Chroniques Sénégalaises – Partie 7

Qui dit projet sans queue ni tête, dit projet intéressant.
Malick devait se rendre à l’ambassade du Canada à Dakar pour régler quelques paperasseries afin de pouvoir venir au Québec en février. Comme je m’entends très bien avec lui, que j’aime bien les projets qui n’ont pas d’allure et que je n’ai pas le mal des transports, je me suis dit que ça serait cool de l’accompagner dans cette course contre la montre…
12 Janvier – 22h – Nous embarquons dans le bus sur la «main» du village de Thiaré. Première constatation c’est un bus pas mal mieux que ce à quoi je m’attendais. Pas plein du tout, ce qui nous permet de prendre un banc chacun et de ne pas devoir le partager avec un quelconque animal. Si nous n’avions pas eu à arrêter dans 8 villages sur notre route, à vivre avec les lumières complètes et d’écouter la musique à fond tout le long du parcours, cette étape nous aurait permis d’emmagasiner quelques heures de sommeil. Mais bon.
13 Janvier – 4h30 – On vient d’arriver à Dakar. Pas dans le centre-ville, car le bus nous laisse en banlieue. Je suis à demi rassuré. Il est tard, on ne voit rien et j’ai  entendu plein de trucs sur Dakar. Quand je questionne Malick là-dessus et lui demande si c »est dangereux, il me répond : du tout. J’avoue qu’avec un peu de recul, c’était plutôt niais comme question et que j’aurais dû la poser avant d’entreprendre ce trip… J’imagine ma face s’il avait répondu « beaucoup!»
4h35 – Après l’avoir négocié, nous prenons place dans un taxi qui nous mènera en plein centre-ville de Dakar. L’autoroute est tranquille, les Dakarois dorment. Tant mieux.
4h55 – Place de l’Indépendance, nous commençons à marcher à travers les rues endormies de la ville. Ici et là, des gens se promènent. Près des parcs, des clochards sont couchés, près des commerces, des gardes font le guet, et sur les coins de rue, les putes s’activent. Nous avalons nos premiers kilomètres en passant devant le Palais présidentiel, le Sénat, l’Hôtel de Ville. C’est un peu weird de visiter une ville de noirceur.
5h25 – En passant devant ce qui nous semble le seul restaurant ouvert à cette heure, un restaurant libanais, Malick me dit qu’il a faim. Je le regarde manger pendant que je réalise que la première raison de notre voyage sera réalisée à 8h00 du matin… dans presque trois heures. Je profite du resto pour aller à la salle de bain. L’horreur.
5h45 – Nous continuons notre visite de Dakar By Night en descendant près du port. Je suis surpris de voir que c’est si calme. Je m’attendais de voir plein de gens, des travailleurs de nuit, des gangs de rue, etc. Rien. Certains travailleurs commencent à se pointer…
7h00 – Après quelque 10 kilomètres dans des rues mal éclairées, le soleil commence à se pointer timidement. Nous en profitons pour prendre quelques expressos serrés pour nous réveiller un peu.
8h00  – En pied de grue devant la Pharmacie Guignon, nous sommes les premiers clients. Nous sommes venus chercher les médicaments spécialisés pour les enfants atteints d’ichtyose erythrodermique.
8h10 – En route vers l’Amassade du Canada. Malick s’arrête devant les grilles d’une école primaire et me dit qu’il a passé 5 ans de sa jeunesse dans celle-ci. On fait le tour du bloc et de l’autre côté se trouve son école secondaire. Alors que nous nous apprêtons à quitter ce quartier plein de souvenirs, une voix sortant d’une petite échoppe à café crie le nom de Malick. C’est le même monsieur qui lui servait son déjeuner quand il était étudiant qui vient de le reconnaitre! Malick me dit qu’il a été bouleversé de le revoir; je suis flatté de partager ces moments avec lui.
9h00 – Amabassade du Canada – on nous annonce que les prises de rendez-vous se font uniquement à… 10h30. On repart pour une dizaine de kilomètres…
10h30 – Enfin. La procédure est rapide; nous repartons, Malick a un sourire béat au visage, son séjour au Canada se rapproche.
11h00 – Nous allons dîner. Resto ordinaire, mais nous n’avons pas trop de temps devant nous, nous devons retourner à Thiaré… la route est longue.
11h30 – En avant du resto, on prend un taxi pour se rendre à la « gare routière » pour prendre un taxi-bus. Ce que les Sénégalais appellent une « gare routière » est un stationnement qui ressemble à une cour à scrap où une centaine d’autos sont en attentente de passagers. Nous cherchons ceux qui se rendent à Koalack. Aussitôt trouvé, on s’assoie à l’intérieur de l’auto et attendons les six autres passagers qui nous accompagneront. En attendant, nous sommes sollicités de toute part, vendeurs de fruits, portefeuilles, biscuits, sous-vêtements; les vendeurs entrent leur stock par les fenêtres de la voiture et nous les étalent sous le nez. C’est le chaos.
12h00 – Notre voiture démarre en frisant d’écraser un aveugle qui quêtait sur la rue. Notre jeune chauffeur est un pilote de Formule 1. Nous atterrirons à Kaolack en 3h15, une route qui en prend normalement 4…
15h15 – Taxi, direction centre-ville de Kaolack. Malick a encore quelques procédures administratives exigées pour l’obtention de son visa de visite: preuve de travail, possession d’un compte de banque, autorisation de son école, etc. Nous ferons quelques kilomètres de marche (encore!). Au coin d’une rue, un motocycliste me rentre dedans… je chute par terre. En me relevant, j’aperçois Malick enguirlandant mon agresseur lui criant de s’excuser. Ses cris ameutent certains passants qui s’attroupent maintenant autour de nous… Ils sont plus d’une douzaine à dire au chauffard qu’il a tort de ne pas s’excuser…  Nous prenons finalement un autre taxi qui nous mènera à la « gare routière » de Koalack. Même description que celle de Dakar, mais celle-ci est entourée de déchets et ça sent le chien mouillé…
17h00 – Nous sommes finalement en route dans un petit autobus plein à craquer…
18h35 – Terminus Endo Phan. Nous arrivons. Boucbacar nous a envoyé un assistant infirmier pour nous ramener à la maison. Sa Peugeot doit tenir à si peu de chose, que le sable entre dans celle-ci, sous nos pieds.
19h15 – Thiaré. Je ne pense pas m’être couché… je parlerais plutôt d’évanouissement.

Chroniques Sénégalaises – Partie 5

Dimanche, 9 janvier – Il est 6 h 30 et je regagne mon lit pour écrire un peu. Il faut que je raconte à chaud ce que je viens de vivre pendant les dernières heures, je ne veux surtout rien oublier.
Mon histoire prend place en après-midi. Vous vous rappelez que mon nom est Modou Sow — on m’a attribué ce nom à mon arrivée — bien, je ne vous ai pas tout dit là-dessus. On nous a baptisés du nom d’un habitant du village pour que l’on fasse plus ample connaissance avec lui. Mon homonyme, le vrai Modou Sow est traducteur pour les infirmiers : il traduit du wolof au français en servant d’intermédiaire pour le patient. En cette deuxième journée de clinique, alors que j’étais assis sur un banc à l’extérieur du dispensaire pour changer une millième fois de lentille, il m’a abordé en me disant qu’il voulait me connaître davantage. Après avoir discuté de tout et de rien, il me lance qu’il aimerait bien que j’assiste à un match de lutte sénégalaise, ce soir au village. Wow. J’ai accepté volontiers. En parlant aux autres membres du groupe, tout le monde a décidé d’aller voir ce spectacle. Après le souper, vers 22 h on a suivi le son des djembés avec nos lampes frontales en place tentant bien que mal d’éviter les crottins dans la rue. Nous sommes arrivé au milieu d’une foule nombreuse qui dansaient au rythme des percussions. Dépaysement total, mais pas de lutteurs. On nous dit que la lutte débutait à 3 h du mat’. On a décidé de rebrousser chemin, déçu. Mais comme je suis du type à éviter de passer à côté de la vie, j’ai bravé Renaud et Jocelyn qu’on devrait se lever tôt pour retourner voir. Vers 4 h 30, lampe au front notre trio est parti. Arrivé sur les lieux, c’était hallucinant : plus de 1000 personnes assises et debout créant avec leur corps une arène humaine où des lutteurs s’exécutaient. Nous avions décidé d’être discrets en restant à l’arrière, sans caméra, tentant tant bien que mal de ne pas nous faire remarquer. Facile d’abord. Trois faces blêmes parmi une foule de noirs, on ne peut pas dire que c’était une job facile. Au bout d’une demi-heure, on s’est fait remarqué par un des animateurs; coup de chance, c’était l’homonyme de Jocleyn! Il nous traîne devant tout le monde, en nous faisant traverser l’arène pour s’assoir sur des chaises avec le président du comté, les marqueurs officiels et les arbitres. Nous sommes en pleine zone VIP.
La lutte sénégalaise, c’est du sérieux. Oubliez nos luttes acrobatiques qui sont plus près du théâtre que du sport. Ici, on parle de force et d’équilibre, d’un style plus près de la lutte gréco-romaine. Chacun des protagonistes agrippe d’une main la ceinture de l’autre, se penche en tentant de déstabiliser son opposant pour le renverser et lui faire mordre la poussière. Littéralement. Parce que du sable, en veux-tu en vl’a. C’est quasiment suffocant. Un nuage de poussière surplombe la scène, et comme si ce n’était pas assez, quand ça ne lutte pas, ça danse. Faisant lever le sable sur la foule. S’il ya un seul point commun avec notre lutte, c’est au niveau de l’attitude des lutteurs: provocants, il dansent pour narguer leurs adversaires, soulever la foule ou pour pousser leur adrénaline à son maximum. Et ils dansent très bien sur les rythmes tribaux des joueurs de djembés. On est très loin des lutteurs pathétiques bedonnants. On parle ici d’athlètes complets. Il fallait voir les muscles des cuisses et des bras se gonfler quand on tentait de soulever ou de résister à son adversaire. Impressionnant.
Au retour à la clinique, à la clarté, j’ai décidé d’y retourner, mais avec ma caméra cette fois. Quand j’y suis arrivé, la foule s’était dispersée, on se chamaillait, on hurlait, c’était l’anarchie… Comme sur Ste-Catherine, après un match éliminatoire du Canadien. La lutte s’est donc terminée sans vainqueur dans la disgrâce et le désordre le plus complet. Le bordel. C’est aussi beaucoup ça l’Afrique…

EN VRAC

Dormir sous un filet, c’est cool. Ça te fait une petite chambre bien à toi. Mais surtout, ça te protège contre les mouches et des maladies qu’elles peuvent transmettre. Mercredi prochain commence une grande campagne nationale de sensibilisation contre le paludisme; les maisons seront visitées et toutes les familles recevront des filets gratuitement. Bonne idée.

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Le délestage d’électricité est très présent au Sénégal. La demande étant plus forte que l’offre. Chaque jour, il y a des coupures, un peu partout au pays. On priorise les grandes villes comme Dakar lors des reprises et les plus petites villes par la suite. Imaginez une bourgade comme Thiaré. On a subi notre plus longue coupure aujourd’hui : presque 4 heures…

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Aujourd’hui Marie-Pier, Kevin, Stéphane, Malick et moi sommes partis marcher dans la savane. Ce que l’on croyait être une petite marche de santé, s’est transformé dans un périple de près de 15 kilomètres à travers 3 autres villages du comté. Disons qu’avec des Crocs, ce n’était pas ma meilleure idée…

Chroniques Sénégalaises – Partie 4

La grande corvée
Au lever de jeudi matin, Chantale Deschesnes, coordonnatrice des Soins infirmiers au Cégep de Chicoutimi et chef de mission a distribué les tâches ménagères afin d’être fin prêt le lendemain pour la réception des premiers patients. Les étudiants y ont mis tout le sérieux qu’ils pouvaient. À quatre pattes, on frottait le plancher, brossait les toilettes et désinfectait les cliniques. J’imagine que beaucoup de blondes, chums, parents seraient stupéfaits de voir à quel point leurs conjoints ou enfants peuvent mettre autant de vigueur dans une tâche ménagère. La grande corvée s’est terminée tard vers la fin de journée; fourbus, mais content toute l’équipe avait le sourire aux lèvres en regagnant leur petit cocon personnel.

Après le souper, comme chaque soir, Chantale fait un débriefing de la journée et parle de la prochaine. Vendredi, c’est le grand jour : on ouvre la clinique à 7 h 30 ! Elle distribue les rôles que chacun aura à jouer. Les horaires sont faits de manière à ce que tout le monde travaille avec un coéquipier différent. Boubacar Faye, le frère de Malik dont je vous parlé précédemment assure un certain clivage et priorise certains cas. Il est celui qui assure la soutenance de la clinique tout le reste de l’année et connaît mieux la clientèle.

Bienvenue… dans le chaos.
Aux premières lueurs de vendredi, nos premiers patients sont venus faire la file bien avant l’ouverture de la clinique. Derrière les deux grandes portes qui donnent sur la rue, une vingtaine de personnes faisaient la queue avant même le lever du soleil. Au poste d’accueil, on sent la fébrilité des étudiants Kévin et Véronique : ce sont qui eux qui ont été désignés en cette première journée à cette position; les autres seront dispersés dans les cliniques ou la pharmacie. Le premier client est un bambin récalcitrant qui refuse de se faire peser ou mesurer, ses hurlements se répandent partout dans la clinique, créant la même occasion un effet-choc sur toute notre équipe. La journée ne s’annonce pas banale. Quand chacune des cliniques s’est vue décernée des patients, les infirmiers et infirmières ont eu leurs premiers vrais contacts avec la population. Très rapidement, plusieurs se sont rendu compte du décalage culturel dans lequel ils étaient plongés. Une différence au niveau du type de maladies, et au niveau de la pudeur. Pour ma part, après une première heure à filmer, j’ai réussi, moi aussi à briser une certaine barrière que j’avais au début en entrant directement dans le cadre et en plongeant en gros plan sur eux. Si quelques prises m’ont paru difficiles, surtout au niveau des enfants, j’ai eu une merveilleuse coopération de la part de la population. Au moment d’écrire ces lignes, le débriefing de la journée n’avait pas encore eu lieu, mais la fébrilité se sentait; à ma connaissance, une seule personne n’a pas nécessairement aimé cette première journée. Les jeunes ont des étoiles dans les yeux et apprécient le périple entrepris. Il faut dire qu’à part notre garçon à la voix perçante, les visites qui ont suivi ont été beaucoup plus calmes. Ils ont même réussi à voir plus de clients que prévu. C’est de bon augure pour le reste de la mission. Du moins, je l’espère…

EN VRAC

Si les filles du groupe étaient stressées avant le départ, aujourd’hui à Tiaré, la plupart sont simplement… tressées. Anta, la femme de Boubacar, tient un petit commerce près de la clinique où elle vend des robes, du tissus et coiffe… La presque majorité des filles ont maintenant des coiffures africaines sur la tête…

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Bilan de santé après une semaine : on est tous un peu malade… Rien de grave, mais comme certains sont arrivés ici avec des rhume, la promiscuité des lieux, le climat et le sable font que nous toussons et mouchons presque tous. Pour ce qui est des problèmes d’intestins, on s’en tire pas mal;  je vous rappelle que je voyage avec une équipe qui travaille dans la santé et que tout le monde raconte à tout le monde l’état de son caca. Cela crée des discussions intéressantes et assez loufoques : couleur, texture, senteur, tout y passe… Personnellement, je me débrouille assez bien avec les latrines… j’ai l’oeil dans la mire.

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Wassil et moi avons été responsables de la première filtration de l’eau. Depuis, j’ai initié plusieurs étudiants. Cela veut dire que nous avons déjà eu droit au Château Kérhoubi, la Cuvée Pageau ainsi que du Domaine Sévigny. Quelques langues sales ont affirmés que cette dernière filtration goûtait un peu l’eau de javel.  Les palais se raffinnent…

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Chroniques Sénégalaises – Partie 3

La cérémonie des valises
Je m’appelle Mondou Soy. J’ai perdu mon nom Marc Gauthier dans un petit village du Sénégal nommé Tiaré, situé à plus de 6 heures de route de Dakar. J’ai perdu mon nom et les 17 autres étudiants (e)s et infirmier (e)s que j’accompagne tout autant. On nous a tous baptisés de notre nouveau nom wolof, le dialecte le plus important du pays pendant une cérémonie que je ne suis pas près d’oublier. Sous le rythme endiablé des djembés, le village tout entier habillé pour l’occasion de leurs habits les plus flamboyants nous a acclamés et remerciés de leur venir en aide pendant cette fête nommée «cérémonie des valises». Chacun de nous a dû effectuer une danse africaine sous les rires et cris des enfants assis sur le sol pendant notre baptême wolof. Devant nous, les valises de médicaments, pansements et matériels éducatifs qui répondront aux besoins criants d’une population démunie.

Après notre prise de possession des lieux, aujourd’hui, nous organiserons la clinique demain et le personnel infirmier commencera à recevoir ses premiers patients dès jeudi, et ce jusqu’au 27 janvier prochain. Les heures seront longues et la population demandantes pour ces jeunes premiers. Il ne faut pas se leurrer, beaucoup de cas qui se présenteront à eux, en seront des des rarement vus dans un pays comme le nôtre et le manque de médicaments, de spécialistes rendra l’aventure encore plus difficile à vivre quand ils se verront incapables d’y répondre. La deuxième épreuve qui les guette est cette promiscuité dans laquelle notre groupe travaillera; nous habitons la clinique, cordés l’un sur l’autre et nos installations sanitaires sont au minimum. La fatigue des journées interminables sous la chaleur accablante de la brousse africaine, le risque de tomber soi-même malade, l’ennui des proches sont des pièges difficilement évitables. Bien qu’ils étaient préparés, je sens déjà que certains ne vivent pas encore ce quoi ils s’attendaient; le dépaysement, mais surtout le choc culturel mêlé à une bonne fatigue (l’avion, la route, etc.) qu’ils vivent présentement en rend certains beaucoup plus vulnérables que prévu.

La «Cérémonie des Valises» aura peut-être un impact positif, mais surtout l’arrivée des premiers patients, jeudi, sera des éléments positifs qui devraient renverser ce travail exigeant en expérience de vie unique. Le nouveau Mondou Soy que je suis devenu en est déjà convaincu…

EN VRAC

Sur notre route vers Tiaré, les baobabs se succèdent. Cet arbre grotesque et torturé, comme s’il avait poussé à l’envers, les racines vers le ciel, est devenu le symbole du Sénégal. Bien que son bois soit inutile à la construction; étant plus près du roseau que de l’arbre (coque vide et coeur mou) est un véritable «arbre à tout faire» : on récolte son huile pour en faire de la colle notamment, ses jeunes plants sont des légumes qui ressemblent à des asperges, ses feuilles fraîches sont comme des épinards, ses feuilles séchées saupoudrent le couscous, son fruit nommé poétiquement « pain de singe » est l’Imodium du Sénégalais, parce qu’il guérit de la diarrhée. Malik va me faire goûté, je vous en reparle…

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Malgré les hotspot WI-FI très fréquents è Dakar, je griffonne mes notes sur papier dans un cahier. Mes proches doivent être stupéfaits de lire que monsieur techno, lui-même, est devenu monsieur scribouilleur et enligne des mots sur du papier sur un banc, dans le bus, dans son lit…

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Parlant techno, il y a plusieurs applications iPhone capables de dénicher les réseaux Wi-Fi disponibles et ainsi se connecter rapidement. Avec mes compagnons étudiants, elle serait complètement inutile dans mon iPhone : y’en a toujours un qui tripote son iPod, prêt à diffuser son plus récent statut sur Facebook. Quand je vois une tête penchée sur son appareil : bingo! On a le WI-FI

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Chroniques Sénégalaises – Partie 2

Nous avons atterri à 22h30. Une demi-heure plus tard que prévu. Quand il a aperçu les premières lumières de Dakar, mon voisin de siège me disait qu’il n’avait jamais vu la capitale du Sénégal éclairée de la sorte; il était de retour après une trentaine d’années d’exil. Un retour aux sources pour lui. Une découverte pour moi. L’aéroport Léopold Sédar Senghor n’est pas différent de ceux que l’on voit en Amérique latine : c’est le bordel à l’arrivée. Les bagages s’empilent, les gens se bousculent certes, mais toujours avec le sourire. Faut dire que notre équipe a beaucoup de bagages; une valise personnelle contenant du matériel domestique tel que du papier hygiénique en passant par un sac de couchage, produits nettoyants ainsi qu’une valise contenant du matériel médicale : antibiotiques, pansements, vitamines, etc. À l’arrivée, Malik Faye de l’ENDSS (École Nationale de Développement Sanitaire et Social) nous attendait, sourire aux lèvres. Coordonnateur et professeur, il sera avec nous tout au long de notre périple. Je vous raconterai son histoire plus tard, c’est pas mal intéressant.

400 ans d’esclavagisme
Avant de nous lancer dans notre aventure humanitaire, nous avons eu la chance de passer une journée à Dakar, histoire de visiter un peu la capitale. Nous ne pouvions pas ignorer l’incontournable Île de Gorée, un symbole de la mémoire de la traite des esclaves en Afrique, elle s’est distinguée à ce titre par l’UNESCO. C’est ici que transitait la presque totalité des esclaves d’Afrique vers les Amériques et l’Europe (bien que certains historiens considèrent que le lieu demeure plus symbolique qu’historique, prétextant que le nombre est grandement exagéré). Des familles entières dispersées à travers le monde perdaient leurs proches, leurs noms, leur dignité et liberté. Bien que le lieu est une attrape-touristes quant aux marchands achalants qui l’habitent, elle demeure un lieu fascinant, un emblème pas très édifiant de notre histoire mondiale. Joseph Ndiaye, ancien conservateur de la Maison des Esclaves avait écrit un poème très touchant qui décrit bien ce que représente l’Île de Gorée pour les Sénégalais, voire les personnes de race noire du monde entier…

Ô Afrique éternelle,
Voici que les lointaines plantations
Des Amériques sont inondées
De tes larmes.

Le peuple sénégalais a su garder
L’actuelle maison des esclaves
Afin de rappeler a tout Africain
Qu’une partie de lui-même a transité
Par ce sanctuaire

La traite a effectué un véritable
Écrémage de la population. on n’importait
Que les plus jeunes, les plus vigoureux,
Les plus sains, séparant mères et enfants
Et bouleversant l’équilibre démographique

En souvenir
D’horribles souvenirs

Tandis que les ombres
Du passé surgissent de l’ombre
Mandingue, Aradas, Bambaras,
Ibos gémissaient de chant
Qu’étranglait le carcan.
Ils étaient arrachés de la terre
Comme les racines du temps.

Parlant de lieu touristique, nous sommes passés voir le controversé Monument pour de la Renaissance Africaine. Immense statue pimpante sise sur une des deux Mamelles, les monts caractéristiques de Dakar. L’imposant monument est très bien aménagé, mais est un peu pompeux et demeure un lieu sans trop de saveur. J’avoue avoir trouvé la route pour m’y rendre pas mal plus intéressante. Sur le boulevard Corniche qui longeait la mer, j’ai dû compter plus de cent Sénégalais qui s’adonnaient au jogging. Pas trop difficile à comprendre, la vue était imprenable… Les Sénégalais ne sont pas de très grands coureurs de fond pour rien. Ça m’a donné le goût de dépoussiérer mes Asics en arrivant… encore une fois.

Demain, lever tôt. Nous prenons la route vers la brousse pour un trajet de cinq heures en autobus, direction Tiaré. La vraie aventure commence. À suivre.

EN VRAC

J’ai oublié de vous dire qu’au contrôle douanier à l’Aéroport Pierre Eliott Trudeau, j’ai fait un groupie de moi : j’ai vu l’écrivain Dany Laferrière. À toute les fois que je le croisais dans cette file-labyrtynthe, je me disais à l’intérieur de moi : allez, parle-lui, sans oser le faire. Dans la zone sécurisée, j’ai eu le bonheur de le revoir et là je n’ai pas hésité, je lui ai serré la main en lui disant combien j’avais apprécié ses livres, qu’il était un de mes écrivains préférés, que «Pays sans chapeau» est dans mon top 10 toutes catégories confondues.

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OK. Ce n’est pas tout. Sur l’Île de Gorée, on a vu Boucar Diouf, monsieur Palourde Royale, lui-même… Je ne suis pas la seule star au Sénégal présentement…

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Haaa. J’oubliais. Hier soir, en prenant ma douche dans une des résidences je me suis embarré dans la salle de bain. Incapable d’en sortir. Après quelques essais infructueux, on a dû défoncer la porte. J’aime autant le dire, ça va sûrement se ramasser dans les bloopers du blogue des étudiants

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À 6 h du matin, on a entendu l’appel à la prière dans la mosquée située près des résidences où nous habitons. Nous sommes en terre musulmane.

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On raté de peu la 3e édition du Festival Mondial de l’Art Nègre du Sénégal qui se terminait le 31 janvier, mais on a pu voir quelques pièces exposées en attendant le traversier au Port. Les pièces étaient géniales. J’imagine que le reste devait l’être tout autant. Une bonne raison de revenir pour la quatrième édition?

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Chroniques Sénégalaises – Partie 1

Voilà. Nous sommes en route. Une longue route. Partis par bus de Chicoutimi depuis 6 h 30 (le 2 au matin), nous venons d’atterrir à Charles-de-Gaulle… pour une escale de huit heures avant notre vol pour le Sénégal. On devrait fouler le sol de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar le 3 janvier à 21 h heure locale. Je suis assez imperméable à ces longues attentes. Je lis, je dors, je griffonne, j’écoute de la musique. Le temps n’a plus d’importance quand tu le laisses couler, quand tu en fais ton allier. Les étudiants qui m’accompagnent jouent aux cartes en attendant de jouer leur propre rôle d’infirmier ou d’infirmière sur un terrain qui leur est totalement inconnu. Ils sont enjoués et sereins; j’ai hâte de voir leur visages à l’arrivée à Dakar.

Outre mon rêve d’aller en Afrique, je veux profiter de ce stage humanitaire afin de réaliser un film documentaire sur l’expérience que ces étudiants/tes s’apprêtent à vivre. L’idée première de ce documentaire est que cette aventure humaine changera le cours de leur vie. Peut-être pas aujourd’hui, peut-être à des degrés différents pour chacun, mais l’impact sera palpable un jour ou l’autre. Bien que nous vivions une époque où tout est documenté, archivé, diffusé, les contacts humains demeurent le foyer de combustion de la vie avec un grand V. Oubliez le web, les médias sociaux et tout ce que les technologies vous apportent : ce sont les vrais relations et contacts qui font toute la différence entre une rencontre anodine et une capable de changer le cours d’une vie.

Chaque intervenant une idée de ce qu’il l’attend là-bas. Chacun à un bagage intellectuel différent, vient d’un milieu culturel et social personnel, a beaucoup ou peu voyagé. C’est pourquoi chacun ne sera pas touché de la même manière, au même moment par les mêmes événements. C’est ce que nous tenterons de démontrer dans ce documentaire. De quelle façon des gens différents, ayant suivi la même formation, réagiront aux étapes vécues de leur périple?

À travers ce documentaire, je veux démontrer que le bénévolat ou le don de soi change le monde, certes, mais avant tout change la personne qui le fait. Il ne faut pas se méprendre ; avant de le faire pour les autres, les gens qui font de l’Aide humanitaire le font pour eux. Ils le font comme une expérience personnelle d’avancement, où pour combler un vide intérieur ou simplement pour vivre une expérience unique. Ce sont à ses attentes auxquelles le documentaire s’intéresse. Comment une fille du Saguenay qui n’a jamais ou peu voyagé réagira face à la souffrance ou au manque total de la population locale ? Comment vivra-t-elle l’éloignement de ses proches, et la trop grande promiscuité du groupe qui l’accompagne? Comment les risques de tomber elle-même malade interagiront sur son humeur ou son fonctionnement intérieur ? Comment ses valeurs se comporteront-elles vis-à-vis la confrontation de valeurs différentes, celles de ses compagnons et de la population sénégalaise ?

J’en profiterai pour faire le plein d’images. Pas uniquement sur pellicule, vous vous en doutez bien, mais au niveau de ma rétine personnelle. À moi l’Afrique.

Voici l’adresse pour consulter le blogue tenu par les étudiants pendant la durée du stage :
Stage Sénégal – Soins Infirmiers – 2011

Chroniques Sénégalaises – Partie 6

Quand notre bus est entré dans la ville de Kaolack, entre deux bouffées de diesel Malick m’a lancé à la blague « bienvenue dans la ville la plus propre du Sénégal !». Nous roulions bel et bien sur une route, mais le décor ressemblait beaucoup plus à un dépotoir. Kaolack est la deuxième ville en importance au Sénégal. Son évolution trop rapide lui a causé un problème de déchets devenu rapidement hors de contrôle. À force de pousser ceux-ci en dehors de la ville sans penser qu’un jour cet emplacement serait nécessaire à son développement, la ville est maintenant couronnée de montagnes de détritus. Le diesel, c’est du Chanel N.5 comparativement à l’odeur dégagée par cette dompe.
Nous sommes partis ce matin de Thiaré pour aller visiter l’École Mboutou Sow (où Malick enseigne) et profiter de l’occasion pour remettre aux étudiants en Soins infirmiers des manuels scolaires québécois apportés par les étudiants. Ne le dites pas à nos parents ou conjoint(e)s, mais certains d’entre nous ont demandé au chauffeur du bus de faire une partie du trajet sur le toit avec les poches de riz, comme les Africains… Cool, mais des images trop sautillantes et une bonne dose de sable dans les cheveux… Bref, à Kaolock, nous avons pu réaliser l’absurdité d’une société trop riche : les livres scolaires que nous amenions étaient parfaitement neufs, jamais utilisés et ne le seront jamais au Québec, car l’éditeur aurait malencontreusement fait une erreur (mineure) selon l’Ordre des Infirmiers et Infirmières du Québec. Par la suite, nous avons été reçus dans un restaurant par le directeur de l’école. Excellente brochette de zébu, ce boeuf à grand corne qui nous coupe souvent la route, et discussion intéressante autour d’une Gazelle (bière locale).

Les larmes ne sont pas toujours synonymes de tristesse
Nous avions une autre mission à Kaolack. Pas mal plus difficile. Un mois avant de partir pour le Sénégal, Boubacar Faye, l’infirmier du poste de santé, avait contacté Chantale Deschesne, du Cégep de Chicoutimi, pour l’informer qu’une petite fille de 5 ans, dont le père enseigne à Thiaré, avait un besoin pressant d’un médicament pour traiter une maladie de la peau très rare, l’ichtyose erythrodermique (j’espère avoir bien noté!). Une maladie terrible qui dessèche la peau. En un temps record, Chantale a su ramasser les 600$ CA nécéssaire pour un an de traitemement en sollicitant la générosité de sa mère, Geneviève Gignac, du Club Lions de La Baie et de Marthe Lespérance, enseignante elle aussi au Cégep. Alors que nous discutions avec la dermatologue qui la traite, nous avons appris que non seulement la petite Aüssatou était atteinte, mais qu’Amadou, son frère de 8 ans, l’était également. On a pas réfléchi longtemps, Chantale et moi, il était impensable d’en traiter uniquement un : le petit bonhomme aurait aussi sa dose. Fuck les souvenirs. 300$, c’est le prix d’une cochonnerie inutile qu’on range dans le garde-robe du sous-sol pis qu’on oublie. Nous sommes donc partis avec Malick porter la bonne nouvelle à la famille. Je savais que cette rencontre serait pénible, mais pas à ce point. Je ne sais toujours pas comment j’ai pu tenir ma caméra et filmer sans trembler. Les enfants ressemblaient à deux grands brûlés, la peau sèche pendante, les yeux sans paupières, des crânes sans cheveux, deux corps frêles souffrant sous le simple contact de leurs vêtements. Calmement, le père nous a parlé des étapes de la maladie, des efforts qu’ils ont faits, mais que son manque de ressource financière malgré son salaire d’enseignant ne lui permettait pas de venir en aide à ses deux cas rares. Pendant que je filmais le petit bonhomme couché sur le dos sur le plancher de la maison, je refoulais mes larmes tant bien que mal. Pour nous remercier, leur mère nous a servi un verre de Fanta aux allures de Veuve Cliquot. Même la boisson orange passait difficilement tellement on avait le motton. Dans le taxi qui nous a ramenés au marché, où les étudiants nous attendaient, y avait des images qui se projetaient dans ma tête. Mes celles qui revenaient sans cesse me hanter, c’étaient ces grands yeux pleins de larmes, mais sans tristesse qui fixaient la caméra…

EN VRAC

Écrit en large lettre sur le mur de la bibliothèque de l’école Mboutou Sow ce magnifique proverbe sénégalais : Quand un vieux meurt, c’est une bibliothèque qui brûle… Tu l’aimeras celui-là, Black!

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Les Sénégalais sont trop gentils et veulent tellement t’aider qu’ils sont incapables de te dire non; résultat : quand tu leur demandes de t’indiquer une librairie dans le coin, ils te donnent mille mauvaises directions au lieu de te dire qu’ils ne savent pas…

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Décidément, mon égo de danseur en prend un coup. Après m’être couvert de ridicule devant le village à notre arrivée, voilà qu’en me promenant jeudi, je croise des musiciens ambulants. Je les filme et voilà que deux dames d’un certain âge qui passaient par là, viennent danser avec la troupe. Croyant que je leur ferais plaisir en me joignant à eux, ils se sont plutôt marrés. Tellement que les musiciens ne jouaient plus tellement ils se roulaient au sol…

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Mercredi, jour de marché à Thiaré – belles images en perspectives… Jeudi, si tout se passe comme prévu, j’ai au programme un voyage incongru : un aller-retour Thiaré/Dakar, de nuit en transport en commun – avec les habitants, les poules et les chèvres… Je vous rappelle que l’on a fait le même parcours en bus privé en 5h. Je vous en reparle…

La Magie de Noël.

Quand on a nommé son nom, il s’est levé d’un seul bond, excité comme un enfant. C’était à son tour de recevoir son présent. Je lui ai tendu mon bras pour le diriger. Pas facile de se mouvoir dans une foule bruyante, dans un endroit méconnu quand tu es non-voyant. On s’est dirigé vers le Père Noël de service qui distribuait les cadeaux près de l’arbre décoré pour l’activité. Quand il a touché le paquet, j’ai pu voir une petite lueur dans ses yeux inertes. La magie des Fêtes ça existe, je pense; du moins à ce moment précis, j’en étais certain. Avec son sourire figé, son présent sous le bras, ma main sur son épaule, on s’est dirigé tranquillement se rassoir pour le déballer dans un endroit un peu plus tranquille. Ses doigts lissaient le papier. Pas trop pressé de l’ouvrir. Savourant chaque seconde ce petit bonheur, me demandant des détails, comme la couleur du papier, du ruban et du chou. Glissant sa main sous une des pointes du papier, il décolla doucement l’emballage comme s’il ne voulait pas le déchirer. J’avais l’impression d’être un voyeur. J’observais ces faits et gestes, ses manies en sachant très bien qu’il ne pouvait pas le deviner. Ses yeux morts bougeaient, intrigué par les détails qu’il s’imaginait. Quand la boîte fut déshabillée de sa robe de papier, il m’adressa un sourire en me disant : « qu’est-ce qui peut bien se cacher dans ce paquet?… ». J’avais devant moi, un grand gaillard de 60 ans aveugle, mais je voyais un petit gamin, un enfant émerveillé. Quand il ouvrit la boîte, il n’a pas pu remarquer la tragédie sur mon visage à la vue de son cadeau. Au milieu du papier de soie, au fond de l’emballage était déposé un cadre avec une reproduction d’un peintre impressionniste. Un cadre. Une peinture. Pour un aveugle. Je ne savais pas quoi dire. J’étais bouche bée. Les cadeaux avaient été distribués en fonction des sexes, sans penser que certains d’entre eux pourraient être inappropriés. Pourtant, mon ami, le cadeau sur ses genoux n’avait rien perdu de sa bonne humeur. La lueur dans ses yeux n’avait rien perdu de sa brillance. Son cadre dans les mains, il me demanda doucement de lui décrire la peinture qu’il contenait. J’étais sans mots. J’avais le motton. Je voulais être ailleurs. Mais j’ai décrit le paysage, en prenant soin de parler de la couleur de l’herbe, du contraste du ciel, des coups de pinceau qui composaient la scène. Je ravalais mes larmes à chaque qualificatif. Et lui, sans se douter de mon état, prenait grand soin de construire la scène dans sa tête. J’avais même l’impression qu’il suivait ma description en regardant le cadre et effleurant la vitre. « C’est beau… » Beau. Il me disait qu’il trouvait ça beau. Qu’il était content. J’aurais voulu être ailleurs. À mille kilomètres de lui. Et en même temps, j’aurais voulu être encore plus près de lui. Le serrer dans mes bras.

Dans une seconde vie, j’ai travaillé comme graphiste à la Maison de La Presse et j’avais décidé de participer à leur activité-bénéfice annuelle de Noël. Cette année-là, on était au Centre William Price à Kénogami, avec des gens seuls, malades, en perte d’autonomie. Pour une petite journée, on leur faisait vivre un peu de bonheur; le temps de faire un réveillon, de manger et de donner des cadeaux. Alors que je pensais que c’est moi qui leur apporterais quelque chose, je me suis vite rendu compte que ce sont plutôt eux qui allaient me chavirer. J’ai vu dans ces petits vieux, la misère certes, mais le bonheur aussi. Un bonheur qui se résumait à si peu. À un petit moment magique. Indélébile. Quand je suis entré chez moi ce soir-là, j’ai chialé toutes les larmes de mon corps. J’étais crevé, oui, mais j’étais bouleversé. je revoyais mon ami d’un après-midi regarder ce cadre qu’il ne voyait pas, en l’admirant, en le voyant. Et moi, dans mes larmes, j’ai vu aussi l’intangible. La petite flamme qui scintille dans chacun de nous. Cette petite flamme qui a souvent juste besoin d’un petit souffle pour revivre. Comme par magie.

Joyeux Noël à vous tous.

Billets que vous pourriez aimer

Voeux des Fêtes™

Traitdemarc sur Vimeo.

Les meilleures idées sont souvent les plus simples. Imaginées à partir de rien; transformant l’ordinaire en extraordinaire. La création, c’est du bonbon.

Comme la vie. Profitez donc des prochains jours pour vous entourer des gens que vous aimez et prenez le temps de leur dire que vous les appréciez. Les mots les plus simples sont souvent les meilleurs…

(texte accompagnant ma carte de voeux 2010)
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Voici le making of de ma carte de Noël 2010. Je dois vous avouez une chose : j’ai fait une méga connerie… J’ai mis à la poste plus de 150 enveloppes dans lesquelles, en plus de la carte, je plaçais une canne de bonbon de Noël. Le hic, c’est que l’épaisseur de ladite canne demandait des frais de poste plus élevés qu’une carte normale. Et comme je n’en avais aucune idée et que, pour pour gagner du temps, j’avais décidé de poser mes timbres moi-même le soir, sans passer par le bureau de Postes Canada… beaucoup de mes clients se sont vu demander de payer pour des frais de dépassement. Pas fort, hein? Recevoir un cadeau de Noël et devoir en défrayer les coûts… Méchant bon coup de marketing. Bravo champion. Si j’étais philosophe, je dirais que c’est le prix de la créativité, mais ça serait m’attribuer un mérite plutôt élastique. Je préfère m’excuser auprès des gens qui ont dû débourser et leur dire que je mettrai mon énergie à les rembourser autrement…

Joyeuses Fêtes à vous et vos proches. Amour. Paix. 🙂

Vous avez la piqûre des voyages?

Vous devriez.
Des études ont démontré qu’environ 75% des voyageurs contractent une maladie reliée à leur voyage. Plusieurs de ces maladies auraient pu être facilement évitables par la vaccination et par des conseils appropriés. Si vous aimez voyager, consultez INTERMED groupe santé. C’est une clinique privée regroupant des médecins et des infirmières spécialisés en santé des voyageurs et offrant le service intégral de santé-voyage. Prenez rendez-vous pour une évaluation personnalisée et des conseils de voyage; la vaccination, les ordonnances de médicaments spécifiques et surtout un suivi médical après votre voyage en cas de problème. C’est justement au niveau du conseil après voyage que se distingue la clinique, ce qui la rend unique par rapport à une pharmacie ou un CLSC.
La vie est faite de ces ramifications qui la rendent sympathique. Un client m’envoie un courriel me demandant d’aller rencontrer un ami à sa clinique, INTERMED groupe santé, pour que je l’oriente un peu sur ses communications. La clinique se trouve une rue derrière mon bureau. J’y rencontre alors Doria Grimard, microbiologiste-infectiologue et Nancy Lavoie, infirmière qui me racontent tous les services qu’ils offrent en me faisant un topo juste de la situation des communications.
Pendant la rencontre, je leur raconte comment au retour d’un voyage en Haïti avec des associés d’une boîte où j’étais actionnaire, un de ceux-ci avait contracté une malaria sévère et qu’il aurait pu y passer; que ce premier voyage s’était fait sans être vacciné et sans avoir pris quelques renseignements propices à mieux nous orienter. Nous avions quand même été chanceux de n’avoir eu qu’un seul d’entre nous contaminé par une cochonnerie. Suicidaire comme voyage, quoi. Alors que nous discutions de voyages, d’infections, de publicité, de réseaux sociaux, j’en profite pour leur parler de mon projet d’aller au Sénégal en mission humanitaire et voilà qu’ils m’annoncent qu’ils sont responsables de la formation et de la vaccination du groupe d’infirmières qui en fera partie. Non seulement, je travaillerai pour la clinique, mais serai à même d’en constater la qualité du service puisque comme accompagnateur, je devrai moi aussi assister à cette formation et me faire vacciner en vue de la mission.
Nous avons créé Nancy et moi, une petite campagne axée sur l’humour (dont vous voyez deux exemples) pour réveiller et intriguer les voyageurs, mais surtout pour les sensibiliser aux risques qu’ils s’exposent sans le savoir. Penser que parce qu’ils feront un voyage dans un endroit sécurisé aseptisé que ça les protège de tout, c’est fermer les yeux sur des évidences. Sans dramatiser la situation, les professionnels de la clinique sont en mesure de mieux vous orienter selon la destination, le type de voyage que vous ferez et le genre de voyageur que vous êtes.
Pour la saison hivernale, INTERMED groupe santé vous offre la possibilité de rencontrer un médecin pour tout problème relié à la grippe ou aux infections des voies respiratoires (otite, sinusite, pharyngite, etc.). Les rendez-vous pour la clinique de grippe se prennent uniquement par internet, donc plus rapidement.
La clinique INTERMED groupe santé se distingue sur le fait qu’elle effectue aussi des recherches cliniques. Elle est présentement à la recherche de candidats pour une étude sur le diabète de type 2. Vous aurez toutes les informations sur leur site.
Et comme le dit la pub que j’ai réalisée pour eux : pour visiter l’État rêvé dans l’état souhaité, visitez-les avant de partir…

P.S Parce qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César, la magnifique signature de la clinique a été réalisée par MUKA Studio.

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