Sans technique, le talent n’est rien qu’une sale manie*

Si vous voulez m’insulter, dites-moi que j’ai du talent.

Et si vous voulez m’abattre pour de bon, dites-le-moi après une semaine de 80 heures.

Dans tous les métiers où la créativité est au coeur du processus de réalisation, la notion de talent apparaît comme une solution magique. L’équation talent = réussite n’est jamais remise en question. On oublie que derrière ce talent, il y a beaucoup d’heures de travail, de pratique et d’acharnement. Que derrière la figure magnifique d’une athlète de patinage artistique, y a des chutes et des rechutes et des blessures. Inspiration vs transpiration. Le talent, c’est bien, le travail, c’est mieux.

Un talent sans travail, c’est une terre fertile qu’on ne sème pas.

À 10 ans, j’avais un talent fou d’illustrateur que je n’ai pas entretenu; aujourd’hui, je dessine, certes, mais si je me compare à mes vieux potes qui aujourd’hui en ont fait leur métier, je ne suis pas là. Pendant qu’ils passaient des heures à pratiquer, la face collée sur une feuille vierge, moi je perdais mon temps à autres choses, en les regardant me dépasser. Par manque d’ambition? Peut-être. Par paresse? Sûrement. Quand je regarde les réalisations de ces amis, jamais je ne me dis qu’ils avaient plus de talent que moi, j’envie plutôt la hargne et les efforts qu’ils ont dû déployer pour arriver où ils sont aujourd’hui et je n’ai personne à plaindre que moi-même. J’ai encore souvent beaucoup de mal me donner des coups de pied au cul pour avancer. J’ai le côté cigale développé…

Aujourd’hui, je gagne très bien ma vie. Mais pour y arriver, je travaille très fort. Je ne me plains pas. Travailler fort étant relatif, je ne fais rien de physique. Bien qu’à notre époque, on se blesse plus souvent à la tête. À l’intérieur de celle-ci. Les cicatrices sont moins visibles, mais plus dommageables.

Trop souvent, dans les métiers de la création, on place le talent à l’avant-plan. Tout près du concept de l’inspiration.

Haaa, l’inspiration. Si j’avais à choisir le mythe véhiculé le plus récurant dans mon domaine, c’est bien celui de l’inspiration ou de la pensée magique.

Les clients imaginent que nous attendons toute la journée que descende une petite flamme du ciel et que celle-ci nous révèle l’idée recherchée. Padam!

C’est rarement comme ça.

Pour une idée trouvée facilement, vous en avez une vingtaine d’autres qui vous compactent le cerveau autant qu’un jab de Georges St-Pierre. Une idée, ça se travaille. Ça se force. C’est un accouchement; vous me direz que certains prennent peu de temps, mais la grande majorité se font dans les douleurs et des délais de fous.

Prenez ce blogue, vous croyez qu’il s’écrit tout seul? Sur le coup de l’inspiration. J’ai une cinquantaine de textes commencés qui ne seront jamais publiés et lus, des textes cachés sous le radar de Google, des textes qui à moins que j’y mette les efforts nécessaires pour les rendre intéressants, se perdront dans la cache de mon ordinateur. Parce que je n’ai pas le temps d’ajuster ma pensée, de trouver les bons mots.

Le chanteur Nick Cave écrivait que « l’inspiration est un mot utilisé par les gens qui ne font pas grand-chose. Je vais dans mon bureau chaque jour et y travaille. Que cela me tente ou pas. » Je pense comme lui et que c’est comme ça que ce font les choses. Tu as un mandat à livrer, une idée à trouver, force-toi le cul, pis avance. Griffonne, écrit, provoque les choses. Regarder le mur, en espérant que l’idée arrive toute seule c’est attendre la foudre pour se faire un feu. Prends ton silex et gosse une roche. Crée tes propres étincelles.

Parler uniquement de talent pour justifier une idée géniale, c’est diminuer la sueur derrière l’effort. Qu’on a aucun mérite parce qu’on a du talent. Et c’est tout faux.

 

* Le titre vient d’une chanson de Georges Brassens, « Le Mauvais Sujet Repenti », dans laquelle le chanteur donne des trucs à une prostituée. Le parallèle est intéressant pour un gars qui travaille dans la pub…

Billets que vous pourriez aimer

Cons-brioleurs.

Dans le dernier mois, je me suis fait voler deux fois.

À deux reprises, des individus sans scrupules se sont emparés de biens qui ne leur appartenaient pas en me dérobant sans gêne.

Je ne tomberai pas dans les détails. Je ne vous raconterai pas qui ou quoi ni comment. Ce n’est pas le but de mon commentaire et ce n’est pas important. Ce n’est pas une chronique de faits divers, ni un billet qui se voudrait à caractère vengeur.

Ce texte est uniquement une réflexion sur les impacts de tels gestes sur mon quotidien et les répercussions de ceux-ci sur mes valeurs.

Car s’il y a un côté négatif outre celui de se voir chaparder ses avoirs, c’est bien celui de se sentir violé, d’une certaine façon. Pas dans le terme le plus usuel du mot; je ne voudrais pas ici minimiser ce geste abominable en le comparant à un vol de pacotilles, mais dans son sens le plus large, celui de se voir envahi et trahi par un ou des individus.

Et c’est là, selon moi, le grand malheur du vol.

Celui de perdre ce lien de confiance en l’autre. Celui qui nous pousse à accentuer la garde. À devenir suspicieux et craintif et ainsi refermer ses frontières personnelles en vue de se protéger.

J’ai eu l’opportunité de voyager dans pas mal de places dans le monde. Rarement dans des environnements aseptisés. J’ai réussi à me fondre dans des populations dont je ne baragouinais que quelques mots appris pour me débrouiller. J’ai rarement eu peur. J’ai toujours le sentiment (peut-être utopique!) que le monde est majoritairement bon. Que les cancres, voleurs et malfrats sont avant tout l’exception. Que la violence peut se développer n’importe où – chez son voisin, dans un quartier huppé, comme dans un quartier pauvre d’un pays perdu. Les statistiques me démentiraient peut-être, mais mon expérience de vie et de voyageur jusqu’à maintenant, me fait croire le contraire.  C’est pourquoi, chez moi comme ailleurs dans le monde, je tente d’aborder les personnes que je rencontre la première fois en leur donnant le bénéfice du doute. Comme si je leur disais «Tu pars à zéro, alors ne me déçois pas ». J’avoue que ce n’est pas toujours facile. Certains ont le don de montrer une image d’eux-mêmes qui ne donne pas le goût de vérifier si la première impression est la bonne, mais je tente de donner la chance au coureur.

Alors quand on est bafoué par un geste aussi malveillant que le vol, on cesse de faire confiance à autrui en devenant suspicieux et c’est dans l’humanité en général qu’on perd confiance. On fait payer d’honnêtes gens pour le crime de voyous, comme on se prive de rencontrer des gens parce que d’autres nous ont trahis ou blessés. De la même manière que dans une relation de couple, où la nouvelle flamme paie pour les erreurs commises par la précédente. Comme dans une punition de groupe où tout le monde subit pour l’erreur du petit con. On peut faire le même parallèle avec toutes ces histoires de corruption: au-delà des fonds détournés à des fins frauduleuses, c’est la perte de nos illusions par rapport à nos institutions politiques qui me fait le plus de peine. Quand on marque au fer rouge tous les politiciens et qu’on devienne cynique par rapport à toutes leurs décisions.

Quand on ne fait plus confiance qu’à sa garde rapprochée, on se prive de rencontrer des personnes qui pourraient changer notre vie positivement. On ne peut être ouvert et fermé à la fois.

Pour en finir avec ces deux malheureux événements, ce qui me fait doublement chier c’est que je me considère avant tout comme un type de nature généreux. Ma porte est toujours ouverte aux amis, je fais des dons, je m’implique et je gâte les gens que j’aime. Je suis toujours prêt à rendre service. À m’oublier pour les autres. Et comme je suis de moins en moins matérialiste avec le temps, les trucs qu’on m’a dérobés, je les aurais peut-être offerts à mes voleurs s’ils m’avaient convaincu qu’ils étaient indispensables à leur vie. Qui sait.

Mais ils en ont décidé autrement.

Dommage.

Dommage pour eux.

Dommage pour moi.

Dommage pour tout le monde.

«  Pour toutes ces raisons vois-tu, je te pardonne
Sans arrière-pensée après mûr examen
Ce que tu m’as volé, mon vieux, je te le donne
Ça pouvait pas tomber en de meilleures main »
– Georges Brassens

Suivre son étoile.

C’est drôle la vie.

Parfois, le destin te fait des clins d’oeil  que tu ne remarques pas toujours. Et puis, tout à coup, au moment où tu ne t’y attends pas, bing! ça te revient. Un léger déclic dans ta tête qui réveille ton disque dur.

À la suite de la publication de mon précédent billet, j’ai reçu un courriel avec en pièce jointe, une photo. Il venait de ma cousine Annie. La photo: une roche que sa tante Jeannine avait peinte sur le bord du fleuve aux Escoumins, sur la Côte-Nord,  il y a plusieurs années. Sur celle-ci, elle avait peint:  CHOISIR ET SUIVRE SON ÉTOILE. « La roche à tante Jeannine, ce n’est pas n’importe quelle roche. C’est une roche porteuse de rêves. » qu’Annie a ajouté à la fin de son jolie petit mot.

Les souvenirs que j’ai de Jeanine et des Escoumins sont bien placés quelque part dans ma mémoire. Les pêches miraculeuses de morues dès l’aube, les goélands qui nous courtisaient, nos cueillettes d’étoiles de mer à marée basse quand l’eau glaciale du fleuve St-Laurent s’infiltrait dans nos bottes à tuyau trop courtes. Je me souviens de Jeanine ou de sa soeur Judith, cassant un oursin pour nous faire goûter nos premiers sushis, qu’on crachait subtilement aussitôt qu’elles avaient le dos tourné.

En me rappelant ces petits moments de l’enfance, cette mignone synchronicité m’a fait sourire. Je trouvais ça chouette que la phrase que j’avais choisie pour signer les pubs de l’Équipe étoile entrepreneuriale du Saguenay—Lac-Saint-Jean, « toi aussi, suis ton étoile » avait déjà été utilisée par Jeannine, des années auparavant.

Une belle coïncidence. Toute simple.

Simple?

Je le pensais aussi, jusqu’à ce que je regarde la photo que j’avais sélectionnée pour illustrer ce billet : une vielle photo de moi, en train de peindre des roches. En regardant de plus près celle-ci, j’ai réalisé que cette photo avait été prise aux Escoumins, dans le chalet de… Jeannine. Sur le cliché, on voit dans le reflet du miroir, mon père en train de me photographier et dans son dos, Jeanine qui regarde la scène. Cool, non?

Je ne suis pas superstitieux, je suis du genre sceptique, mais ce genre de coïncidences me fait sourire.

Ça me plait de penser que la vie n’est pas une ligne droite et que de petites histoires banales te marquent sans que tu t’en rendes compte. Que ce soit par des gens que tu as croisés, des événements que tu as vécus, même si ce ne sont que des actes sans prétention. Des gestes semés sur ton chemin qui t’ont dirigé comme des panneaux de signalisation, te faisant subtilement modifier ton trajet.

Faut surtout pas forcer le destin, mais le laisser nous guider comme le vent dans une voile sur un navire, tout près des Escoumins.

Entrepreneurs de bonne heure.

« Jeune, je dessinais partout et inventais des histoires pour faire rire mes amis. Aujourd’hui, mes logos sont affichés partout dans le monde et mes slogans font vendre… » — Marc Gauthier, designer graphique — Traitdemarc™.

En me servant de ma propre expérience, c’est le concept que j’ai présenté au comité des communications de  l’Équipe étoile entrepreneuriale du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Un beau projet qui met de l’avant sept super personnalités-entrepreneurs qui rencontreront des centaines de jeunes de la région afin de les sensibiliser en les initiant au domaine des affaires en se basant sur leurs propres expériences.

Selon moi, un entrepreneur est avant tout une personne comme tout le monde, sauf qu’à la différence des autres, celui-ci a décidé de suivre son étoile. Tout jeune, il a su persévérer, recommencer, avancer en mettant son talent et sa détermination à profit. On dit souvent que le labeur porte fruit, mais il peut être avant tout synonyme de bonheur. Et ce, depuis toujours. Plus il commence jeune à s’y intéresser, plus les chances de réussir sont bonnes. Un entrepreneur de bonne heure est un entreteneur de bonheur.

Avec ce concept, mon but premier était de démontrer aux jeunes qui rêvent d’entreprendre que tout peut mener aux « affaires ». Que l’administration et la comptabilité peuvent être des domaines qui te laissent indifférent comme tu peux être rêveur, brouillon, sportif ou artiste et quand même avoir le gène entrepreneurial en toi. Il n’y a surtout pas un chemin unique, une seule voie qui mène au succès. Une seule branche à l’école pour y parvenir. Chacun peut y accéder s’il y croit vraiment. Qu’il est possible que ce soit ton acharnement à apprendre le piano ou les heures à pratiquer des figures sur la glace qui font de toi une personne qui fera son bout de chemin dans la vie. Que tes qualités qui tu réussiras à développer tout jeune, te suivront et ne pourront que s’améliorer avec le temps.

À partir de documents d’archives personnels (photos, vidéos), les membres de l’Équipe Étoile nous dévoilent donc comment ils étaient tout jeune, comment ils ont su évoluer dans le temps en mettant de l’avant leurs talents, leurs forces et leurs persévérances. La notion entrepreneuriale peut être difficile à assimiler pour un plus jeune. Mais il peut reconnaître, parmi les Étoiles, ceux avec qui ils partagent des passions, et ce même si celles-ci ont été vécues à des époques différentes. Ce qui rend l’expérience encore plus ludique. Un jeune sportif se reconnaîtra quand il réalisera qu’un entrepreneur qui a réussi, pratiquait le même sport que lui très jeune. Un autre, plus axé sur le domaine des arts saura faire le pont entre ses passions et celles d’un mentor plus âgé surtout s’il partage les mêmes. Au contraire de présenter les entrepreneurs comme des gens « hors de l’ordinaire », des superhéros inaccessibles, j’ai préféré les présenter tels qu’ils étaient en tant qu’un ti-cul d’une douzaine d’années, bien avant de devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. Comme dans la notion du plus petit dénominateur commun, se comparer aux mêmes âges est plus juste que le faire avec trop d’écart.

Les sept membres de l’Équipe ont dû fouiller dans leurs vieilles photos afin de dénicher celles qui les représentaient le mieux à différentes étapes de leur vie. Comme j’avais fait la démarche personnellement avant eux, je me suis rendu compte que bien que nous changeons physiquement, nous demeurons ce que nous étions tout petits. C’est fascinant de voir qu’on a pas beaucoup changé de personnalité, que nos petits jeux de l’époque nous menaient lentement à ce que nous sommes devenus, aujourd’hui. Comme si toutes ces années nous auraient préparés à éclore, en accumulant chaque jour un peu plus de maturité.

Comme disait l’auteur Alexandre Jardin, dans son livre magnifique Le Petit Sauvage : « On ne se doit qu’à l’enfant qu’on a été ».

 

> L’Équipe étoile entrepreneuriale du Saguenay—Lac-Saint-Jean sur le web et sur Facebook

iDull.

Je n’aime pas vos idoles.

En fait, je n’aime pas vos idoles pour les mêmes raisons qui vous les font aimer.

Avec qui ils couchent, ce qu’ils bouffent, où ils vont en voyage, ce qu’ils pensent des conflits internationaux, je n’en ai rien à foutre.

Prenez ce sportif récemment déchu que je ne nommerai pas. On l’a hissé au rang de dieu, parce qu’APRÈS son cancer, il a gagné un grand prix cycliste. Je ne diminue pas qu’il ait été malade, vous voyez, mais ce n’est pas son cancer des couilles qui m’a impressionné, mais plutôt ces mêmes couilles qu’il lui ont servi pour a grimper les côtes à plus de 50 km/h. Dopé? Ouais. Je n’en ai rien à foutre non plus. Faut être aveugle, pour penser qu’il était le seul.

Prenez ce chanteur populaire qui a changé de nom à quelques reprises. Je peux aimer l’artiste, triper sur son sens musical ou le qualifier de génie; je peux admirer sa façon de se réinventer, de tout reprendre du début au lieu de répéter les mêmes recettes, son art et sa créativité peuvent me fasciner, mais ça s’arrêtera là. Qu’il soit con comme un balai en entrevue, qu’il lance baliverne par dessus baliverne quand on le questionne, ça me laisse de glace. Parce que je n’en ai rien à foutre de ce qu’il peut penser de la vie. Rien à foutre. J’aime le musicien, le chanteur, l’artiste, mais sinon, niet. L’homme et la femme qu’ils peuvent être ne m’intéressent pas. Ces opinions me sont sans intérêt. Qu’il milite pour la survie des hérons en zone de déboisement ou de la libération de prisonniers politiques ne rende pas sa musique meilleure à mes oreilles.

Les revues à potins pullulent de conseils, de trucs, de théories à la noix sur nos «grandes vedettes». Comme si le talent d’acteur ou de chanteur venait toujours avec celui de la pertinence et de l’intelligence. Comme si leurs opinions étaient aussi bonnes que le sont leurs chansons. Hey. Wake up. Je m’en fous de ta recette de tartare de bœuf tout autant que tes livres préférés, si j’apprécie ton art c’est parce que tes textes, tes airs sont venus me chercher. Pas parce que tu élèves cinq chiens et que tu vis sur une terre dans le Nord gaspésien.

Je ne comprends pas pourquoi, ça vous intéresse autant. Vraiment pas. Pourquoi chercher à connaître leurs opinions sur des trucs dont ils n’ont pas de connaissances plus que vous. Leur statut de vedette vous impressionne à ce point? Ce statut leur donne obligatoirement un VIP d’intelligence et de pertinence?

Si je veux une opinion scientifique sur un truc, je préfère la recevoir d’une personne qui s’y connaît dans le domaine.

Bien que je n’aime pas les idoles, ce que j’aime encore moins c’est la façon dont vous vous les crucifiez sur la place publique quand ils agissent d’une manière que vous considérez mal. Ça me rend mal à l’aise. Parce qu’il faut se le dire, vous aimez tout autant les châtier que les aimer. Proportionnellement, je dirais. Plus vous avez aimé et plus vous les haïssez. Vous vous vengez? Vous pétez votre coche parce que vous vous considérez floué? Vous aviez tellement mis d’amour et d’espoir en eux qu’ils vous ont déçus? Ha bon.

Je lisais récemment que les scientifiques n’avaient pas la cote du public. Qu’on se méfie des chercheurs. Qu’on a des doutes sur la rigueur des journalistes. Mais quand vient le temps de s’interroger sur des questions qui nous interpellent, on aime bien avoir l’avis d’une personnalité. De l’idole de service. Toujours prêt à donner son opinion. À prendre la parole.

Ça doit expliquer pourquoi les talk-shows m’emmerdent.

Non.

Trois petites lettres. Trois petites lettres formant un mot tout simple. Un mot insignifiant à la syllabe unique, mais qui détient un pouvoir immense. Celui de mettre un terme à une situation ou à une conversation, un mot qui a la force d’affirmer une dissidence ou son désaccord. Un mot enfantin, puisqu’on l’apprend dès nos premiers balbutiements; un mot qui, tout jeune permet déjà de s’exprimer et de marquer ses limites.

N-0-n. Non.

Un mot facile, certes, mais pourtant extrêmement difficile à utiliser pour un consultant comme moi.

Difficile de dire non quand ton boulot repose justement sur ta capacité de répondre oui.

Difficile de dire non quand ce mot met une limite à servir un client.

Difficile dire non quand on s’attend à ce que tu dises oui.

Comme pigiste, on devrait pourtant avoir toute la latitude pour pouvoir dire non. Toutes les raisons peuvent être bonnes. Trop de travail, pas assez de budget ou mandat inintéressant. Comme consultant, ne sommes-nous pas libres? Libres de décider avec qui on travaille, avec qui on ne le fait pas, libres de décider nos conditions pour accepter un mandat ou qu’elles sont nos limites pour le refuser. N’est-ce pas cette latitude qui a motivé notre choix de prendre cette avenue au lieu de travailler sous les ordres de quelqu’un d’autre? Cette soif de liberté n’est-elle pas la raison ultime justifiant tous les inconvénients possibles?

Ce n’est pas si simple.

Chaque fois qu’il est possible de dire non et de refuser un projet, il y a cette petite voix intérieure qui te rappelle la fragilité du domaine des affaires, la friabilité des relations professionnelles et par-dessus tout les conséquences d’un refus. Il ne faut pas se leurrer, toutes les fois, sur un coup de gueule, qu’on pense dire non à une demande, il se produit comme un effet domino dans sa tête. En disant non au projet A du client B, tu a peur de te fermer les portes du projet C, beaucoup plus intéressant du même client ou pire encore que ce refus, se répercute sur d’autres clients, comme une maladie transmissible. Le monde et petit et la fièvre du non peut facilement se transmettre.

Personnellement, j’ai toujours eu beaucoup de difficulté à dire non.

Je me mets dans des situations invraisemblables parce que je refuse trop souvent de dire que je ne suis pas disponible, ou que le dossier n’est pas pour moi. Alors, je travaille comme un fou parce que j’ai refusé de le dire. Cette fibre de responsabilité, tissée au plus profond de moi, m’étouffe et me rend parfois la vie impossible. Cette fibre qui me compose et qui fait de moi, une personne qui va trop souvent s’oublier au profit des autres. Dire toujours oui, c’est penser aux autres avant tout. Dire non, c’est s’affirmer et penser à soi dans un premier temps, sans penser aux conséquences ou simplement sans les avoir mesurés d’avance.

Difficile de déprogrammer une personne, hein?

Oui.

Frères d’âmes

Je m’en souviens comme si c’était hier.

J’avais mis des culottes brunes palazos par-dessus des bottes de cowboy en plastique, un veston en velour côtelé beige avec patchs aux coudes enveloppant une chemise blanche à fines lignes (brunes aussi) assortie d’une mince cravate en cuir. J’avais certainement lavé mes cheveux avec du Head & Shoulder, mon corps avec du Irish Spring, caché mes boutons avec du Clearacil. J’étais top shape comme seul peut l’être un gars de 4 pieds, pesant moins de 100 lb. J’étais un pur produit des années 80′. Kitsch, sans trop le savoir.

J’ai attendu l’immense Ford LTD de mon ami Sylvain qui est venu me cueillir chez mes parents pour nous diriger ensemble vers l’Hôtel Chicoutimi.

Nous allions enfin enterrer nos derniers jours de secondaire.

Fini. Terminé.

C’est ce que je pensais, à l’époque. En fait, c’est ce que je pensais jusqu’à samedi passé.

Samedi, j’ai revu 52 gars sur les 99 avec avec qui j’ai terminé mon secondaire en 1982. 52 gars connus y plus de 35 ans, au début de l’adolescence. Même si « se connaître » est un très grand mot. Car entre 12 et 16 ans, on cohabite beaucoup plus qu’on en apprend sur les autres. On occupe le territoire. On tente du mieux qu’on peut de prendre sa place. On développe des alliances. On cherche des compères avant tout pour mieux se défendre si nos ennemis tentent une manoeuvre. D’où l’importance du nombre dans la balance. À l’adolescence, on est toujours sur nos gardes. L’ami du moment peut changer de camp sans crier gare et devenir ton pire cauchemar.

Pourtant samedi, en entrant dans cette salle, j’ai revu les mêmes faces de ti-culs qui, même si la plupart étaient plus grisonnants ou plus bedonnants – avaient à peine vieilli. On a très peu eu de discussions professionnelles. Très peu. On a parlé blondes, enfants, divorces, mariages.  On a ri et pleuré. En pensant à ceux qui nous avaient déjà quittés. Y avait plus d’intimidés, d’intimidateurs, ni de vieilles querelles. Y avait plus de sportifs, d’artistes, de surdoués ou de moins nantis. Un mélange des genres. Uniquement 52 gars venus voir 52 autres gars. Sans attente aucune.

Mais y avait un sentiment spécial qui émanait en chacun de nous. Une sympathie palpable. Un respect sensible.

J’ai tout de suite mis ça sur le compte de la maturité. À 47 ans, on a tous évolué à notre manière, en connaissant des hauts et des bas. On a tous navigué notre barque contre vents et marées en tentant de garder le cap de nos vies. En faisant les efforts nécessaires pour être heureux. Du moins,  en posant les gestes qu’on considérait honnête pour y arriver. On a tous eu de dures leçons, de grands échecs ou de grandes joies. Mais y avait autre chose. Une émotion perceptible qui me titille depuis dimanche matin. J’en ai parlé à plusieurs confrères depuis samedi. Tous ont eu la même impression d’allégresse. Cet arrêt sur image. Ou le temps était devenu accessoire. Ou le temps n’avait plus aucune prise sur nous.

Comment 52 gars qui ont passé à peine 5 ans ensemble, mais qui ne sont pas vus pendant plus de 30 ans, pouvaient dégager autant d’énergie au contact de chacun d’eux. Comme s’ils étaient indissociables des uns des autres.

Je ne suis pas croyant. Mais ce soir-là, j’ai senti qu’une âme était présente en chacun de nous. Une âme qu’on partageait tous.

Ce soir-là on ne faisait plus qu’un.

On était devenus des frères d’âmes.

Les mots qui courent

J’adore les mots.

J’aime jongler avec eux.

J’aime réaliser qu’en les modulant les uns sur les autres, on réussit à faire rire, pleurer, rêver ou vendre. Qu’en les forçant à s’entendre entre eux, on éblouit, intrigue ou provoque.

J’aime les utiliser au travail, mais tout autant pour m’amuser en jouant sur leur facilité à copuler entre eux pour créer des phrases.

Car les mots sont comme ça.

Insignifiants, voire inutiles quand ils sont seuls, mais intéressants, pertinents, imaginatifs lorsqu’utilisés en groupe. Ils sont notre reflet, celui de notre société. On peut se passer des autres, certes, mais notre vie prend une tournure vivante au contact des autres. Notre vie prend vie.

J’aime lire les mots que les autres réussissent à mettre en couple. J’aime l’idée que des gens ordinaires, comme vous et moi, utilisant les mêmes mots que tout le monde, puissent créer des oeuvres uniques. Les écrivains sont des cuisiniers de haut calibre. En mélangeant les mots, les temps de verbe, les adverbes et les qualificatifs, ils vous emmènent à réfléchir en deux paragraphes et quelques ponctuations et ainsi créer des saveurs inoubliables, sans recette.

C’est pourquoi les livres occupent une part importante de ma vie.

Ils me suivent partout. Au bureau, dans mon lit, en avion, sur la plage, au resto. Si je mettais toutes les pages que j’ai lues une derrière l’autre, je ne sais pas où cela me mènerait, aurais-je déjà fait le tour du monde? Je n’en sais rien. Mais je suis certain que si je ne les avais pas lus, je serais encore à la même place. Immobile. Les livres m’ont fait voyager, m’ont déniaisé, ont fait de moi une personne plus brillante. Plus ouverte.

Je tiens de ma mère ce goût de la lecture. J’ai vu ma mère, je la vois encore, dévorer des livres à s’en user les yeux. Chez nous, les livres faisaient partie de la vie quotidienne. Je me souviens de n’en avoir jamais manqué. J’en recevais de ma tante Monique, j’allais à la bibliothèque du centre-ville ou j’empruntais des BD que j’allais ramener le jour même pour pouvoir en reprendre. Aujourd’hui, dans ma famille, je ne dis jamais non à mes enfants quand ils demandent d’acheter un livre. Jamais. C’est bar ouvert. All You Can Read. Quand ma fille vient me rendre visite, je la somme de me faire une liste pour qu’elle reparte avec des piles de livres. Je suis son pusher officiel de livres. Une drogue dure, sans conséquence sinon le plaisir infini du savoir.

Quand je suis invité chez des gens, je glisse, dans le sac contenant le vin, un livre que j’ai aimé, ou un autre qui ira avec la personnalité de l’hôte. Donner des livres, c’est le bonheur de penser qu’à la lecture de celui-ci, une étincelle donnera naissance à une histoire d’amour. Un coup de foudre littéraire. Qu’à la lecture, ton ami pensera à toi!

À ma dernière visite chez des amis, à mon habitude, j’avais acheté des livres, mais cette fois, uniquement à leurs enfants. Le grand ado, pas très porté sur la lecture a mis nonchalamment le livre sur son lit pour le visiter par la suite, sans témoins. J’ai su qu’il avait passé à travers la brique dans un temps record, demandant à ses parents d’acheter les tomes suivants. J’en suis tellement heureux.

Les mots, c’est comme ça.

Ils possèdent ce pouvoir séducteur auquel la résistance est inutile. Comme l’amour.

La passion des mots, il faut surtout transmettre ça.

Comme une maladie.

Les mots qui courent.

À malin, malin et demi.

Hercule Poirot, Sherlock Holmes et Miss Marple peuvent aller se rhabiller. Je viens tout juste de démasquer une belle gang de voleurs.

Je vous explique.

Depuis quelque temps, je suis à la recherche d’un Roadtrek, un mini campeur fabriqué à partir d’un Dodge Ram. Je fouille partout sur le net pour trouver le meilleur deal possible. J’épluche les PAC, Kijiji, Ebay, AutoTrader, etc. Depuis le temps que j’achète en ligne, je ne vois pas pourquoi acheter une voiture serait plus difficile comme transaction. Et voilà que cet après-midi je tombe sur le modèle au prix que je cherchais sur le site AutoHebdo.net. La description du véhicule est exactement ce que je cherche; le prix nettement au-dessous de la valeur. Ça valait la peine d’avoir attendu tout ce temps. Je me félicite pour mes recherches et, tout énervé, je communique via le site, au propriétaire du véhicule afin d’avoir plus d’informations. Je reçois rapidement une réponse de la propriétaire, une certaine Abigail Logan, qui me raconte qu’elle est présentement à Londres pour son travail, mais que le véhicule, lui, est resté au Canada (au Yukon). Elle m’explique que pour la transaction, elle veut passer par Amazon Payment, une façon sécuritaire qui nous protège tous les deux. Assez simple comme transaction : je paie Amazon qui garde les fonds pendant que la vendeuse fait livrer le Roadtrek chez moi; du moment que le véhicule est chez moi, j’ai cinq jours pour le faire vérifier, afin de m’assurer qu’il est tel qu’annoncé. Aussitôt qu’Amazon reçoit mon aval, et que le véhicule est en normes, elle libère les fonds. Simple, efficace et effectivement très sûre comme transaction. On parle quand même d’Amazon.

Mais je suis un petit malin. Pas cave à temps plein.

Comme c’est ma première transaction en ligne de cette valeur (on parle quand même d’un achat de plus de 10 000 $) je décide de fouiller un peu plus, encore sur internet, afin de voir tout ce qu’il faut s’assurer quand on veut acheter une voiture sur internet. Une des premières choses à vérifier est le numéro de série du véhicule, le fameux NIV (ou VIN en anglais). À partir de celui-ci, il est possible de savoir si la voiture a déjà été accidentée, volée, etc. C’est l’ADN du véhicule. Plusieurs sites comme Carfax (américain), Car-Proof (canadien) offrent leurs services afin de vous donner l’heure juste sur le véhicule. J’envoie donc un courriel à ma vendeuse londonienne pour m’enquérir du fameux numéro et celle-ci me répond encore très rapidement. Je tape le NIV sur Car-Proof et il me donne quelques infos gratuites, les plus importantes et détaillées me seront dévoilées quand je paierai pour le forfait désiré (entre 9,95 $ et 69,95 $). La SAAQ offre le même service pour 8 $ si l’auto est au Québec, mais comme, ce n’est pas le cas, mes options sont limitées. En tentant de trouver un meilleur prix que Car-Proof, je tape négligemment le numéro de série dans Google, juste comme ça, pour le fun. Bingo. Google trouve une page : un gars de la Californie qui offre des voyages de pêche en haute mer (!) aime tellement son Roadtrek qu’il lui dédie une page sur son site internet. Sa description est tellement étoffée qu’on y trouve même le NIV. Vous l’avez deviné, le même que celui que ma vendeuse m’a donné. Je suis surpris, mais juste à moitié : il s’agit peut-être du premier propriétaire du véhicule. On parle quand même d’un véhicule qui date de 1998. La description du véhicule est identique. Tout y est décrit de la même façon que dans le courriel que ma vendeuse m’a si gentiment fait parvenir.

Je décide d’écrire un mot au gars de la Californie. Histoire de tâter le terrain de façon hypocrite, en lui demandant s’il est le propriétaire du véhicule afin de vérifier sa satisfaction vis à vis le bolide. Il me répond par l’affirmative. Je lui redemande s’il est à vendre et me répond que non. Boum. Ça, c’est plutôt louche : deux véhicules avec le même numéro de série, mais avec des propriétaires différents. Biz.

Je tente alors une autre piste : une petite recherche sur ma vendeuse, Abigail Logan et son courriel gmail.com.

En deux minutes, je suis tombé sur le site fightthescams.com qui dénonce certaines manoeuvres douteuses sur le net. Je m’aperçois que ma supposée vendeuse londonienne a tenté de vendre un bateau, une Honda Accord, etc. avec le même stratagème. L’étau se resserre.

Mais voilà que j’en apprends un peu plus.

Dans son premier courriel dans lequel, elle me parle de la façon de payer via Amazon Payment, elle me facilite la vie en me donnant les liens directement via le courriel. Je clique sur le lien et arrive sur le site d’Amazon. En fait, sur un site ressemblant exactement à celui d’Amazon, mais avec une adresse pointant sur un hébergeur gratuit. Le site est un attrape-nigaud, un cas typique de phishing : une arnaque pour voler des informations bancaires et personnelles.

Je l’ai échappé belle.

À ce jour, j’ai dénoncé la fausse vendeuse Abigail Logan et son autre faux nom Phoebe Kellet à AutoHebdo.net (la version franco de AutoTrader), à Amazon aussi et n’ai surtout pas oublié de remercier mon ami californien d’avoir si bien décrit son Roadtrek. Tellement qu’il s’en était même fait voler l’identité.

Je suis cave, mais pas à temps plein. Comme dirait mon chum Black.

Souvent, vous m’énervez.

Oui, oui, vous.

Vous, qui écrivez sur Facebook plus vite que votre ombre.

Vous qui avez le statut revendicateur toujours prêt à faire feu.

Vous m’énervez à la longue.

Moi, qui suis extrêmement compréhensif. Moi, qui déteste la chicane. Vous réussissez tout de même à faire tourner mon humeur. À m’énerver. À me faire chier.

Y a des jours ou je me fous complètement de vos prises de position. Je vous laisse jouer à la victime. Mais y a d’autres moments où il faut vous remettre à votre place. Parce que ce n’est pas parce que vous avez une voix qu’il faut absolument l’écouter. Et ce n’est surtout pas parce que vous avez une opinion qu’il faut la partager. Surtout quand vous dites des niaiseries.

Prenez cette mini-tempête sur les réseaux sociaux à propos de cette façade d’un immeuble qu’on veut rénover en sacrifiant l’oeuvre d’art qui l’orne. Immeuble qui a déjà appartenu à mon client, Gagnon Frères. Si vous voulez en savoir plus sur cette histoire, faites vos propres recherches, car le sujet de ce billet n’a rien à voir à propos de cette histoire. Mon problème, avec votre réaction, est uniquement au niveau de sa démesure et de son manque total de discernement quant à son ampleur.

Sur Facebook, sur la page de Gagnon Frères, certains annonçaient haut et fort qu’ils n’iraient plus jamais y magasiner leurs meubles. On menaçait le boycottage de la chaîne de magasins. On criait au malheur. On criait à la manigance. Au méchant loup.

Et bien, laissez-moi vous parler du Gagnon Frères que moi je connais.

Pendant que vous déblatérez votre venin sur les réseaux sociaux, des entreprises comme Gagnon Frères s’activent comme citoyen corporatif. Oui, je sais, vous détestez entendre ce discours. Les entreprises sont, pour vous, de méchants vampires qui sucent le sang des consommateurs. Uniquement. Mais comme je suis, moi aussi, un méchant publicitaire qui vous force à acheter des trucs chez ces méchants commerces, alors vous comprendrez que vous ne me trouverez pas dans vos troupes.

Des exemples? Gagnon Frères a été (ou est encore) un membre actif de la Fondation de Ma Vie qui amasse des fonds pour le développement de l’Hôpital de Chicoutimi; il participe aussi comme commanditaire à des événements culturels comme le Festival des Rythmes du Monde, le Festival de jazz de Saguenay, celui de Chicoutimi en Bouffe, au niveau sportif, il appuie Le Grand Défi Pierre Lavoie, Les Saguenéens de Chicoutimi, et plus de 1001 activités-bénéfices qui se passent partout dans notre région. Et j’en oublie, car je ne sais pas tout. Comme vous (sauf que moi, je préfère ne pas dire n’importe quoi). Parce que voyez-vous Gagnon Frères corporatif et son président Frédéric Gagnon, ne diffusent pas tout ce qu’ils font comme interventions sociétales, culturelles ou sportives. Parce que comme citoyen responsable, Gagnon Frères fait sa part, et ce, sans que personne ne le force à le faire. Parce que cela fait partie des valeurs intrinsèques de l’entreprise. Son ADN.

Mais ça, vous l’oubliez.

Mais ça vous ne voulez surtout pas l’entendre.

Vous préférez monter au front que de faire la part des choses.

Quand Rio Tinto construisait la Maison du Festival de jazz à Montréal. Y a eu un tollé de protestations de gens qui étaient outrés parce qu’elle allait porter le nom de ceux qui la finançaient complètement. Bordel. C’est bien du moins. Plus près d’ici, quand Desjardins et la Caisse de Chicoutimi s’affichent à la Zone portuaire parce qu’ils remettent une somme importante à la Corporation qui gère le site, il me semble aussi que c’est tout à fait normal. Quand une entreprise décide de prendre une part de ses profits et de l’investir dans son milieu que ce soit au niveau de la culture ou du sport, vous devriez plutôt les en remercier. Car ils ne sont pas obligés de le faire. Il y en a d’ailleurs plein d’autres qui ne le font pas.

Je ne dis pas que ces entreprises sont sans défauts. Qu’elles n’y trouvent pas leur compte (en crédit d’impôts ou visibilité). Qu’il faut nécessairement leur donner absolution sur tout. Je dis seulement que vos réactions par rapport à des sous-entendus sont tout simplement démesurées. Vous exagérez. Vous colportez de la merde sans vous en rendre compte. Vous jugez un événement sans le mettre en contexte. Sans en mesurer le pour et le contre.

Je travaille beaucoup avec des entreprises présentes dans leur milieu. Entreprises qui bien souvent, pallient un manque flagrant de ressources financières. Beaucoup d’organismes communautaires et culturels dépendent en totalité de ces dons. Sans l’aide de ces entreprises, via un système de commandite, il y a des événements culturels qui ne verraient jamais le jour.

Et si je vous demandais : vous, comme citoyen, que faites-vous? Hein?

Derrière vos misérables petits commentaires dénonciateurs sur Facebook, qu’est-ce que vous apportez réellement à notre société? Vous vous impliquez? Vous faites du bénévolat? Vous donnez des sous? Vous aidez votre communauté? Vous faites quoi?

Regardez-vous dans la glace avant de dire n’importe quelles âneries. Avant de bannir une entreprise, de vociférer des menaces de boycottage à son endroit, vérifiez vos sources et faites la part des choses quant à son implication complète à notre société. Et surtout, comparez-vous avec elle. Vous faites quoi pour l’améliorer notre monde à part avoir le cul devant votre ordinateur à dénoncer des pacotilles? Rien. Vous ne faites rien.

Vous ne faites rien, mais bordel que vous réussissez quand même à m’énerver.

—-

Je tiens à préciser que ce billet est une opinion personnelle que j’assume totalement, et qu’elle ne fait surtout pas partie d’aucun mandat professionnel.

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