Coudon, travailles-tu des fois?
Il me semble que ça fait un bail que je n’ai pas posté de créations ou parlé de certains dossiers de mes clients. Voici donc, en vrac, quelques logos réalisés dans les derniers mois. Le Centre de Démonstration Scientifique du Saguenay-Lac-St-Jean, qui a pour mandat de donner le goût des sciences aux plus jeunes, en optant, comme son nom l’indique, à démontrer par l’exemple plutôt qu’enseigner que des théories. Onux, entreprise de la rive-sud de Montréal, spécialisée dans l’informatique juridique : extraction, manipulation et analyse de données numériques à des fins d’enquête ou de litige. Souveraineté Alimentaire, consultants en commercialisation et mise en marché au niveau des producteurs agricoles. Voilà.
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La connerie, on peut en mourir.
Dans un récent billet, Patrick Lagacé, journaliste et blogueur à La Presse, proposait une réflexion sur le Car Surfing, ce téméraire jeu (!) qui consiste à s’agripper au toit d’une voiture et de tenter d’y rester pendant qu’elle roule. Un jeu insignifiant, certes, qui a coûté la vie de Kevin Ducharme. En lisant une histoire d’horreur de la sorte, ce qui étonne est toujours le manque de jugement que l’on attribue aux acteurs d’une telle sinistre mise en scène. À quoi pense un individu, ou à quoi il ne pense pas devrait-on se questionner, quand il commet un geste aussi intrépide et stupide que celui-là. Avouez qu’on a le jugement rapide. On traite de morons assez rapidement, les protagonistes d’un tel geste. On se dit que faire une chose pareille est impossible sans être sous l’effet d’une drogue quelconque. Impossible de faire un tel acte débile quand on est sain d’esprit. Impossible. Nos conclusions sont drastiques. Et puis, tout à coup, une petite voix intérieure tousse. Retousse. Un toussotement pour nous rappeler que pour juger une personne sur un acte comme celui-ci, il faut peut-être se regarder un peu plus profondément avant d’émettre des conclusions. Si on n’a pas déjà, nous aussi, fait une stupidité de la sorte. Ma petite voix intérieure ne s’est pas dérhumée pour rien. Fin des années 80. Alors étudiant à Montréal, à peine majeur, j’ai fait une connerie du même genre que Kevin Ducharme, mais la mienne sans les mêmes conséquences. En sortant du métro, j’avais remarqué que certains jeunes s’accrochaient aux portes extérieures de celui-ci, déposant leur pied sur le mini porche afin de rouler, comme sur un skateboard, quelques mètres et de débarquer par la suite. Je trouvais ça cool. Je sais que c’était con de trouver ça cool, mais à 19 ans, c’est difficile de faire la part des choses. Un soir que je sors du métro avec des amis, dans mon cerveau deux fils se sont touchés : moi aussi, je serai un adepte du métro surfin. Sans penser une seule minute aux conséquences, je m’accroche, les bras en pleine extension au cadre de la porte, puis, place mes deux pieds un en avant de l’autre afin d’épouser la petite plateforme et de m’offir une assise confortable. Le métro prend rapidement de la vitesse. Plus que je ne le pensais. Alors que la plupart des jeunes observés auraient déjà lâché leur monture mécanique, je reste crampé sur la mienne. La peur? L’inconscience? Je ne saurais dire. J’ai déjà roulé la moitié de la station. La vitesse de croisière du métro a cessé d’augmenter et a atteint celle de croisière : très rapide. J’entends mes amis sur le quai. Ils sont estomaqués. Ils n’ont jamais eu le temps de me dire que j’étais con de faire un truc pareil. Ils doivent aussi se demander s’ils seront capables de me le dire. Dans ma tête de linotte, la petite boule qui me sert de cerveau comprend enfin qu’elle doit faire réagir des membres qui semblent paralysés par la peur. Dans ma tête, à une vitesse plus grande que celle du métro, les choix ne sont pas légions : 1) je me cramponne et tente de tenir le coup jusqu’à la prochaine station avec tout ce que cela comporte : perte de pied et glissade, rétrécissement de la rame empêchant mon corps de passer, barrière à l’entrée de la prochaine station provoquant un dédoublement de mon corps… 2) Sauter du train en marche, avec les conséquences que ce geste propose : glissement entre la rame et le wagon, mauvais calcul des distances me séparant du mur final ou finalement frapper un passant qui attend le prochain train. J’ai peur. C’est à ce moment même que tu te rends compte de l’absurdité d’un tel geste. Je suis à jeun. Sans drogue ni alcool. Uniquement de l’adrénaline de moron dans les veines. Je regarde la céramique du plancher et la surface est opaque, à la vitesse ou je vais le sol est solide, je ne distingue plus les carreaux et plus ou moins la hauteur. Je lâche prise en tentant de courir afin de rattraper la vitesse du métro. Sur une photo-finish, on pourrait croire que je me prends pour un personnage de bande dessinée qui court dans le vide. Au premier contact du sol, j’ai effectué un vol plané d’un bon 3 mètres. J’ai atterri sur le ventre, comme un surfer qui tombe de sa planche. Mon genou est en sang, mon coude aussi. Mes écouteurs sont toujours sur ma tête. Et je tremble. Et je ris. Mais je ris jaune. Comme mon Walkman Sony qui gît à quelques mètres de moi, inerte. Je suis toujours vivant. Mes amis accourent, non pas pour me féliciter, mais pour me dire que je suis un con. Mais un con vivant. Ce fût la fin d’une carrière naissante de gestes stupides. Je n’ai plus jamais joué aux matadors. Les rêves que j’ai eus, à la suite de ce périple, se sont avérés des cauchemars avec des conclusions pas mal plus dramatiques que celle à laquelle j’ai eu droit. Pendant plusieurs années, j’ai raconté cette anecdote, en riant. Plus maintenant. J’aime à dire que je suis un vieux con, mais j’ai déjà été aussi un jeune con. La connerie a ça de bon. Ça évolue.
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Haut les mains.
— Bonjour, est-ce que peux parler au responsable de la publicité de votre entreprise?
— C’est moi… (En fait, vous auriez demandé le concierge, la secrétaire, la comptabilité, la production et j’aurais toujours répondu la même chose…)
— Bonjour, mon nom est ******, policier dans votre municipalité, et nous sommes à monter une publication…
— Haaaa… (Finalement, je me demande si j’ai vraiment les qualités nécessaires pour être un bon responsable de la publicité, j’ai comme un gros doute soudainement…)
—… une partie des fonds amassés servira à une maison des jeunes, bla-bla-bla…
— Je m’excuse, ça ne m’intéresse pas… tentais-je du bout des lèvres… (Honnêtement, la vérité, je n’en ai rien à cirer de votre truc…)
—… vous savez, notre format carte d’affaires est présentement en réduction et c’est une belle opportunité qui s’offre à vous de donner un peu à votre communauté…
—… heu, vous savez, je donne pas mal de mon temps, de l’argent aussi, j’aide beaucoup de causes en offrant souvent mes honoraires… (Oui, oui, je sais que tu n’en as rien à foutre et que tu ne me crois pas une miette, mais je te le dis quand même…)
— Je n’en doute pas, mais vous savez, la jeunesse c’est important…
—… je ne dis pas le contraire… (En fait, je le sais parce que la mienne me quitte de plus en plus et que ce n’est pas facile à vivre!…)
—… en prenant un espace publicitaire, votre entreprise s’engage envers cette jeunesse…
— (silence)…
—… de plus, comme je vous ai dis auparavant, notre format carte d’affaires est drolement économique et c’est notre meilleur vendeur…
— Je m’excuse, monsieur (la police…), mais comme je vous disais, moi aussi (ça fait déjà deux fois…), je vais passer mon tour (encore, cette année, l’an prochain aussi tiens, et pourquoi pas toutes les années bissextiles, tant qu’à y être…)
—… les problèmes tels que la drogue chez les jeunes, ça ne vous touche pas, finalement… si je comprends bien?
—… heu, pas du tout! Heu, en fait, oui ça me touche… mais vous mélangez tout, là… (La vérité c’est que j’adore voir les jeunes se défoncer, surtout à la colle : vous savez, nous les vieux graphistes avons longtemps abusé de la colle en aérosol et ça nous rappelle le bon vieux temps quand on voit des jeunes s’en mettre plein les narines! – – – > coudon tu me prends pour qui???)
— Bon, je ne vous ferais pas changer d’avis, je pense…
— Non, désolé ( à moins de me passer les menottes et me traîner jusqu’au poste…)
— Clic.
J’ai déposé mon téléphone. Mon humeur oscillait entre le mépris… et la culpabilité. Même si sa méthode de vente était démagogique, le policier avec son assurance venait de me placer dans une situation d’introspection. En jouant sur le sentiment de culpabilité des gens, des corporations réussissent à combler leur agenda, revue, magazine en nous vendant de la pub sous le couvert des bonnes causes. Je ne dis pas que ces gens s’en mettent plein les poches au profit des causes qu’ils défendent, mais ils nous font passer pour des gagnes-petits, des égoïstes quand on leur dit non. Les causes qu’ils mettent d’avant ne sont jamais de mauvaises causes. On s’entend pour dire que de l’argent, tous les organismes communautaires en ont besoin… surtout en période de récession. Mais il y a une façon de solliciter le monde. Qu’on passe par les maisons, qu’on nous arrête aux sorties des épiceries, je trouve ça OK. Je l’ai déjà fait et ce n’est pas facile, mais que l’on nous regarde de haut, qu’on nous juge quand on passe droit, ça ne passe pas. À moins d’être devin, comment pouvez-vous savoir qu’est-ce qu’une personne fait comme bénévolat? Combien une personne donne par année à des causes dont vous ne connaissez même pas les noms. Vous seriez peut-être surpris. Et ce n’est pas tout le monde qui veut que ça se sache non plus. Conclusion, monsieur le policier, ce n’est pas parce que ma carte d’affaires n’apparaîtra pas dans votre agenda que la cause des jeunes ne me tient pas à coeur.
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Vive les nouvieux clients.
Depuis que j’ai quitté Bell au profit de Rogers pour mon service cellulaire et de Vidéotron pour ma ligne résidentielle, il ne se passe pas un mois sans qu’on m’envoie une lettre me confiant à quel point je suis fin, beau, gentil et qu’on s’ennuie de moi comme ce n’est pas possible. Je les comprends. Vous-même, vous ne passez pas trop de journées sans venir me trouver sur ce blogue… si si si , les statistiques de Google en font foi. L’entreprise Bell est tellement en manque de ma clientèle que les missives qu’elle me fait parvenir sont à la limite de me faire pleurer. J’ai larme à l’oeil. Je leur manque, comme un vieil ami qu’on a négligé. C’est à la limite jouissif d’y penser. Lorsque j’étais client chez eux, la seule lettre que je recevais était mon état de compte salé du mois. C’est tout. Pas un petit mot doux. Pas de boni. Une simple (façon de parler…) facture à régler le plus rapidement possible, s’il vous plaît, sans dire merci. Ou sans merci, devrais-je dire. Si seulement Bell s’arrêtait là. Elle pousse l’audace de m’offrir des forfaits incroyables. Des offres de réabonnement tellement alléchantes que je me demande comment l’entreprise fait pour se taper une campagne de pub aussi criante avec le peu de frais qu’elle ose charger… à ses nouveaux clients. Parce que vous l’avez compris, ces fabuleux forfaits m’ont été offerts uniquement après que notre relation fût du passé. Ces offres mirobolantes sont pour les nouveaux. Pas pour les vieux. Pour attirer la chair fraîche. Pas pour de l’acquis. Gens de Bell, rassurez-vous, vous n’êtes pas la seule entreprise à tomber dans ce type de combine. Combien d’offres, de rabais, de meilleurs taux de crédit avez-vous droits quand vous entrez pour la première fois dans un commerce? Combien de fois après avoir lancé en bravade vouloir quitter une institution, une boutique au profit d’une autre que tombent à vos pieds des cadeaux, des marques d’amour et une soudaine compréhension que vous n’êtes pas de la crotte. Je me plais à dire qu’une organisation peut avoir les mêmes qualités et les mêmes défauts qu’une personne en chair et en os; comme elle, elle a tendance à préférer la nouveauté au passé. En service professionnel, c’est pareil. Les nouvelles relations d’affaires sont palpitantes, on recommence à neuf, on n’a aucune tache à nos dossiers, aucune erreur de parcours. Une vieille relation d’affaires peut avoir connu quelques ratés, avec à son actif quelques prises de bec, des malentendus, des retards, mais surtout un historique difficilement effaçable. Une relation victime de ses mauvais comme de ses bons couts (ou coûts)… C’est normal et anormal. Un client qui te suit depuis plusieurs années devrait être ta priorité numéro 1. Prends l’énergie que tu déploierais pour en trouver un nouveau et donne-lui pour le garder. Je suis abonné depuis presque vingt ans à un magazine. Chaque mois, je vois passer des offres d’abonnement (réservées aux nouveaux) et ça me fait chier. Parce que moi, le cave, je paie pour ma fidélité. Frustré, j’ai fait parvenir un courriel au service de l’abonnement en leur expliquant mon point de vue. Très courtois, ils m’ont donné raison en m’offrant le même nanane auquel le nouvel abonné avait droit. Si j’étais content? Pas vraiment. Il aura fallu que je me batte. Que je chiale. Que je lève un grief. J’en ai marre de tout ça. Prenez les devants. Surprenez-moi. Montrez-moi que je suis important à vos yeux. Je voudrais recevoir par courrier un merci et un mois gratuit de mon service internet, ou de télévision de temps en temps. Je voudrais recevoir un mois d’abonnement gratuit quand je suis chez vous depuis des décennies. Je voudrais recevoir le cadran-réveil que vous offrez à vos nouveaux clients. Donnez-moi votre meilleure table. Payez-moi un verre. Dites que je suis important pour vous. Et prouvez-le. Parce que j’ai cru en vous dès le départ. Parce que je vous fais un chèque chaque mois sans rechigner. Parce que je vous suis même si vous n’êtes pas toujours gentil avec moi. Ne me dites pas que je suis important seulement quand je vous quitte. Ne me donnez pas uniquement quand je le demande. Faites-moi sentir nouveau même si je suis vieux. Faites-moi sentir comme un nouvieux client.
> Illusion d’optique : vieille ou jeune? À vous de décider.
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Perception vs realité.
Anecdote. Dimanche dernier je me présente chez Archambault pour me procurer le dernier Urbania. Je vous ai déjà raconté tout le bien que je pense de ce magazine montréalais : différent, d’une facture impeccable et d’un discours dosé de pertinence, d’impertinence et d’originalité à la pelle. Le numéro de ce mois-ci est un « Spécial Sexe », ça promet! J’arrive à la maison, me verse une coupe de vin, m’installe confortablement et plonge dans ma revue. En fait la revue plonge sur moi. Un problème au niveau de la reliure provoque une chute de toutes les pages; mon magazine ressemble à un dossier dont les pages éparses s’envolent. Fais chier. Je suis le genre de gars à triper papier. Je fais attention à mes livres, moins à mes magazines, mais préfère quand même le lire entier plutôt qu’en feuilles mobiles. Je me décide à retourner chez Archambault afin de me faire remplacer ma copie. Je me présente au comptoir-caisse et explique mon problème à la jeune caissière. Elle regarde mon Urbania (avec une femme presque nue sur la couverture – Spécial Sexe, oblige!) et le secoue pour, j’imagine, vérifier ce que je lui ai raconté. Comme chez moi, les pages tombent une à une du magazine, libérant celles-ci de son contenu, disons, très explicite… Des photos de seins avec des percings, des dessins de pénis, bref le contenu « Spécial Sexe » d’Urbania se retrouve sur le comptoir. Les regards de la caissière dans la vingtaine et de moi-même dans la mi-quarantaine se croisent. À ce moment-là, accoudé au comptoir, au milieu d’une foule venue chercher un cadeau de dernière minute pour la Fête des Mères (!), je me mets à penser que je suis en train de discuter avec une jeune fille, entouré de photos quasi pornos. La caissière me dit qu’elle ne peut remplacer mon magazine sans l’accord d’un superviseur. « Un superviseur est demandé au comptoir, code 11… » Fiou, ça aurait pu être code 69 ou code X. Le superviseur avec un « e » arrive. À peine plus âgée que la caissière. Elle examine le magazine. Me regarde. Elle aussi secoue les pages exposant le contenu érotico-cochon-provoc-charnel du magazine. Les regards des filles se croisent. Le mien préfère fureter sur la caisse à ma gauche, où une femme d’un certain âge, regarde les pages aux seins percés inonder le comptoir la bouche pincée. Finalement, on m’échange le magazine en me disant d’aller m’en cueillir un autre. Je quitte en remerciant mes deux Archambault Girls, sans toutefois pouvoir dissimuler le dessus de mes oreilles rouges. Je pense que la situation n’est pas nécessairement à mon avantage. Dans l’auto, je me fais mille et un scénarios. À quoi pensaient ces deux filles? Quelles étaient leurs perceptions par rapport à moi? Étais-je un vieux vicieux friand de pornographie? Quelle acrobatie avais-je faite avec ce magazine en main pour le démolir de la sorte? Quel culot je devais avoir pour me présenter devant ces deux jeunes femmes et exhiber mes déviations de la sorte? Bref, la perception que je me faisais de leur perception était assez négative. Pourquoi? Parce que c’est plus simple comme ça. Juger rapidement, cerner facilement est le réflexe que la plupart des gens vont avoir dans un premier temps. On a tendance, aussi, à imaginer ce que les autres pensent de nous de la même façon dont un jugerait, nous-mêmes, les gens. Les perceptions sont comme ça. En racontant cette anecdote à mon ami Black, celui-ci avait une tout autre façon de voir la chose. « Pourquoi cette caissière ne penserait-elle pas tout simplement que tu étais très « in » d’acheter Urbania, sans se soucier du contenu » me dit-il. « Elle pouvait même être sexuellement très ouverte et trouver tout à fait normal qu’on achète ce type de magazine, sans arrière-pensée…» Mmmm. Pour une même réalité, deux perceptions différentes. Pas facile de percer les gens, de savoir ce qu’ils pensent ou ressentent quand ils se retrouvent devant une situation quelconque. Les perceptions que l’on a des gens sont souvent à des kilomètres de la réalité. Alors que certains gestes posés nous sont intolérables, pour d’autres, ils sont anodins. Pour ces deux filles, j’étais à la fois un maniaque ou un gars « up to date ». Pile ou face. Ying ou Yang. Imaginez maintenant que vous ayez un message à passer : comment vous assurer que la perception que vous voulez que les gens aient en l’absorbant soit la vôtre. Difficile, non? La notion de perception vs réalité en est une molle. Difficile à prévoir et encore plus à changer. Les notions d’éducation, de culture, de langue, de tolérance sont quelques-unes des facettes qui font que vous ayez telle ou telle perception par rapport à une réalité unique. Comprendre et accepter qu’une perception puisse être différente de la nôtre est primordial pour déchiffrer la façon dont les gens appréhendent les situations et ainsi mieux leur communiquer la nôtre.
> Bel exemple de perception vs réalité. Une vielle publicité réussie de Fallon pour le magazine Rolling Stone, expliquant aux acheteurs médias que le lectorat du magazine était très différent de ce qu’ils pouvaient penser.
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L’âme d’une ville réside dans son centre-ville.
On reconnaît le dynamisme d’une ville à la vie que l’on retrouve dans son centre-ville. On découvre une ville à pied, en arpentant ses quartiers, en vivant avec les gens qui y habitent. Qu’importe la grandeur de la ville, celles qui ont des centres actifs sont beaucoup plus accueillantes que les villes dites-dortoir. Je n’ai rien contre les artères commerciales construites sur les boulevards, ils ont leurs utilités, mais le caractère unique, le charme de la boutique qui a pignon sur une rue piétonnière est beaucoup plus distinctif qu’un magasin de type grande surface beaucoup plus anonyme. Besoin différent, clientèle différente. Lorsque les gens de Promotion Saguenay m’ont approché pour plancher sur un nouveau magazine qui mettrait à l’avant-plan les cinq centres-villes de Saguenay, j’ai tout de suite été séduit par l’enthousiasme de toute l’équipe. Car c’est bel et bien un travail d’équipe que de créer un magazine de la sorte. Piloté par François Hains, directeur commerce et services chez Promotion Saguenay, secondé par l’équipe au marketing : Priscilla Nemey, Ruth Vandal, Sophie Bouchard et Marie-Josée Boudreault, le magazine CVS (Centres-Villes Saguenay) se veut une véritable vitrine de ce qui se passe dans le coeur des arrondissements de Saguenay. Comme le disait François, lors du lancement ce midi au restaurant La Cuisine, au-delà des commerces, les gens qui ont décidé de s’établir au centre-ville, qu’ils soient professionnels, restaurateurs ou commerçants le font par choix et par conviction. Ce sont des gens passionnés, des gens différents qui ont de belles histoires à raconter, des histoires qui vont plus loin que le simple fait d’offrir un service ou un produit. En travaillant sur la direction artistique et sur le graphisme de ce magazine, j’ai eu la chance de rencontrer ces gens. Certains dont je connaissais déjà le commerce, mais d’autres dont je n’avais jamais poussé ma visite plus loin que leur vitrine. L’aventure fut assez intéressante! Les photos ont été réalisées par Paul Cimon et les textes par Yves Ouellet, l’impression, quant à elle, fut confiée à ICLT. Je reviens sur l’équipe de Promotion Saguenay afin de souligner les efforts que cette organisation déploie afin d’encourager le développement touristique et économique de la Ville de Saguenay. On critique souvent les organismes publics pour leur laxisme et leur manque de vision : ici, ce n’est pas le cas. Je suis revenu en région en 1990, quittant Montréal à regret. Je me suis établi à Chicoutimi, une ville devenue moribonde où les projets audacieux étaient mis au placard depuis des années. Aujourd’hui le centre-ville de Chicoutimi n’a jamais été aussi vivant : avec sa rue principale bordée de terrasses, ses festivals estivaux rayonnants comme les Rythmes du Monde, ses bonnes tables et ses commerçants sympathiques. Je vous invite à feuilleter la version digitale du magazine (en cliquant sur l’image), mais encore plus à vous déplacer et revisiter les centres-villes de Saguenay. Et si vous passez sur la rue Racine, au-dessus du Cabaret Urbain Opéra, en face de l’Hôtel Chicoutmi, venez me dire bonjour!
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Bonheur, un mot de 7 lettres.
Quelle belle journée! Déjeuner avec un client super agréable (le déjeuner, oui, mais le client encore plus…). Le gars est cool, pas stressé; sérieux, mais pas hautain, connaît sa business, veut que ça fonctionne et prend les moyens pour que ça avance. Le genre de client que j’aime, quoi. Pas eu longtemps pour respirer, rendez-vous tout de suite après avec un autre. Cette fois, pour une présentation que je jugeais importante. Pour un mandat pas évident. Un client que j’adore aussi. ( Je suis la Poune de la publicité : j’aime mes clients et mes clients m’aiment!). Et je suis tombé dans le mille : ma solution proposée est adoptée. Je me rends compte que je suis privilégié. Je travaille, oui, mais je ne supporte pas la notion du temps. Je ne suis pas un prisonnier qui attend de recevoir son congé de fin de semaine. Les heures n’ont aucune emprise sur moi. Les horaires non plus. Dans mon bureau, le soleil pointait, la musique jouait à fond et je suis tombé sur cette magnifique publicité. Qui m’a rappelé qu’il nous faut très peu pour avoir un sourire dans la face. Pour nous rendre heureux. Même la dernière journée pour s’acquitter de ses impôts… Géniale animation. Avouez que vous n’aviez aucune idée du client avant la fin de la pub…
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L’art de se priver de clients.
Lundi matin, dur retour au bureau (vous ai-je déjà dit comment je détestais les lundis?). Alors que la musique du dernier Camera Obscura envahit la pièce, un drôle de bruit détourne mon attention : un bruit d’un autre temps, presque d’une autre ère… voici que mon imprimante s’est transformée en fax et se met en mode réception. Je reçois tellement peu de télécopies que c’est comme une fête dans mon bureau quand c’est le cas. Je m’assois tranquillement devant la sortie du papier, comme un chien attendant un kiki, et j’espère l’arrivée du document, les yeux grands ouverts, la langue pendante, les oreilles aux aguets. C’est comme un cadeau du ciel. Une brise sous un soleil accablant. Son premier salaire. Une missive de l’être cher. Le retour à l’enfance à Noël. Un retour de la banque en votre faveur – passez go! / réclamez 200 $. Oubliez ça, je déconne. Quand un fax entre dans mon bureau, je me pose une seule et unique question : qui-peut-bien-m’envoyer-quoi qui ne peut s’envoyer par internet? Avouez. Lundi matin, dur dur retour au bureau (vraiment), le télécopieur me vomit… un menu de restaurant (!). Un menu de restaurant. Quelle bonne idée! Je me tue au boulot à trouver des idées pour mes clients, et voilà que sous mes yeux en format lettre, imprimée noir sur blanc, se trouve l’idée publicitaire la plus géniale, la plus intelligente, la plus sympathique, que le monde moderne ait connu depuis la sollicitation téléphonique. Ce super restaurateur / traiteur a décidé de m’offrir son super menu de super façon, en me télécopiant les super prix de ses super repas sur mon super fax. MON super fax. À MOI. Ce maître du ragoût utilise MA ligne téléphonique, imprime MON papier (recyclé, mais quand même!), utilise MES cartouches d’encre (si abordables!!!) pour ME solliciter. En me relisant, voyez-vous un autre pronom que JE-ME-MOI? Non. Mon cher monsieur cuistot, vous venez de me solliciter à mes frais. Votre stupide télécopie ne me donne pas la faim, elle cause plutôt l’effet contraire au niveau de ma digestion. Votre menu? J’aimerais vous dire que je ne l’ai même pas regardé, mais ça serait mentir. Je n’ai pas regardé les articles sur votre menu, mais votre nom, ça oui. En me disant, qui peut bien m’envoyer quelque chose que je n’ai jamais demandé? Qui peut bien avoir le culot d’utiliser mon télécopieur sans me demander si ça pouvait m’être utile ou m’intéresser. Qui peut bien penser, qu’aujourd’hui, en 2009, avec les dernières technologies, alors que la pub telle qu’on l’a connu vit des moments difficiles, alors que les tendances marketing des dernières années nous parlent énormément de Permission Marketing, qui peut décider à ma place et me foutre de force son menu à la con dans les dents? Saisissez-vous bien la nuance de mes propos? Je vis de la publicité. C’est mon métier. J’adore ce que je fais. Et la pub, j’aime ça. Je regarde les envois postaux qu’on m’envoie et souvent les lis. Je suis abonné à des dizaines de newsletters, communiqués, horaires et menus de restaurant que je reçois quotidiennement par courriel. Je ne m’offusque pas d’être sollicité. Mais de la façon de. Au contraire, je tire un certain plaisir à recevoir ces mails. Quand on m’a demandé par courriel si je voulais recevoir tel menu de restaurant ou tel autre, j’ai dit oui à quelques-uns et non aux autres. Par goût. Par choix. Personnel. Et je peux toujours me désabonner. Quand je veux. Et me réabonner, si je m’ennuie. Et me re-désabonner. Et me ré.. Bon, vous avez compris, je pense. Ce courriel me coûte très peu, et en plus comme j’ai décidé de le recevoir, j’en assume les frais. Alors quand le toqué de restaurateur s’offusque du fait que je lui renvoie son fax avec la mention « ne recommencez plus », je trouve qu’il s’en tire très bien, car si j’avais la moindre malice je pourrais lui faxer l’intégral du Larousse Gastronomique, édition numérique, 1215 pages, de quoi prendre possession de sa ligne téléphonique une couple de journées… et épargner à d’autres d’être persécutés. Si je vous en veux vraiment, maître-traiteur? Mais non, comme disait Brassens, dans « Stances à un cambrioleur »: Monte-en-l’air mon ami, que mon bien te profite / Que Mercure te préserve de la prison / Et pas trop de remords, d’ailleurs nous sommes quittes / Après tout ne te dois-je pas une chanson?…
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Bla bla bla – ou constatations diverses # 02
Des honoraires, c’est ben beau, mais le livrable lui?
Il y quelques mois, ma montre rend l’âme. Du moins la pile de ma montre. Gisant sur mon bureau, m’implorant de se faire réparer à tous les jours que je passe devant elle, je vais finalement à la bijouterie il y a deux semaines. Le mécano-bijoutier-à-l’oeil-microscope me demande un délai d’intervention que je lui accorde. À peine 20 minutes après être réparée, ma montre re-rend l’âme. Je retourne chez le bijoutier pour me faire dire que la pile remplacée ne devait pas être bonne (!) et qu’il la re-remplacerait… Revenue à la maison, ma montre recommence à faiblir pour complètement s’évanouir. Montre 2, bijoutier 0. Je re-retourne re-revoir le bijoutier pour me faire dire, cette fois-là, qu’il n’y a plus rien à faire. Ma montre a surement un problème électrique impossible à réparer. Cool. Cette montre me sert pour le vélo et la course, GPS – machin, etc. Bref, ça me fait chier d’aplomb. Mais, je décide d’aller demander un second avis. Un autre bijoutier, fort sympathique, me dit, en ouvrant ma montre, qu’on a déjà ouvert cette montre… ( Perspicace…), mais que la personne qui la fait a d’ailleurs dû jeter une pièce (très petite. Mais…) … mais très utile puisque c’est elle qui provoque un court-circuit qui bouffe la vie de celle-ci. Bref, il change la pile de ma montre et remplace la pièce manquante pour la MOITIÉ moins cher que mon bijoutier initial. Méchante introduction pour vous dire que le (premier) méga bijoutier m’avait chargé le double ce celui qui m’a vraiment aidé. Moralité : les honoraires, ça ne vaut rien si ton problème ne se règle pas.
10 jours pour écrire 7 billets, c’est irréaliste.
Depuis que j’écris ce blogue, je roule en moyenne à 3 billets par semaine/11 par mois… À ce jour en avril, j’ai 4 billets d’écrits. Pas fort. Mais en même temps excusable, je travaille énormément et il serait inconcevable de ne pas faire mes dossiers prioritairement. Pour conserver ma moyenne, je devrais écrire 7 billets en 10 jours. Forget it. Lisez quelque chose d’intéressant à la place… le dernier Paul, tiens.
Ce n’est pas nouveau, mais c’est toujours un plaisir de se faire dire qu’on est beau et fin.
Aujourd’hui, réunion de travail en après-midi. Pendant la réunion, au milieu d’une intervention, un membre autoritaire du comité m’interrompt pour me dire à quel point il aime travailler avec moi. C’est vantard. Invérifiable de votre part, mais ô combien gentil pour moi. Je ne suis pas un bienfaiteur, je ne gère pas un organisme caritatif, j’ai uniquement une excellente relation avec (la plupart) de mes clients…
Les journaux n’ont rien compris.
Je sais que c’est devenu un vieux débat sur la blogosphère ces dernières semaines celui de la presse/papier vs presse/ web > blogue. Là, n’est pas la question. J’avoue que contrairement à bien des gens cela ne me dérange pas de « lire » sur internet. Je consomme pas mal de sites d’informations sur le net au détriment des journaux traditionnels. Le problème est que la plupart des gens préfèrent encore le format papier pour le journal; moi, je n’en ai rien à foutre : j’aime bien lire en ligne. Pas n’importe quoi. Oui, pour un bon vieux site HTML, mais pas pour un document PDF. Et le problème majeur selon moi est là. Je m’abonnerais à La Presse, si GESCA (La Presse) décidait de faire une version complète de son édition quotidienne comme celle disponible sur le net gratuitement. Pas une version PDF illisible de son édition papier comme c’est le cas présentement. Je ne comprend pas d’ailleurs pourquoi on ne nous l’offre pas.
Coucou maman.
Ma mouman m’a fait la confidence d’avoir tout lu mon blogue samedi soir dernier et que je l’ai forcé à se coucher tard…
* Pour ceux qui se demandent pourquoi les lunettes…? C’est la nouvelle paire qui se retrouve finalement toujours dans mes cheveux sur ma tête au lieu de sur mes yeux…
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L’art du slogan vide.
Je suis toujours impressionné à quel point certaines entreprises optent pour des slogans complètement vides de sens pour les décrire. Toutes les fois, je préfère m’imaginer qu’ils ont eux-mêmes créé celui-ci, par faute de budget, mais ce n’est pas toujours le cas, souvent la faute ne leur est pas attribuable, mais bien à leur agence. Comment reconnaître un slogan de campagne inutile? J’ai élaboré quelques pièges dans lesquels il faut éviter de tomber que je vous livre ici.
Si le slogan est interchangeable pour n’importe qui, laissez-le à quelqu’un d’autre. L’autre jour, je rencontrais un commerce avec plusieurs succursales, pour leur proposer une nouvelle plateforme de communication. Dans une rencontre précédente, on m’avait demandé de réfléchir sur un slogan qui faisait pas mal l’unanimité à l’intérieur du groupe : « plus que… ». Ce commerce « est plus que » ce commerce. Imaginons que c’est une quincaillerie : la quincaillerie « A », c’est plus qu’une quincaillerie. Si vous êtes capable d’interchanger n’importe quel nom d’entreprise, ce slogan est inutile. S’il peut être mis en oeuvre dans n’importe quel genre de business, cela ne sert à rien. Un concierge « plus qu’un » concierge, un « comptable « plus qu’un » comptable, cela ne veut rien dire à moins de dire de quoi vous êtes « plus que ». De toute façon, tout le monde est « plus que » et personne ne veut être « moins que ». À éviter.
Dire un mensonge, ce n’est pas grave jusqu’au temps que l’on s’en rende compte. Pourquoi affirmer haut et fort que vous êtes le moins cher, le plus fort, le plus fiable si ce n’est pas vrai? Honnêtement, pensez-vous vraiment que les gens croient encore à ce genre de publicité? Pensez-vous vraiment que les gens croient que vous êtes le moins cher quand ils ressortent de chez vous décus de ne pas avoir eu le prix qu’ils pensaient trouver? Au contraire, ils sont fâchés de s’être déplacés pour rien. Pensez à Bell avec sa la vie est belle. Il faut s’être frotté à son service à la clientèle pour se rendre compte à quel point son slogan ne reflète pas ce que l’entreprise voudrait nous laisser croire. Wal-Mart affirme qu’il est moins cher… parce qu’il est moins cher. Point. Si vous ne l’êtes pas, ne le dites pas. Un mensonge en pub vous revient dans la face comme un boomerang. Hey, on est plus en 1950, ce genre de mensonge éhonté est périmé.
Être quelqu’un d’autre n’amènera pas les gens chez vous, mais ailleurs. Sur la même lancée que le mensonge, il faut faire la différence entre ce que nous aimerions être comme entreprise et ce que nous sommes vraiment. Regarder évoluer votre concurrent et faire la même chose que ce qu’il fait n’est pas très brillant. Vous vous identifiez comme suiveur, qui veut se ranger derrière la copie? La meilleure façon de vous faire connaître est de vous décrire comme vous êtes. Vous êtes capable de tenir un rôle qui n’est pas le vôtre combien de temps avant de revenir à vos vieilles habitudes? Vaut mieux être soi-même et mettre ses qualités de l’avant. Les siennes. Quand je rencontre un nouveau client, maintenant, je lui dis ouvertement que si la première qualité qu’il recherche dans une agence est sa rapidité d’exécution, je ne suis pas là. Affirmer le contraire me met une pression inutile et crée une frustration chez mon client à la première échéance défoncée. Je ne dis pas que je suis incapable de faire des contrats urgents, sur pression, je dis simplement que si c’est son critère principal de sélection, je ne suis pas le plus fiable dans ce domaine vu la grosseur de ma boîte. Cela n’enlève rien à mes qualités de créateur. J’aime mieux être choisi parce que je suis bon que parce que je suis vite…
Si ça prend un dictionnaire pour comprendre ce que vous faites dans la vie, consultez-le pour trouver une autre façon de vous décrire. Keep it simple. Les meilleurs slogans sont simples et faciles à comprendre. « Le pouvoir infini du câble» pour Vidéotron, est un slogan simple, facile à comprendre. À moins que vous sachiez que vous vous adressez à des docteurs en physique nucléaire, évitez les slogans qui, pour être compris, ont besoin d’une préalable lecture de « De l’atome aux machines quantiques ». Dans une première vie d’agence, j’aimais, à l’ancienne, déblatérer et préparer le terrain afin de présenter un nouveau concept à un client, aujourd’hui je lance mon concept sans préambule, comme il sera présenté au grand public. S’il faut une introduction ou une mise en situation à un consommateur pour comprendre la campagne que j’ai créée à mon client, j’ai un méchant problème et mon client encore plus que moi.
Ne prenez pas les gens pour des cons. Je n’aime pas les gens qui généralisent. Il se peut que le slogan que j’ai trouvé pour mon client ne soit incompris uniquement que… par mon client. Si vous avez 50 ans et que votre clientèle en a 15, il se peut que vous trouviez la campagne que je propose complètement incompréhensible. C’est normal. Affirmer que les gens ne comprendront pas parce que vous ne comprenez pas n’est pas une équation logique. Faire abstraction de ses goûts personnels est une étape importante à franchir quand on veut communiquer à une masse. Être intelligent ne veut pas dire être incompréhensible, je n’aime pas qu’on nivelle par le bas, qu’on se censure à trouver des mots de deux syllabes en pensant que les gens ne comprendront pas. Méfiez-vous de l’effet contraire : si votre clientèle est du genre « haut de gamme » elle ne se retrouvera pas dans un genre de slogan “bas de gamme”.
Vous êtes peut-être bon à faire ce que vous faites dans la vie, mais je le suis, moi aussi. Faites confiance. Pas aveuglément, mais presque. Quand je fais réparer ma voiture, je ne juge pas le travail du gars car je ne connais pas la mécanique, je me dis qu’il connaît ça plus que moi. Quand mon comptable m’affirme que c’est bel et bien ce montant-là que je dois au gouvernement, je le crois; il a étudié pour ça et ce n’est pas son premier dossier. Quand mon avocat me dit que je devrais signer, qu’on n’aura pas plus de toute façon, je signe, il du métier, il connaît les lois et en a vu d’autres. Si je m’adressais à un gars comme moi pour me trouver un slogan, me créer un concept qui me vendrait bien, pourquoi ne suivrais-je pas ses conseils?