M.Dupont, la la la la.
J’ai assisté aujourd’hui à une conférence sur les médias sociaux donnée par Luc Dupont. Très belle initiative du Rendez-vous des gens d’affaires du Saguenay-Lac-St-Jean qui l’avait invité dans l’une de leur activités de réseautage. Je vous avoue d’emblée que j’y allais de reculons. Surtout parce que j’avais une idée préconçue négative de Luc Dupont; j’avais parcouru son livre sur les 101 trucs publicitaires et je n’avais pas aimé le ton. D’abord, je ne crois pas qu’il existe des « trucs » infaillibles en pub (grosssssir le logo, dire 3 fois le nom de l’entreprise dans un spot radio, etc. sont, pour moi, des principes simplistes et réducteurs…) et deuxièmement, j’ai beaucoup de réserve sur les concepts DIY (Do-It-Yourself). Je ne crois pas qu’en me tapant les « 101 trucs en comptabilité » cela fera de moi un comptable… il me semble que c’est réduire les compétences des professionnels et donne comme image que n’importe qui peut faire n’importe quoi. Pour cette raison, Luc Dupont et moi, on était mal parti sans avoir eu de contact direct. Par contre, dès le début de la conférence, je suis tombé sous le charme du mec : très vivant, drôle et efficace, il a su en peu de temps imposer son rythme à une foule vendue d’avance. Dupont comme conférencier, c’est winner. Le gars maîtrise absolument sa matière, la rend merveilleusement bien et donne un bon spectacle, mélangeant humour et imagerie populaire. Top entertainer. Il doit être vraiment bon comme prof. La conférence? J’en connaissais déjà un brin de plus que la moyenne des gens assis dans la salle, alors disons que je n’allais pas en apprendre davantage… et j’ai retrouvé rapidement ce qui me dérangeait dans les livres de M.Dupont: vulgariser jusqu’à trop simplifier. Oui, les entreprises devraient être sur les médias sociaux, oui, ce sont devenus des incontournables… mais ils ne doivent pas y être de n’importe qu’elle façon. Les exemples de M.Dupont étaient uniquement en mode diffusion. Il conseillait aux entreprises d’utiliser les médias sociaux pour parler de leurs promotions, d’émettre leurs coupons-rabais, parler de ce qu’ils font dans la vie… mais jamais, il ne leur a conseillé d’écouter, d’engager une conversation avec leurs clients. C’est selon moi, LA grande force des médias sociaux et ce qui les différencie des médias traditionnels. L’échange. La discussion. La communauté. Si vous utilisez Facebook ou Twitter pour diffuser unilatéralement vos messages, vous n’intéresserez pas grand monde, sinon pas longtemps. J’aurais aimé entendre dire par notre conférencier que les nouveaux canaux d’information que sont devenus les médias sociaux forceront les entreprises à modifier leurs façons de s’adresser à leur clientèle. Nouveau média = nouvelle manière de faire. La plus grande erreur des organisations est de répéter leurs discours sur ces nouvelles plateformes, sans l’adapter ou le changer. Bla-bla-bla. —. Aucune écoute. Autre exemple qui m’a irrité : l’utilisation de Twitter pour diffuser des articles intéressants pris ici et là sur le web… Je veux bien. Mais ça ne s’arrête pas là. Avant de diffuser des contenus, il faut quelqu’un qui les produit. C’est bien beau les blogues qui ne font que pousser des liens, il faut aussi des blogues qui en créent. Ce n’est pas parce que vous avez lu un bon article et que vous le partagez que cela vous donne la crédibilité de celui qui l’a écrit. Je conseille à mes clients de développer leurs contenus… avant de penser à les diffuser, c’est plus logique non? Avant de s’engager dans la création d’un blogue, de créer une Fan Page de Facebook, analysez ce que vous allez y diffuser et préparez-vous surtout à discuter. Si vous n’êtes pas déjà une personne qui est portée à l’échange, au partage, à la discussion, mmmmm…. pas sûr que les médias sociaux seront faciles à apprivoiser, même si vous avez suivi une bonne conférence qui vous disait le contraire.
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Client 1 – Créatif 0
Il arrive quelquefois dans le métier que je pratique de ne pas trouver l’idée qui convient. De ne pas mettre le doigt sur le concept génial. De ne pas réussir à bien servir mon client. Ça m’arrive et ça arrive aussi à mes concurrents (peut-être l’avouent-ils moins candidement que moi, mais bon, c’est leur droit). La façon la plus facile pour se dégager du malaise d’échouer est d’attribuer le blâme au client. Le client n’a pas assez de budget. Le client n’est pas assez ouvert d’esprit. Le client travaille dans un milieu non créatif. Le client ne veut pas innover. Etc. En fait, toutes les raisons sont bonnes pour justifier que nous ne sommes pas arrivés à une bonne fin, à un bon concept. Oui, c’est vrai que quelquefois le client peut être la source de l’échec d’un projet créatif, mais avouons-le, 80% des échecs d’une campagne peuvent facilement nous être attribuées, à nous les créatifs. Lundi, je rencontrais un nouveau client afin de lui proposer un concept pour son organisation. Je m’en suis bien tiré, le client était satisfait. Même très content, je dirais. Pourtant, je ne crois pas que c’était l’idée du siècle. Rien pour gagner des prix. Rien pour mousser ma carrière. Mais un concept tout à fait adapté à ses besoins, sa réalité. Comme cela devrait se faire, normalement. I did the job.
Ça aurait pu ne pas lui plaire. Que l’idée ne l’accroche pas. Que ma solution ne soit pas appropriée. L’échec, quoi. Comme je ne suis plus un petit vert qui débute dans le métier, je me suis dit que cette « nouvelle » philosophie d’accepter une défaite était venue par la maturité. À la fois personnelle et professionnelle. La maturité professionnelle permet de dire les « vraies » affaires : de pouvoir dire à son client qu’il fait fausse route dans son cheminement; d’avoir de la crédibilité quand on le dit; de pouvoir lâcher prise quand la discussion ne mène à rien; mais surtout de ne pas penser que nous détenons la vérité avec un grand V. Oui, il se peut que le client n’aime pas notre idée, et il a peut-être raison de. Avec les années, j’ai énormément pris du recul par rapport à mon travail. L’attachement à un concept n’y est plus. Je me bats dans les limites permises pour le défendre, mais je n’y laisse jamais ma peau. Ne voyez pas ça comme un manque de conviction, mais plutôt comme une sorte de résilience. Le détachement est fort simple à réaliser pour moi : le concept que je propose à mon client est une simple piste ou un chemin que je lui suggère; il en existe des milliers, voire des millions, même si je n’en privilégie qu’une seule. C’est la meilleure? Pour l’instant, avec les informations que je détiens, oui, c’est l’option numéro 1. Cette idée est pour mon client, pas pour moi. S’il ne la trouve pas appropriée c’est que j’ai peut-être mal compris le mandat, mais peut-être surtout que je me suis complu à la trouver bonne. Les créatifs qui capotent quand on leur refuse un concept ont cette réaction parce qu’ils n’ont pas coupé le lien qui les unit à celui-ci. En fait, ils aiment leur idée. Parce que c’est leur idée. Et comme, ils l’aiment plus que leur client l’aime, lui, ils ne l’acceptent pas. Et par équation simple, le client à tort et ne comprends pas. Les artistes sont de grands incompris, on sait tout ça. Un vrai créatif est celui qui, après qu’on lui est refusé un concept, puise dans sa tête, s’arrache quelques cheveux et reviens à la charge avec mieux. Nous, les humains, sommes des sources infinies d’idées. Les vraies gens créatifs sont capables de se renouveller sans cesse, malgré les difficultés et les obstacles. Ce n’est pas en blâmant son client pour nos erreurs qu’on s’améliore, mais en cherchant à mieux cerner ses demandes, sa réalité, et surtout de créer en fonction de lui, et pas de nous. C’est pour ça que l’on nous engage, après tout.
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Culture Code
Pour faire suite à mon billet précédent, je vais vous parler de Clotaire Rapaille. J’ai entendu le bonhomme pour la première fois, comme la plupart des gens, il y a une dizaine d’années, lors d’une intervention dans l’émission de Marie-France Bazzo à la radio de Radio-Canada. Parenthèse critique : suis-je le seul à m’ennuyer de cette émission? J’ai bien tenté Bazzo.tv, mais le format radio était beaucoup plus génial et pratique, dans mon cas, puisque je ne suis pas vraiment un fan de télé. Fin de la parenthèse. Dans cette émission, Clotaire Rapaille parlait du marketing culturel et faisait la distinction entre les différents paradigmes qui nous définissent. Il expliquait pourquoi un produit commun en Belgique était difficile à commercialiser en Russie. Pourquoi le chocolat ne plaisait-il pas aux Japonais? L’exemple le plus percutant était la différence entre la commercialisation du fromage en France et celle des États-Unis. Le parallèle fascinant qu’il expliquait était au niveau des perceptions différentes qu’avaient les consommateurs selon leurs origines. Pour le Français, par exemple, le fromage était « vivant ». On devait le toucher pour s’assurer de sa fraîcheur. L’acheteur discutait « vie » avec le marchand. De mûrissement. Quand le fromage emballé arrivait à la maison, il était déposé sur le comptoir pour rester chambré, température pièce jusqu’à sa consommation. Au contraire, pour l’Américain, le fromage était « mort ». Emballé sous vide, réfrigéré, aseptisé. Le consommateur américain prenait le fromage dans le frigo du magasin et le déposait à même son frigo personnel. D’une morgue à l’autre, finalement. Il le consommait froid, tuant ses effluves. La peur des bactéries, entre autres. J’avais été très captivé par cette entrevue, à l’époque. Je trouvais fascinant ce champ d’expertise qui m’allumait sur la distinction culturelle par rapport à la consommation, expliquant que le même produit pouvait connaître des succès différents selon les cultures. Puisque l’émission était déjà commencée et que je n’avais pas saisi le nom de l’interlocuteur, j’avais envoyé un courriel à l’équipe d’Indicatif Présent qui m’avait gentiment répondu. J’avais alors commandé le livre « Seven Secrets of Marketing In A Multicultural World » de Rapaille (livre prêté/non retourné — d’ailleurs | si quelqu’un se reconnaît, j’aimerais bien le récupérer, merci… ). Beaucoup plus tard, j’avais acheté « Culture Code » qui m’avait moins séduit, mais que j’avais tout de même apprécié.
Ces livres m’auraient été d’une grande utilité lors d’un de mes voyages en Haïti. Pour mieux comprendre comment nos codes culturels étaient différents. J’avais eu comme mandat de revamper, pour la filiale haïtienne de Kimberly Clark, un emballage de serviettes hygiéniques. La marque était « New Freedom », le client avait décidé de garder le nom en anglais parce que la traduction française « Liberté nouvelle » aurait peut-être été mal perçue par les autorités politiques. Il ne faut pas oublier que nous étions avant l’arrivée d’Aristide au pouvoir, entre deux coups d’État. Pour un communicateur né en pays démocratique où l’on pouvait tout dire, ou presque, juste réaliser que le nom d’un produit pouvait être mal perçu et retiré des tablettes pour une simple connotation était assez désorientant. Le client dans son désir de ne pas trop aliéner sa clientèle déjà durement acquise m’avait demandé de garder le dessin d’un papillon qui ornait l’emballage original pour permettre une certaine reconnaissance du produit. Ce que je croyais juste et perspicace. Analysant la photo d’un papillon, je me rendis compte que certains ornements très symétriques dans les ailes de celui-ci ressemblaient à un visage humain. J’avais donc eu la brillante idée de mettre le visage d’une jolie Haïtienne dans le papillon et de me servir de ses yeux pour reproduire le motif. Le design me plaisait (on parle d’un truc réalisé en 1995, soyez indulgent…). Je gardais le dessin original de l’emballage, tout en créant une signature plus moderne et audacieuse. Je préparai donc une maquette dans le but de la présenter au comité marketing de Kimberly Clark composé d’Haïtiens, mais aussi d’Américains et de Canadiens. Lors de ma présentation, je voyais bien qu’il y avait un malaise parmi les membres haïtiens du comité. Uniquement les Haïtiens. Quand on fit un tour de table, la première Haïtienne qui prit la parole exprima aussitôt la peur (!) que l’emballage lui inspirait. Peur de ce visage emprisonné (!!) dans le corps d’un papillon. Les autres opposants parlaient de vaudou (!!!!) et de prise de possession de l’âme de la femme par le papillon (!!!!!). J’étais bouche bée. Ce simple emballage purement esthétique, à mon avis, prenait des proportions démesurées et surtout insoupçonnées aux yeux d’une culture différente à la mienne. Pas besoin de vous dire que je suis revenu à un emballage plus naïf, utilisant le papillon tout simplement comme un élément décoratif, tentant le moins possible de le mettre en valeur. Le premier truc qui me vint à l’esprit le soir, en faisant le post-mortem de ce dossier, était le grand nombre de produits étrangers se rivant le nez sur des cultures différentes. Combien de demi-succès étaient attribuables à de mauvaises raisons, alors qu’une simple question d’identité culturelle faisait défaut! Combien, même chez nous, un produit pourtant destiné à une clientèle ne s’adapte pas à celle-ci, uniquement parce qu’elle n’utilise pas les bons codes? La bonne vieille règle de s’intéresser aux clients de ses clients est encore la meilleure à mettre de l’avant. Ne pas permettre à ses références personnelles de dicter ses choix. Tenter de comprendre les autres, comme ils sont. Ici ou ailleurs. Merci pour la leçon, M. Rapaille.
> Culture Code | Clotaire Rapaille
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Choisir ses combats.
La semaine dernière, je lisais dans un bulletin d’Info-Presse, un article sur la compagnie Meubles South Shore qui a utilisé le service en ligne des graphistes du site 99designs afin de se procurer un nouveau logo.
« Le fonctionnement de ce site de création de logos est simple: l’entreprise doit afficher le montant qu’elle désire dépenser et les grandes lignes de ce qu’elle recherche. Des designers lui proposent ensuite des logos, auxquels elle donne des notes d’appréciation, ce qui permet aux designers de réagir, et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’entreprise fasse son choix. Le tout peut se dérouler très rapidement, en quelques jours seulement, et à peu de frais, habituellement de 100 $ à 600 $… » disait l’article.
Le sujet a eu l’effet d’une bombe sur la communauté des graphistes québécois : peu sont restés sans opinion sur le sujet.La Société des designers graphiques du Québec (SDGQ) a vivement réagi à propos de ce billet, sur son blogue :
« Vous connaissez sûrement la position de la SDGQ au sujet du travail spéculatif. Nous avons officiellement pris position contre le travail spéculatif non rémunéré en établissant un code de déontologie. Plusieurs autres associations (GDC, RGD et AIGA) se sont aussi prononcées sur les pratiques de déontologie sur ce sujet, dont le percutant no!spec. Nous avons déjà eu plusieurs montées de lait au sujet d’organisateurs de concours peu scrupuleux et nous ne cessons de réclamer des pratiques respectueuses de notre statut professionnel. Malheureusement, des services de design en ligne comme, 99designs ou Crowdspring, nous force à constater que ces mauvaises pratiques sont tenaces… »
Comme la SDGQ, je ne suis pas non plus un partisan du travail spéculatif, mais pas nécessairement pour les mêmes raisons. Je pense que demander à plusieurs agences de soumettre des idées ou des maquettes sans être rémunéré n’est pas une pratique très honnête. On voit d’ailleurs ce type de demande uniquement dans ma sphère d’activité. On ne demandera jamais à un avocat ou un comptable de lancer quelques idées sans honoraires afin de comparer leurs valeurs aux autres. On ne verra jamais, non plus, des architectes élaborer des plans sans revenus garantis. Je n’ai pas de problème à répondre à des demandes de prix, je considère cela normal. Mais livrer des idées pour rien, ça ne me revient pas trop. Engagez-moi et des idées vous en aurez une tonne.
Un autre combat inutile est le débat sur la venue du consultant Clotaire Rapaille à Québec. Je respecte beaucoup ce que ce bonhomme a réalisé dans le passé, j’ai lu 2 de ses livres et je l’ai trouvé pertinent et intéressant, mais avant tout original dans son approche. Encore ici, je ne comprends pas le bashing que l’on fait sur lui. J’ai lu deux ou trois articles dans des quotidiens qui m’ont fait sursauter : a) nous, les firmes du Québec, serions en mesure de répondre à ce mandat – 1-) je suis d’accord et pas. Avoir un oeil extérieur quand on veut des clients d’ailleurs, ce n’est pas mauvais. 2-) Pourquoi applaudissons-nous l’agence Sid Lee qui vend des concepts à Paris ou Amsterdam, mais sommes outrés de voir débarquer Rapaille à Québec… La mondialisation, ce n’est pas à sens unique. 3-) De plus, ça me fait rigoler comme professionnel de Com vivant en région, de voir la fuite d’un mandat intéressant à l’étranger : nous vivons ça très souvent quand des dossiers fuient notre région pour Montréal ou Québec – comme quoi, la réalité de chacun est ressemblante… b-) pourquoi ne pas laisser la chance au coureur? On fait des parodies, on rit de ses lunettes noires, on diminue ses réalisations… je trouve ça cheap et plutôt facile. La jalousie n’est jamais bonne conseillère. c-) 300,000 $ pour des honoraires, c’est ÉNNNOOORME. Baaaah. Ce qui est ordinaire, c’est de verser des honoraires et de ne rien recevoir ou d’être mal servi. Pour un mandat d’une telle envergure, ça ne me semble pas exagéré. Quand on compare ce budget à bien d’autres honoraires professionnels qu’ils soient judiciaires ou comptables, ce n’est pas démesuré. Je trouve même ça intéressant, la notion de payer le gros prix pour des idées.
Je considère que sortir dans la rue ou dans un blogue ou un journal pour ce genre de connerie, cela ne donne rien. Choisissez vos combats que diable! Une compagnie qui décide de se payer un logo à 300 $ ne viendrait jamais me voir de toute façon. Pourquoi m’occuper de ça? C’est inutile. Même si je sors dans la rue avec ma pancarte (bien designée, nous sommes graphistes quand même…) le client qui cherche ce genre de deal ne paiera jamais pour mes services. C’est un con? Non. Fauché? Peut-être. Raison de plus pour ne pas lui en vouloir… Si une entreprise aime mieux se payer un site internet déjà monté en kit, why not? Ça m’enlève de quoi à moi? Ça me rend moins professionnel? Non. Ça ne m’enlève rien. Y aura toujours des clients qui auront besoin du genre de service que je donne. L’idée de forcer quelqu’un à travailler avec moi, de quelques manières que ce soit, me répugne. Je veux avant tout être choisi pour mes idées, pas pour mes petites factures (j’en ai déjà parlé ici).
Si vous avez le goût de vous battre pour des idées ou des grandes causes, je connais plein d’organismes à but non lucratif qui se cherchent des boîtes créatives pour leur produire de super campagnes. Ça, ce sont des causes pour lesquelles se battre vaut la peine…
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Montréal, les écureuils et les vieilles Anglaises.
ou – Quand la réalité dépasse la fiction, c’est selon…
Montréal. Août 1986. Je marche nonchalamment en direction d’une épicerie dans Westmount. Mon appartement est à Saint-Henri, mais j’ai quand même de la classe et je préfère faire mes courses chez Steinberg’s sur Sherbrooke Ouest. De l’autre côté du tunnel. C’est moins déprimant qu’au Métro sur St-Jacques. Je suis pauvre comme seul un étudiant peut l’être, mais j’ai du goût. Ce n’est pas ce que vous aurait dit mon père à l’époque, car j’ai un look qui décale avec le décor : les cheveux spikés dans les airs parfumés au Adorn (le fixatif le plus puissant que la terre a connu — aussi collant qu’odorant (je soupçonne Sam Raimi de l’avoir utilisé dans sa trilogie Spiderman) — une ligne de mascara sous les yeux, un jeans troué, des Docs Martins, un t-shirt des Cramps et un super Walkman Sony jaune — (Sports-Autoreverse) à la ceinture. Pauvre, mais avec du style, quoi. Le look qui fait peur. Surtout aux personnes âgées. Pourtant je suis gentil comme tout, j’ai uniquement l’air, et la musique dans mes oreilles. La preuve, c’est qu’en traversant le parc je suis attiré par une petite bête qui pleure son malheur. Je m’approche doucement. Un écureuil est là, blessé, couvert de sang. Surement attaqué par un méchant gros minet. Mon coeur saigne comme la bête. Je ne peux le laisser comme ça. Il souffre le pauvre. Je suis attendri, à tel point que je décide de mettre sur pause mon super Walkman Sony jaune (Sports-Autoreverse) et m’approcher doucement de l’animal apeuré. Parenthèse importante, ici : l’animal ne peut faire la différence entre une personne normale et moi; s’il a peur, c’est uniquement parce qu’il est blessé et non parce que j’ai un look punkie. Mauvaise langue, va. Fin de la parenthèse. Me voilà donc tout proche de l’animal en pleurs. Je décide de le prendre dans mes bras, même s’il saigne abondamment. Comme mon voisin de palier sur la rue Cazelais étudie pour devenir vétérinaire, je me dis dans ma petite tête de cheveux adornés qu’il réparera la bête en moins de temps que cela me prend pour me désadorner les cheveux. Je ne veux pas faire de mal à cette pauvre petite bête déjà tellement amochée, je tente de créer avec mon chandail un certain brancard improvisé que je glisse doucement sous l’animal. Un vrai ambulancier. Pour être certain d’être synchro, je compte dans ma tête, comme le font les brancardiers lorsque vient le temps de soulever un corps. Je suis dedans. Pas à peu près. Je suis le sauveur des animaux. Un Tarzan blond. Un docteur Doolittle francophone, habitant dans St-Henri. Un Daktari des temps modernes. 1, 2, 3, allez hop! L’opération ramassage est un succès total. L’animal est maintenant dans son hamac improvisé, saignant sur le visage de Lux Interior, chanteur des Cramps. Fais chier. J’aimais beaucoup ce chandail. Mais qu’à cela ne tienne. J’ai une vie à sauver. L’animal est groggy. Il a les yeux dans la graisse de bines, mais il est surtout terrifié. Je vois bien que ça ne va pas bien pour lui. Il doit se demander ce que je fais. En plus de ne pas ressembler à un vétérinaire, je sens la colle à prélart. Rien de bien apaisant pour un animal blessé. Afin de le rassurer, je décide de le flatter. Le caresser. Je me dis que de cette manière, il saura que je suis là pour le protéger. La compassion demeure le meilleur moyen pour entreprendre une relation aidant/malade. Cours Docteur Welby 101 (ancêtre du Dr House, pour les plus jeunes). Je laisse une main sur la pseudo civière et de l’autre tente un léger effleurement entre ses deux oreilles. Avertissement. Le texte qui suit pourrait perturber certaines âmes sensibles. Fin de l’avertissement. L’animal voyant arriver ce doigt, pourtant si plein de sympathie pense tout de suite que j’ai décidé d’en finir avec lui. Il ne fait ni un, ni deux et me gobe le doigt. HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA. Je vous épargne les sacres, blasphèmes, hurlements, pleurs et cris qui sortent de ma bouche et larmes de mes yeux. L’écureuil décide que c’est lui ou moi. Mon doigt est bien coincé entre ses deux incisives, et il n’a vraiment pas l’intention d’abandonner sa prise. Je suis obligé de lâcher la faux brancard pour tenter le sauvetage de mon index droit. Je hurle. La bête n’est plus dans mon chandail, mais pend au bout de mon doigt. Suspendu à mon index. Pas besoin de vous dire que c’est extrêmement douloureux. Je re-hurle, re-sacre. Et là, tout près de moi. Une petite vieille anglaise qui autrement aurait eu peur de mon look, me crie des injures : « Stop beating the squirrel, you!!!! Stop beating this poor baby…!!! ». Comme si j’avais besoin de ça… C’est moi la victime, Miss Westmount 45′, pas le poor baby. Sous les injures, je tente le tout pour le tout et cogne l’animal contre un tronc d’arbre pour lui faire lâcher prise. La vieille encore plus scandalisée ameute d’autres petites vieilles autour d’elle. Je n’en reviens pas. Tout l’AFEAS de Westmount est en train de tenir une réunion spéciale, le sujet au menu : les jeunes et la violence faite aux animaux. Finalement, l’animal ouvre la bouche et libère mon doigt ensanglanté. Je capote. Ça fait mal. Je me dis que je ne pourrai plus jamais tenir un crayon à nouveau – pour un graphiste de l’ère pré-Mac, c’est la fin du monde, rappelons-le. Mon chandail des Cramps est plein de sang. Lux Interior, aussi, mais lui est habitué de l’être. Mon doigt ressemble à une saucisse à hotdog trempée dans le ketchup et je vois le regard plein de dégoût du Old Ladie’s Club of Westmount sur moi. Du moins, plus qu’à l’habitude. J’utilise le peu de t-shirts immaculé qu’il me reste pour me faire un semblant de pansement. Finalement, c’est moi qui irai chez mon voisin-vétérinaire-en-devenir pour me faire dire d’aller me faire piquer pour le tétanos au CLSC (pour prévenir la rage) et me faire coudre l’index (8 points). Perception 1 — Réalité 0. Encore une fois. Un petit clin d’oeil montréalais pour vous dire que je serai à la conférence d’Info-Presse sur le web participatif, demain, mercredi. Si je vois un écureuil, même mort, je ne m’en approche pas. Même s’il parle français. Promis.
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Être ou ne paraître.
Telle est la question..? Pas vraiment. La réponse dans mon cas est sans équivoque : vous êtes ce que vous êtes. Point. Quelle est cette manie de toujours vouloir se présenter autrement de ce que nous sommes vraiment. À quoi ça rime?
J’ai rencontré, il y a quelques mois, une entreprise qui voulait me confier un mandat d’image corporative. Après avoir pris connaissance de leurs demandes et analysé leur ADN, j’ai émis quelques avenues possibles que je considérais intéressantes. Bien collées à leur réalité. Ils n’ont pas aimé. Ils ont le droit, je ne remets pas cela en question (je ne possède pas la vérité ultime), mais les raisons évoquées, elles, ne tenaient pas la route. Ils trouvaient que ça leur ressemblait trop. Que ce que je proposais comme projet était trop près de la réalité.
CLIENT « On ne veut pas que les gens nous perçoivent de cette manière… »
TM « Mais c’est ce que vous êtes, messieurs… »
CLIENT «… On veut paraître plus big. »
TM « Mais vous ne l’êtes pas, messieurs… »
CLIENT « Personne ne voudra faire affaire avec notre micro entreprise, on veut que les gens pensent que nous sommes beaucoup plus gros que ça, en réalité… »
TM « Mais vous ne l’êtes pas messieurs… »
CLIENT « … peut-être, mais on est pas obligé de le dire… »
TM « Vous pensez que vos clients ne s’en rendront jamais compte? Prenez un mec qui a une perruque affreuse qui lui va mal, vous ne pensez pas qu’il gagnerait à accepter sa calvitie et mettre de l’avant ses avantages au lieu de raconter une histoire qu’il est le seul à croire? »
Pour moi « être big » n’était pas un avantage concurrentiel – à la limite le contraire : plus c’est gros, plus c’est impersonnel. « Être big » ça parle de quantité et non de qualité. J’avais le goût de leur parler des chips sans cholestérol, de Bell et de leur belle vie, ou des entreprises dont les communications dépeignent d’une façon si différente que ce qu’ils sont vraiment… Ça ne me rentre pas dans la tête. Je ne comprends pas les entreprises (et les gens, c’est bon pour les deux) qui ne réalisent pas encore qu’il n’existe aucun avantage à se présenter faussement. Vous prenez les gens pour des cons? Vous pensez que le simple fait de vous rentrer le ventre vous fera perdre votre bedaine? Elle paraîtra peut-être moins, mais vous aurez les épaules arquées, la face rouge et vous serez à bout de souffle quand vous parlerez. Naturel au max, finalement. Le toc. Le faux. Ça finit toujours par vous sauter au visage. Ça finit toujours par vous faire mal paraître. Par faire le contraire de ce que vous vouliez faire. Ça me rappelle l’époque où je racontais un mensonge à ma mère. À toutes les questions qu’elle me posait, mes mauvaises réponses creusaient le trou dans lequel je m’enfonçais de plus en plus. Ce calvaire qui me faisait passer pour un menteur pathétique aurait pu être épargné si j’avais dès le début avoué mon erreur au lieu de m’obstiner à fuir la vérité.
En 1963, l’agence Doyle Dane Bernbach, secouait le monde de la publicité en créant une annonce pour Avis : We Try Harder. Pour la première fois en pub, une entreprise admettait qu’elle était le numéro 2 dans son domaine. Pas le numéro 1, le 2 ! L’argumentaire d’Avis était que puisqu’il était deuxième dans leur marché, la compagnie de location d’autos devait travailler encore plus fort en donnant encore plus de service que la compétition pour se démarquer de celle-ci. Audacieux et créatif, mais avant tout, d’une transparence révolutionnaire. Regardez autour de vous et analyser les campagnes de pub qu’on vous propose, vous serez séduite par celle qui flatte votre intelligence de consommateur et indifférent ou pire révolté par le discours qui sent l’arnaque.
Le capital de sympathie pour une marque s’acquiert par des actions et une attitude honnêtes. C’est pas parce vous dites que vous êtes bon qu’on doit vous croire sur parole…
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« Rien n’arrête nos esprits »
Hier, Patrick Lagacé de La Presse posait une question existentialiste via son statut Facebook : « Question pour Dieu : Votre acharnement sur Haïti, c’est personnel ? » Pour ceux qui ne le savent pas encore, le pays, du moins sa capitale Port-au-Prince a été touchée par un violent séisme (magnitude 7 à l’échelle de Richter !!!). Bilan à jour, des centaines de morts, de disparus et des milliers de blessés… une ville dévastée, croulant sous les décombres (on dit qu’il y a plus de maisons détruites que de non touchées). Le désespoir. La misère. La mort. Difficile pour moi de rester insensible à ce qui se passe là-bas. Je vous ai déjà raconté que j’ai eu la chance de visiter ce pays à deux reprises. J’en avais parlé dans ce billet. Ce fut mon premier rendez-vous avec la misère. La vraie. Je me rappelle qu’avant de quitter, j’étais tombé sur la liste des pays les plus pauvres du monde, Haïti s’y retrouvait à la fin. Sur place, j’étais pourtant aux prises avec des sentiments contradictoires. Oui, la pauvreté se voyait partout : les détritus, les bâtiments détruits, les rats… mais aussi la chaleur, les sourires, les éclats de rire des Haïtiens. Un pays sans son peuple n’est rien d’autre qu’on lopin de terre. Même si cette moitié d’île n’avait qu’un bilan négatif au point de vue économique à offrir, la richesse de son peuple luttant désespérément pour s’en sortir lui valait le titre de perle des Antilles. Chaque fois que ce peuple avait toutes les raisons du monde d’abandonner, quand les épreuves se multipliaient, il s’est toujours relevé. La violence, la pauvreté, la dictature, les cataclysmes n’ont jamais réussi à détruire l’étincelle de leurs yeux. Il est impossible pour nous de se mettre à leur place. Nos grands combats sociaux et économiques sont si futiles comparativement à celui de survivre chaque matin. On peut les aider en pensée (!), mais un don à la Croix-Rouge serait plus pratique…
> Haïti par Arcade Fire | Le titre du billet est aussi tiré de la chanson
> Croix-Rouge Canadienne : 1 800 418-111 | www | Faites votre don en spécifiant dans le menu déroulant que c’est pour le tremblement de terre en Haïti
> Oxfam Québec
> Unicef Canada
> Centre d’étude et de coopération internationale (CECI)
> Médecins du monde
> Médecins sans frontières
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BLA BLA BLA – OU CONSTATATIONS DIVERSES # 05
Quand on a plein de trucs à raconter en peu de mots, la rubrique Bla Bla Bla est le moyen le mieux désigné. Voyez ça comme un retour sur 2009, avec un regard vers 2010. Un pot-pourri de « touski » (tout ce qui me rappelle l’année précédente, tout ce qui me préoccupe ou m’enchante). Tout ce qui fait de ce blogue, un endroit privilégié où je peux partager avec mes clients, amis, famille et lecteurs de toute provenance, l’ADN de Traitdemarc™.
Lhasa, Jacinthe, maman et Catherine
Comme bien des gens, j’ai été bouleversé d’apprendre la mort de la chanteuse Lhasa. Véritable coup de coeur musical, son premier album et première tournée m’avait jeté par terre, il y a une dizaine d’années. D’apprendre sa défaite par rapport à cette maladie terrible qu’est le cancer du sein m’a fait faire un peu d’introspection, cette nuit, par rapport à mes proches et la fragilité de la vie. Ça me rappelle que mon amie Jacinthe nous a quittés, elle aussi, avant les fêtes. Après s’être battue 7 ans. Imaginez. 7 ans. Ma mère fait partie aussi des trop nombreuses femmes qui ont eu à se battre ou se battent toujours contre cette terrible maladie. Ma mère a passé son temps de rémission, mais je pense que le fait d’avoir eu à passer ses multiples traitements, d’avoir eu à vaincre, outre la maladie, la crainte de ne pas s’en sortir la rend désormais solidaire aux trop nombreuses femmes atteintes. Finalement, de penser à ma bonne amie Catherine qui vient de passer la dernière année à se battre à grand renfort de chimio contre son propre cancer du sein, de sentir sa soif de vivre et son entêtement à s’en sortir me fait réfléchir sur les opportunités que l’on laisse trop souvent passer, les amis qu’on néglige, le bon temps qu’on doit prendre. Vivons. Si ce n’est pas pour nous, faisons-le pour celles qui auraient aimé le faire.
Y a des cadeaux qui font plaisir. D’autres qui coutent cher.
En 1969, mon parrain, étudiant à Rome, recevait de son frère pour Noel, une cassette par courrier. Sur celle-ci, toute sa famille, frères et soeurs et leurs enfants, lui souhaitait des voeux des Fêtes sur ce ruban enregistré. J’imagine sa tête, en déballant ce cadeau précieux, à l’autre bout du monde, d’entendre ses proches lui offrir comme une certaine présence et une chaleur venant tout droit du froid canadien de décembre. Quel beau cadeau! Quelle belle initiative! C’était avant les courriels, webcams, SMS. 40 ans après, il a converti cette cassette en format numérique et l’a offert à sa famille en guise de cadeau. Je me suis entendu, du haut de mes cinq ans, chanter « Je n’aurais pas le temps » de Michel Fuguain. Chanter est un grand mot puisqu’à part le refrain, je fredonne la plus part du temps. D’entendre les voix de papa, maman et ma soeur sortir tout droit du passé fut, j’avoue, assez bouleversant.
Décalage mensuel
Il existe un décalage horaire, mais existe-t’-il un décalage… mensuel? Pendant mon séjour à Barcelone, en juin, j’ai communiqué par courriel avec La Faktoria del Arts de Terrassa, un théâtre dans une ville en banlieue où je devais assister à un spectacle. Je leur demandais quelle était la façon la plus simple de m’y rendre. Je viens de recevoir la réponse, aujourd’hui, le 4 janvier. 6 mois après. La bonne nouvelle est que je sais maintenant comment y accéder. Super. Finalement, en relisant mon texte sur la cassette de mon parrain, je me dis qu’internet a aboli bien des frontières, mais n’a pas donné plus de jugement aux gens…
Résolutions.
Quand on prend des résolutions et que l’on ne les tient pas, personne s’en rappelle ou peu. Sinon soi-même. Quand on les écrit sur son blogue, on a l’air tata. Je relis mon billet de l’an passé et je score très bas dans le « je voudrais que… » réalisés. Pour ne pas avoir l’air con, l’an prochain, je n’en prends qu’une cette année : celle de continuer à avoir du plaisir dans tout ce que je fais, sans compromis. Ça ne devrait pas être trop difficile à tenir.
Top 10 – 2009
L’an passé, j’avais, comme plusieurs blogueurs et journaux et revues spécialisées, fait mon top 10 mélomane de 2009. J’avoue avoir commencé et mis ça de côté. Voici donc la liste exhaustive de mes disques préférés de 2009 – Sans aucun ordre précis. The XX – XX, Passion Pit – Manners, Phoenix – Wolfgang Amadeus Phoenix, La Roux – La Roux, Florence and The Machine – Lungs, Fever Ray – Fever Ray, Au Revoir Simone – Still Night, Still Light, Moderat – Moderat, VA – Dark Was The Night, BabX – Cristal Ballroom. Je reviendrai peut-être sur certains de ces disques dans d’autres billets. En consultant ici et là, les Top 10 des autres je constate que j’adore les rétrospectives surtout culturelles qui nous permette d’entendre et de voir tout ce que l’on manqué. C’est une chance unique de se reprendre, tellement de trucs nous passent sous le nez. Pas assez de temps. Grrr.
Si le passé est imparfait, le futur lui est plus que parfait
Ca serait mentir d’affirmer que je suis satisfait à 100% de tout ce que j’ai réalisé professionnellement, l’an passé. Je vis toujours une relation amour/haine avec les dossiers terminés. Je suis passionné quand je réalise un mandat, mais quand celui-ci est terminé, avec le recul, je vois les directions différentes qu’auraient pu prendre certains, je vois les défauts et les améliorations que j’aurais pu apporter pour les rendre encore meilleurs. C’est mon karma. Je ne suis pas le genre de créateur qui s’autocongratule sur ses productions passées. Je préfère regarder ce qui me reste à réaliser, en avant. Le meilleur est toujours à venir.
Des souhaits™ pour 2010
Je souhaite que mes clients continuent à me pousser à sortir des sentiers battus, à me suivre dans des directions nouvelles et différentes, de se faire confiance encore plus, de prendre la tête et de regarder les autres les suivre; au lieu du contraire. Je me souhaite de pouvoir encore compter sur des clients imaginatifs, compréhensifs et passionnés. Pour les lecteurs de ce blogue, je souhaite une plus grande intervention de votre part. Oui, oui. Vous êtes capables. Vous êtes nombreux à me lire, mes statistiques le prouvent, mise à part quelques assidus qui prennent le temps de commenter (merci!!!), les autres le font par courriel, en privé ou sur Facebook. Allez. Cette place est aussi la vôtre. Ne vous gênez pas. Comme le disait ma carte de Noel, cette année : l’aventure de Traitdemarc™ serait inutile sans tous les gens qui gravitent autour de moi : clients, fournisseurs, amis, clients de mes clients, internautes. Vous. XXX.
> Affiche du National Natural History Museum de Londres.
Billets que vous pourriez aimer
Retour de/sur Londres.
Pas facile les retours. Mais comme je suis encore en vacances, je n’ai pas trop à me plaindre et disons que j’en ai vécu des pires que ça dans ma vie. Voici en vrac, quelques réflexions, clichés et anecdotes sur mon court séjour à Londres. Voyez ça comme les twits que j’aurais aimé écrire sur place…
Si vous voulez photographier un Tigre, ne le faites pas dans un aéroport
À l’aéroport Heatrow, aux douanes, trône une publicité d’Accenture mettant en vedette un Tiger Wood songeur devant l’emplacement difficile d’ou il s’apprête à frapper son prochain coup. Le slogan : It’s What You Do Next That Counts. Je trouvais l’ironie trop belle et j’ai voulu l’immortaliser sur photo… en oubliant que j’étais dans un aéroport. Vérification de ma caméra par la sécurité et un avertissement. Je le ferai plus, maman.
O Cacanada, terre non bitumineuse
Jour 1, Trafalgar Square, à deux pas de notre hôtel, se tenait une manifestation en marge du Sommet de Copenhague sur le climat. Des gens occupaient la place avec leurs tentes et tout le bataclan pour tenir le fort: bouffe, réchaud, etc. Leur cible de prédilections : les sables butimuneux du Canada. Drapeau canadien dégoulinant de pétrole en berne; welcome to London, boys…
Le bon vieux bouche-à-oreille nous épargne de faire des pieds et des mains pour rien
Qu’il soit direct, par internet, de la part d’amis très proches, d’amis Facebook ou d’utilisateurs de forums de voyage, le bon vieux word-of-mouth est le moyen le plus efficace pour ne pas se tromper et bénéficier de précieux conseils quand on veut voyager : mon hôtel Les Citadines Trafalgar Square était parfait. Pas cher, très propre et tranquille. Amateurs de grand luxe, ce n’est pas pour vous. Pour les autres, vous avez le right spot. Merci Martin pour le tuyau…
Le pixel c’est ben beau, mais le grain c’est encore mieux
Au National Portrait Gallery, une super exposition de photos intitulée The Beatles to Bowie nous attendait. Couvrant le rock des années 60 en photo, de super clichés connus et inédits des figures de proue du rock britannique étaient exposés. Les trois gars sont tombés en amour avec la photo de Jane Birkin. Serge devait avoir du goût…
Mexican British Museum
Avouons que le hasard fait bien les choses. Au British Museum se tenaient deux expos sur le Mexique: Moctezuma (le roi-serpent), mais surtout la Révolution sur papier (traduction libre) — une expo sur les affiches produites par des artistes mexicains pendant la révolution. Expo assez intéressante pour en acheter le catalogue…
Des livres qui coûtent des livres
Je ne peux m’empêcher d’acheter des livres de design en voyage. Trop la plupart du temps. Certaines mauvaises langues vous diront, pas uniquement en voyage… Je n’ai pas ouvert une seule page des livres ramenés de Barcelone en juin dernier et voilà que j’ai rempli mon sac de cabine de 200 lb de livres à 200 livres. Les livres en Europe sont toujours trop chers et en Angleterre ils sont exorbitants. Un livre acheté chez Amazon.ca à 25 $ CAN est à 25 pounds à Londres (40 $ CAN) — le calcul se fait vite….. OK, ça ne m’a quand même pas empêché d’en ramener quelques-uns…
Pas de la petite bière
Mea Culpa : je suis un buveur de bière. De vin aussi, mais ma bedaine trahit encore plus un amour du houblon. Et à Londres, les pubs pullulent. Je ne dirai pas combien nous en avons visités, mais disons assez pour se faire une idée de la cordiabilité des ses hôtes et de ses habitués ainsi que du large choix de bières disponibles.
Sorry We Are Closing
Nous étions trois couche-tard dans une ville qui se couche de bonne heure. Pas facile. La plupart des pubs ferment à 22 h. Leurs cuisines à 21 h. Pour des gars habitués à bouffer tard normalement, disons que ce n’était pas évident.
Shopping in the rain
La journée consacrée au shopping fut celle où la Tamise a dû remonter d’un pied. Le déluge. Quelle bonne idée que d’avoir retiré de mon sac le parapluie que je trainais depuis le début de mon périple. Résultat : mouillé jusqu’aux genoux à travers une marée (!) de monde parcourant les boutiques avant Noel.
Stupeur et ronflements
3 colocs fatigués, ça ronfle.
Des fumées d’usine coiffent la ville d’ocre, de rouge et de violet
Liverpool comme le chantait Renée Martel (quelle culture, avouez!) est une ville intéressante (surtout la vieille partie). Même si notre séjour fût de courte durée, nous avons pu constater que la Liverpool est définitivement Beatles.
Et les Londonners?
Gentils, polis et souriants. Les Londoniens sont très sympas. Dans les pubs, les musées, les boutiques et sur la rue, les gens étaient avenants, toujours prêts à t’aider à retrouver ton chemin. On m’avait parlé en bien de ceux-ci, je ne peux que confirmer. Première visite, mais pas la dernière…
Billets que vous pourriez aimer
De l’importance de se mettre sur la charge.
Ouf. J’y suis arrivé. C’est la même conclusion à laquelle j’arrive toutes les fois que je dois donner un dernier sprint afin de boucler mes valises. Pour ceux qui ne le savent pas encore, je serai à Londres, cette semaine. Histoire de faire le plein. Question de faire le vide. C’est selon. Jadis, quand je quittais le bureau pour des vacances, je n’arrivais jamais à le faire sans me culpabiliser. Par rapport à mes clients, associé et par rapport à moi. Comme maintenant je travaille seul et que j’ai une relation privilégiée avec mes clients, restait plus qu’une seule personne à convaincre du bienfait d’arrêter le temps : moi. Aujourd’hui, j’ai une meilleure philosophie par rapport au décrochage. Je vois les vacances comme une source potentielle de remise à niveau, voire de remise à neuf. Et je vis très bien ça. Je décroche vraiment. Comme me le faisait remarquer une cliente la semaine dernière lors d’un shooting photo : « il faut se mettre sur la charge ». Comme une pile. Sinon on tombe à plat. Lors d’une conférence TED (disponible ici), le designer de renommée mondiale Stefan Sagmeister parlait de l’importance de fermer les livres et de prendre des vacances. Son studio ferme une année complète tous les quatre ans. Soit pour lui permettre d’écrire un livre, d’enseigner ou de simplement voyager. Incroyable, non? J’avoue que j’envie l’idée d’être capable de faire ce genre de truc. Ça prend du courage et une bonne dose de la détermination, mais j imagine facilement les bienfaits d’un tel geste. Ressourcement garanti. Piles à neuf. Full charge. Bon. Pourquoi Londres? Pour le cinquantième anniversaire d’un copain, j’ai réussi à dénicher deux billets pour voir Paul McCartney pour le dernier spectacle de sa tournée européenne, le 22 décembre à O2 Arena de Londres. De deux voyageurs, nous sommes passés à trois, le temps de le dire. On sera le Fab Three pour notre tournée à nous. Ça, c’est le premier prétexte. Le deuxième, c’est que malgré le fait que je n’y ai jamais mis les pieds, ce pays me fascine depuis toujours et que suis un fan de littérature et de musique anglaise toute générations confondues. Allez hop, je suis parti. Y a des kilomètres de bitume qui m’attendent, je devrais plutôt parler de milles…