La chaleur des glaces.

« … Profitons de notre dernière journée ici. Respirons les grands espaces, regardons le silence, écoutons l’harmonie qui règne ici. Demain,  ce sera déjà chose du passé. Nos pieds ne fouleront peut-être plus ces sentiers fragiles. La seconde présente est la plus importante, sachons en tirer profit. La vie est trop courte pour ne pas la voir comme un cadeau… »
Mario replaça dans la poche de son manteau isolé, la lettre qu’il venait de lire. Autour du feu, mes compagnons et moi qui venions de l’entendre laissâmes le crépitement des flammes sur le bois prendre tout l’espace sonore. Nos yeux étaient embués. Par le froid, par la chaleur, par les sentiments qui nous habitaient à ce moment présent. J’étais sur le Lac St-Jean. À 10 km de Roberval. Sur les glaces. J’accompagnais, avec mes copains Éric Larouche et Roger Blackburn, les deux Mario, Bilodeau et Cantin, dans leur périple de 10 jours autour du Lac pour faire connaître la Fondation Sur la pointe des pieds. L’organisme qui aide les adolescents atteints de cancer à retrouver leur estime de soi et leur fierté, en leur offrant un défi exceptionnel grâce à des expéditions d’aventure thérapeutique. J’en ai déjà parlé ici (et vous pouvez vous renseigner un peu mieux ). La lettre que Mario nous a lue était écrite par Marie-Hélène Côté et faisait partie du journal de bord du voyage sur l’île d’Ellesmere qu’elle avait effectué en 2000, grâce à l’équipe de la Fondation. Elle devait décéder, malheureusement, un an après. Non sans laisser derrière elle, un rase-o-thon, organisé par son père qui aide à financer la Fondation depuis maintenant 10 ans.
Autour du feu, j’écoutais Mario Bilodeau raconter la naissance de cette belle fondation. Nous partager ces histoires de vie, de combat, de renaissance pour ces centaines de jeunes qu’il a accompagnés pendant ces voyages thérapeutiques. Chaque lettre avait un effet-choc sur moi. Un mélange de tristesse et de bonheur. Je regardais l’homme qui les lisait et j’étais impressionné par sa sensibilité. Je savais que ce bonhomme avait tout un parcours : créateur du BAC en plein air de l’UQAC,  fondateur de la Fondation Sur la pointe des pieds et conférencier prisé sur les bienfaits thérapeutiques du plein air, mais je n’avais jamais eu le privilège de le rencontrer. Là, sur les glaces du Lac, où nous nous apprêtions à passer la nuit, l’entendre parler avec tendresse et respect des tous ces jeunes m’a fait découvrir un grand homme. Un homme hors normes. Avec une grandeur d’âme peu commune. Je me sentais choyé de pouvoir partager ces moments magiques à la belle étoile, d’entendre des histoires qui devaient mal se terminer, déjouer le destin et finir quelquefois positivement. Elles m’ont accompagné longtemps cette nuit-là, ces histoires, les yeux grands ouverts à fixer le toit de la tente. À faire de l’introspection sur mon propre parcours. Ruminant que nos destins sont si différents, mais se ressemblent tellement. Nos grandes joies, comme nos grandes tristesses puisant leur source au fin fond de notre propre vécu. Nous ne vivons pas en vase clos. On rencontre des gens exceptionnels tout au long de notre vie, des gens qui nous marquent à leur manière. Mercredi passé, sur ce lac, j’en ai connu un autre.

> Marie-Hélène Côté sur l’île d’Ellesmere

> La Fondation Sur la pointe des pieds recherche de têtes à raser pour son prochain rase-o-thon. Si vous connaissez des gens, communiquez avec moi, je vous mettrai en contact.

Spectacle bénéfice pour Haïti au Saguenay

Les artistes du spectacle Ecce Mundo, le groupe Celtic Rythm et d’autres artistes de la région s’unissent sur scène pour aider Haïti. Toutes les sommes amassées lors de ce spectacle, présenté le jeudi 28 janvier à 20 h à l’Hôtel La Saguenéenne, seront remises à la Croix-Rouge canadienne pour le Fonds de Secours « Tremblement de terre en Haïti ».« Nous sommes tous touchés, de loin ou de près, par l’ampleur de la catastrophe qui touche Haïti depuis plus d’une semaine. Ayant moi-même vécu plus de quatre ans à Port-au-Prince, je cherchais, comme bien des gens, à mettre la main à la pâte pour leur venir en aide. L’idée d’organiser un spectacle s’est imposée d’elle-même. Il s’agit là d’une belle manière de démontrer une solidarité et d’envoyer un message d’espoir à ce peuple», estime l’initiatrice du projet, Julie Dubois-Gravel.  Les organisateurs de cette soirée-bénéfice remercient leurs précieux collaborateurs et partenaires sans qui rien de tout cela ne serait possible: la troupe d’Ecce Mundo, l’Hôtel La Saguenéenne, Objectif Scène, LSM Son & Lumière, Traitdemarc, ICLT ainsi que les artistes et artisans. Toute la population est donc invitée à assister à ce spectacle-bénéfice le jeudi 28 janvier à 20 h à l’Hôtel La Saguenéenne. Le coût des billets est fixé à 15$. Des bénévoles seront également sur place, tout au long de la journée, pour amasser les dons volontaires.

Soyez généreux… encore une fois!

> Pour joindre le groupe Facebook de l’évènement.

> Pour acheter des billets
• La Saguenéenne 418-545-8326
• Bureau des Farandoles 418-549-4777
• Julie Dubois Gravel 418-944-3152
• Julie Lévesque 418-549-8433 ou 418-820-7627

« Rien n’arrête nos esprits »

Hier, Patrick Lagacé de La Presse posait une question existentialiste via son statut Facebook : « Question pour Dieu : Votre acharnement sur Haïti, c’est personnel ? » Pour ceux qui ne le savent pas encore, le pays, du moins sa capitale Port-au-Prince a été touchée par un violent séisme (magnitude 7 à l’échelle de Richter !!!). Bilan à jour, des centaines de morts, de disparus et des milliers de blessés… une ville dévastée, croulant sous les décombres (on dit qu’il y a plus de maisons détruites que de non touchées). Le désespoir. La misère. La mort. Difficile pour moi de rester insensible à ce qui se passe là-bas. Je vous ai déjà raconté que j’ai eu la chance de visiter ce pays à deux reprises. J’en avais parlé dans ce billet. Ce fut mon premier rendez-vous avec la misère. La vraie. Je me rappelle qu’avant de quitter, j’étais tombé sur la liste des pays les plus pauvres du monde, Haïti s’y retrouvait à la fin. Sur place, j’étais pourtant aux prises avec des sentiments contradictoires. Oui, la pauvreté se voyait partout : les détritus, les bâtiments détruits, les rats… mais aussi la chaleur, les sourires, les éclats de rire des Haïtiens. Un pays sans son peuple n’est rien d’autre qu’on lopin de terre. Même si cette moitié d’île n’avait qu’un bilan négatif au point de vue économique à offrir, la richesse de son peuple luttant désespérément pour s’en sortir lui valait le titre de perle des Antilles. Chaque fois que ce peuple avait toutes les raisons du monde d’abandonner, quand les épreuves se multipliaient, il s’est toujours relevé. La violence, la pauvreté, la dictature, les cataclysmes n’ont jamais réussi à détruire l’étincelle de leurs yeux. Il est impossible pour nous de se mettre à leur place. Nos grands combats sociaux et économiques sont si futiles comparativement à celui de survivre chaque matin. On peut les aider en pensée (!), mais un don à la Croix-Rouge serait plus pratique…

> Haïti par Arcade Fire | Le titre du billet est aussi tiré de la chanson

> Croix-Rouge Canadienne : 1 800 418-111 | www | Faites votre don en spécifiant dans le menu déroulant que c’est pour le tremblement de terre en Haïti

> Oxfam Québec
> Unicef Canada
> Centre d’étude et de coopération internationale (CECI)
> Médecins du monde
Médecins sans frontières

BLA BLA BLA – OU CONSTATATIONS DIVERSES # 05

Quand on a plein de trucs à raconter en peu de mots, la rubrique Bla Bla Bla est le moyen le mieux désigné. Voyez ça comme un retour sur 2009, avec un regard vers 2010. Un pot-pourri de « touski » (tout ce qui me rappelle l’année précédente, tout ce qui me préoccupe ou m’enchante). Tout ce qui fait de ce blogue, un endroit privilégié où je peux partager avec mes clients, amis, famille et lecteurs de toute provenance, l’ADN de Traitdemarc™.

Lhasa, Jacinthe, maman et Catherine
Comme bien des gens, j’ai été bouleversé d’apprendre la mort de la chanteuse Lhasa. Véritable coup de coeur musical, son premier album et première tournée m’avait jeté par terre, il y a une dizaine d’années. D’apprendre sa défaite par rapport à cette maladie terrible qu’est le cancer du sein m’a fait faire un peu d’introspection, cette nuit, par rapport à mes proches et la fragilité de la vie. Ça me rappelle que mon amie Jacinthe nous a quittés, elle aussi, avant les fêtes. Après s’être battue 7 ans. Imaginez. 7 ans. Ma mère fait partie aussi des trop nombreuses femmes qui ont eu à se battre ou se battent toujours contre cette terrible maladie. Ma mère a passé son temps de rémission, mais je pense que le fait d’avoir eu à passer ses multiples traitements, d’avoir eu à vaincre, outre la maladie, la crainte de ne pas s’en sortir la rend désormais solidaire aux trop nombreuses femmes atteintes. Finalement, de penser à ma bonne amie Catherine qui vient de passer la dernière année à se battre à grand renfort de chimio contre son propre cancer du sein, de sentir sa soif de vivre et son entêtement à s’en sortir me fait réfléchir sur les opportunités que l’on laisse trop souvent passer, les amis qu’on néglige, le bon temps qu’on doit prendre. Vivons. Si ce n’est pas pour nous, faisons-le pour celles qui auraient aimé le faire.

Y a des cadeaux qui font plaisir. D’autres qui coutent cher.
En 1969, mon parrain, étudiant à Rome, recevait de son frère pour Noel, une cassette par courrier. Sur celle-ci, toute sa famille, frères et soeurs et leurs enfants, lui souhaitait des voeux des Fêtes sur ce ruban enregistré. J’imagine sa tête, en déballant ce cadeau précieux, à l’autre bout du monde, d’entendre ses proches lui offrir comme une certaine présence et une chaleur venant tout droit du froid canadien de décembre. Quel beau cadeau! Quelle belle initiative! C’était avant les courriels, webcams, SMS. 40 ans après, il a converti cette cassette en format numérique et l’a offert à sa famille en guise de cadeau. Je me suis entendu, du haut de mes cinq ans, chanter « Je n’aurais pas le temps » de Michel Fuguain. Chanter est un grand mot puisqu’à part le refrain, je fredonne la plus part du temps. D’entendre les voix de papa, maman et ma soeur sortir tout droit du passé fut, j’avoue, assez bouleversant.

Décalage mensuel
Il existe un décalage horaire, mais existe-t’-il un décalage… mensuel? Pendant mon séjour à Barcelone, en juin, j’ai communiqué par courriel avec La Faktoria del Arts de Terrassa, un théâtre dans une ville en banlieue où je devais assister à un spectacle. Je leur demandais quelle était la façon la plus simple de m’y rendre. Je viens de recevoir la réponse, aujourd’hui, le 4 janvier. 6 mois après. La bonne nouvelle est que je sais maintenant comment y accéder. Super. Finalement, en relisant mon texte sur la cassette de mon parrain, je me dis qu’internet a aboli bien des frontières, mais n’a pas donné plus de jugement aux gens…

Résolutions.
Quand on prend des résolutions et que l’on ne les tient pas, personne s’en rappelle ou peu. Sinon soi-même. Quand on les écrit sur son blogue, on a l’air tata. Je relis mon billet de l’an passé et je score très bas dans le « je voudrais que… » réalisés. Pour ne pas avoir l’air con, l’an prochain, je n’en prends qu’une cette année : celle de continuer à avoir du plaisir dans tout ce que je fais, sans compromis. Ça ne devrait pas être trop difficile à tenir.

Top 10 – 2009
L’an passé, j’avais, comme plusieurs blogueurs et journaux et revues spécialisées, fait mon top 10 mélomane de 2009. J’avoue avoir commencé et mis ça de côté. Voici donc la liste exhaustive de mes disques préférés de 2009 – Sans aucun ordre précis. The XX – XX, Passion Pit – Manners, Phoenix – Wolfgang Amadeus Phoenix, La Roux – La Roux, Florence and The Machine – Lungs, Fever Ray – Fever Ray, Au Revoir Simone – Still Night, Still Light, Moderat – Moderat, VA – Dark Was The Night, BabX – Cristal Ballroom. Je reviendrai peut-être sur certains de ces disques dans d’autres billets. En consultant ici et là, les Top 10 des autres je constate que j’adore les rétrospectives surtout culturelles qui nous permette d’entendre et de voir tout ce que l’on manqué. C’est une chance unique de se reprendre, tellement de trucs nous passent sous le nez. Pas assez de temps. Grrr.

Si le passé est imparfait, le futur lui est plus que parfait
Ca serait mentir d’affirmer que je suis satisfait à 100% de tout ce que j’ai réalisé professionnellement, l’an passé. Je vis toujours une relation amour/haine avec les dossiers terminés. Je suis passionné quand je réalise un mandat, mais quand celui-ci est terminé, avec le recul, je vois les directions différentes qu’auraient pu prendre certains, je vois les défauts et les améliorations que j’aurais pu apporter pour les rendre encore meilleurs. C’est mon karma. Je ne suis pas le genre de créateur qui s’autocongratule sur ses productions passées. Je préfère regarder ce qui me reste à réaliser, en avant. Le meilleur est toujours à venir.

Des souhaits™ pour 2010
Je souhaite que mes clients continuent à me pousser à sortir des sentiers battus, à me suivre dans des directions nouvelles et différentes, de se faire confiance encore plus, de prendre la tête et de regarder les autres les suivre; au lieu du contraire. Je me souhaite de pouvoir encore compter sur des clients imaginatifs, compréhensifs et passionnés. Pour les lecteurs de ce blogue, je souhaite une plus grande intervention de votre part. Oui, oui. Vous êtes capables. Vous êtes nombreux à me lire, mes statistiques le prouvent, mise à part quelques assidus qui prennent le temps de commenter (merci!!!), les autres le font par courriel, en privé ou sur Facebook. Allez. Cette place est aussi la vôtre. Ne vous gênez pas. Comme le disait ma carte de Noel, cette année : l’aventure de Traitdemarc™ serait inutile sans tous les gens qui gravitent autour de moi : clients, fournisseurs, amis, clients de mes clients, internautes. Vous. XXX.

> Affiche du National Natural History Museum de Londres.

Billets que vous pourriez aimer

Je voudrais pas crever.

vianJay est un petit gars que j’aime bien. Je dis petit, même s’il est pas mal trop baraqué pour le traiter ainsi. C’est un beau grand gars élevé à la campagne. Le genre avec les valeurs à la bonne place. Près de la terre. Terre-à-terre. Intelligent. Il nous est arrivé souvent de nous croiser professionnellement, mais c’est quand il débarque à l’improviste à mon bureau que les discussions sont les plus intéressantes. On parle de tout. De rien. De nos générations, bien différentes, mais parfois si semblables. Tiens, aujourd’hui, on a parlé de Vian. Boris. Il vient tout juste de découvrir ses chansons. Et il les joue au ukulele. Il n’est jamais trop tard pour réaliser qu’on a tellement de choses à voir, lire ou entendre. C’est marrant, car je venais tout juste de terminer, ce weekend, Piscine Molitor, une bande dessinée de Cailleux et Bourhis, une biographie de Vian en accéléré que j’avais acheté y a belle lurette, mais que je n’avais pas eu le temps de découvrir. J’avoue connaître Boris Vian depuis mes belles années cégépiennes, mais que je ne m’étais jamais attardé à lire quoi que ce soit sur sa vie. Trop de livres, pas assez de temps, j’imagine. Boris Vian était cardiaque ; il considérait que nager en apnée était bon pour son coeur, d’où la piscine Molitor, près de Bois de Boulogne qu’il fréquentait). Pourtant, ce matin du 23 juin 1959, au bord du bassin, il lui reste seulement quelques heures à vivre avant de succomber à une crise cardiaque pendant la projection du film adapté de son roman « J’irai cracher sur vos tombes ». Cette bande dessinée magnifique raconte les passions, les amours, les joies de ce créateur unique, hors normes, aux multiples talents. Que l’on parle de Vian, le jazzman; Vian, le poète, Vian le chanteur ou Vian, l’écrivain; c’est toujours avec une imagination féconde et tordue qu’il réussissait à aborder les thèmes les plus simples de façon si surréaliste. À lire. Et tant qu’à épuiser le sujet Vian, courrez lire et savourez les illustrations de « Je voudrais pas crever »; une réédition du fameux recueil de ses poèmes, mais cette fois illustrée par Clerc, Loustal, Brochard, etc. Édité par la maison Les Allusifs — le design de tous leurs bouquins est remarquable —, ce livre est pour souligner le cinquantenaire de la mort de l’auteur. Vous n’en avez toujours pas assez? Vous voulez du Vian à d’autres sauces? Comme la mode en chanson est aux reprises; des artistes français ont sorti une réédition de ses plus grands classiques : Didier Wampas, Olivia Ruiz, Édouard Baer, etc. reprennent 39 chansons pour souligner les 39 ans de sa vie. Oui, oui, il est mort à 39 ans. Impressionnant tout l’héritage culturel qu’on peut laissez en si peu de temps. Malgré les épreuves de la vie. Ces épreuves qui marquent le temps et nos vies tout autant. Comme réfléchissait aujourd’hui sur son blogue, l’humoriste Martin Petit invitant ses lecteurs à se raconter dans les commentaires; à dévoiler où il en était dans leurs vies lors des événements de la Polytechnique en 1989, ceux de New York en 2001 et aujourd’hui. Comme quoi, humoriste, chanteur, écrivain, graphiste et infirmière ont tous des histoires qui tournent autour de l’Histoire. Je m’y suis commis. Si le coeur vous en dit, faites-le aussi. Plongez.

> Pisicine Moltior – de Christian Cailleaux et Hervé Bourhis – Éditions Dupuis

> Je voudrais pas crever – Boris Vian – Éditions les Allusifs

> À Boris Vian « On n’est pas là pour se faire engueuler – Collectif

> Le blogue de Martin Petit

Billets que vous pourriez aimer

Avoir une chanson dans la peau.

Magnifique vidéo créé en stop-motion sur la chanson Come On Up To The House de Tom Waits (de l’album Mule Variation). J’aime beaucoup la poésie crue de Waits, sa voix éraillée, sa musique sale. Ça sent les tripes. Le clip rend très bien les thèmes développés par Waits. Et pour un fan, comme moi, de typographie «handmade», c’est du bonbon.

1001 raisons pour sacrifier une bonne idée.

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L’illustrateur Scott Campbell a réussi à expliquer, en quelques traits, le destin brutal que vivent plusieurs excellentes idées. Difficile de ne pas lui donner raison. Combien d’idées géniales meurent dans l’oeuf sans avoir la chance de prouver leurs valeurs? Combien d’idées novatrices sont balayées du revers de la main par peur du changement? Que l’on sacrifie une bonne idée parce que l’on doute de son efficacité est une chose, mais si ce n’est que la peur d’être différent, audacieux, précurseur qui l’étrangle, là je ne comprends pas tout simplement pas.

S.O.S. Montréal.

dery_sarah_1Belle initiative que celle de Nelu Wolfensohn, professeur à l’UQAM qui a proposé à ses étudiants de 3e année du baccalauréat en design graphique d’exprimer, par le biais d’une affiche, leur mécontement et celui de la population envers les élus (anciens et futurs) de Montréal. Le résultat est disponible en visitant le site S.O.S. Montréal. Sur celui-ci, nous est expliquée la démarche proposée aux étudiants. « Montréalais, le 1er novembre allez voter! À l’heure du suffrage du 1er novembre, nous, les étudiants finissants du Programme de design graphique de l’École de design de l’UQAM, nous nous mobilisons pour exprimer en images la situation difficile dans laquelle se trouve la Métropole depuis plus de 30 ans. Nos affiches n’appuient pas les plateformes électorales des partis municipaux en lice pour le pouvoir, mais reflètent les vraies convictions et inquiétudes d’une cinquantaine de jeunes créateurs. Il ne s’agit donc pas de prendre position pour un politicien ou pour un autre, mais de faire connaître le point de vue personnel de chacun d’entre nous face aux problèmes récurrents à la Ville de Montréal. À une époque où on impute à la jeune génération son manque d’intérêt pour la vie politique, nos affiches sont un cri du cœur qui sonne l’alarme et veut réveiller. Montréalais, le 1er novembre allez aux urnes! Allez voter pour Montréal! » Même si les travaux réalisés par les étudiants ne sont pas tous géniaux, ils ont la grande qualité d’avoir réussi en peu de mots et d’images à illustrer des opinions diverses. En terre nord-américaine, nous ne sommes pas très habitués à ce genre de réalisations : l’affiche politique comme porte-étendard d’une opinion ou d’une prise de position sur un sujet précis n’est pas tout à fait ancrée dans nos moeurs. Et c’est bien dommage. Les pays d’Europe de l’Est, je pense surtout à la Pologne entre autres, ont un dense passé d’affichistes sociaux et culturels. Alors qu’ici l’affiche a toujours eu pour but d’annoncer un événement ou de vendre un produit, on assiste plutôt, dans ces pays, à de véritables plaidoyers envers des causes humanitaires, sociales ou politiques. Je parlais dernièrement dans un billet l’importance de la formation collégiale et universitaire vis-à-vis une profession comme celle de designer ou de publicitaire, ce projet mis sur pied par ce professeur illustre bien comment un étudiant peut développer sa créativité, certes, mais tout autant ses opinions, ce qui est, selon moi, primordial. Les meilleurs designers ne sont pas ceux qui réalisent des créations uniquement jugées en fonction de leur esthétisme, mais bien au niveau du thinking de celles-ci. J’ai lu un truc à propos de la différence majeure entre l’art et le design qui décrit bien ce que je veux exprimer; ça disait « Good art sends a different message to everyone – Good design sends the same message to everyone ». Et pour ça, il faut s’intéresser à son sujet. Le connaître. S’en imbiber. Créer de belles images est à la portée de bien des gens, réussir à délivrer un message convaincant et pertinent est pas mal plus difficile.

> L’affiche est une réalisation de Sarah Déry | Via le blogue de Sylvain Allard de l’UQAM

Tck Tck Tck Tck.

Un petit bijou de vidéo sur une reprise d’une chanson pas mal cool de Midnight Oil. Un beau mélange de plan continu et d’animation doublé d’un graphisme parfait qui donne un résultat super sharp. J’aime spécialement l’animation du cadran, l’intégration des logos et des choix typographiques. Conçu pour l’organisme Time For Climate Justice, le clip ainsi que la chanson sont distribués gratuitement sur la toile (en cliquant sur le site, vous y avez accès). Même si la chanson date de 1987, elle est toujours et plus que jamais brûlante (!) d’actualité. Appréciez malgré le discours déprimant…

> merci à Denis Claveau, via Facebook, pour le lien

Bye Anne, A+.

coramh« On rencontre dans une vie des milliers de gens, des gens semblables, des gens différents… » C’est par ce texte que je concluais le film « Le rêve est une seconde vie ». Un vidéo que j’ai réalisé pour CORAMH qui parlait du dur quotidien des personnes atteintes ou avec des proches atteints de maladies héréditaires orphelines. CORAMH, c’est un organisme auquel je crois énormément. Avec des gens incroyables qui portent à bout de bras une cause tout aussi importante qu’eux. On rencontre dans une vie des gens incroyables. Des gens comme Anne Vigneault. Anne qui était à la barre de CORAMH depuis que je connais l’organisme. Anne qui quitte. Pour Montréal. Quand je lui ai parlé vendredi dernier, pour lui retourner son appel de la veille, j’étais loin de me de douter de cette nouvelle. Je m’attendais plutôt à me faire réprimander de mon retard sur un de ses dossiers. Quand Anne m’a annoncé qu’elle quittait la région, j’ai eu un flash, le même qu’on est supposé ressentir à sa mort : l’espace d’un instant, j’ai revu la relation affaires/amitié/engagement qu’a généré notre rencontre qui remonte à 6 ans. Je vais vous avouer un truc. Quand Anne m’a approché pour réaliser ce film basé sur des témoignages de gens aux prises avec une maladie héréditaire, j’ai accepté même si je n’avais jamais réalisé ce genre de truc auparavant. À part de la pub, mon expérience de réalisation se résumait à très peu. Mais je voulais le faire et Anne et sa gang aussi. Alors, j’ai dit oui. Le film a vieilli, certes, mais il passe encore le message. Quand je le revois, il me trouble encore. Ces 22 heures d’entrevues pour 22 minutes de film. 22 heures de confidences à vif. De tripes. De coeurs. De douleurs. Lorsqu’il fut le temps de conclure le film, j’avais pondu un texte de mes propres entrailles ou de mes propres souffrances. Un texte que j’ai moi-même narré dans le film à la demande de Anne. Un texte pour lequel Anne m’avait envoyé un courriel qui disait « qu’elle avait de la chance de m’avoir croisé » dans sa vie. Anne. Elle est comme ça, Anne. Un coeur gros comme la cause pour laquelle elle s’est battue autant d’années. Un coeur qui ne calculait pas ses heures. Dure, dure réalité des organismes communautaires. Des heures sans horaire. À travailler, oui. Mais à vivre surtout. Vivre des réalités, des vies et des morts comme peu de nous le feront dans toute une vie. Anne qui comprenait ces gens, qui compatissait avec eux, qui se battait pour faire connaître leur quotidien pas toujours facile. Anne quitte pour Montréal relever de nouveaux défis. Le Saguenay perd une battante, une femme de foi, mais Montréal gagne une femme intelligente, ouverte sur le monde qui l’entoure. Je suis privilégié de t’avoir croisé, Anne. Sans toi, je n’aurais pas fait ce film. Sans toi, je n’aurais pas vécu ces moments à la fois de bonheur et de tristesse. Sans toi, un paquet de gens seraient encore dans l’ignorance par rapport à leur situation. Sans toi, des familles ne comprendraient pas toute la souffrance qu’elles ont pu subir. Sans toi, les campagnes que j’ai créées pour CORAMH n’auraient jamais vu le jour. On attribue trop souvent le mérite aux concepteurs des messages, mais une cliente comme toi, nous pousse à aller plus loin. On ne va jamais plus loin que le client nous le permet. Anne qui remerciait toujours en disant à quel point elle était contente de travailler avec moi. Alors que je ne faisais que mon job. C’est dur de se faire engueuler par un client, mais tout autant difficile de se faire cajoler. Anne, je garderai en souvenir de toi nos fous rires lors de dîners/réunions, nos ragots qu’on aimait colporter au téléphone et nos récits de voyage personnels. Je te souhaite tout le succès que tu mérites dans tes nouvelles fonctions. Merci. A+.

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