Femmes de société
D’abord remarqué sur le blogue de Patricia Tessier, l’article d’eMarketer traitant de l’impact des réseaux sociaux sur les femmes et leurs habitudes de consommation vient à nouveau de sonner la cloche aux entreprises qui hésitent toujours à les utiliser pour rejoindre leurs clientèles. Premièrement, on y apprend que le taux d’utilisation par les internautes de ces réseaux sociaux tels que Facebook ou de blogues, comme celui-ci, a grimpé de 58 % à 86 % de 2008 à 2009. Deuxièmement, et c’est le chiffre le plus remarquable, 80 % des internautes féminines interrogées sont devenues « adeptes » ou « fans » d’un produit ou d’une marque sur l’un de ces médias sociaux et, de plus, 72 % ont découvert de nouveaux produits grâce à ceux-ci. La moitié de ces femmes affirment avoir acheté un produit en raison de l’information prise sur ces réseaux. La moitié ! En fait, les achats effectués parce que l’on a trouvé l’info sur un blogue, lu un commentaire sur Facebook ou reçu un Twit ont augmenté considérablement. Les usagers semblent même plus réceptifs qu’il ne l’étaient en 2008, aux publicités qu’on retrouve sur ces sites, 9 % disent qu’ils regardent toujours (!) les pubs et que souvent ils cliquent pour en savoir plus; comparativement à seulement 2 % à pareille date l’an passé. 30 % disent parfois regarder, versus 13 % en 2008, et encore moins d’utilisateurs se disent ennuyés par ces publicités. « L’an passé, nos membres allaient en ligne pour trouver un produit, maintenant ils vont sur les reseaux sociaux pour trouver de l’aide sur leurs recherches, pour se faire conseiller et faciliter ainsi tout le processus d’achat. » Affirme Aliza Freud, fondatrice du réseau SheSpeaks pour lequel l’étude « Annual Social Media Study » a été commandée. « Les femmes sont maintenant plus à l’aise avec les médias sociaux ce qui signifie pour les marketeurs, une augmentation dans les habitudes de fréquentations de ceux-ci, de nouvelles opportunités de rejoindre des femmes de tous âges et une chance de les initier à une marque ou un produit et ainsi les influencer dans leur processus d’achat. » Les entreprises qui doutent encore du pouvoir absolu de créer une communication bidirectionnelle entre elles ou leurs produits et leurs clients passent à côté d’une opportunité de rejoindre, à peu de frais, ceux-ci. Non seulement les réseaux sociaux permettent de faire connaître une entreprise/un produit/une marque, mais ils représentent surtout l’occasion de connaître sa clientèle, de saisir rapidement ses goûts, ses attentes et ses déceptions vis-à-vis son offre. Nommez-moi un média traditionnel capable de faire tout ça?
> Pub « vintage » d’Avon, précurseur en résautage d’affaires
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Stardinaire.
Je l’avoue d’emblée, je n’aime pas les porte-paroles en publicité. J’ajouterai même que je ne comprends tout simplement pas une entreprise qui met la commercialisation de son produit dans les mains d’un humoriste/chanteur/animateur/acteur. Peut-être que c’est uniquement la notion de vedette qui ne me rejoint pas. Il faut dire que je n’ai rien du groupie en moi. J’ai horreur des télé-réalités, des émissions de vedettes instantanées, des magazines comme 7 jours et La Semaine, etc. Même si j’adore les livres/disques/films de ces artistes, je n’ai aucunement envie de savoir avec qui ils couchent, ce qu’ils mangent, leurs opinions sur la guerre en Afghanistan et encore moins de connaître leurs marques de voiture préférée. J’oserais même dire que cela risque d’avoir un effet contraire sur moi. Par exemple, j’adore écouter la musique de Jean Leloup, mais je suis incapable de le supporter en entrevue. Il m’énerve. Alors, imaginez s’il se mettait à me vendre une assurance-vie ou une pharmacie. Et là, je ne vous parle que des artistes dont j’aime les oeuvres. Imaginez-en un ou une qui me laisserait totalement indifférent ou pire encore dont je n’aimerais vraiment pas les créations. Désastre. Je ne représente pas la majorité des gens. Je le sais bien. Beaucoup de personnes sont en amour avec leurs vedettes préférées, les appelant par leurs prénoms et leurs donnant tribune sur un paquet de sujets dont ils ne sont pas nécessairement connaisseurs. Mais si le public vit de longues histoires d’amour avec certains de ses artistes préférés, on a plus souvent droit à un coup de foudre, l’espace d’un film/hit/émission. L’ardeur du début de la relation laisse souvent place à un désintéressement par la suite, la mode passée. Le verdict du public est dur et sans appel. L’adolescence est la période la plus frivole des relations amour-haine envers les artistes; les vedettes adorées deviennent rapidement au bout d’un certain temps, les has-been dont on a honte d’avoir crié un jour au monde entier, notre amour. Plus tard, à l’âge adulte, ce sont les agissements des stars qui dérangent les fans. Un chanteur qui ne fait pas la file comme les autres afin de recevoir un vaccin, un comédien arrêté pour possession de drogue, un autre pour violence conjugale… Encore là, le jugement du public est cruel et radical. Vous comprendrez maintenant pourquoi je ne suis pas friand à laisser le produit d’un de mes clients dans le mains de n’importe qui. Le produit d’une entreprise est la « vedette » qui n’a pas besoin d’une autre star pour mousser sa propre carrière. Il doit son succès en premier lieu, à ses qualités qui le démarquent des autres produits de même catégorie et ensuite à l’expérience qu’il réussit à faire vivre à celui qui se le procure. Le consommateur devient alors le meilleur porte-parole pour ce produit. C’est ce client qui l’a adopté qui en parlera le mieux en racontant à ses proches comment ce produit a un effet bénéfique dans sa vie. Une belle relation établie sur la confiance et un peu d’amour. Un consommateur heureux (comme un malheureux) ne se gène pas pour diffuser à grand déploiement sa satisfaction (ou son insatisfaction) vis-à-vis un produit qu’il aime (ou qu’il déteste). Et il le fait de bouche à oreille sur le web et dans la vraie vie. Le grand avantage de ce simple porte-parole inconnu et dédié, c’est qu’il s’entoure normalement de gens qui lui ressemblent et qui partagent ses valeurs et ses goûts. En plus de rendre ce service de commercialisation tout à fait gratuitement, ce diffuseur hors pair le fait de son plein gré, sans retour de la part de l’entreprise qui a conçu le produit. Ce qui en fait un porte-parole plausible difficile à discréditer. Je trouve pas mal plus sage de confier mon produit à ces quelques milliers vendeurs nés qui s’ignorent qu’à une vedette rémunérée pour le faire dont l’amour pour ce produit est directement et uniquement lié à un contrat.
> Pee-Wee Herman, alias Paul Reubens. Son one-man-show a été immortalisé par HBO lorsque The Pee-wee Herman Show a été diffusé en 1981. Le 26 juillet 1991, Reubens est arrêté à Sarasota en Floride, pour une prétendue masturbation dans un cinéma pour adulte projetant Nurse Nancy. Les actualités et les médias ont été pris d’une frénésie et le scandale a marqué la mort prématurée du personnage de Pee-wee Herman… et sa sortie des tablettes des magasins de jouets!
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3 screen nation.
Je travaille présentement sur un dossier qui me demande de mieux connaître la génération Y et leurs habitudes de consommations. En fouillant sur le net, je suis tombé sur une étude réalisée en juillet 2009 par OTX pour le compte de AOL Advertising. L’enquête porte sur les habitudes de consommation, les médias privilégiés, mais surtout ceux qui influencent les quelque 1000 jeunes de 14 à 24 ans interviewés. Chaque génération crée ses propres modes et habitudes forçant les entreprises qui veulent lui communiquer à changer leur façon de le faire s’ils veulent garder ce contact indispensable. Selon le titre de l’étude « Three-Screen Nation », la génération Y est la première à avoir grandi dans le monde des trois écrans : familier avec les messages en ligne, hors ligne et sur cellulaire. Qu’en est-il de ces bibittes?
Habitués à être toujours en ligne — 7 jours sur 7 / 24 heures sur 24, les jeunes sont toujours en ligne, sur leur PC ou leur téléphone : à raison de 17 heures 11 minutes par semaine, comparativement à 11 heures 20 minutes pour la télévision, 6 heures 16 minutes à jouer sur une console et 6 heures 32 minutes à écouter la radio.
Les découvertes se font par… — Musique (Net : 67 % – Amis : 59 % – TV : 47 %); Cinéma (Net : 68 % – Amis : 51 % – TV : 71 %); Électronique : (Net : 63 % – Amis : 51 % – TV : 54 %); Mode : (Net : 41 % – Amis : 42 % – TV : 37 %).
La mode — 4 sur 5 affirment que la mode est une forme d’expression de soi exceptionnel et une importante source de mieux-être. 88 % des filles s’intéressent à la mode comparativement à 61 % des gars. Les sources d’influence pour les filles sont dans l’ordre : Amis 64 %, famille 48 %, Net 48 %, magazines 40 %. Elles préfèrent magasiner à 77 % dans des magasins traditionnels comparativement à 41 % en ligne. 66 % des parents paient les vêtements de leurs ados de 14-17 et tombent à 30 % pour les 18-24.
Parle parle jase jase — La génération Y ne se sépare jamais de son cellulaire, quitte à y passer toute son allocation. 88 % possède un cellulaire, 22 % un cell intelligent et 78 % pour un plus standard. 72 $ est la facture moyenne qu’un adolescent dépense pour ses besoins en téléphonie mobile; 80 % dont les parents aident à payer et 51 % assumant eux-mêmes la facture.
Les gadgets ne sont plus seulement que des affaires de gars — 93 % des gars aiment les trucs électroniques vs 83 % des filles; les consommateurs de première ligne (early adopters) qui se procurent les nouveautés : gars 50 %, filles 35 %; et finalement les gars à 55 % et les filles à 41 % se considèrent les experts à la maison pour orienter les achats.
Consommateurs de culture — 94 % affirment que la musique et le cinéma les intéressent. En moyenne, les jeunes ont vu 10 films et assisté à 4 spectacles dans la dernière année; 56 % d’entre eux vont acheter le DVD du film apprécié au cinéma, 26 % des gars ont déjà des lecteurs Blue-Ray comparativement à 16 % des filles.
Et ça leur coûte combien… (et à leurs parents) ? — La génération Y gaspille en moyenne 2200 $ par an. La facture se décline comme suit : 864 $ pour la facture du cellulaire, 624 $ pour les vêtements, 276 $ pour des jeux vidéos, 240 $ en électronique et 216 $ pour le cinéma.
> Pour télécharger l’étude (en .pdf)
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Vendez votre corps.
Une amie Facebook disait à ses potes via son statut qu’elle voulait se faire tatouer un truc quelque part et sollicitait leur aide pour savoir quoi et où. À la blague je lui ai suggéré de se faire tatouer le logo de son employeur et de se faire verser une commandite. L’idée n’est pas nouvelle et m’a rappelé de vous faire part d’un reportage que j’avais ramassé sur mon agrégateur pour en parler ici. Un jeune étudiant en marketing de Toulouse, Tom French, a décidé de vendre tout son corps à des fins commerciales (son site, AdvertisingHim est disponile, ici). Devenir un panneau publicitaire vivant. Rien de moins. En réalisant ce défi, le français empocherait plus de 100,000 $ (haaaaa, ça te titille, Josée, hein?). Ce qui semble un bluff de l’étudiant pour attirer l’attention (en vue d’une future carrière en marketing…) amène quand même certains à se questionner sur la légitimité d’un tel geste. « Depuis l’abolition de l’esclavage au 19e siècle les corps ne se vendent plus, précise Gianni Haver, sociologue à l’Université de Lausanne.» Ce qui est intéressant dans le reportage, toujours selon French, c’est l’intérêt marqué de plusieurs entreprises pour le projet : une vingtaine d’entre elles auraient même déjà signé et réservé leur emplacement. À suivre. Où à subir, Josée…
>via Nouvo
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Comment les réseaux sociaux démolissent le marketing traditionnel.
Quand c’est bon, c’est bon. Diffusons. Voici une présentation qui explique en peu de diapos comment le marketing tel qu’on le connaissait depuis des décennies vit une révolution qui devrait le changer à jamais. Créée par Thomas Baekdal, un blogueur très intéressant et influent que je vous suggère de lire, cette présentation se veut une courte explication de ce qu’est devenue la relation client/fournisseur. On parle beaucoup de révolution dans le monde des médias, on cite souvent les journaux comme exemple, mais les agences de publicité traditionnelles vivent aussi des changements majeurs. Tant qu’à parler de ce qui est bon et bien fait, visionnez cette conférence que Martin Ouellet de Provokat à Montréal avait faite sur l’avenir des agences, au printemps passé lors d’une journée Infopresse. Son constat est tranchant et je suis tout à fait d’accord avec lui. Les vieux modèles d’affaires sont dépassés. En mettre plein la vue, monologuer, forcer un discours, ne pas écouter sont des paradigmes qui n’ont plus leurs places dans les relations que vit une entreprise par rapport à sa clientèle. Tant que les organisations ne comprendront pas que ce n’est plus ce que l’on dit sur soi qui importe, mais ce que les autres disent de nous, elles seront dans le trouble. Les organisations qui pensent contrôler tout ce qui se dit sur eux sont dans le champ. La bonne nouvelle, c’est que les gens veulent plus d’honneteté et de transparence. Et ça, c’est facile. Faut juste être soi-même. No bullshit.
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Oser.
L’ami et commentateur régulier de ce blogue, Martin Larose de l’UQAC, m’a fait parvenir une entrevue vraiment intéressante de Frank Zappa prise sur YouTube. Le lien pour l’écouter est ici. Dans cette entrevue, Zappa raconte sa vision personnelle de l’industrie du disque et tente surtout d’y expliquer son déclin (on parle quand même d’une entrevue qui date de plus de 25 ans…). Une des pistes qu’il développe est la différence majeure d’attitude des anciens patrons de labels comparativement à celles des nouveaux (de l’époque…). Avant, dit Zappa, tu rencontrais le big boss d’une compagnie de disques qui ne comprenait rien à ta musique, l’enregistrait quand même et tu en faisais un autre si tu réussissais à en vendre contrairement aux nouveaux patrons qui décident qu’est-ce que l’on écoutera maintenant, en tentant d’établir la nouvelle tendance. Il arrive quoi alors? Une certaine standardisation de la musique, basée sur les modes, les cotes d’écoute et les émissions de radios insipides toutes ressemblantes les unes des autres. Ne faut surtout pas sortir du lot. Dans ce contexte, un gars comme Frank Zappa n’aurait jamais endisqué… Les propos du compositeur prolifique sont tellement encore aujourd’hui (et plus que jamais) criants de vérité qu’on aurait tendance à extrapoler ses conclusions vers d’autres domaines que celui de la musique : la pub et le graphisme, par exemple. Combien de concepts semblables circulent sous nos yeux? Combien de pubs sont créées quasiment dans des moules ou seul le logo différencie une marque d’une autre. Combien d’annonceurs réussissent à passer inaperçus en marchant dans les mêmes traces que ceux de leurs concurrents? Combien de clients demandent de faire une pub « à la sauce » telle? Comme ci. Comme ça. Trouvant rassurant l’idée de suivre la tendance, au lieu de risquer et de la créer. La faute n’est pas unidirectionnelle, vous vous en doutez bien. Les agences ont leur grosse part de responsabilité en préférant jouer sur des terrains connus, facilement exécutables avec à la clef une facture avec une meilleure marge. Travailler dans du connu, c’est rassurant et plutôt payant pour une boîte. Sortir des sentiers battus, c’est une autre paire de manches : les risques de déplaire aux clients, de travailler plus longtemps sur un dossier, dépasser une échéance due à l’estimation de temps plus complexe de l’inconnu. Quand un consultant, comme moi, décide de livrer un produit à forfait, la tentation de tomber dans ce qu’il fait le mieux (donc déjà moins créatif et nouveau) est le piège le plus difficile à éviter. Décider de prendre plus d’heures à réaliser un dossier et d’assumer ce dépassement et de ne pas le faire payer par le client n’est pas toujours une décision facile à prendre. Mais c’est souvent le prix à payer pour ne pas s’embourber dans des recettes qui goûtent le réchauffé. Quand je présente un concept différent qui casse le quotidien, j’aime qu’un client fasse comme ce vieux patron auquel Zappa fait référence dans son entrevue et qu’il prenne le risque de l’accepter et de créer un stunt avec. Au contraire, je ne comprends toujours pas pourquoi un client vient me voir pour me demander la même chose qu’il a vue ailleurs. Oser. Prendre des risques. Casser la routine. Comme disait Zappa : Why do you necessarily have to be wrong just because a few million people think you are?
> Superbe illustration de Zappa réalisé par Fred Jourdain
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Il y a de quoi fouetter un Shaw.
On peut dire que le consommateur d’aujourd’hui ne s’en laisse vraiment plus imposer. Il a en sa possession une arme de destruction massive : les médias sociaux. En un rien de temps, un groupe de protestation se forme, prend la parole et réussit à recruter des membres à la vitesse de l’éclair. Au début de l’été passé, j’avais écrit sur ce blogue un billet sur un groupe de consommateurs qui s’était formé contre Rogers, juste avant l’arrivée du iPhone au Canada. Le groupe avait tellement mis de la pression sur la corporation que celle-ci avait dû se plier aux exigences de ses clients. Dernièrement, un nouveau tollé de protestation a vu le jour, encore vis-à-vis un autre câblodistributeur canadien : Shaw. Le vidéo résume très bien la situation : l’entreprise a contacté les abonnés de son concurrent Novus (câblodistributeur localisé dans le centre de Vancouver) dans le but de de leur offir un abonnement au prix incroyable de 9,95 $ par mois (pour un forfait frisant le 150 $, normalement). Le but, non avoué de Shaw, étant de rafler une nouvelle clientèle, mais tout autant d’éliminer un petit joueur de la compétition. Le hic, c’est que l’offre n’est valable qu’aux clients de Novus, pas à d’autres. C’est ce qui a provoqué ce rassemblement virtuel de consommateurs insatisfaits : d’une part, les abonnés actuels de Shaw (Vancouver Centre) veulent avoir droit à la même promotion que les nouveaux courtisés, les abonnés d’autres entreprises que Novus aussi et finalement les clients de Shaw, d’un peu partout au Canada. Armés du site www.10buckstoo.com, de ce vidéo sur YouTube, de leur page Facebook ainsi que de leur compte Twitter, les opposants frappent fort et écorche la réputation de Shaw. Vous connaissez mon opinion sur les offres réservées uniquement aux nouveaux clients, je l’ai écrit ici. Il me semble que c’est plutôt malhabile de la part de Shaw d’avoir un tel comportement. Une entreprise a dorénavant de moins en moins de latitude par rapport à sa relation avec sa clientèle; au moindre écart de conduite, les consommateurs montrent les dents. Les rapports de force client/fournisseur changent et ne seront jamais plus les mêmes. Goliath n’a qu’à bien se tenir face à David…
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Qui clique, s’y pique.
Vous êtes-vous déjà demandé quel type de personne se laissait convaincre par les milliers de SPAM (ou pourriels) qui envahissent votre boîte de courriels, chaque jour? Le Messaging Anti-Abuse Working Group s’est penché sur la question et a réalisé une étude sur le sujet en juillet dernier. Les chiffres sont assez éloquents : 52 % des gens interrogés avouent avoir déjà cliqué sur le lien d’un pourriel, 12 % étaient tenté d’acheter un des produits mis en valeur comme le « Viagra », le »Penis Extender » ou des taux de crédits incroyables… Ce qui est le plus impressionnant dans cette étude c’est que malgré le faible taux d’accrochage (0,00001 % des internautes décident de passer à l’achat en cliquant sur le lien), le procédé est tout de même rentable pour les Spammers. Un seul achat par 12,5 millions d’envois suffit pour que ça le soit! Imaginez. Faut dire que le « spamming » représenterait 150 à 200 milliards de courriels par jour ou jusqu’à 97 % du volume d’échanges de courrier électronique selon Microsoft. Selon Rue89 : « Les estimations du coût moyen d’envoi d’un pourriel par des chercheurs de l’université de Vienne varient de 0,000005 à 0,004 euro. Quant aux revenus, ils sont fonction de la fréquence de réponse, qui oscille d’un produit à l’autre, mais aussi d’une étude à l’autre. Selon les mêmes chercheurs, la moyenne se situe entre 0,00001 % et 0,35 % (pour des études plus anciennes et désormais obsolètes, elle fluctuait entre 2 et 5%). Si l’on établit un lien entre la fréquence de réponse et le prix du produit, le rapport de l’université de Vienne définit à 0,00434 euro en moyenne le revenu potentiellement généré par chaque pourriel. Ce qui, pour un spammeur seul qui enverrait « seulement » un million de courriels par jour, rapporterait 130 000 euros par mois. » Si le pourriel est un fléau pour les internautes, il en est de même pour l’environnement. On a récemment estimé (selon une étude de l’éditeur d’antivirus McAfee – pour la télécharger) que l’empreinte carbone du pourriel à l’échelle mondiale correspond aux rejets de dioxyde de carbone de plus de 3 millions de voitures; 80 % de l’électricité consommée l’est d’ailleurs pendant que l’on purge nos boîtes de courriels de leur contenu indésirable… À part les instigateurs pirates qui sont à la base de ce marché illégal, personne ne bénéficie de cette calamité qu’est le pourriel. Même si on pouvait penser que les Bell et Vidéotron de ce monde profitent de ce problème pour pousser leur vente de logiciel de filtrage, les coûts attachés à leur élimination sont exponentiels.
> via Rue89
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BCN – Street Art
Voici une série de clichés prise sur le vif lors de mon séjour à Barcelone. Des affiches légales ainsi que sauvages et beaucoup de graffitis se retrouvent sur ces photos. L’Art de la rue, quoi. Sur chaque rideau de fer protégeant la façade d’une boutique on découvre une création; Barcelone étant la plus barbouillée parmi les villes européennes importantes. Dans mes escapades journalières, j’ai dû prendre plus de 500 photos, relevant ici et là des styles et reconnaissant des auteurs avec leurs tags personnalisés. J’en ai profité pour visiter quelques boutiques spécialisées en Street Art dans lesquelles on retrouvait des livres, des chandails et des murs de peintures en aérosol. Même si, à la base, l’art du graffiti est considéré comme du vandalisme, je ne pouvais m’empêcher de considérer la plupart de ses oeuvres vraiment intéressantes et affirmer que ces designs instantanés allaient de pair avec l’esprit culturel et de tolérance se dégageant de cette ville. L’art du graffiti est avant tout celui de la dissidence politique ou sociétale, certains graffiteurs allant jusqu’à affirmer que c’est en réaction à la saturation publicitaire qu’ils créent ces images gratuites sans but lucratif. Dans le même esprit, je vous les offre…
Cliquez sur une photo pour voir un format plus grand, par la suite vous pourrez naviguer parmi les photos grâce aux flèches situées à gauche et à droite de chacune d’elle (elles apparaissent lors que vous placez votre souris au centre de chaque côté)
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Comprendre comment naissent les modes.
Avant de lire ce billet, regardez le vidéo au complet. Il permet de comprendre en l’espace de trois petites minutes, les notions d’« Early adopters » ou de « Trendsetters » (consommateurs précoces ou de première ligne) par qui un produit, une mode ou une tendance naît avant de se propager à un plus large public. Chacun des premiers protagonistes a une importance capitale. Les premiers mecs (danseurs 1 et 2) représentent exactement, à leur manière, des initiateurs. Ils ne sont pas nécessairement exceptionnels sinon qu’ils sont à l’avant-garde. Ils sont, à la limite, un peu weird. Les gens qui partent des modes sont des êtres la plupart du temps perçus comme marginaux. Perception pas tout à fait fausse. Ce sont des personnes qui ne veulent pas faire comme les autres, avoir leur propre style, se noyer dans la masse n’est pas leur tasse de thé. D’ailleurs, les « Early adopters » quittent le navire avant même que celui-ci se remplisse de marins. Il sont à la recherche d’une nouvelle tendance. Sur le vidéo, le personnage qui illustre le trait d’union entre le consommateur précoce et la masse est le troisième mec. Celui-ci, même s’il se retrouve dans les premiers danseurs, ne peut être considéré comme un leader, mais il est indispensable dans la création d’une tendance : il est le consommateur moyen et conservateur. Il donne son consentement à ce nouveau produit, « je pense que cette mode est cool, suivons là! » À partir de ce moment, c’est une traînée de poudre. La masse de personnes qui accourent suit la mode. C’est plutôt assez rassurant de suivre une mode. On fait partie d’un groupe. Un groupe à qui on aime s’identifier, qui partage nos visions, nos valeurs. Ce qui est intéressant à observer, c’est notre première perception par rapport à ce vidéo. Selon nos valeurs, le premier mec qui danse peut être à la fois un malade ou un tripeux, mais avouez ne jamais l’avoir pris au sérieux, capable de lancer un mouvement de la sorte. C’est pour ça que le troisième danseur est le diffuseur de cette mode. Il représente monsieur et madame tout le monde et n’est donc plus considéré comme marginal. Cette mode a fonctionné. Ce n’est pas toujours le cas. Combien de modes meurent dans l’oeuf? C’est pour cette raison que le premier danseur sera toujours considéré comme une bebitte à part. Parce que s’il n’a pas reçu le feu vert de la majorité, il sera considéré comme un weirdo parmi tant d’autres, mais surtout pas un leader. Pourtant…
via le blogue de Seth Godin
P.S Pour les amateurs de musique, la chanson est Unstoppable de Santigold – Excellent album, en passant!