Vive les nouvieux clients.
Depuis que j’ai quitté Bell au profit de Rogers pour mon service cellulaire et de Vidéotron pour ma ligne résidentielle, il ne se passe pas un mois sans qu’on m’envoie une lettre me confiant à quel point je suis fin, beau, gentil et qu’on s’ennuie de moi comme ce n’est pas possible. Je les comprends. Vous-même, vous ne passez pas trop de journées sans venir me trouver sur ce blogue… si si si , les statistiques de Google en font foi. L’entreprise Bell est tellement en manque de ma clientèle que les missives qu’elle me fait parvenir sont à la limite de me faire pleurer. J’ai larme à l’oeil. Je leur manque, comme un vieil ami qu’on a négligé. C’est à la limite jouissif d’y penser. Lorsque j’étais client chez eux, la seule lettre que je recevais était mon état de compte salé du mois. C’est tout. Pas un petit mot doux. Pas de boni. Une simple (façon de parler…) facture à régler le plus rapidement possible, s’il vous plaît, sans dire merci. Ou sans merci, devrais-je dire. Si seulement Bell s’arrêtait là. Elle pousse l’audace de m’offrir des forfaits incroyables. Des offres de réabonnement tellement alléchantes que je me demande comment l’entreprise fait pour se taper une campagne de pub aussi criante avec le peu de frais qu’elle ose charger… à ses nouveaux clients. Parce que vous l’avez compris, ces fabuleux forfaits m’ont été offerts uniquement après que notre relation fût du passé. Ces offres mirobolantes sont pour les nouveaux. Pas pour les vieux. Pour attirer la chair fraîche. Pas pour de l’acquis. Gens de Bell, rassurez-vous, vous n’êtes pas la seule entreprise à tomber dans ce type de combine. Combien d’offres, de rabais, de meilleurs taux de crédit avez-vous droits quand vous entrez pour la première fois dans un commerce? Combien de fois après avoir lancé en bravade vouloir quitter une institution, une boutique au profit d’une autre que tombent à vos pieds des cadeaux, des marques d’amour et une soudaine compréhension que vous n’êtes pas de la crotte. Je me plais à dire qu’une organisation peut avoir les mêmes qualités et les mêmes défauts qu’une personne en chair et en os; comme elle, elle a tendance à préférer la nouveauté au passé. En service professionnel, c’est pareil. Les nouvelles relations d’affaires sont palpitantes, on recommence à neuf, on n’a aucune tache à nos dossiers, aucune erreur de parcours. Une vieille relation d’affaires peut avoir connu quelques ratés, avec à son actif quelques prises de bec, des malentendus, des retards, mais surtout un historique difficilement effaçable. Une relation victime de ses mauvais comme de ses bons couts (ou coûts)… C’est normal et anormal. Un client qui te suit depuis plusieurs années devrait être ta priorité numéro 1. Prends l’énergie que tu déploierais pour en trouver un nouveau et donne-lui pour le garder. Je suis abonné depuis presque vingt ans à un magazine. Chaque mois, je vois passer des offres d’abonnement (réservées aux nouveaux) et ça me fait chier. Parce que moi, le cave, je paie pour ma fidélité. Frustré, j’ai fait parvenir un courriel au service de l’abonnement en leur expliquant mon point de vue. Très courtois, ils m’ont donné raison en m’offrant le même nanane auquel le nouvel abonné avait droit. Si j’étais content? Pas vraiment. Il aura fallu que je me batte. Que je chiale. Que je lève un grief. J’en ai marre de tout ça. Prenez les devants. Surprenez-moi. Montrez-moi que je suis important à vos yeux. Je voudrais recevoir par courrier un merci et un mois gratuit de mon service internet, ou de télévision de temps en temps. Je voudrais recevoir un mois d’abonnement gratuit quand je suis chez vous depuis des décennies. Je voudrais recevoir le cadran-réveil que vous offrez à vos nouveaux clients. Donnez-moi votre meilleure table. Payez-moi un verre. Dites que je suis important pour vous. Et prouvez-le. Parce que j’ai cru en vous dès le départ. Parce que je vous fais un chèque chaque mois sans rechigner. Parce que je vous suis même si vous n’êtes pas toujours gentil avec moi. Ne me dites pas que je suis important seulement quand je vous quitte. Ne me donnez pas uniquement quand je le demande. Faites-moi sentir nouveau même si je suis vieux. Faites-moi sentir comme un nouvieux client.
> Illusion d’optique : vieille ou jeune? À vous de décider.
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Le confort de la pensée partagée.
Dans la vie de tous les jours, on a souvent besoin de recevoir l’approbation des gens qui nous entourent dans beaucoup d’occasions. On a besoin de se faire dire que l’on a pris la meilleure décision lors d’une situation x; on a besoin de se faire rassurer par rapport à un simple arrangement de vêtements ou on a besoin de l’assentiment de son chum ou de sa blonde lors d’une décision d’ordre familiale. Au travail, c’est pareil : lorsque l’on prend une décision, on est content d’avoir le OK de ses confrères ou de ses supérieurs. Rares sont les individus qui ne ressentent pas le besoin d’acceptation des autres afin d’avancer dans la vie. Il est certain que chaque individu est différent et que le niveau personnel d’acceptation varie selon le degré du conseil que chacun attend. Certains se foutent complètement de l’opinion du grand public, mais seront ébranlés quand leurs proches dénieront une de leurs prises de décision ou de position. D’autres trouvent important de se mouler à la masse, de faire le moins de vague possible afin de recevoir l’approbation de la collectivité, trouvant rassurant de ne pas être un sujet de controverse. L’opinion des autres rassure nos propres opinions, quelle soit concordante ou divergente : dépendamment comment se situe mon groupe de référence; si je m’y identifie ou m’en dissocie. Si je pense différemment d’un groupe auquel je ne m’associe peu ou pas, cela me rassure dans mon choix; au contraire, une décision personnelle prise à l’encontre de mon groupe phare ébranlera peut-être mes convictions. Stratégiquement, quand on a compris le principe, il est beaucoup plus simple de communiquer à une masse et de réussir, qui sait, à l’influencer positivement quand on parvient à lui diffuser de l’information qui la rassure dans ses propres observations. La rumeur est un bel exemple de ce que j’affirme : une rumeur saura trouver une oreille attentive chez les gens qui partagent déjà les mêmes horizons. Une rumeur qui « confirme » nos visions sur un sujet a beaucoup plus de panache et d’influence sur soi qu’une autre opposée à ses convictions profondes. Quand vous tombez sur un article à sensations qui vous apprend qu’une telle personne est sous enquête et qu’elle « pourrait » être reconnue coupable d’un crime et que vous aviez déjà catégorisé cette personne, elle est coupable, dans votre tête, bien avant le jugement final. Le même phénomène se produit pour un produit de consommation. Il y a plusieurs années de cela, une rumeur courrait sur le poulet de PFK. Une légende urbaine qui racontait que le poulet utilisé par cette chaîne de restauration rapide n’était en fait que des embryons modifiés génétiquement, le tout, corroboré par une étude de l’Université du New Hampshire. Cette rumeur était si persistante que l’université ainsi que PFK durent intervenir sur leur site internet respectif afin de taire ce qui était en train de devenir « une vérité » absolue. Comment cette rumeur farfelue avait-elle trouvé une terre aussi fertile pour se développer? Uniquement, parce que sa crédibilité lui était attribuée par une majorité de personnes qui, en leurs valeurs profondes, donnait son approbation à celle-ci. Cette affirmation, même fausse, prenait tout son sens parce qu’elle rejoignait ce que pensait déjà dans leur for intérieur, une masse de personnes assez nombreuse pour en faire une vérité. Ce regroupement venait donner son approbation à l’affirmation et par extension venaient confirmer chacun des individus sur sa propre pensée. C’est pour ces raisons que les médias sociaux ont autant d’importance aujourd’hui dans la vie des gens. Les gens qui utilisent des sites comme Facebook trouvent rassurant de recevoir l’assentiment des autres, rassurant d’être semblable ou différent des autres. Quand une entreprise comprend l’importance de sentir le pouls de la population, de mieux sentir sa clientèle, d’identifier ses besoins certes, mais encore plus ses valeurs, elle trouve de meilleures façons de servir ses clients. Elle comprend mieux pourquoi l’un de ses produits, pourtant meilleur que celui de la concurrence, ne parvient pas à saisir sa part de marché. Elle comprend mieux que les gens ne pensent pas nécessairement comme elle et que ses arguments de vente n’ont aucune emprise sur sa clientèle visée. Pas parce que son argumentation sonne faux, non, mais parce qu’elle ne rejoint pas le confort de la pensée partagée.
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Y’en aura pas de facile.
Je suis le spécialiste pour me compliquer la vie. Je vous ai déjà raconté comment je n’aime pas les solutions faciles, les concepts mièvres et les idées préconçues, mais tout cela à un prix. Et je ne parle pas d’argent, mais de temps. De vouloir constamment refaire le monde ou de ne pas vouloir m’engager sur la voie rapide provoque chez moi, un casse-tête de production. Au lieu de me rabattre à créer des concepts faciles à réaliser, j’ai la mauvaise manie de trouver des idées qui me forcent à user d’ingéniosité pour leurs réalisations. Le client est content. Son catalogue, sa brochure, ses communications seront différents, contrastés, originaux, mais m’auront donné des maux de tête et souvent forcé à travailler encore plus (et donc pour moins…). Un exemple : je suis à finaliser un magazine pour un client, dont je vous dévoilerai les images d’ici deux semaines; au lieu de créer une grille facile à utiliser où le texte se place systématiquement à la même place, où les photos sont sensiblement croppées de la même manière et postillonné dans un cadre précis; j’ai opté pour un montage très inspiré par le contenu. Si l’article parle de vêtement, le texte est accroché à un cintre, etc. Cela donne une publication vivante et originale… mais beaucoup plus difficile à réaliser et foutrement plus longue à faire. Je me souviens de mes premiers catalogues Chlorophylle; je travaillais sur une grille assez rigide, avant d’exploser et d’intervenir graphiquement à chaque page. Tout cela prend du temps. Du temps incompressible. Du temps de qualité puisque l’on ne parle pas ici de montage systématique. Mais je suis incapable de faire autrement. Ça va contre mes valeurs. En fait, c’est beaucoup plus simple que cela : je ne ferais pas ce métier-là si je ne pouvais travailler de cette façon. Je m’emmerderais. Et c’est pourquoi je ne m’en plains pas. Je discutais avec une amie graphiste la semaine dernière en lui disant que j’avais eu une semaine de fou. Elle me demandait comment je faisais pour tenir le rythme en me demandant si j’aimais encore ça travailler autant. Je ne vivrais pas autrement. Je ne ferais pas ce métier si je ne pouvais pas le faire comme je le fais. Le feu sacré est indispensable dans tout métier de création. Sinon, c’est l’inertie. Et l’on tombe dans la facilité. Si j’aime encore autant mon métier et si j’y consacre autant d’heures, c’est parce que je peux encore le faire en me creusant la tête, en me réinventant, en me mettant en danger. Le jour où je n’aurai plus de plaisir, je ferai autre chose dans lequel je me réaliserai autant. Dernièrement, je lisais un article intitulé « Design Under Constraint: How Limits Boost Creativity » dans le magazine Wired qui démontrait que plus nous avons des barrières et des contraintes, plus la créativité devient un élément indispensable pour résoudre un problème. Cela m’a fait réaliser que ce que je fais en me forçant à me creuser la tête est une forme d’auto-contrainte. En me mettant des barrières personnelles qui m’empêchent de dormir au gaz je me vois dans l’obligation de me surpasser. Il est là le vrai enjeu. Se surpasser. C’est bien de réaliser un dossier de belle manière et d’en être fier, mais de faire le même dossier et réussir à se réaliser soi-même, c’est encore plus gagnant, à la fois pour soi et pour son client. Le véritable salaire n’est pas toujours synonyme d’honoraires..
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À l’attaque des tablettes.
J’ai pris connaissance, via Cyberpresse, d’une étude menée par la firme GFK sur les habitudes de consommation par rapport au choix que font les gens lors de leurs emplettes à l’épicerie. On y apprend que si peu de gens ont une liste écrite lorsqu’ils se présentent au supermarché, la plupart ont quand même une bonne idée des trucs qu’ils comptent acheter. Ce qui est spécial, c’est que la décision ultime se prend à 70 % sur place. S’il n’a pas déjà une marque en tête, lorsque le client se retrouve en épicerie à la recherche d’un produit type, celui-ci ira immanquablement vers une marque reconnue. Il y a peu de chance que le client change sa marque référée s’il la retrouve sur les tablettes. Pour réaliser cette étude, GFK a interrogé des gens qui entraient au supermarché en leur demandant ce qu’ils comptaient acheter pour ensuite vérifier leurs paniers à la sortie. L’indice le plus intéressant de l’étude se situe au niveau des achats impulsifs, non prévus lors de la visite à l’épicerie, représentant 40 % du panier d’épicerie du consommateur moyen. Les dégustations, les offres directes (coupons-rabais, promotions de lancement, etc.) exercent une très grande force d’attraction dans les allées des épiceries. Pas besoin de vous expliquer pourquoi la guerre de la tablette et du comptoir en est une si féroce; la place que prendra un produit par rapport à un autre est déterminante par rapport au choix que fera l’acheteur potentiel. L’importance de l’emballage est primordiale, je ne comprends toujours pas pourquoi un fabricant qui a travaillé, en recherche et développement, pendant des années à créer le produit le plus parfait qui soit, quand arrive le temps de mettre celui-ci en marché, économise sur l’emballage, coupe ses budgets en engageant n’importe qui pour le mettre en marché. Certains produits de qualité sont si mal emballés qu’on n’a pas le goût d’aller plus loin dans notre expérience sensorielle. En confiant le mandat de créer un emballage qui mettra leur produit en valeur à des amateurs, les entreprises mettent leurs ventes en péril. En confiant leurs packaging à des fabricants directs au lieu de passer par une firme spécialisée en graphisme, ces entreprises se privent d’une expertise et d’une aide indispensable quant à la mise en valeur de la personnalité unique de son produit. Si 40 % des achats se font sur le coup de l’émotion, imaginez le pouvoir d’attraction que comporte un conditionnement adéquat qui met les qualités du produit en évidence, certes, mais tout autant inspire et séduit le client potentiel. Avant même de goûter au produit, le client potentiel doit être attiré, informé et convaincu. Combien de fois vous êtes-vous retrouvé devant la tablette, hésitant entre plusieurs produits de marques concurrentes, à « regarder » le produit qui vous semblait le meilleur? Alors que le concept culinaire n’a jamais été autant à l’honneur, que nos tablettes n’ont jamais autant débordé d’excellents produits provenant de partout dans le monde, que la richesse alimentaire est à son apogée, que les consommateurs sont de plus en plus informés, connaisseurs, et épicuriens, il serait bête que votre produit reste sur la tablette…
> Profitez de Pâques qui s’en vient pour acheter des produits de Chocolat Lulu. J’ai pris cette photo dans un magasin, dernièrement, réalisant que malgré ses 10 ans, le packaging que j’avais créé pour leurs figurines en chocolat pour Pâques se défendait encore assez bien.
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Bla bla bla – ou constatations diverses # 01
Un congélateur qui meurt sent le cadavre pour vrai.
Samedi dernier, notre congélateur est mort emportant avec lui des kilos de chorizo, du crabe, des merguez et des milliers de petits fruits cueillis avec amour sous un soleil accablant autour de mouches noires (quel beau pays que cette toundra canadienne!) La mort d’un congélo, c’est une chose, mais son autopsie en est une autre plus accablante encore. Quand j’ai constaté l’heure exacte du décès, j’ai dû prendre mon courage à deux mains ainsi qu’une grande respiration et vider le corps du défunt. Toutes ces victuailles baignaient dans un pied de jus nauséabond. Pour en avoir une idée, passez des bleuets, des framboises, du jus de volaille et de poisson au mélangeur, chauffez le tout et humez… vous aurez une bonne idée; ma meilleure idée fut d’aspirer ce nectar au Shop-Vac : résultat, je me suis douché au jus de congélateur.
Jogguer avec des Merrell de marche déboulonne un vieux body.
J’ai toujours rêvé de courir. De jogguer. Ça ne date pas d’hier : chronologiquement lorsque j’ai vu Rocky 1 pour la première fois, l’idée de courir avec un pantalon gris en coton ouaté et un chapeau en cuir m’a plus immédiatement; pas beaucoup plus tard, le film Charriots Of Fire m’amena à me convertir à la course à pied, le temps d’un tour de pâté de maisons… Bref, 30 ans après ces deux brefs et infructueux essais, j’ai chaussé des chaussures pas fait du tout pour la course et parti sous le chaud (!) soleil de dimanche dernier, accompagné d’un vent de face de 100 km. Je me suis pas si mal comporté. Du moins, je pensais. Je me suis réveillé avec des douleurs inexplicables dans des zones de mon corps dont je ne soupçonnais ni la présence de muscles, encore moins de vie. Bref, j’ai une cheville en compote. Je n’ai pas lancé la serviette, mais je vais m’acheter de nouvelles chaussures. À suivre.
Les journaux font la manchette sur le net.
Les journaux subissent présentement une révolution. Partout dans le monde, on voit des quotidiens centenaires fermer leurs portes et de grandes entreprises de presse avoir de la difficulté. Le web fait un ravage total dans la presse écrite. La plupart des journaux ont pris des virages 2.0, mais la rentabilité n’est pas encore au rendez-vous. Il faut comprendre que la publicité est le nerf de la guerre de la plupart des médias, et le web et la pub ne font pas nécessairement bon ménage. Qu’adviendra-t-il des grands journaux? Difficile de prévoir, je faisais remarquer ce constat à un journaliste du Quotidien en lui disant, pour lui remonter le moral, qu’on aura toujours besoin de journalistes, sur papier ou sur le web; « À quel prix? » m’a répondu sa fibre syndicaliste… Well, je m’attendais à une réponse plus éloquente…
Quand c’est non, c’est non. Jusqu’à ce que ça devient oui. Mais faut souvent un miracle.
5 ans. J’ai passé 5 ans et des poussières sans mettre les pieds dans un restaurant où j’allais auparavant 3 fois par semaine parce qu’on avait décidé de m’y servir comme un client acquis de second ordre. Quand le restaurant a changé de main, mais plus encore de personnel, j’y ai remis les pieds. Je suis comme ça. Fidèle comme un chien tant qu’on me flatte. Prêt à recevoir quelques taloches pour le plaisir de gruger mon os, mais quand je décide que j’en ai assez, y a pas une laisse qui me retient. Et c’est pour la vie. La fidélité est un morceau de bois. C’est dur du bois, mais plus on le travaille, plus on l’altère, plus il perd de sa force. Et contrairement au fer qu’on peut faire fondre plusieurs fois, le bois usé ne se régénère pas. En bon workholic, je dirais que je suis fait de bouleau…
Je veux bien croire que MySpace est pour les oreilles, mais ça fait mal aux yeux quand même.
Suis-je le seul à trouver que le site MySpace est un vomi graphique? Je ne suis jamais tombé sur une belle page graphiquement parlant. Qu’elle soient professionnelles, amateures, d’artistes internationaux, ces pages toutes croches m’enlèvent le goût de découvrir des musiciens pourtant si talentueux…
Une chance qu’on a Facebook pour nous rappeler le jour que l’on est.
S.v.p., cessez d’écrire comme statut: « c’est lundi, bonne journée! », « mardi, deux journées de passées! », « mercredi, milieu de la semaine! ». Vous n’êtes pas obligé d’écrire à tout les jours si vous n’avez rien à dire. Quand on sera assez mêlé pour ne pas se rappeler quel jour on est, on aura qu’à écrire dans notre statut : « heu… quel jour on est….? ».
Je twitt comme un twit.
Bon j’ai décidé de me mettre à twitter y a deux semaines. MAIS. Mais je ne suis intervenu que 3 fois en deux semaines. Ok, je vais m’y mettre, je vous le promets. Au pire j’écrirai simplement le jour qu’on est… Si vous voulez me suivre… twitter.com/traitdemarc
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Qui est le plus vert: papier ou pixel?
Quand il s’agit de quantifier l’impact sur l’environnement des divers moyens de communication, l’impression a souvent… mauvaise presse. C’est du moins le sujet d’un article pas mal intéressant paru dans le magazine Eye, véritable bible du graphisme au Royaume-Uni. Avec la possibilité qu’on a maintenant de lire de plus en plus de quotidiens sur le net, des brochures en format .pdf ou simplement de consulter ses courriels sur son téléphone; qu’ils aient été créés ici ou à l’autre bout du monde est renversant. En fait, la technologie est si simple en apparence, que l’on oublie les mégas infrastructures qui permettent cette facilité. Les usines qui produisent les ordinateurs portables, les téléphones intelligents ainsi que les écrans plats sur lesquels on consulte ces publications, mais tout autant les réseaux et les centres de données sur lesquels voyage l’information ont besoin d’être alimentés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, si l’on veut justement pouvoir être constamment en ligne sur la nouvelle. Jonathan Koomey, du Lawrence Berkeley National Laboratory en Californie, a calculé que ces fameux centres de données consomment 1 % de la capacité globale d’électricité, et leurs besoins croient de 17 % par année (New Scientist, 4 octobre 2008). Au contraire, à chaque fois que nous feuilletons un magazine ou un journal, on ne peut que se rappeler de toutes les ressources qui ont été utilisées pour sa production : papier, ordinateurs pour la création, l’impression. Parallèlement à ce phénomène, de plus en plus d’entreprises de service abandonnent les factures ou les états de compte en papier au profit de versions électroniques. Évoquant des raisons purement idéologiques et écologiques, les entreprises réussissent aussi à réaliser des économies importantes. Bien que les fournisseurs de papier clament que leur produit est écologique : de toutes les matières, personne ne contestera que le papier en est une facile et grandement recyclable, mais dépendamment du type de papier utilisé, de son grade ou de son type de fabrication, il est difficile d’y attribuer une empreinte écologique fiable. Les questions environnementales sont complexes et souvent les réponses ne sont pas exactes à cent pour cent. L’année dernière, une étude de KTH, l’Institut royal suédois de technologie, en comparaison des impacts environnementaux de la lecture du journal suédois Sundsvalls Tidning sous sa forme imprimée ou sur un PC a examiné l’ensemble du cycle de vie, de la production éditoriale, à travers la distribution et de la lecture, jusqu’à la fin de sa vie, soit l’élimination du papier ou de l’appareil électronique. Pour chacune des méthodes de lecture du document, les impacts potentiels sur l’environnement ont été différents. Pour la version imprimée, la production de papier a été l’importante activité et pour la version web, la production de l’ordinateur. Les conclusions n’ont pas été très tranchantes : pour la Suède, la version papier est celle qui a produit le plus d’émission de gaz à effet de serre, mais si on élargit la retombée de la version web au reste de l’Europe (puisque le rayonnement de la version électronique dépasse la version physique), c’est cette version qui a consommé le plus d’électricité. Autres questions qui pourraient influencer les chiffres : le nombre de lecteurs différents pour une même version papier ainsi que la durée de vie des ordinateurs. Bien qu’il soit difficile de tirer des conclusions, il est évident que l’évolution incessante des ordinateurs augmente le problème des déchets électroniques. Le journaliste conclut l’article en indiquant que c’est peut-être au niveau du temps de lecture que le choix du papier ou de la version électronique est le plus pertinent. Plus vous devez plonger dans une lecture longtemps, plus la version imprimée devient indispensable. Et si le temps pris pour afficher quelque chose à l’écran a un impact sur l’environnement — et comme l’affichage est directement dépendant de la lisibilité -, alors la conception éditoriale, la typographie et le graphisme auront un rôle déterminant dans l’amélioration des médias électroniques. Les considérations environnementales ne suffisent pas pour éliminer l’impression ou la publication en ligne. Une meilleure compréhension de chaque moyen de communication peut contribuer à faire un meilleur choix. Bien que l’environnement soit une préoccupation de premier plan, l’ergonomie de l’information et le plaisir de la lecture sont des arguments qu’on ne peut mettre de côté.
> Why do we assume that online publishing is greener than print and paper?
Barney Cox – Eye Magazine no.70
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Je suis « la » référence en matière de Chorizo.
I Am Tha Chorizo Man. Vraiment. Je vous dis. Vous ne me croyez pas? Demandez à Google. Tapez « où trouver du chorizo à Montréal » sur Google (ou cliquez sur le lien) et vous réaliserez que j’arrive en quatrième position. Étonnant non? Je ne possède pas de boucherie portugaise, ni de restaurant, je n’ai aucune crédibilité culinaire et je ne suis même pas de Montréal. En fait, le seul lien entre moi et le chorizo de Montréal est que j’en ai parlé sur mon blogue. Et comme j’en ai parlé en français, sur internet j’ai comblé un vide : peu de gens avaient, avant moi, parlé du chorizo de Montréal. J’ai répondu à une demande d’information latente. Moi, un graphiste du Saguenay, vivant à 450 km de Montréal, je suis devenu une référence : un saucissier-à-qui-se-fier (c’est plus plaisant de le dire à voix haute : allez, faites-le aussi, je me suis amusé avec ça une bonne dizaine de minutes…). Surprenant, non? (J’ouvre une parenthèse, comme à mon habitude, vous direz, pour vous raconter une tranche de vie (super concept, pour rimer avec tranche de saucisson!) : ma cousine travaille à l’Université du Québec de Chicoutimi, elle et son chum aiment bien la bouffe du Portugal et comme il devait se rendre à Montréal pour y visiter sa fille, ma cousine avait profité de l’occasion pour lui demander d’aller acheter du chorizo… mais, ne sachant pas où en trouver, tape « où trouver du chorizo à Montréal » sur Google. Bingo! Un site en parle. Un type qui raconte une histoire qui ressemble à la sienne… une histoire sur des gens du Saguenay, avec des amis Portuguais. Intriguée, elle regarde qui est cet énergumène qui parle de saucisse sur son blogue et se rend compte que c’est son cousin, moi, qui habite à 10 minutes de chez elle. Weird non? Autre exemple, décidément ce billet ne sera qu’une longue parenthèse… Je suis un acheteur compulsif sur Ebay. Un jour, je bid sur un DVD de «Jmerapelpuki ». Je gagne la mise, paie par Paypal et envoie mes coordonnées. Je reçois le paquet… 3 jours après! Wow. Quelle transaction rapide! Je regarde l’adresse d’envoi sur l’enveloppe : le vendeur habitait à deux rues de chez moi!!!! Le monde est petit… et marchable à pied. Alors que je pensais faire des affaires à l’autre bout du monde, ma transaction s’est déroulée sous mon balcon. Cool non?. Bon j’allais où avec cette longue parenthèse..? Je vais la fermer si vous me le permettez.) Revenu à mon sujet principal. Vous me suivez toujours ? Pourquoi je vous parle de mes connaissances en saucisse portugaise? Uniquement pour vous rappeler que les affaires ont bien changé. Nous sommes dans une ère d’information assez fébrile. Ou n’importe qui, n’importe où peut clamer haut et fort ses connaissances. Même si elles ne sont ni vérifiés ni authentiques. J’ouvre encore une autre parenthèse… ( J’ai déjà, dans une première vie, décidé que je placerais moi-même mon argent en bourse, sur le net. De nature assez fonceuse, j’avais le profil du Golden-Boy-à-haut-risque, un Michael-Douglas-avec-brettelles-mais-sans-parachute. Et comme, j’étais un gars hyper-techno-branché-sur-le-monde-ultra-informé je ne courrais aucun risque. Abonné aux forums Webfin, celui du Globe and Mail, celui de X-trade et j’en passe; aucun bon coup ne pouvait m’échapper. Armé d’une bonne somme, j’avais décidé que je prendrais ma retraite dans l’année, à 35 ans (heu, il y a déjà presque 10 ans) avec les succès que j’anticipais. Je transigeais à la journée, spéculant sur des titres « vedettes » bien en vue sur mes « super » forums « full informés ». Quel idiot. Alors que je servais de levier ou de chair à canon spéculative, mon compte rétrécissait aux rythmes de mes transactions douteuses. J’étais trop con pour me rendre compte que mes « conseillers » virtuels se servaient de moi, et de milliers d’autres, afin de mousser un titre qu’eux se débarrassaient aussitôt que j’en avais pris possession… Je suis passé du portefeuille boursier au porte-monnaie assez rapidement…) Où je voulais en venir avec ce billet sans queue ni tête (un billet saucisson, finalement) : uniquement vous rappelez que la Toile est grande et pas nécessairement balisée. Que les pseudospécialistes sont devenus la panacée du net. Que n’importe qui peut affirmer n’importe quoi! Je suis le spécialiste du chorizo. Mais j’aurais pu aussi vous vanter une saucisse de merde. Un étron sous-vide. Que je vous aurais vendu comme la meilleure saucisse! Et, si vous aviez émis un commentaire négatif sur mon choix, je vous aurais répondu qu’à mon goût, c’était la meilleure. Point. Et j’aurais encore raison. Suis-je vraiment le spécialiste du chorizo, mmm, demandez-le à Google…
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Les hommes et les femmes sont-ils si différents?
C’est du moins ce que pense Goldstar Beer, via son agence McCann Erickson. Une série de posters très efficace, un peu macho (OK, j’avoue, beaucoup…), mais vraiment drôle (ben oui, j’avoue, je le suis un peu…) et esthétiquement parfaite (ben oui, j’avoue, je suis un peu jaloux….) Cliquez sur les images pour mieux les savourer.
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Cette année, si je changeais de métier, je ferais dans la maroquinerie…
Parce que dans ma tête de créatif, je me dis qu’avec toutes les nouvelles économiques menaçantes dont les médias nous affligent, les gens devront davantage se serrer la ceinture. Ainsi, les gens qui n’en portent pas devront, vraisemblablement, s’en procurer une. Récession oblige. Pour faire comme les autres. Et hop, me voilà en business! Je vais vendre des ceintures à des gens qui sont en récession. Vous avez deviné que c’est une allégorie; que je ne pense pas devenir demain matin un spécialiste du cuir, mais réfléchissez un peu : je n’ai pas tout à fait tort. Tous les indices nous disent que les prochains mois, voire les prochaines années, seront extrêmement difficiles pour les entreprises, et ce, peu importe leurs marchés. L’économie ne fonctionne pas en vase clos : quand une industrie majeure coupe, elle produit le premier mouvement de la vague, l’onde se propage et viendra invariablement secouer des marchés très loin de son marché primaire. Quand les entreprises mettent à pied massivement, c’est plus qu’un emploi qui est perdu, c’est une économie qui s’effrite lentement. De toute façon, je ne vous apprends rien. De plus, mes connaissances en économie sont vraiment minces. Par contre, j’en connais un brin en créativité. Et en mode coupure, seuls les plus créatifs sauront tirer partie de la situation. Pourquoi? Parce qu’au lieu de jouer le même jeu que le marché et de ne restreindre que ses dépenses publicitaires aveuglément, ils tenteront par tous les moyens de rentabiliser chaque dollar investi et de trouver des façons nouvelles de se sortir du marasme. En termes concrets, le bon vieux système D prend le contrôle. La stratégie, le travail et l’écoute seront des valeurs qui permettront aux meilleurs de sortir sans trop d’ecchymoses de leur lutte contre l’économie. La stratégie, dans un premier temps, permet à une entreprise qui voit son marché diminuer, de trouver de nouveaux moyens de rejoindre sa clientèle. Des moyens auxquels, lors d’une économie en meilleure santé, elle n’aurait pas songé utiliser. Je pense que les médias sociaux, entre autres, seront mis de l’avant, profitant de ses faibles coûts à rejoindre des masses de gens directement associés à l’entreprise, à son produit ou ses valeurs. Des solutions à portée de main qui ne vous coûteront que la sueur d’y avoir pensé. Deuxièmement, le travail. J’en ai déjà parlé dans mon article sur Malcolm Gladwell; le travail, comme valeur, permet de persévérer. Les gens, qui mettront plus d’efforts dans ce qu’ils entreprennent, seront récompensés. Si vous travaillez plus (ou mieux), les coûts associés à la sous-traitance diminuent, d’une part, mais d’autre part, elle permet de mieux sentir le pouls de ses affaires. Les gestionnaires qui viendront se mettre les mains dans l’huile, se rapprocheront un peu plus de la réalité quotidienne et réaliseront, peut-être, que certains trucs doivent être améliorés ou changés, etc. Et finalement, l’écoute; écoutez vos clients, écoutez ce qu’ils vous disent, percevez leurs demandes, mettez-vous à leur place. C’est pendant une crise économique que le client sera le plus exigeant. Aux premières loges, ce sont les consommateurs qui décident, si oui ou non, vous vous en sortez ou pas. Alors, écoutez-les. Demandez-leur ce qu’ils pensent et veulent et donnez-leur dans la mesure du possible. Encore plus. Si vous êtes un restaurant, par exemple, offrez-leur de nouveaux menus adaptés à leurs budgets, des promotions intelligentes, etc.; si vous êtes un professionnel, tentez d’être proactif, de varier vos services, de trouver des manières que vos honoraires permettent à vos clients de sauver ailleurs. Faites ce que vous vous exigeriez, vous-même, comme consommateur. Et quand la récession sera passée, continuez à faire encore ce que vous aviez appris pendant ces temps durs, continuez à vous inspirer des idées créatives qui vous seront venues… De la contrainte naît la créativité, c’est que l’on dit en tout cas.
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Typo écolo.
Il fallait y penser. Après le papier recyclé, les encres végétales, voici le dernier cri du graphisme écoresponsable: l’Ecofont. Comme le raconte Spranq, le bureau de design néerlandais derrière le projet, nous n’utilisons pas uniquement du papier, mais beaucoup d’encre dans nos besoins journaliers d’impression de bureau. Le mandat que l’agence s’était auto accordée était simple : de combien une typographie pouvait-elle être altéré tout en conservant sa lisibilité. Après plusieurs tests avec différentes formes, les meilleurs résultats ont été obtenus en utilisant des cercles pour creuser la lettre. La typographie de base utilisée est le Vera Sans, une police Open Source. La firme estime que l’utilisation de l’Ecofont utilise 20 % moins d’encre. Pas mal, non?. Ha oui, cette police de caractère est gratuite (télécheargable par ce lien) et libre de tout droits.
Tant qu’à parler d’économie de papier… Un client me disait récemment qu’il imprimait ses courriels importants afin de les archiver. Le hic, c’est que lorsqu’il en imprime un avec la notion « Êtes-vous vraiment obligé d’imprimer ce courriel… bla-bla », cela lui prend souvent le double du papier (!). Ce n’est pas la première dichotomie environnementale, vous me direz, mais ce genre de situation me fait quand même marrer.