intelligence. Se questionner sur ses choix, faire le point, prendre le pouls des autres sont les premiers préceptes à toutes recherches qu’elles soient scientifiques ou créatives.
La certitude est l’ennemi #1 de la créativité. Il faut se méfier de celle-ci. Les certitudes sont des freins. Des barrières qui balisent l’inconnu. Et si l’inconnu, pour certains, c’est la crainte, pour le créateur c’est le terrain fertile qu’il recherche. Le risque de se tromper, certes, mais surtout de se surpasser. J’aime mieux me tromper que de ne pas essayer.
Quand je rencontre des professionnels, qu’ils proviennent de mon champ d’expertise ou d’ailleurs, je déteste quand ils me servent leurs salades d’affirmations gratuites coulées dans le béton. Les Grandes Vérités. Une bonne dose de savoir en canne. Les 101 trucs du vendeur averti. Confiance. Rigueur. Professionnalisme. Comme si le doute était une tare. De non-confiance. De non-rigueur. De non-professionnalisme. Moi, je vous dis que ce sont vos certitudes qui sont dangereuses. Car elles sont immuables. Comme un mur. La dernière fois que je suis rentré dans un mur, ça m’a fait mal. Maintenant je regarde le mur et je me demande comment je ferais pour le franchir, au lieu de rentrer dedans comme un bouc imbécile. Le doute c’est le contraire de l’affirmation « c’est prouvé! » que j’arbore tellement (lire ici). C’est l’antirecette. L’antimoule. Aux gens qui ont peur de passer pour faibles quand ils doutent, je leur dirais que ce qui est faible c’est d’affirmer n’importe quoi au lieu d’exprimer son ignorance de certaines questions auxquelles ils sont confrontés.
Je doute. Je doute de mes doutes. Je doute, donc je crée.
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Petit lexique de la compétition
À la suite de mon article précédent qui traitait des relations quelque fois difficiles avec la compétiton, je me suis amusé à créer un petit lexique rigolo pour vous aider, vous aussi, à mieux cerner vos concurrents. Ce lexique est applicable à plusieurs sphères d’activités et pourra vous aider à mieux diagnostiquer le marché. Je vous encourage à l’améliorer dans les commentaires. Veuillez noter que l’utilisation du masculin est présent uniquement pour alléger le texte et que les caractéristiques se partagent entre les sexes.
Le Trappeur
Ce profil de compétiteur est très particulier et facile à repérer : vous n’avez qu’à vous retournez, il est derrière vous. Il vous poursuit. Il renifle, tel un fox-terrier tous les endroits ou vous avez passé. Il est dans votre « trail » et cogne à la porte de tous vos clients systématiquement, lit votre blogue et consulte votre site internet quotidiennement. Son caractère malhabile lui fait faire quelques erreurs stratégiques comme laisser traîner des cartes d’affaires ou des documents chez vos clients. Vous avez un avantage majeur sur lui : puisqu’il vous suit, il est derrière vous.
Le Carbone
C’est toujours avec un sentiment partagé de flatterie et de haine que l’on considère ce compétiteur. Comme il copie tout ce que vous faites, vous êtes à la fois fier d’être son modèle et agacé du mérite qu’il vous vole. Il ne vous fauche pas qu’une idée, il vous prends tout votre talent, le temps que vous avez mis à développer et améliorer vore produit, pour en faire la plupart du temps du toc. Le problême se situe là. Le désavantage majeur du Carbone c’est qu’il se peut qu’on vous prenne pour lui; qu’on vous afflige du titre de copie alors que vous êtes l’original… L’avantage, c’est que pendant qu’il gruge son temps à vous copier, vous êtes déjà ailleurs à préparer sa prochaine tendance.
Le King
Facilement reconnaissable, le King est de toutes les associations inimaginables, membre de toutes les Chambres de Commerce de l’est du pays, Souper Bénéfice, acheteurs de billets compulsifs etc. Il est sapé à la dernière mode et n’a pas un poil de travers. Il court quotidiennement, fait du bénévolat, a une famille qu’il adore avec qui il passe du temps de qualité. Il est parfait et vous laisse toujours avoir l’air tout croche quand vous vous comparez. Comme son image est importante, il se tient toujours loin de la contreverse, surveille ses paroles, choisit ses partenaires avec parcimonie surtout quant à leur allégence politique et culturelle. Il est impeccable. Il s’avère donc, un compétiteur difficile. Le seul avantage que vous avez contre ce genre est l’humanité que vous dégagez. Sa stratégie de mise en marché est basé sur ses relations .
Le Toc
Le Toc c’est le King, tout en faux. Il a un peu l’air de qu’il avance, mais quand on gratte un peu, on se rend compte qu’il y a peu de chair autour de l’os. Une caractéristique très importante du Toc est le titre dont il s’affuble; sur sa carte d’affaires, on devrait y lire les mots président-directeur-général même s’il travaille seul. Son titre est souvent plus important que sa fonction. Comme si par magie, le fait d’inscrire ces lettres de noblesse lui confrairait le talent et l’expertise. Ses clients sont souvent déçus et se sentent bernés par le livrable. Il se peut qu’il vous compétitonne. Bien qu’il demeure l’un de vos compétiteurs, le Toc se fait lui-même compétition.
Le Nec Plus Ultra
Partageant beaucoup de traits caractéristiques avec le King, il est selon moi encore plus redoutable. Sa compréhension et sa sensibilité jouent en sa faveur surtout quand il cherche à convaincre un client du sexe opposé. Très difficile d’y chercher des poux, le Nec Plus Ultra a peu d’ennemis, plusieurs amis et passe bien chez les clients. Comme il est gentil, on perd la face rapidement vis à vis ses clients quand on le dénigre. À éviter. Caractéristique majeure: quand vous le rencontrez, il vous félicite pour votre beau travail… et est sincère! Quand je vous disais qu’il est difficile à tasser…
Le Saule Pleureur
Le Saule porte tout le sort du monde sur ses épaules. L’écomomie lui fait mal, la compétion lui fait mal, la température lui fait mal, etc. Bref, y a jamais rien qui va bien. Quand tu le rencontres, il a les yeux cernés, les traits tirés et sort toujours d’un conflit avec un client et ou fournisseur. À tout les coups, il vous ressasse qu’il n’a pas choisi le bon métier, que l’économie va mal, que la compétition, etc.. Vous avez compris. La misère du monde ne peut lui être atrribuée, mais il en est toujours la victime. C’est à se demander pourquoi, il a choisi un tel métier. À éviter comme la peste; votre bonheur lui semblera suspect et vous risquez de vous trouvez un tantiner niais, tel un Forest Gump quand vous comparerez ses malheurs aux vôtres.
La Vipère
Ce type de concurrent croque tout ce qui bouge. Il brûle les champs sur son passage, ne laisse aucun survivant et dénigre à la vitesse de la lumière. Il déteste ses semblables, rêve d’être seul sur terre et ainsi être considéré comme le meilleur. Sa haine de la concurrence se traduit par une multitudes d’actes perfides envers celle-ci. Il annonce à vos clients qu’il sont quasi imbéciles de traiter avec vous. Il partage avec Le Saule le drame que la compétition existe, sauf que lui tire comme un forcené sur celle-ci. Les clients ont souvent tendance a fuir La Vipère, surtout quand celle-ci dans sa haine aveugle parle de sa propre clientèle en termes peu flatteurs. Vous aurez un jour ou l’autre affaires avec ce type de concurrent, même si vous ne l’êtes pas, faites comme Le Nec Plus Ultra et félicitez-le sur son bon travail (même si vous ne le pensez pas…); il aura peut-être moins le réflexe de vous comptez parmi ses prochaines victimes…
Le 007
Subtil, gentil et courtois, le 007 est le James Bond de la compétition. Il vous talonne comme le Trappeur, mais beauoup plus subtilement que celui-ci. Sous ses allures d’ange, il cherche à connaître vos clients, vos fournisseurs, vos honoraires, etc. C’est un espion qui pense que la clé du succès en affaires passe par la connaissance accrue de ses conccurents. On pourrait facilement le confondre au Renard de Lafontaine, cherchant à vous ensorceller et connaître vos secrets pour ainsi récupérer vos clients, tel un fromage, aussitôt que vous ouvrirez la bouche comme le Corbeau…
Le Marathonien
Ce qui intéresse ce compétiteur, c’est sa perfromance personnelle. Il se fout de la compétition, il sait qu’elle est présente et qu’elle court autour de lui, mais il ne s’en sert pas pour guider ses pas. Il est le maître de sa destinée. Bien heureux dans sa course (marché), il agit au battement de son coeur (son expertise) et aux messages que sont corps (son client) lui transmet. Il est son propre baromêtre et ses décisions sont prises par et pour lui. C’est un compétiteur redoutable car il est difficile à prévoir. Il peut s’avérer compliqué à suivre, surtout si vous n’avez pas la forme…
La Girouette
Il est drôle ce conccurent et la stabilité n’est pas sa grande qualité. Il change au gré du vent. Un jour, il est rouge, le lendemain jaune, les modes ont une emprise incroyable sur sa façon de faire des affaires et son offre est très vague et indéfinie. Comme il change constemment, il vous compétitionne un jour et vous pouvez être des mois sans en attendre parler. Bien qu’il est certain d’être au goût du jour, il est sûr de lui jusqu’à ce qu’il change de cap. Toujours assuré d’être de la partie. Ses compétiteurs ont de la misère à le suivre et c’est normal, lui aussi en est incapable… C’est pour cette raison que ses clients ont de la misère à le mettre dans une case et sont déstabilisés par ses mouvements pas toujours logiques. Offre indéfinie, clientèle indéfinie.
Le Tit-Jeune
Le Tit-Jeune a tout vu, sait tout et a l’impertinence de la jeunesse. Son discours sent la formation non digérée. Sa candeur peut être agréable, mais sa vision des choses manque un peu de maturité. Sa jeunesse le force à couper les prix afin de se faire connaître; ce qui lui cause un tort irréparable quand son exprience est acquise puisqu’il a habitué ses clients à une facturation plus modeste. Il faut se méfier de la jeunesse car elle peut être synonyme d’un trop grand renouveau.
Le Tit-Vieux
Le Tit-Vieux a tout vu, sait tout et a l’impertinence de la maturité. Son discours sent la boule à mite non renouvellée. Son âge mûr peut rassurer, mais sa vision dépassée des choses manque de renouveau. Sa maturité le force à maintenir ses prix à un niveau égal à son expérience; ce qui lui cause un tort irréparable quand sa compétence désuette décoit ses clients. Il faut se méfier de la maturité car elle peut être synonyme de cliché.
> © Photo de Lyzadanger
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Pour en finir avec la compétition
Après mon billet sur Génération C, j’ai reçu un gentil courriel de sa réalisatrice, Annie Fournier me remerciant des bons mots que j’avais écrits sur son travail. On ne se connaissait que par amis ou clients communs et comme nous n’avions jamais travaillé ensemble, elle était surprise que j’aie parlé de ce projet de manière très positive, et ce, sans y avoir été mêlé. Je lui ai répondu que j’avais appris avec les années que donner du mérite aux autres ne t’enlevait rien personnellement, et qu’au contraire, ça te donnait plus de crédibilité quand tu dénonçais ce que tu trouvais moins bon.
Dans une autre vie, j’avais une relation malsaine avec mes compétiteurs; je les dénigrais, leur enlevais leurs mérites et était incapable de voir du positif dans leur travail, même quand ceux-ci le méritaient. J’imagine que ça venait avec ma verte jeunesse ou de mauvaises influences. Qu’importe. Je n’ai plus aucun sentiment négatif vis-à-vis mes compétiteurs maintenant; j’ajouterais que j’aime bien les rencontrer dans des activités d’affaires afin d’échanger sur le métier ou sur la vie en général. J’y vois une façon de tisser des liens qui peuvent servir un jour ou l’autre et de faire, ma foi, des rencontres très intéressantes. La vie est si longue… en affaires; couper des ponts, se faire des ennemis inutiles la rend seulement moins agréable à vivre. D’ennemi (sic!) un jour, on peut devenir partenaire sur des projets, ou simplement partager le même client, à combler des besoins différents. C’est plus facile à réaliser quand un contexte de mutuel respect est mis en place.
Ce n’est pas aussi facile pour tout le monde. Dans un dossier réalisé il y quelques années, je devais superviser une entreprise dans une démarche très précise de sollicitation. Dans ce mandat, je devais analyser les communications et élaborer un plan de visibilité. L’année précédente, le client avait déjà créé, avec un concurrent à moi, sa toute nouvelle plateforme graphique et la plupart de ses besoins étaient comblés dans ce domaine. J’avais deux excellentes raisons de ne pas y toucher. La première était que je considérais que le travail était bien fait et que deuxièmement, je pouvais prendre le budget total pour diffuser les messages. Nous avions convenu, le client et moi, que l’on ferait quelques corrections mineures dans les documents imprimés, tels que des changements de dates et des informations qui n’étaient plus à jour. Comme je pilotais le dossier, j’ai décidé de m’en occuper et de parler directement à ses créateurs. Erreur. La boîte de pub, responsable du dossier, ne voulait rien savoir de « dealer » avec un compétiteur (moi)… et ne voulait que parler au client. Même si j’argumentais à sa chargée de compte que je pouvais parler au nom du client, elle refusait en me demandant pourquoi je sollicitais « SON » client? Je lui fis remarquer que « SON » client était aussi « MON » client… Ce qu’elle refusa d’entendre. J’étais estomaqué. Aucun de mes arguments ne pouvait la convaincre. J’eus beau lui expliquer que j’avais suggéré au client de garder tout le travail qu’elle avait réalisé parce qu’il était bien fait; alors que j’étais en position de force et que j’aurais pu trouver l’argumentation nécessaire pour la sortir du dossier et recréer les pièces depuis le début, mais que je considérais que c’était malhonnête et mal servir NOTRE client. Rien n’y fit.
La notion d’appartenance d’un client, dans ce cas-ci et la plupart du temps, est un peu ridicule. À moins d’avoir des contrats en bonne et due forme (et encore là…), le client est toujours libre et n’appartient à personne. Il est libre de travailler avec qui il veut. J’ai partagé des clients avec plein de boîtes; le résultat est toujours surprenant. Certains sont mal à l’aise d’apprécier le travail de l’autre, d’autres tentent de tirer toujours sur la couverte pour en avoir plus et certains cherchent la petite chose qui nuira à son compétiteur… alors que d’autres permettent une grande ouverture afin de réaliser le mandat dans les meilleures conditions. C’est la meilleure façon. Tout le monde y gagne tellement. Surtout « TON » client.
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Le pouvoir au peuple.
Je suis passé en coup de vent chez mon client Chlorophylle pour discuter t-shirt avec la responsable de la collection, Katy Bond. Alors que je m’apprêtais à partir, je suis allé faire des coucous à Josée et Jay au département marketing. On a discuté du sujet de l’heure en branding sur les interweb: le nouveau / déjà dépassé logo de Gap. Pour ceux qui ne sont pas au courant, la chaîne de vêtements Gap a effectué un 180 degrés fulgurant par rapport à son identification visuelle. Après avoir annoncé un changement majeur de logo, elle a dû revenir sur sa décision quand la communauté internet en a décidé autrement. En quelques jours, les internautes du monde entier via Facebook et Twitter se sont mis à « basher » le logo avec une telle rage que la compagnie n’a eu le choix que de plier l’échine et de renoncer à son projet, préférant revenir à l’ancien plutôt que de courir le risque que la hargne ne se traduise par un recul de sa marque. Jay, fan des réseaux sociaux, mentionnait qu’il trouvait extraordinaire la force dissuasive émise par les internautes en la qualifiant « de pouvoir au peuple ». J’ai argumenté et émis quelques bémols là-dessus et profitant d’une course à Jonquière, je me suis mis à réfléchir sur le sujet. Je suis partagé sur ce fameux « pouvoir » surtout quant à sa perspicacité. Je vous fais part de mes réflexions… plutôt dures sur la notion de masse.
Le peuple n’aime pas le changement.
Les modes prennent toujours un certain temps à se rendre au public en général. En fait, quand la majorité du monde décide de l’adopter, les précurseurs sont déjà depuis longtemps rendus ailleurs à créer la prochaine. Alors que la majorité se vautre dans ce qu’il croit être la tendance, les early adopters regardent d’un oeil désabusé ce que la majorité prend comme « la » mode. C’est un cercle infini, alors que le monde en général suit la mode (passée), il jugent ceux qui fabriquent la prochaine… oubliant qu’ils l’endosseront, eux aussi, plus tard. La plupart des gens sont confortables dans la norme. Si tout le monde le fait, c’est que c’est bon. Et comme une masse ne bouge pas aussi facilement, le groupe préfère la stabilité au changement. La routine rassure. Bref, les gens n’aiment pas les événements qui bouleversent leur quotidien. Chaque fois que Facebook améliore certaines fonctionnalités de son réseau, on voit apparaître des groupes de protestations. Quand Hotmail annonce une nouvelle interface, on proteste. Quand on améliore le goût ce certains produits d’usage régulier, que l’on change son emballage ou son nom, les entreprises concernées sont toujours à risque de se faire critiquer. Le peuple n’aime pas le changement.
Changer les paradigmes du peuple est difficile, long et fastidieux. Une pub géniale d’Apple (Think Different) rendait hommage à ces êtres géniaux qui ont su changer le monde petit à petit grâce à leurs connaissances et leurs grandes volontés. Il faut avoir la couenne dure pour en arriver là. Si cette espèce rare de personnes n’existait pas, la plupart de nos vies seraient différentes.
Le peuple nivelle par le bas.
La facilité aura toujours l’avantage sur le labeur. La masse préfère s’amuser au lieu de travailler. Il en va de même avec ses loisirs. Si la télé demeure aussi populaire par rapport à la lecture, par exemple, c’est que pratiquer la dernière demande une certaine dose d’effort et de compréhension. S’écraser devant son téléviseur demande rarement un effort intellectuel, à moins d’écouter des émissions à contenu — encore ici, s’il faut se fier aux écoutes de la masse, les programmes préférés sont ceux qui ne font pas partie de cette catégorie.
La fibre syndicale qui veut que le maillon le plus faible de la chaîne fixe le niveau est encore un bel exemple que le peuple n’a pas tendance à vouloir viser l’amélioration. Les demandes syndicales sont la plupart du temps unidirectionnelles.
S’il fallait se fier au peuple pour avancer, ça se ferait à pas de tortue. Il faut des individus pour traîner le peuple. Il ne le fait jamais par lui même. Je prends souvent l’exemple de la musique, mais ce que l’on entend dans les radios commerciales est uniforme et inodore pour plaire au plus grand nombre de personnes. Il faut du cran pour découvrir des nouveaux sons; ça prend de l’ouverture. Quand le meilleur vendeur de disques du Québec est Sylvain Cossette et ses reprises 70′ s, le peuple a de sérieuses questions à se poser vis-à-vis sa possibilité à se réinventer et d’évoluer.
Le peuple vs l’individu.
Ce qui me dérange dans la notion de masse, c’est le partage de la pensée unique. La voix du peuple. J’aime penser qu’un individu peut à lui seul changer tout ça; tel un Henry Fonda dans 12 hommes en colère, où il réussit le tour de force de changer une à une les opinions d’un jury auquel il participe. Hélas, le contraire est plus souvent la norme : le peuple a le contrôle sur l’individu. Le mouvement de masse est plus facile à suivre que de le prendre à contre-courant. Plus facile et plus rassurant. C’est à ce moment que la subtilité individuelle se fond à la masse formelle du peuple. Si vous mélangez toutes les couleurs disponibles, vous arriverez à créer un gris uniforme. Rien de bien excitant, vous en conviendrez. Quand le peuple dicte ce qui est bon pour l’individu, celui-ci ajoute du gris à sa couleur personnelle, il devient moins différent, il s’efface au profit des autres.
Mon peuple est plus fort que le tien.
C’est fou comment un individu sans opinion en a une très franche quand elle est celle du peuple à qui il appartient. Comment un individu peureux devient téméraire quand il a l’appui de ses pairs. Comment le peuple donne du pouvoir. Dans la rue parmi des milliers de manifestants, l’individu est invincible. Hors du cocon, quand on lui demande de s’affirmer, l’individu est pas mal moins fringant…
Le peuple aime le peuple.
Le peuple aime croire qu’il a raison. Que puisqu’il est la norme, il est celui qui dicte le ton et qu’il faut suivre à la lettre ses recommandations. Le peuple n’aime pas la dissidencence, elle est source de conflit inutile. Quand le peuple voyage à l’étranger, il trouve que les autres peuples ne sont pas comme lui. Le peuple aime que le peuple lui ressemble. Le peuple aime le peuple.
Le peuple avait raison de s’en prendre au nouveau logo de Gap? Peut-être. Mais il ne l’a pas fait pour les bonnes raisons.
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MAJ
Suite au commentaire de Martin, j’ai décidé d’en ajouter un brin…
Le peuple aime suivre le peuple
Un lemming. Un mouton. Le peuple est un mouton. Un suiveux, comme on dit. Le peuple aime embarquer dans les histoires que le peuple lui dicte. Comme un lemming. Et si cette histoire de logo était un leurre? Comme le suggère si judicieusement mon buddy Martin dans son commentaire, un leurre orchestré par Gap pour permettre au peuple de s’approprier la marque; ça viendrait corroborer cette théorie. First, le fait que Gap recule aussi rapidement et facilement sur leur décision est quelque peu louche – on parle ici d’une méga corporation / on parle aussi d’une mega agence de pub (Laird and partners) ; secundo, ça ne serait pas la première fois que le peuple tombe dans le vide comme les lemmings du jeu qui suivent leurs semblables. Ça ne serait surtout pas la première fois que l’on utilise les réseaux sociaux à de fausses fins propagandistes. On peut se rappeler le blogue du Bixi, avec ses « faux » blogueurs. Bref, si c’est le cas, le peuple aurait droit à une fausse victoire et Gap, à une belle campagne la peignant comme une compagnie à l’écoute de sa clientèle.