x.

xMartin et moi, on ne s’entend guère musicalement parlant. En fait, je pense qu’on ne s’entend pas du tout là-dessus… Pourtant, j’aime bien ce qu’il fait, lui, comme musicien. Ce n’est pas le genre de musique vers lequel j’irais naturellement, mais ça me plaît. Tant pis pour lui si j’aime ça, ça veut dire que mes goûts pourraient lui plaire (!). Mis à part la musique, on a un discours commun: on n’aime pas vraiment pas la génération des baby-boomers (parenthèse importante pour ces lecteurs qui en font partie : quand on parle de génération, nous généralisons : pour moi, une génération représente beaucoup plus qu’une plage d’âge, elle représente plus une façon d’être, une manière de penser. Si vous ne vous retrouvez pas dans ni l’une ni l’autre, soyez sans crainte.) On n’aime pas, est aussi un grand mot; on n’adhère surtout pas à leurs valeurs, encore moins à leur démesurée estime de soi. Leur manière de penser qu’ils ont tout inventé, tout bâti alors que le constat des générarations qui les ont suivis en est un plus pessimiste.
J’étais autour d’une bonne table, vendredi soir dernier, à une soirée de poker entre chums de gars. Du monde de la même génération, des gars de 40 à 50 ans. Personne avec des jobs coulés dans le béton, digne représentant de leur génération. Autour de la table, malgré nos goûts différents, plus que les mêmes valeurs, nos visions étaient les mêmes. Levant nos verres à la victoire d’Obama, outre la couleur, l’image, ce qui nous plaisait encore plus, c’était l’ascension enfin d’un nouveau maître du monde de NOTRE génération. Comme analysait Martin, de voir Bush partir le dos courbé, laissant un monde divisé, fauché, sale écologiquement et éthiquement parlant, à l’image de la fin de règne des baby-boomers; et de voir l’arrivée d’Obama, le nouveau, le X, le gars qu’on n’attendait pas, le gars qui a fait son chemin entre deux générations, dites lyriques, fut un baume. Obama héritant d’un monde à nettoyer et à rebâtir, est à l’image de ce que ma génération a vécu et vit encore : vivre des miettes laissées par les baby-boomers ou pire encore, obligé de tout nettoyer plutôt que de jouir du moment présent, comme eux l’on fait (comme le dit bien cette chanson de Martin: «Janitors of The World»). D’entendre le discours réaliste d’Obama, sans fausse promesse représentait bien ce que les X… représentent. Une génération réaliste. Pas rêveuse, ni idéaliste; non, réaliste et vrai. Cela nous a pris du temps à nous les X d’éclore. Coincés entre les baby-boomers, et les Y, nous avons rongé notre frein. Étiqueté « sans envergure », « no future », « désabusé », « individualiste », ma génération a su tranquillement faire sa marque. Sans éclat. Alors que les générations qui nous servent de parenthèses clament haut et fort leurs idéologies, les X font dans la modestie et la véracité. Nous sommes les responsables du web 2.0. Nous sommes la génération qui a su moderniser les modes de diffusion d’information et y adhérer rapidement. Nous sommes ceux qui ont mis le web au monde, ou presque (baby-boomers, sors de ce corps!!!). Nous sommes technologiquement « in ». Oui, nous avons réussi à passer au travers des épidémies de sida, des Mac Jobs, de l’apparition des clauses orphelines, de l’insécurité d’emploi, des séparations massives suivies des familles reconstituées, mais nous sommes aussi les précurseurs en matière de consultants, de travailleurs autonomes, de sous-contractants, d’économie parallèle. Nous sommes à l’avant-garde des technologies et des télécommunications. Nous avons eu une jeunesse désabusée, une trentaine réaliste, mais notre éclosion au seuil de la quarantaine est beaucoup plus valorisante que celle des baby-boomers (c’est sûr qu’eux pensent le contraire, mais ce sont dans leurs gênes, nous n’y pouvons rien…).
Aprés deux décennies à se dire que nous étions une génération qui ne passerait pas à l’histoire, Obama ne donne pas uniquement du « Power » à la jeune génération : il nous démontre, à nous, X, que nous passerons aussi à l’Histoire : et vraiment pas de la mauvaise manière…

25 ans.

UQAM, laboratoire informatique du département de design graphique, 1988, 4 ans après cette annonce. À un an de terminer mon baccalauréat en design graphique, trônent une vingtaine de nouveaux ordinateurs dans le laboratoire, des macs. Les étudiants de mon département sont divisés : il y a ceux qui s’intéressent à l’informatique et ceux qui ne veulent rien savoir. Et c’est normal. Nous avons été formés pour devenir des créateurs, des concepteurs, pas des pitonneux, encore moins des informaticiens. Déjà que nous nous distinguons des techniciens graphistes par notre formation, certains ne veulent rien savoir de toucher à ces appareils : cela représenterait la même chose que si on les forçait à utiliser les machines reprographiques destinées à l’imprimerie, un recul. Nous sommes donc peu à nous intéresser au mac. D’autant plus que le laboratoire informatique est là en grande partie parce que notre pavillon est partagé avec les étudiants du design de l’environnement et qu’eux sont déjà plus alertes aux nouvelles technologies. J’ai fini mon bac en 1989. Quand nous sommes sortis tous frais et tout formés avec nos idées plein la tête, nous ne savons pas encore que les temps ont changé. L’ère du mac commence. Si on avait fini en 1990, nous aurions eu des cours sur le mac, mais ce n’est pas le cas. Comme je m’y suis intéressé assez rapidement, je suis chanceux, puisque dans chacune des places où j’applique c’est devenu une question préalable : travaillez-vous sur mac? J’imagine la face des 3/4 des étudiants qui ont fini en même temps que moi… Mon histoire est celle de ceux qui vivent des changements. Le graphisme n’a pas été le seul métier bouleversé par l’informatique ou l’arrivée d’une nouvelle technologie ou une nouvelle façon de faire. Bien des sphères de métier ont évolué et évoluent encore avant même que le système d’éducation réagisse. Bon anniversaire mac, en espérant que ton papa se porte mieux…

Un peu de chaleur.

C’est une coïncidence si ce vidéo nous montre des plages magnifiques d’Australie en même temps que chez nous, les grands froids débarquent. Je ne fais pas exprès, je vous assure. Ce n’est pas mon genre de faire cela, vous le savez bien. Sage comme une image. Ce petit bijou de vidéo nous provient de Sydney et il a été créé par le photographe australien Keith Loutit. En mettant certaines parties de l’image hors foyer et en utilisant une technique nommée tilt-shift (c’est la technique dont je te parlais ce matin, François …), on croirait que la scène miniature sort tout droit d’un film d’animation où rien n’est vraiment réel. Cela donne un film surréaliste où certaines scènes me rappellent les carrés de sable de mon enfance. Si vous êtes tannés des vidéos, pas toujours très intéressant de Youtube, visitez Vimeo, une plateforme ou les clips sont de qualité supérieure, superbement réalisés, professionnels, avec toujours un côté artistique très développés. Le détour en vaut la peine.

Charlie Brown, Snoopy et moi.

Je n’arrive pas à me rappeler quand je les ai connus. Au primaire, secondaire? J’ai une mémoire de 512k. Même pas une HD. En fait, ma mémoire est aussi bonne que ma vision de loin. OK. Je prends 2 minutes et ouvre une parenthèse pour vous raconter « La fois que j’ai eu de l’air le plus fou #324 » : pendant les dernières vacances de Noël, alors que je me trouve au rayon de la pâtisserie de l’épicerie Corneau Cantin, j’aperçois Kathy, ma pote de chez Chlorophylle, qui entre. Je la salue, mais elle ne me voit pas puisqu’elle ne réagit pas. Alors, je refais un bye-bye encore plus significatif, sans succès. Alors qu’elle est très près de moi, je me rends compte qu’elle vient tout juste de se lever, car elle a les yeux tout enflés, elle semble sortir tout juste du lit. Je m’approche et lui dis amicalement : « hey, t’a ben la face bouffie à matin! , tout juste avant de me rendre compte que ce n’est pas Kathy. Bravo. La femme que je viens d’insulter me regarde et me dit mi-figue mi-raisin : « je fais si dure que ça? ». Je fonds. Sous ma tuque de laine, il doit faire 40 °C. Le reste de mon visage prend la couleur de mon nez. J’ai l’impression que mon antisudorifique vient de se liquéfier instantanément. Je balbutie « heu nooooonnn, pas du tout… nonnn , je vous ai prise pour… une amie ». C’est certain. Ça prend tout qu’une amie pour se laisser traiter de bouffie… À toutes les rangées de l’épicerie, je la rencontrais à nouveau et je prenais, par la même occasion, quelques degrés supplémentaires sous la tuque. Bon voilà. Fin de la parenthèse. J’ai fait un Charlie Brown de moi. Ce qui me ramène à mon sujet principal; je me rappelle plus comment j’ai connu mon ami Charlie Brown, mais cela fait un bail. J’en parle parce que pendant les Fêtes, à part insulter de parfaites inconnues, j’ai visité l’exposition « Le monde de Charlie Brown : la vie et l’oeuvre de Charles M. Schulz » à la Pulperie de Chicoutimi. C’est une exposition itinérante qui nous provient de la Fondation Charles M. Schulz, le créateur de Peanuts. Je n’ai pas de mémoire mais en lisant les informations sur les pièces exposées, cela m’a rappelé que j’avais dans ma bibliothèque une autobiographie pas mal intéressante qui s’intitule « Charlie Brown, Snoopy and Me » (d’où mon titre). L’expo a surtout revigoré tout l’amour que j’ai pour cette bande dessinée. Son intelligence, sa créativité, sa subtilité, son humour pourtant si simple. Ce trait de crayon. J’ai d’ailleurs bavé en voyant les crayonnés originaux. Quelle belle histoire que celle de Schulz et de ses personnages! Refusant que sa création soit reprise ou faite par un studio, comme l’ont fait avant lui Hergé et Disney, il a dessiné jusqu’à la fin ses bandes quotidiennes; mourant quelques heures avant la parution de la dernière. On voit d’ailleurs le dernier strip à l’expo: Snoopy sur sa niche, tapant sur sa Remington le texte d’adieu de son papa. Les souvenirs que cette expo m’a rappelés sont légions : les articles aux couleurs des personnages qui jonchaient mon premier appartement à Montréal (j’avais même des draps – on s’entend, qu’on était loin du bachelor-lounge-piège-à-fille !!!!!), ma quète dans toutes les bouquineries usagées pour trouver de vieux exemplaires originaux (ma meilleure collecte : Lennoxville près de Sherbrooke, lors d’une immersion anglaise – fallait me voir revenir en vélo avec la boîte de carton sur le guidon), mon sac d’école Snoopy (que j’avais au Cégep… – sans commentaires svp…), mais avant tout, le plaisir sans cesse renouvellé de relire et relire ces classiques de l’histoire de la bande dessiné. Si le coeur vous en dit, une super collection regroupant tout les strips de 1950 à 2000, un travail d’archives colossal, est en court de parution. L’éditeur Fantagraphics publie, à raison de deux livres par an, pendant 12 ans, tous les bandes créées par Schulz. C’est un must pour le collectionneur.

> Le monde de Charlie Brown : la vie et l’oeuvre de Charles M. Schulz
Du 6 déc 2008 au 12 avril 2009 – Pulperie de Chicoutimi.

> The Complete Peanuts – vol. 50-54, vol. 55-58, vol.59-62, vol. 63-66, vol. 67-70.
Le reste est à paraître… – Fantagraphics Book

Billets que vous pourriez aimer

Top 10 2008.

Depuis quelques années maintenant je m’amuse à faire mon Top 10 musical. Comme la plupart des chroniqueurs musicaux, j’avoue que 2008 fut une année pas mal intéressante. Alors, voici mes coups de coeur 2008 anglophones et francophones :

TOP 10 ANGLO

01. Cut Copy – In Ghost Colours
Voir mon coup de coeur juillet 08

02. Vampire Weekend – Vampire Weekend
Voir mon coup de coeur juillet 08

03. Fleet Foxes – Fleet Foxes
– Amateur de folk du genre Neil Young voici Fleet Foxes. Mélodies bien ficelées, chansons minimalistes: vraiment très bon.

04. Portishead – Third
– On ne les attendait plus. Je pensais que le groupe ne reviendrait jamais ensemble après l’album live de 1998. Dix ans après et quatorze ans après le magnifique album Dummy (dans mon top 25 de tous les temps) voici Third. Toujours actuel, réinventé, Portishead a su revenir où ils nous avaient laissés.

05. MGMT – Oracular Spectacular
– Pop éclectique, MGMT change de style comme de beat. Certaines pièces nous ramènent des sonorités à la Bowie et même des Stones (surtout la voix sur Weekend Wars). Vraiment un excellent album.

06. TV On The Radio – Dear Science
– Lors de la sortie de Return to Cookie Mountain, leur précédent album, les critiques avaient encensé TV On The Radio; moi j’avais moins accroché. Dear Science est peut-être un album plus accessible : très bon.

07. Hercules And Love Affair – Hercules And Love Affair
– J’adore Antony de Antony and The Johnsons: alors quand j’ai su qu’il était associé (vocalement) au projet d’Hercules And Love Affair, j’y aie prêté une oreille plus attentive. Amateurs de disco, cirez vos souliers, montez vos bottes et tentez de rester insensible aux rythmes d’Hercules : bonne chance!

08. Mercury Rev – Snowflake Midnight
– J’avoue avoir un faible pour ce groupe. Leurs albums Deserter’s Songs et All Is Dream m’avaient complètement séduit (j’espère que le premier a plu aussi au petit con qui me l’avait volé dans ma voiture…). Les critiques n’ont pas aimé Snowflake Midnight, moi si. Très différent de leur style régulier, plus planant, à la limite psychédélique, cet album m’a paru beaucoup plus homogène que les autres, quasiment un disque concept.

09. Femi Kuti – Day by Day
– J’adore la musique africaine, l’Afro-Beat, les tounes interminables aux rythmes répétitifs, les voix en choeur, les percussions. Cet album de Femi Kuti ne révolutionnera pas le genre et c’est tant mieux, ce n’est pas ce que l’on veut. On veut de la chaleur, de la candeur, du beat, de la transe, de l’Afrique, quoi! À écouter en attendant le Festival des Rythmes de Monde de Saguenay, en août 2009…

10. David Byrne and Brian Eno – Everything That Happens Will Happen Today
– Pas nécessairement un album indispensable, mais je ne suis jamais un critique sévère quand Byrne sort un disque. voir mon coup de coeur du mois d’août.

TOP 10 FRANCO

01. Karkwa – Le volume du vent
– Quel album! Quel groupe! D’une maturité musicale certaine malgré leurs jeunes âges, les membres de Karkwa nous ont pondu un album très sensible. Même si je ne suis pas un grand fan de la messe de l’Adisq, leurs prix de cette année sont amplement mérités : si cela n’a servi qu’à les faire découvrir au grand public, parfait!

02. Mathieu Boogaerts – I Love You
– Veritable extra-terrestre de la scène française, Boogaerts a toujours créé des albums au style très personnel, mêlant mélodies rythmiques et voix frêle. Dans I Love You, quelques pièces en anglais et un retour aux beats saccadés. Excellent.

03. Coeur de Pirate – Coeur de Pirate
– Rarement artiste aura provoqué des sentiments autant opposés. On la déteste à s’en confesser. On l’aime sans retenue. Je penche du côté de l’amour. Je l’aime bien, moi, sa frimousse, ses textes gauches, ses chansons simples. Et je ne comprends pas la haine de certaines critiques à son endroit : bordel, il y a des centaines de disques plus poches que cela qui sortent par mois sans que personne ne sorte dans la rue pour protester. En musique, tout est une question de feeling : vous aimez ou pas. Et je n’aime pas que l’on me dise que je suis un idiot, d’aimer Coeur de Pirate. J’aime, point. À découvrir pour vous faire votre propre idée.

04. Alain Bashung – Bleu Pétrole
– Je n’aime pas avoir de regrets, mais de l’avoir manqué aux Francofolies de Montréal en 2003, je me suis trouvé un peu cave: surtout que j’étais sur place, préférant revoir Thomas Fersen. Bashung c’est un grand. Un monument. J’espère un retour au Québec, pour me reprendre.

05. Camille – Music Hole
– Si Boogearts est un extra-terrestre, voici sa conjointe. Elle aussi, on devrait la classer dans la catégorie « On adore – On déteste ». Moi je l’aime. Avec ses chansons a capela, ses bruits de bouche, ses sons gutturaux, elle sonne vraiment comme personne d’autres. Même si l’album est presque exclusivement en anglais, je le pousse dans ma catégorie Franco.

06. Radio Radio – Cliché Hot
– Je les aime bien ces Néo-Brunswickois. En fait, j’aime bien le hip-hop franco. Radio Radio, ça déménage, ça swing. Avec leur accent de la Sagouine, leurs tounes drôles, leurs costumes excentriques, c’est de la bonne pop: difficile de rester assis en écoutant Rum Runner

07. Arman Méliès – Casino
– Aux fans de Bashung, vous adorerez Méliès. On retrouve la même musicalité, une voix sombre ainsi qu’une prose tortueuse.

08. Barbara Carlotti – L’idéal
– Seule artiste francophone signée sous le label 4AD (Cocteau Twins, Pixies, etc.), Carlotti nous signe un disque délicat et poétique, aux rythmes très 60’s. On sent l’influence de Françoise Hardy, Barbara. À découvrir.

09. Pas Chic Chic – Au contraire
– Formé d’ex-membres de Godspeed You! Black Emperor, Pas Chic Chic a produit un album au style sombre très 70’s aux rythmes mécaniques cacophoniques répétitifs. Très expérimental, ne vous faites pas un avis définitif avant plusieurs écoutes.

10. Artistes variés – 12 hommes rapaillés chantent Gaston Miron
– L’interprétation d’Art poétique de Martin Léon vaut à elle seule l’album. Trop beau.

Kiva. Des prêts qui changent des vies.

Vous vous souvenez de l’article que j’avais écrit sur Birima, ce projet de microcrédit parrainé par Benetton? J’ai trouvé un autre organisme dans lequel vous pouvez participer. Le projet s’appelle Kiva. Son modèle économique est super intéressant. Vous prêtez de l’argent à des minis entrepreneurs partout dans le monde, ils se développent, vous remboursent et vous décidez si vous réinvestissez dans une autre entreprise ou récupérez vos sous. C’est cool non? Moi, je trouve ça génial. Et, dans mon cas, meilleur que la Bourse. Je pense que la micro-économie va sauver le monde. Les super modèles économiques sont du passé. Dans les pays du tiers monde, comme ici, il faut développer la petite entreprise. Les subventions à outrance vont à l’encontre d’une saine économie de marché : pour se développer, il faut une clientèle, un marché et de l’huile de bras. Des projets irréalisables endossés par des gouvernements en constante campagne électorale, nous en avons assez subi. Pour les pays sous-développés, c’est le même constat. Il faut concentrer nos efforts sur les individus, et non sur les corporations et les gouvernements. C’est l’économie 2.0.
Me voilà donc aujourd’hui, fier partenaire de Kiva. J’ai investi dans le restaurant de Fatou Diallo au Sénégal; la fabrique de Cony au Pérou; l’imprimerie de Doris Zulema de Bolivie et le marché de Dina Obeng au Ghana. Avec mon humble participation, ces gens vont développer des minis entreprises grâce auxquelles ils surviendront aux besoins de leurs proches. Je fais une différence. Internet a changé le monde du commerce, mais est en train, aussi, de modifier complètement celui de la philanthropie. Autrefois, l’argent que nous donnions à des organismes communautaires internationaux devaient se promener de main en main parmi d’infinis paliers avant d’arriver (?) à destination. Aujourd’hui, l’argent migre de Kiva, va à l’organisme communautaire sur place qui le distribue à la personne choisie. Bingo. La magie d’internet permet aussi l’effet multiplicateur. Si un vidéo débile peut être visionné 1,000,000 de fois sur Youtube; imaginez que ces mêmes personnes envoient 1$ à un organisme dans le besoin… Il fait voir les choses autrement quand on pense globalement. Quand j’ai envoyé de l’argent, via Kiva, j’ai été surpris de la vitesse à laquelle les besoins financiers de ces personnes ont été comblés. Le nombre de participants fait définitivement une différence. Quand j’ai choisi Cony du Pérou, elle avait encore besoin de 350S pour atteindre son but de financement; quelques heures après, celui-ci était comblé malgré le millier de personnes en attente de prêts.
Vous aviez besoin d’une idée originale de cadeau de Noël? Posez un geste qui fera une différence dans le monde : cliquez sur Kiva. Vous serez surpris de constater qu’un petit prêt, si minime soit-il, peut changer des vies.

Billets que vous pourriez aimer

Une guignolée virtuelle plutôt réelle.

Donnez! Guignolée des médias sociaux et numériquesCeux qui me visitent régulièrement auront peut-être remarqué que j’ai placé une bannière comme celle-ci dans ma barre de côté. C’est la première guignolée des médias sociaux. Après vous avoir sollicité dans la rue, le 4 décembre, je vous redemande encore de donner généreusement, mais cette fois via le web. L’initiative de cette première guignolée vient de Michelle Blanc. Figure de proue de la blogosphère francophone (son blogue est classé 70ème le plus populaire dans la francophonie toute catégorie confondue, ce n’est pas rien!), Michelle Blanc est avant tout une consultante, conférencière et spécialiste du monde numérique et des médias sociaux. Si vous ne l’avez jamais lu, précipitez-vous! Et n’oubliez pas de donner!

Typo écolo.

Il fallait y penser. Après le papier recyclé, les encres végétales, voici le dernier cri du graphisme écoresponsable: l’Ecofont. Comme le raconte Spranq, le bureau de design néerlandais derrière le projet, nous n’utilisons pas uniquement du papier, mais beaucoup d’encre dans nos besoins journaliers d’impression de bureau. Le mandat que l’agence s’était auto accordée était simple : de combien une typographie pouvait-elle être altéré tout en conservant sa lisibilité. Après plusieurs tests avec différentes formes, les meilleurs résultats ont été obtenus en utilisant des cercles pour creuser la lettre. La typographie de base utilisée est le Vera Sans, une police Open Source. La firme estime que l’utilisation de l’Ecofont utilise 20 % moins d’encre. Pas mal, non?. Ha oui, cette police de caractère est gratuite (télécheargable par ce lien) et libre de tout droits.

Tant qu’à parler d’économie de papier… Un client me disait récemment qu’il imprimait ses courriels importants afin de les archiver. Le hic, c’est que lorsqu’il en imprime un avec la notion « Êtes-vous vraiment obligé d’imprimer ce courriel… bla-bla », cela lui prend souvent le double du papier (!). Ce n’est pas la première dichotomie environnementale, vous me direz, mais ce genre de situation me fait quand même marrer.

Vieux con.

Je ne pensais vraiment pas que j’étais rendu là. Je savais que je vieillissais de jour en jour, mais j’étais certain que c’était uniquement la carcasse qui prenait de l’âge (« … et du poids… » – hey, je vous ai entendu!!!). J’étais convaincu que je ne tomberais jamais dans le panneau. Jeune, je haïssais ce genre de discours. Les grandes affirmations qui commençaient par « Dans mon temps … ». Ben oui, mon oncle, ben oui. Dans ton temps, tout était mieux, dans ton temps tout était parfait, dans ton temps, vous étiez mieux que nous. Je haïssais ça à m’en confesser. Les fameux discours générationnels. Les générations d’avant qui pensent que les générations d’après sont moins ceci et plus cela. Il faut dire, pour en ajouter, que je fais partie de la génération X. Cette super génération incomprise serrée entre les géants boomers et sa princesse descendance Y. Ce X qui nous a marqués au fer rouge. Le même X que l’on voyait appliqué sur nos devoirs quand le prof voulait nous montrer que l’on s’était gouré et qu’il fallait recommencer. Recommencer est le mot d’ordre de cette génération : recommencer un nouvel emploi, une nouvelle relation, etc. Mais je m’éloigne là. Je disais que je ne pensais jamais que j’allais un jour, moi aussi, commencer à tenir des discours « dans mon temps… ». Ce n’est pas que j’ai voulu, cela m’a sauté aux yeux en regardant ce magnifique film : Maman est chez le coiffeur. Magnifique film par son esthétisme : la photo y est tellement belle, mais magnifique, aussi, par le jeu des jeunes comédiens qui interprètent des enfants des années soixante. (Vous me voyez venir, là hein?). En résumé, c’est l’histoire d’une femme (l’excellente Céline Bonnier) plaquant mari et enfants qui décide d’aller travailler à l’étranger. La situation serait banale aujourd’hui mais l’action se déroule en 1966. L’histoire nous est racontée par les enfants. Des enfants en 1960. Des enfants habillés de polyester et ratine de velours, avec des pantalons trop courts et des chandails de laine qui pique. Des enfants qui jouaient avec rien. Des enfants qui vivaient en parallèle de leurs parents. Des enfants qui vivaient leur vie d’enfant. Point. (Si vous ne me voyez pas venir, c’est que a) vous avez cessé de me lire (votre patron vient peut-être d’entrer dans votre bureau; b) vous regardez seulement les images de ce blog ou c) vous êtes né après 1980. J’ai retrouvé dans ce film, ma jeunesse; une jeunesse tellement différente de celle de mes enfants et de leurs congénères. Une enfance sans technologie, sans 2000 stations de télé, sans ipod, sans internet… Un jeu en réseau, c’était un jeu de quartier. Avec des vraies personnes. Une enfance avec les vieux vélos de nos cousins, frères, voisins. Nos vélos qui pesaient 200 livres. Les même 200 livres que pesaient les appareils dentaires de l’époque. La télé sur le UHF. Les cartes de hockey et la gomme dure qui faisait gricher des dents. Les mille et un personnages interprétés avec le même bâton comme objet. Nous étions tellement naïfs. Trop? Je ne pense pas. Aujourd’hui, les jeunes me semblent plus blasés qu’en notre temps. Désillusionés. Mmmm. Je pense vraiment que je deviens vieux. Un vieux con.

Maman est chez le coiffeur de Léa Pool.

Donner, c’est recevoir beaucoup.

Je serai au coin de la rue Lafontaine et Racine, jeudi matin dès 7h afin de recueillir vos dons pour la troisième année lors de la Grande Gignolée des Médias. C’est un petit geste qui rapporte gros. Grâce à vous. Faites un détour et videz vos poches dans mon bonnet rouge. La pauvreté ce n’est jamais drôle, mais à Noël, c’est encore plus dramatique.

La pub est d’Alfred Communications.

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