Éloge de la paresse.
Toute l’avant-midi, j’étais en réunion de planification stratégique avec un client. On discute.
Autour de la table des jeunes, des moins jeunes et des encore moins jeunes. Vous ne saurez pas où je me situe. No Way.
Qui parle stratégie, parle campagne. Qui parle campagne, parle marchés ciblés. Qui parle marchés ciblés, parle médias différents.
Les plus jeunes arguent qu’il ne faut pas être trop verbeux.
Une image vaut mille mots.
Tant mieux si elle bouge.
Faut surtout pas trop en dire.
Sinon le consommateur décroche.
L’ère des 140 caractères.
Faut surtout pas trop en dire.
Utiliser des mots faciles.
On est tellement bombardé.
Faut comprendre.
On nous sollicite 1000 fois par jour.
Non.
Ça me fait chier tout ça.
Ce côté nivellement par le bas.
Pas trop écrire. Pas trop être compliqué.
Comme on était en brainstorming et que tout était possible, j’ai dit : fuck, racontons de longues histoires. Mettons de la chair autour de l’os. Démarquons-nous par nos textes à n’en plus finir. Devenons les Proust de la publicité.
Il y a un délire pernicieux dans la tendance de vouloir raconter des histoires à tout prix, mais de le faire facile, avec le moins de mots possible. En vidéo. Surtout, évitez la lecture. Eurk. La lecture. LA LECTUUUUUUURE.
Je rêve souvent aux publicités oldstyle, ou le copywriter nous menait une histoire tissée de mots savoureux. Où le body copy de la pub avait 4 paragraphes. Où la pub nous persuadait à coup de mots, d’arguments, de poésies, de rêve.
Pas de stupides hashtags de marde. #Insipides. #Anonymes. #Faciles.
Des mots.
Simplement.
Alignés. Avec des verbes. Des subjonctifs. Des idées.
Traitez-moi de vieux monsieur. De nostalgique. Vous avez le droit. Mais votre délire de vouloir tout réduire pour faciliter nous rend lâches comme des ânes. Quand j’étais gamin, on se moquait de nos amis qui lisaient le doigt sur la ligne de texte. Aujourd’hui : tout le monde balaie du bout de l’index le contenu résumé de leur application Facebook.
On ne lit plus.
On regarde.
On balaie.
On lit 10 mots et on se fait une idée.
Bravo.
Vous êtes bons.
Moi, il y a des jours, après avoir terminé un roman de 500 pages, j’arrive à peine à saisir où l’auteur voulait en venir.
Peut-être qu’il me manque une pièce au cerveau. Que je suis lent.
Nan.
Je vous niaise.
Oubliez ça.
C’est uniquement que les gens sont devenus paresseux.
On veut du tout-cuit-dans-le-bec.
Svp. Résumez-moi.
Facilitez-moi la job.
Je suis occupé.
Tellement.
Telllllleeeeeemmment.
Boulechite.
On-nivelle-par-le-bas.
Les réseaux sociaux nous rabâchent l’éternel « faut être vrai ». On n’aura jamais été aussi faux. Aussi stagé. Regarde comment je suis heureux. Regarde. REGARDE. JE SUIS FULL HEUREUX!!!!!. #heureux. #full. OK. Tu comprends mieux là?
Avec nos posts planifiés sur un calendrier – N’oubliez pas d’écrire 3 fois par semaine / même si vous n’avons rien à dire. Faut suivre le calendrier de notre consultant.
Pas de farce.
Vous ne trouvez pas qu’on a atteint le fond?
Que ça serait plus logique qu’on ait plus de profondeur.
Au lieu de.
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Je veux, je veux, je veux, mais je veux pas payer
Downsizing vs. Rightsizing
Un article intéressant de La Presse signé Marie Allard, traitant de la réduction des formats dans l’alimentation (downsizing) a retenu mon attention ce matin. On y explique que l’augmentation des valeurs premières (on cite l’exemple du prix du cacao qui a monté de plus de 25 % en deux mois) combinée à un refus catégorique des clients de payer plus, forcent les fabricants à réduire le format de leurs produits de façon considérable. Un exemple frappant l’Oeuf de Pâques Cadbury qui passe de 39g à 34g, question de garder un prix plancher. Cette notion n’est pas nouvelle pour moi. J’ai des clients qui sont dans le domaine alimentaire ainsi que de la restauration, alors je comprends très bien la problématique dans laquelle sont plongées ces entreprises. Quand tes matières premières reçoivent une hausse de 25 %, on s’entend pour dire que ce sont tes profits directs qui en souffrent; le domaine alimentaire n’étant pas reconnu pour en être un à large marge, alors il est assez facile de comprendre pourquoi ces commerces doivent réagir rapidement. Assez facile à comprendre? Mmm… pas pour tout le monde, semble-t’-il. On cite dans l’article de La Presse, les analystes d’Option Consommateurs qui décrivent la pratique du downsizing, « sans être illégale de choquante… ». Pour leur part, les fabriquant parleraient plutôt de rightsizing, simple question de mettre à niveau. Suis-je le seul à trouver la version des entreprises, logique?
Cacher cette augmentation que je ne saurais… boire.
On diabolise le méchant fabricant qui « crosse » le consommateur de 10 %. Alors qu’il ne fait que ce que demandent les consommateurs : ne touchez pas au prix! Comme ceux-ci ne veulent pas payer une cenne de plus, le fabricant cré l’illusion que rien n’a changé… Les consommateurs désirent un statu quo sans penser à qui seront facturées les frais d’une augmentation des matières premières? À personne? C’est impossible. On parle ici, d’une négation de la réalité. On ne veut pas le savoir; on ne veut surtout pas un emballage qui nous nous annoncerait : maintenant avec 25 % de moins! On préfère se fermer les yeux… On veut, on veut, on veut, mais on veut pas payer!
Toute vérité n’est pas bonne à entendre
On demande de plus en plus de transparence aux entreprises. Les réseaux sociaux ont permis un canal d’information incroyable entre les fabricants et leurs consommateurs. Mais ces derniers veulent-ils vraiment entendre la vérité? Veulent-ils vraiment comprendre la réalité que vivent certains marchés? ll existe un monde entre la perception que se font les consommateurs et la réalité. Dites-nous que nous sommes fins, que vous nous aimez, mais ne nous dites surtout pas que vous passez des moments plus difficiles. Nous vivons encore dans une société où l’entreprise ou le patronat sont décrits comme des profiteurs et des machines à imprimer de l’argent sans sentiment, et le consommateur comme un esclave que l’on exploite. Le méchant commerçant vs le gentil consommateur. On pense, trop souvent à tort que les entreprises profitent toujours des situations en leur faveur. Je travaille avec des entrepreneurs de milieux très différents : alimentation, industrielle, service professionnel, etc.; chacun avec sa réalité. Des entrepreneurs qui tentent bien que mal de sortir gagnants d’une lutte pas toujours facile où la concurrence est omniprésente et provient maintenant du monde entier. Penser qu’il y a juste le consommateur qui paie les frais des augmentations ou de la réduction des profits, c’est nier les mises à pied et les fermetures. On vit dans une société de consommation en le niant. Oui, je veux bien que l’on fasse de la simplicité volontaire, mais ça prendra toujours un payeur pour permettre de le faire. On ne peut pas vivre avec les biens que quelqu’un d’autre te cède si personne ne consomme rien — j’ai toujours en tête cette fille qui se vantait de ne pas acheter de vêtements griffés à ses enfants, mais qui acceptaient ceux des miens avec plaisir; n’est-ce pas là encore un déni ?
Dans un monde idéal, les prix ne changeraient jamais, ni le format des produits. Dans un monde idéal, on ne payerait pas d’impôts et aucunes taxes ne seraient perçues et les services gouvernementaux seraient toujours là, mais plus rapides et améliorés. Ce monde-là existe. On l’appelle Utopie…
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Le prix de la fidélité
Il y a quelques semaines, j’avais préparé un petit mémo pour un client qui cherchait à se monter un programme de fidélisation. J’avais fait quelques recherches sur le web et trouvé un article très intéressant dans une édition de Marketing Mag; je vous fais part ici, de quelques grands principes.
LA VÉRITÉ? ÇA NE SERA PAS FACILE
La plus grande erreur que nous faisons en tant que marketeurs, c’est de penser que nous savons exactement ce que nos clients veulent. Nous prenons nos expériences personnelles et celles de nos amis sans nous soucier de ce que nos véritables clients veulent. C’est pourquoi il est capital d’écouter, de réussir à créer un canal d’échange et d’adapter notre programme de fidélisation à nos consommateurs. Rappelez-vous qu’une communauté de fidèles, ça peut ressembler à une secte : chacun des membres a une raison particulière d’y adhérer. Un programme de fidélisation est compliqué, représente un travail supplémentaire, n’est pas rentable à court terme et coûte de l’argent. Par contre, à long terme, assure une base non négligeable de clients, une connaissance de ceux-ci et un bon impact au niveau du bouche-à-oreille.
DEAL OR NO DEAL
Les sondages le prouvent, une fidélisation rapporte… uniquement si l’on investit. Selon les personnes sondées (déjà membres d’un programme de fidélisation), 70 % veulent plus de rabais et d’épargne et 52 % demandent plus d’offres et de «deals». Donc, on s’attend à avoir de quoi. Si on n’a rien de substantiel à donner, n’entrez pas là-dedans. Les consommateurs détestent les demi-mesures et les fausses offres. Qui n’a pas entendu la blague des adeptes d’Air Miles qui, après trois ans d’accumulation intensive de points, disent qu’ils peuvent enfin s’acheter un sac de chips…
DES INFOS QUI NE SERVENT À RIEN
Ce qui est intéressant, outre de s’assurer la fidélité de clients, dans un tel programme, c’est d’amasser une tonne d’informations sur ceux-ci. Mais encore faut-il savoir s’en servir pour améliorer notre offre et de connaître leurs habitudes d’achat. Par exemple, un programme comme Aeroplan divise ses clients entre 3 catégories : voyage/finances/vente au détail lui permettant d’analyser ses offres par catégorie. Parce qu’est là toute la substance même d’un programme; oui, vous donnez, mais en retour le consommateur doit vous offrir son ADN : ses habitudes de consommations, ses goûts, sa personnalité, etc. Si vous collectez tout ça et que vous ne vous en servez pas, c’est un programme unidirectionnel que vous mettrez en place. Analyser ces données vous servira à mieux cerner votre consommateur et par extension mieux le servir. Bien que ce n’est pas tous les programmes de fidélisation qui demandent des informations, ne pas le faire est dommage, car il prive l’entreprise d’informations intéressantes.
DONNE OU NE DONNE PAS
Ce qui frustre le plus les gens dans un tel programme est la difficulté à utiliser son offre. Quand les détails sont trop restrictifs (date, montant, choix). Si le rabais obtenu par votre programme de fidélisation est applicable le lundi entre 16 h et 17 h, toutes les années bissextiles, ce n’est pas très gagnant. Donc simplicité et flexibilité. Le consommateur n’est pas dupe, et les dommages importants si on ne fait pas attention : un programme de fidélisation qui défidélise (!!!), ce n’est pas gagnant. Le meilleur exemple se trouve dans les rabais postaux : ça semble tellement compliqué que plusieurs consommateurs baissent les bras et décident de ne pas bénéficier du dit-rabais uniquement par sa complexité. C’est pourquoi on parle de faux rabais. Faux rabais = mauvaise expérience = mauvaise perception du client.
HEY, ON A UN TRUC POUR VOUS!
Si on veut qu’un programme comme celui-là fonctionne, il faut le faire connaître. Les places d’affaires sont les meilleurs emplacements pour le faire : staff (t-shirt), affiches et écrans. Plus que la publicité. Il faut aussi avoir un message clair et des avantages d’incitations précis. Prenez l’exemple d’un bon serveur dans un restaurant, il est capable de vous diriger vers un plat ou un breuvage uniquement… en vous le proposant. Il y va de même avec un programme de fidélisation : il faut que le personnel le pousse et en parle à chacun des clients. Plusieurs restaurateurs conservent les cartes fidélités de leurs clients près de la caisse pour ainsi faciliter la mise à jour de celle-ci; c’est une excellente idée, non seulement vous ne l’oubliez plus jamais, mais ça démontre que vous êtes importants.
Alors, on fidélise ou pas?
> REF : Marketing Mag
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Le pouvoir au peuple.
Je suis passé en coup de vent chez mon client Chlorophylle pour discuter t-shirt avec la responsable de la collection, Katy Bond. Alors que je m’apprêtais à partir, je suis allé faire des coucous à Josée et Jay au département marketing. On a discuté du sujet de l’heure en branding sur les interweb: le nouveau / déjà dépassé logo de Gap. Pour ceux qui ne sont pas au courant, la chaîne de vêtements Gap a effectué un 180 degrés fulgurant par rapport à son identification visuelle. Après avoir annoncé un changement majeur de logo, elle a dû revenir sur sa décision quand la communauté internet en a décidé autrement. En quelques jours, les internautes du monde entier via Facebook et Twitter se sont mis à « basher » le logo avec une telle rage que la compagnie n’a eu le choix que de plier l’échine et de renoncer à son projet, préférant revenir à l’ancien plutôt que de courir le risque que la hargne ne se traduise par un recul de sa marque. Jay, fan des réseaux sociaux, mentionnait qu’il trouvait extraordinaire la force dissuasive émise par les internautes en la qualifiant « de pouvoir au peuple ». J’ai argumenté et émis quelques bémols là-dessus et profitant d’une course à Jonquière, je me suis mis à réfléchir sur le sujet. Je suis partagé sur ce fameux « pouvoir » surtout quant à sa perspicacité. Je vous fais part de mes réflexions… plutôt dures sur la notion de masse.
Le peuple n’aime pas le changement.
Les modes prennent toujours un certain temps à se rendre au public en général. En fait, quand la majorité du monde décide de l’adopter, les précurseurs sont déjà depuis longtemps rendus ailleurs à créer la prochaine. Alors que la majorité se vautre dans ce qu’il croit être la tendance, les early adopters regardent d’un oeil désabusé ce que la majorité prend comme « la » mode. C’est un cercle infini, alors que le monde en général suit la mode (passée), il jugent ceux qui fabriquent la prochaine… oubliant qu’ils l’endosseront, eux aussi, plus tard. La plupart des gens sont confortables dans la norme. Si tout le monde le fait, c’est que c’est bon. Et comme une masse ne bouge pas aussi facilement, le groupe préfère la stabilité au changement. La routine rassure. Bref, les gens n’aiment pas les événements qui bouleversent leur quotidien. Chaque fois que Facebook améliore certaines fonctionnalités de son réseau, on voit apparaître des groupes de protestations. Quand Hotmail annonce une nouvelle interface, on proteste. Quand on améliore le goût ce certains produits d’usage régulier, que l’on change son emballage ou son nom, les entreprises concernées sont toujours à risque de se faire critiquer. Le peuple n’aime pas le changement.
Changer les paradigmes du peuple est difficile, long et fastidieux. Une pub géniale d’Apple (Think Different) rendait hommage à ces êtres géniaux qui ont su changer le monde petit à petit grâce à leurs connaissances et leurs grandes volontés. Il faut avoir la couenne dure pour en arriver là. Si cette espèce rare de personnes n’existait pas, la plupart de nos vies seraient différentes.
Le peuple nivelle par le bas.
La facilité aura toujours l’avantage sur le labeur. La masse préfère s’amuser au lieu de travailler. Il en va de même avec ses loisirs. Si la télé demeure aussi populaire par rapport à la lecture, par exemple, c’est que pratiquer la dernière demande une certaine dose d’effort et de compréhension. S’écraser devant son téléviseur demande rarement un effort intellectuel, à moins d’écouter des émissions à contenu — encore ici, s’il faut se fier aux écoutes de la masse, les programmes préférés sont ceux qui ne font pas partie de cette catégorie.
La fibre syndicale qui veut que le maillon le plus faible de la chaîne fixe le niveau est encore un bel exemple que le peuple n’a pas tendance à vouloir viser l’amélioration. Les demandes syndicales sont la plupart du temps unidirectionnelles.
S’il fallait se fier au peuple pour avancer, ça se ferait à pas de tortue. Il faut des individus pour traîner le peuple. Il ne le fait jamais par lui même. Je prends souvent l’exemple de la musique, mais ce que l’on entend dans les radios commerciales est uniforme et inodore pour plaire au plus grand nombre de personnes. Il faut du cran pour découvrir des nouveaux sons; ça prend de l’ouverture. Quand le meilleur vendeur de disques du Québec est Sylvain Cossette et ses reprises 70′ s, le peuple a de sérieuses questions à se poser vis-à-vis sa possibilité à se réinventer et d’évoluer.
Le peuple vs l’individu.
Ce qui me dérange dans la notion de masse, c’est le partage de la pensée unique. La voix du peuple. J’aime penser qu’un individu peut à lui seul changer tout ça; tel un Henry Fonda dans 12 hommes en colère, où il réussit le tour de force de changer une à une les opinions d’un jury auquel il participe. Hélas, le contraire est plus souvent la norme : le peuple a le contrôle sur l’individu. Le mouvement de masse est plus facile à suivre que de le prendre à contre-courant. Plus facile et plus rassurant. C’est à ce moment que la subtilité individuelle se fond à la masse formelle du peuple. Si vous mélangez toutes les couleurs disponibles, vous arriverez à créer un gris uniforme. Rien de bien excitant, vous en conviendrez. Quand le peuple dicte ce qui est bon pour l’individu, celui-ci ajoute du gris à sa couleur personnelle, il devient moins différent, il s’efface au profit des autres.
Mon peuple est plus fort que le tien.
C’est fou comment un individu sans opinion en a une très franche quand elle est celle du peuple à qui il appartient. Comment un individu peureux devient téméraire quand il a l’appui de ses pairs. Comment le peuple donne du pouvoir. Dans la rue parmi des milliers de manifestants, l’individu est invincible. Hors du cocon, quand on lui demande de s’affirmer, l’individu est pas mal moins fringant…
Le peuple aime le peuple.
Le peuple aime croire qu’il a raison. Que puisqu’il est la norme, il est celui qui dicte le ton et qu’il faut suivre à la lettre ses recommandations. Le peuple n’aime pas la dissidencence, elle est source de conflit inutile. Quand le peuple voyage à l’étranger, il trouve que les autres peuples ne sont pas comme lui. Le peuple aime que le peuple lui ressemble. Le peuple aime le peuple.
Le peuple avait raison de s’en prendre au nouveau logo de Gap? Peut-être. Mais il ne l’a pas fait pour les bonnes raisons.
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MAJ
Suite au commentaire de Martin, j’ai décidé d’en ajouter un brin…
Le peuple aime suivre le peuple
Un lemming. Un mouton. Le peuple est un mouton. Un suiveux, comme on dit. Le peuple aime embarquer dans les histoires que le peuple lui dicte. Comme un lemming. Et si cette histoire de logo était un leurre? Comme le suggère si judicieusement mon buddy Martin dans son commentaire, un leurre orchestré par Gap pour permettre au peuple de s’approprier la marque; ça viendrait corroborer cette théorie. First, le fait que Gap recule aussi rapidement et facilement sur leur décision est quelque peu louche – on parle ici d’une méga corporation / on parle aussi d’une mega agence de pub (Laird and partners) ; secundo, ça ne serait pas la première fois que le peuple tombe dans le vide comme les lemmings du jeu qui suivent leurs semblables. Ça ne serait surtout pas la première fois que l’on utilise les réseaux sociaux à de fausses fins propagandistes. On peut se rappeler le blogue du Bixi, avec ses « faux » blogueurs. Bref, si c’est le cas, le peuple aurait droit à une fausse victoire et Gap, à une belle campagne la peignant comme une compagnie à l’écoute de sa clientèle.
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Une télé poivre et sel?
Un article du New York Times repris sur l’excellent blogue de Martin Lessard (que je vous recommande fortement de lire…) nous apprend que l’âge moyen des téléspectateurs des 4 plus importants réseaux américains (FOX, CBS. NBC et ABC) serait de 51 ans. Les grands télédiffuseurs verraient donc, de plus en plus, la clientèle des jeunes migrer vers des chaînes plus spécialisées ou carrément quitter les ondes au profit du net. À voir l’enjouement des internautes (surtout les plus jeunes) pour le site Tout.tv de Radio-Canada ou Hulu.com aux États-Unis, il est difficile de ne pas y croire. Ajoutons qu’il n’est pas rare non plus, pour un jeune, de suivre sa série préférée sur un site (souvent illégal) de streaming. Je vous avoue d’emblée que je suis le plus mauvais téléspectateur du monde. Je n’écoute jamais la télé. L’idée de devoir me conformer à un horaire (oui, oui, je sais que les RVP existent!), regarder des émissions qui ne me rejoignent pas et perdre mon temps passivement devant un téléviseur n’est pas mon style, je préfère rechercher les contenus qui m’intéressent sur le net ou dans les journaux.
Ce que faisait remarquer judicieusement Martin Lessard c’est que plus les réseaux vont vouloir donner du contenu approprié à leur clientèle cible, plus ils vont accélérer le processus de vieillissement de cette clientèle. La simple logique de la saucisse Hygrade : plus les émissions s’adresseront aux plus vieux, plus les jeunes la délaisseront. La publicité étant le nerf de la guerre des grands réseaux; leur unique source de revenue, il est à prévoir que les agences devront adapter les messages à une clientèle plus agée ou simplement changer de médias pour rejoindre les plus jeunes. Il y va de même pour les produits annoncés, verra-t’-on la fuite de certains annonceurs importants?
Alors que les contenus vidéo n’ont jamais eu autant la cote, son principal diffuseur voit sa clientèle se fragmenter et s’homogénéiser. Les dernières statistiques sur les tendances web, toutes sources confondues, parlent d’une progression nette de ce type de média. Les séries uniquement web poussent comme des champignons, le géant YouTube est devenu un outil de recherche plutôt qu’une simple bibliothèque, fournissant des résultats bien avant les médias écrits.
On sait que les médias vivent globalement des changements majeurs, certains parlent de crise. Des médias sauront mieux s’adapter que d’autres. La télé traditionnelle? Faudra voir.
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L’effet Velveeta.
Cet après-midi je faisais remarquer à ma copine qu’une telle personne avait changé d’attitude du tout au tout vis-à-vis moi. Il n’était pas devenu soudainement un grand ami, mais il m’apparaissait beaucoup plus sympathique et agréable que par le passé. Ma conclusion était simple : il avait changé. Pour le mieux. Après tant d’années, il avait enfin compris que son comportement n’était pas le plus cordial et qu’un changement s’imposait; ce qu’il avait fait en apportant des améliorations majeures à sa personnalité. J’en étais persuadé; jusqu’à ce que ma blonde me manifeste bêtement un scepticisme sur ce constat simpliste en me balançant : « … et si c’était toi qui avais changé? »
Ouin. Vu de même. J’avoue que je n’avais pas pensé à cette alternative. Je me suis mis à me rappeler certains épisodes de ma relation avec cet individu et mes arguments prouvant qu’il ait changé se sont effrités lentement pour laisser place à une auto-évaluation quelque peu sévère. Dans ma conclusion tardive, j’avais omis combien l’on est trop souvent d’accord avec soi-même. Tellement, que l’on oublie que les autres évoluent en satellite autour de notre nombril. Que contrairement à ce que l’on pense la faute d’une situation négative n’est pas toujours attribuable à autrui, mais bien au contraire, à soi-même. Que ce que l’on perçoit comme changement chez les autres n’est peut-être inconsciemment qu’un réaiguillage de nos perceptions personnelles qui ont évoluées. J’appelle ça l’effet Velveeta.
Quand j’étais enfant, je raffolais de ce fromage orange enveloppé dans un papier ciré et déposé dans une boîte de carton jaune. J’habitais avec mes parents, l’appartement au-dessus de chez mes grands-parents et je descendais souvent déjeuner chez eux. Mon grand-père mangeait de ce fromage-là tous les matins. Il nous préparait des rôties de pain cuit sur la sole et nous appliquions notre délicieux fromage sur celles-çi. C’était un moment magique. La preuve est que je m’en souviens encore. Il y a quelques années, alors que je faisais l’épicerie, je suis tombé au hasard des allées sur cette fameuse boîte de fromage et je n’ai pas pu résister à m’en procurer. Le lendemain matin, j’ai tenté de recréer ce petit rituel d’enfant, en me préparant à déjeuner comme « dans le temps ». Quand j’engouffrai ma première bouchée, je ne pus me convaincre de la garder dans ma bouche plus longtemps. Le fromage jaune dans ma bouche avait une texture de plastique et un goût de composé chimique. Mon rêve a pris le bord, en même temps que le fromage fût recraché. Cette expérience gastronomique était à des années-lumières de mes souvenirs. C’était dégueulasse et aucunement comme je me l’imaginais. Au début, je me suis mis à penser que Kraft avait changé la recette et que le « nouveau Velveeta » n’arrivait pas à la cheville de l’ancien. La conclusion était pas mal plus primaire que ça : c’était moi qui étais nouveau dans cette expérience. C’était moi qui avais « évolué ». C’était moi qui avais affiné mon bagage gastronomique et était dorénavant capable de saisir les subtilités culinaires. Le goût du fromage Velveeta n’avait rien à voir là-dedans. Il n’avait pas été modifié depuis 40 ans. Mais moi, si.
Cette conscientisation n’est pas qu’applicable aux produits que nous consommons, mais aux gens que nous côtoyons, les lieux que nous visitons et les entreprises avec qui nous faisons des affaires. Nous sommes souvent sévères avec ces produits ou ces personnes par rapport à des changements perçus alors qu’ils ne sont imputables qu’à nous mêmes. Certes, le monde évolue, mais rarement au même rythme que nos perceptions. Si vous en doutez et que vous avez l’estomac solide, faites comme moi le test Velveeta.
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Éthique ou pathétique?
Quand je suis l’actualité judiciaire dans les journaux ou à la télé, je me demande souvent comment un avocat fait pour défendre un individu pour un crime abominable dont il semble être l’auteur. Je me demande comment, au-delà du mandat professionnel, il fait pour défendre l’indéfendable, pour plaider un geste totalement à l’opposé de ses valeurs intrinsèques. J’imagine que si je me pose la question c’est que je n’ai pas les aptitudes demandées pour faire ce métier, c’est évident. Et tout à coup, en me regardant dans un miroir, je réalise que je suis moi aussi confronté, à moindre mesure j’en conviens, a peut-être outre passé mes convictions quelques fois. Profession oblige. Il faut dire que si le métier d’avocat criminaliste en est un dont la perception est sévère parmi la population en général, celui de publicitaire n’a pas nécessairement des lettres de noblesse. Jacques Séguéla (le fils de « pub »), publicitaire légendaire français n’avait-il pas écrit un livre pamphlétaire autobiographique au tournant des années 1980 intitulé « Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité — elle me croit pianiste dans un bordel ». La publicité outre ses beaux clips que vous aimez échanger sur YouTube ou ses catalogues au graphisme impeccable que vous feuilletez est avant tout un mode de persuasion et d’incitation. On parle ici de mousser la consommation d’un produit, d’un service ou d’une idée, pas de créer des films ou des oeuvres d’art. On parle ici de vous convaincre ou de vous faire changer d’avis sur un sujet précis. Comme l’avocat, le publicitaire peut avoir des clients dont les valeurs sont très différentes des siennes. Un client peut faire appel à mes talents pour vendre un truc que je considère futile ou banal, il peut aussi me demander de vous convaincre que son produit est meilleur que celui d’un autre, même s’il sait que c’est faux. Et que moi aussi, je le sais. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller comme professionnel? Jusqu’où suis-je en mesure de faire mon travail de façon honnête sans sentir que je vais à l’encontre de mes convictions les plus profondes? Comment réussir à départager le travail et la vie de tous les jours? Il est là le problème. Les gens qui réussissent à mettre dans des cases différentes « famille », « boulot », « ami »et « client » sont capables de créer des liens personnels ou professionnels adaptés aux besoins. Pour les types, comme moi, pour qui la ligne est mince, c’est plus difficile. Je n’ai pas de multiples personnalités adaptables aux situations et j’ai des convictions et des valeurs indissociables de ma personne. Il m’est arrivé plus d’une fois de perdre un contrat ou un client uniquement parce que je pensais faire honorablement mon travail. À ce client qui voulait changer son logo malgré ma recommandation professionnelle de ne pas le faire, aurais-je dû lui mentir et lui en facturer un nouveau? Quand vient le temps de choisir entre charger des honoraires de création ou de conseiller un statu quo moins payant, on appelle ça de l’éthique au travail ou un travail pathétique?
Je suis là à m’ouvrir devant vous, mais qu’en est-il de vos propres valeurs comme consommateur? Comment réagissez-vous devant une entreprise qui ne les respecte pas? Vous fermez les yeux? Vous achetez quand même? Une entreprise a-t’-elle besoin de partager les mêmes valeurs que vous pour que vous décidiez de vous engager envers elle? Je me souviens d’une entrevue de François Avard, le scénariste des « Bougons » qu’il avait donné à «Tout le monde en parle», où ils faisaient la morale aux personnes qui décriaient les conditions de travail chinoises ou indiennes en leur suggérant de ne plus acheter au Dollorama. Il leur disait de poser un geste précis. Comme dis mon chum Black : faut que les bottines suivent les babines…
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Pour ceux qui doutent encore…
Mise à jour de ce vidéo produit l’an passé (ça vaut la peine de comparer…). Les stats sont hallucinants.
1. Plus de la moitié de la population mondiale a moins de 30 ans.
2. 96% des gens issus de la génération Y ont rejoint un réseau social.
3. Facebook dépasse Google en trafic hebdomadaire aux USA.
4. Les médias sociaux ont dépassé le porno en tant qu’activité N°1 sur le web.
5. 1 couple sur 8 s’étant marié l’année dernière aux USA s’est rencontré sur les médias sociaux.
6. Nombre d’années pour atteindre 50 millions d’utilisateurs : Radio (38 ans), TV (13 ans), Internet (4 ans), iPod (3 ans)…
7. Facebook a gagné plus de 200 millions d’utilisateurs en moins d’un an.
8. Le nombre d’applications iPhone téléchargées a atteint 1 milliard en 9 mois.
9. Nous n’avons le choix de faire ou non du Social Media. La question est plutôt de savoir « comment nous allons le faire ».
10. Si Facebook était un pays, ce serait le 3ème plus grand au-dessus des États-Unis et derrière la Chine et l’Inde.
11. Pour le moment, QQ et Renren (Facebook chinois) dominent encore la chine.
12. En 2009, le département américain de l’éducation a révélé qu’en moyenne, les étudiants ayant reçu des cours en ligne sont meilleurs que ceux ayant reçu un enseignement direct.
13. 80% des entreprises utilisent les médiaux sociaux pour recruter. 95% d’entre eux utilisent Linkedin.
14. Le segment qui évolue le plus sur Facebook est constitué des femmes de 55 à 65 ans.
15. Ashton Kutcher et Ellen Degeneres (combinés) ont plus de followers sur Twitter que les populations de l’Irlande, Norvège, ou du Panama.
16. 50% du trafic mobile en Angleterre est lié à Facebook. Les gens mettent à jour tout le temps, partout. Imaginez ce que cela signifie dans le cas d’une expérience client ratée ?
17. Les générations Y & Z commençant à considérer que les e-mails sont du passé, certaines universités arrêtent d’attribuer des comptes mails.
18. Au lieu de ça, elles distribuent des e-Readers + iPads + Tablettes.
19. Ce qui se passe à Vegas reste sur YouTube, Flickr, Twitter, Facebook…
20. Le deuxième plus gros moteur de recherche est YouTube.
21. Pendant que vous regardez cette vidéo, plus de 100h de vidéos seront mises en ligne sur YouTube.
22. Wikipédia a plus de 15 millions d’articles. Les études montrent que cette encyclopédie est plus pertinente que l’Encyclopédie Britannica…78% des articles sont dans une langue autre que l’anglais.
23. Il y a plus de 200,000,000 Blogs.
24. A la vitesse à laquelle les médias sociaux permettent la communication, le bouche-à-oreille est devenu le monde à oreille (traduction littérale de word of mouth qui devient le world of mouth – mais on perd le jeu de mot).
25. Si vous étiez payé 1$ à chaque fois qu’un article est posté sur Wikipédia, vous seriez payé 156.23$ par heure.
26. 25% des résultats de recherche sur les 20 plus grosses marques mondiales sont liés à de l’UGC (user-generated content – contenu généré par les utilisateurs).
27. 34% des blogueurs postent des opinions sur des produits et des marques.
28. Aimez-vous ce qu’ils disent sur votre marque ? Vous avez plutôt intérêt.
29. Les gens s’intéressent plus à la façon dont les médias sociaux classent les produits qu’à la façon dont google le fait.
30. 78% des consommateurs font confiance aux recommandations de leur entourage.
31. Seulement 14% croient les pubs.
32. Seulement 18% des campagnes TV traditionnelles génèrent un ROI positif.
33. 90% des gens qui peuvent passer la pub grâce à TIVO le font.
34. La vente de livres Kindle a dépassé la vente de livres papier à Noël dernier.
35. 24 des 25 plus grands magazines papier subissent une baisse de diffusion.
36. 60 millions de statuts Facebook sont mis à jour quotidiennement.
37. Nous ne cherchons plus les infos, les infos nous trouvent.
38. Nous ne chercherons bientôt plus de produits et services, ils nous trouveront via les médias sociaux.
39. Le Social Media n’est pas un phénomène de mode, c’est un changement fondamental dans notre façon de communiquer.
40. Les compagnies qui réussissent dans les médias sociaux agissent plus comme Dale Carnegie que comme Mad Men : écouter d’abord, vendre ensuite.
41. Le ROI des médias sociaux, c’est le fait que votre entreprise existera encore dans 5 ans
42. Bonus: comScore indique que la Russe a la communauté social media la plus engagé avec des visiteurs passant 6.6 heures par mois avec 1307 pagevues– Vkontakte.ru est le premier réseau social.
Traduction prise sur le site Publigeekaire. (Merci pour ton accord!)
Billets que vous pourriez aimer
Savoir parler aux femmes.
J’avoue d’emblée que le titre de ce billet a été choisi uniquement pour faire monter les statistiques de mon blogue. Les mecs qui veulent des trucs de drague seront déçus par ce billet, mais les compagnies qui cherchent à courtiser la clientèle féminine le seront moins. Dans le magazine Marketing du mois d’avril, un dossier pas mal intéressant au sujet des femmes et de leurs habitudes de consommation; ou plutôt pourquoi les gens en marketing ne font pas assez d’efforts pour les rejoindre même si elles représentent une force d’achat considérable. La journaliste Kristin Laird identifie des directions qu’il faut emprunter si on veut mieux parler aux consommatrices. Décortiquons les plus intéressantes.
Savoir à qui vous parlez. Les femmes n’aiment pas qu’on les étiquette de façon unique; elles peuvent jouer plusieurs rôles dans une journée : employée, conjointe, maman ou sportive, etc. La plupart des marketeurs ont tendance à manquer de discernement quand vient le temps de personnifier leur clientèle selon la journaliste, préférant diviser les marchés par strates démographiques au lieu de le faire par périodes de vie. Par exemple, une femme de 35 ans peut avoir un bébé aux couches, mais peut aussi bien en avoir un au cégep… Même âge, réalité différente.
Inviter à se connecter à votre marque. Les femmes ont besoin de sentir qu’elles appartiennent à un groupe. Pas nécessairement un groupe physique, mais plutôt un sentiment d’appartenance, une manière de s’identifier à des valeurs communes. Si les valeurs de votre marque les rejoignent, il y a de fortes chances qu’elles se sentent à l’aise de faire partie de la bande.
Comprendre que les femmes et les hommes ont souvent besoin des mêmes choses. Un argument souvent prononcé est qu’un marketing orienté femme a tendance à faire fuir le marché masculin et vice et versa. Ce n’est pas tant un truc d’homme contre celui d’une femme, mais une façon différente de voir les choses. L’exemple donné par l’article était dans le domaine de la rénovation et de la quincaillerie; originalement un travail d’homme, ce marché a migré lentement chez les femmes sans toutefois avoir changé au niveau de ses stratégies de ventes. Trouver des façons différentes de communiquer pour chacun de ses marchés est plus logique.
Mettre à l’aise. Quand Speedy s’est aperçu après un sondage que les consommatrices n’étaient pas à l’aise de négocier leurs réparations automobiles. Le problème relevé par l’enquête venait surtout du fait que les réparateurs avaient des attitudes et tenaient des discours désuets par rapport aux connaissances que les femmes détenaient et que la perception des femmes était qu’elles payaient plus cher qu’un homme pour le même genre de réparation. L’entreprise a décidé de créer des ateliers gratuits pour mieux expliquer les subtilités du domaine automobile et ainsi créer un lien de confiance avec ses consommatrices.
Aider à passer au suivant. Les femmes sont de plus en plus conscientes du pouvoir qu’elle détienne et de leurs forces d’influence. Ainsi, elles pensent qu’elles peuvent faire bouger les choses. Une étude du Boston Consulting Group sur 12 000 femmes dans 40 pays démontre que près de la moitié de celles-ci ont un goût prononcé pour la philanthropie et que le bénévolat est une tâche importante pour elles. Quand une compagnie s’investit dans une cause et qu’elle permet aussi à ses consommatrices d’y participer, elle a une bonne écoute de celles-ci.
Féminiser ses produits, c’est plus que de les teindre en rose. Quand une compagnie décide de créer un produit qui s’adresse directement aux femmes, elle se doit d’éviter les pièges faciles. En anglais, on dit « Don’t Pink It ». Ce n’est pas parce que l’on change la couleur d’un produit où le nomme différemment qu’on vient de créer un produit « femme ». Se servir de sa tête pour créer, mais y mettre surtout du coeur.
Tout est dans les détails. Une statistique qui m’a beaucoup impressionné : les femmes utiliseraient en moyenne 21 000 mots dans une journée par rapport à 7000 pour un homme. Ç’est une excellente nouvelle pour les marketeurs puisqu’elles sont très sensibles aux informations. Ce qui se traduit dans une facilité à mieux comprendre des slogans publicitaires, mieux apprécier des documents qu’on leur fournit et par le fait même mieux apprécier qu’on leur offre un discours pertinent et intelligent.
Statistiques intéressantes sur les femmes… 71 % sont plus concernées par le prix que la mode et les tendances — 60 % aiment essayer différentes marques d’un même produit pour comparer — 47 % sont loyales envers les marques qui sont pro environnementale et socialement responsables — 58 % recherchent les produits qui offrent de coupons-rabais — 65 % vont encourager leurs amis ou parents à acheter un produit qu’elles aiment — 62 % pensent que les marques maion sont aussi bonnes que les marques reconnues
Source: Marketing Magazine / Avril 2010 / Kristin Laird
> L’image provient de l’identification visuelle des salles de bain du défunt bar Tabù – aujourd’hui Le Rouge Burger Bar – réalisée il y quelques années.
Billets que vous pourriez aimer
M.Dupont, la la la la.
J’ai assisté aujourd’hui à une conférence sur les médias sociaux donnée par Luc Dupont. Très belle initiative du Rendez-vous des gens d’affaires du Saguenay-Lac-St-Jean qui l’avait invité dans l’une de leur activités de réseautage. Je vous avoue d’emblée que j’y allais de reculons. Surtout parce que j’avais une idée préconçue négative de Luc Dupont; j’avais parcouru son livre sur les 101 trucs publicitaires et je n’avais pas aimé le ton. D’abord, je ne crois pas qu’il existe des « trucs » infaillibles en pub (grosssssir le logo, dire 3 fois le nom de l’entreprise dans un spot radio, etc. sont, pour moi, des principes simplistes et réducteurs…) et deuxièmement, j’ai beaucoup de réserve sur les concepts DIY (Do-It-Yourself). Je ne crois pas qu’en me tapant les « 101 trucs en comptabilité » cela fera de moi un comptable… il me semble que c’est réduire les compétences des professionnels et donne comme image que n’importe qui peut faire n’importe quoi. Pour cette raison, Luc Dupont et moi, on était mal parti sans avoir eu de contact direct. Par contre, dès le début de la conférence, je suis tombé sous le charme du mec : très vivant, drôle et efficace, il a su en peu de temps imposer son rythme à une foule vendue d’avance. Dupont comme conférencier, c’est winner. Le gars maîtrise absolument sa matière, la rend merveilleusement bien et donne un bon spectacle, mélangeant humour et imagerie populaire. Top entertainer. Il doit être vraiment bon comme prof. La conférence? J’en connaissais déjà un brin de plus que la moyenne des gens assis dans la salle, alors disons que je n’allais pas en apprendre davantage… et j’ai retrouvé rapidement ce qui me dérangeait dans les livres de M.Dupont: vulgariser jusqu’à trop simplifier. Oui, les entreprises devraient être sur les médias sociaux, oui, ce sont devenus des incontournables… mais ils ne doivent pas y être de n’importe qu’elle façon. Les exemples de M.Dupont étaient uniquement en mode diffusion. Il conseillait aux entreprises d’utiliser les médias sociaux pour parler de leurs promotions, d’émettre leurs coupons-rabais, parler de ce qu’ils font dans la vie… mais jamais, il ne leur a conseillé d’écouter, d’engager une conversation avec leurs clients. C’est selon moi, LA grande force des médias sociaux et ce qui les différencie des médias traditionnels. L’échange. La discussion. La communauté. Si vous utilisez Facebook ou Twitter pour diffuser unilatéralement vos messages, vous n’intéresserez pas grand monde, sinon pas longtemps. J’aurais aimé entendre dire par notre conférencier que les nouveaux canaux d’information que sont devenus les médias sociaux forceront les entreprises à modifier leurs façons de s’adresser à leur clientèle. Nouveau média = nouvelle manière de faire. La plus grande erreur des organisations est de répéter leurs discours sur ces nouvelles plateformes, sans l’adapter ou le changer. Bla-bla-bla. —. Aucune écoute. Autre exemple qui m’a irrité : l’utilisation de Twitter pour diffuser des articles intéressants pris ici et là sur le web… Je veux bien. Mais ça ne s’arrête pas là. Avant de diffuser des contenus, il faut quelqu’un qui les produit. C’est bien beau les blogues qui ne font que pousser des liens, il faut aussi des blogues qui en créent. Ce n’est pas parce que vous avez lu un bon article et que vous le partagez que cela vous donne la crédibilité de celui qui l’a écrit. Je conseille à mes clients de développer leurs contenus… avant de penser à les diffuser, c’est plus logique non? Avant de s’engager dans la création d’un blogue, de créer une Fan Page de Facebook, analysez ce que vous allez y diffuser et préparez-vous surtout à discuter. Si vous n’êtes pas déjà une personne qui est portée à l’échange, au partage, à la discussion, mmmmm…. pas sûr que les médias sociaux seront faciles à apprivoiser, même si vous avez suivi une bonne conférence qui vous disait le contraire.