Il est là, le coeur d’une ville.
Samedi après-midi, je suis passé à la Librairie Marie-Laura, sur la rue St-Dominique à Jonquière, ramasser des livres que j’avais commandés depuis belle lurette. Pas que la commande avait pris du temps à arriver, mais je n’avais pas trouvé le temps de m’y rendre. J’ai profité de ma visite pour acheter le nouveau Paul, et faire un don pour La Fondation pour l’alphabétisation. Olivier, un de leurs sympathiques libraires, tenait le fort en ce samedi mouilleux et froid. Uniquement à l’extérieur, car il se dégage de cette librairie une chaleur dont les propriétaires, Daniel et Andrée, ainsi que leurs employés, sont les uniques responsables. Pendant que je fouinais dans le rayon des bandes dessinées et scrutais la table des suggestions de l’équipe, je pouvais observer le travail d’Olivier. À une madame âgée, il recommandait de s’assoir sur un des sièges confortables de la librairie afin de lire quelques pages pour s’assurer que le livre qu’il lui conseillait était ce à quoi elle s’attendait. Un homme accompagné d’un ami qui cherchait un livre à offrir en cadeau à sa femme, tentant d’expliquer dans ses mots le style littéraire recherché alors qu’Olivier fouillait un peu partout pour le combler. L’atmosphère était sympa. Les gens de la Librairie Marie-Laura personnifient exactement l’idée que je me fais de ce noble métier qu’est celui de libraire; métier qui, avouons-le, est presque en voie d’extinction de nos jours. L’achat en ligne, les megas centres comme Walmart et Costco, Archambault ou Renaud-Bray rendent la vie dure à ces boutiques spécialisées, troquant des prix extras à défaut de conseiller. Je ne suis pas du genre à être contre le progrès et j’ai écrit souvent dans ce blogue que les petits commerces spécialisés doivent se réinventer au lieu de se lamenter. Qu’au lieu de se battre sur le même terrain que la concurrence, ils doivent jouer ailleurs, en offrant autre chose qu’un prix, à vendre une expertise ou une expérience. Et c’est tout à fait ce que font les gens de cette librairie.
Ce qui m’amène à vous dire que je viens de terminer la nouvelle revue CVS, édition automne / hiver; ce magazine qui parle des centres-villes de Saguenay et de leurs commerces. Formidable outil de communication qui permet à ces entreprises, mais encore plus aux gens qui y travaillent de montrer ce qu’ils ont à offrir. Bien que ce mandat est une expérience créative intéressante, ce que j’apprécie par-dessus tout dans son exécution est justement d’avoir la chance de rencontrer les gens qui font que nos centres-villes bougent et vivent. Tout comme les gens de chez Marie-Laura, les commerçants des centres-villes sont différents des autres par le côté très personnalisé de leur démarche. Dans ces commerces, la hiérarchie y est beaucoup moins perceptible : on fait des affaires la plupart du temps avec les propriétaires. Y a un côté amical qui se dégage de ces rencontres. Oui, il y transaction, achat, business, mais d’une façon moins directe, plus humaine… moins mercantile. Ce fut, encore une fois, un plaisir de travailler avec mon équipe et de sortir du cadre du magazine traditionnel en tentant d’embarquer nos clients dans des avenues éclatées – il faut voir Michael Tremblay, du Temaki Sushi Bar, jouer les samuraïs du dimanche! Sans eux, pas de magazine, et encore moins de centres-ville. Merci.
Je vous invite à arpenter vos centres-villes, mais surtout de prendre le temps de parler avec ces commerçants allumés, à ces artisans qui luttent pour la survie d’une vie différente que celle dictée par les gros joueurs économiques. Occupons nos centres-villes. Pour reprendre un terme à la mode…
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Je suis porteur. Et vous?
Nouvelle campagne de sensibilisation conçue pour CORAMH.
CORAMH a pour mission de prévenir les maladies héréditaires en misant sur la sensibilisation, l’information et l’éducation. L’organisme réalise sa mission en transmettant à la population des notions de base sur la génétique et l’hérédité, en informant la population du mode de transmission des maladies héréditaires et en fournissant une description des maladies héréditaires fréquentes dans la région. Au Saguenay–Lac-St-Jean, une personne sur cinq est porteuse du gène responsable d’une des quatre maladies héréditaires récessives suivantes : l’acidose lactique, l’ataxie de Charlevoix-Saguenay, la neuropathie sensitivomotrice et la tyrosinémie. Si vous et votre conjoint êtes porteurs du même gène défectueux, vous avez un risque de 20% (1 sur 5) d’avoir un enfant atteint. Pas banal.
Ça aura pris 30 ans aux centaines de personnes qui ont travaillé avec leur coeur, pour la plupart bénévolement, afin d’arriver au projet-pilote annoncé au milieu de l’été. Enfin, aujourd’hui, il est possible (sous conditions, voir ici) de se faire dépister pour une de ces maladies, sans avoir eu d’antécédents familiaux. Car il a toujours été possible de le faire, mais uniquement si un cas avait été diagnostiqué près de vous. Comme c’est un projet-pilote, il faut noter que l’offre de tests se termine en novembre 2012.
Je tiens à remercier personnellement Josée Gagnon, Catherine Gobeil, Dave Tremblay et Nancy Tremblay ainsi que leurs enfants d’avoir si gentiment accepté de tourner dans cette campagne. Depuis que je travaille avec CORAMH, j’ai eu le grand privilège de rencontrer des gens formidables, des gens de coeur, d’une sensibilité sans pareille. Ce fut le cas, encore une fois. Merci à Ken Allaire et son équipe de Zed Productions pour la réalisation; ta sensibilité transpire dans la prise d’images, mon Ken! Merci à CORAMH de continuer sa mission.
Le lien vers l’ancienne campagne.
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Nouvelle image de Marc™ pour Chlorophylle.
C’était un secret de polichinelle que ce changement de logo chez Chlorophylle. Travail qui a débuté l’an passé, voilà qu’on l’annonce plus officiellement cette saison. Pour certaines entreprises, changer son logo n’est pas aussi simple que ça. C’est le cas pour une entreprise comme Chlorophylle, où l’identification est au coeur même de son produit : sur chaque vêtement on y retrouve la signature. L’absence de reconnaissance à la marque devient un frein majeur quand on songe à la remplacer. C’est pourquoi ce changement total fût dans un premier temps longuement mûri par l’équipe de direction et qu’un long processus créatif s’en est suivi.
Pourquoi avoir remplacé la marque complètement au lieu de la modifier? Dans un premier temps, malgré quelques ajustements apportés depuis sa création (près de 30 ans), le logo était resté inchangé. Mis à part une petite rectification de typo et un raccourcissement de la ligne d’horizon, le logo était demeuré le même. Ce fut une erreur. On se doit d’améliorer son logo avec les années; les changements technologiques, les nouvelles techniques d’impression, l’apparition de nouveaux médias, les multiplications de mode et de tendances sont tous des raisons valables pour une amélioration de son image. La deuxième raison qui justifiait un changement majeur plutôt qu’une évolution de la marque : la reconnaissance. Dans un marché comme celui que couvre Chlorophylle, les vêtements de plein air haut de gamme, l’identification à une marque passe obligatoirement par le logo. On arbore fièrement notre dernier soft-shell North Face ou Arc’teryx, mais les produits Chlorophylle passaient plus inaperçu. Pas que le logo était inesthétique, mais sa forme extrême allongée rendait sa visibilité difficile, et ce, même à une grandeur maximum. En test, au bureau, on alignait trois manteaux de même catégorie de trois fabricants différents et celui de Chlorophylle demeurait anonyme. Impardonnable, quand on sait que le marché aime être identifié à une marque. Si celle-ci est non reconnaissable, on a un problème. Même si l’entreprise modifiait les vêtements que les athlètes commandités portaient, en agrandissant sérieusement la grosseur du logo, le problème persistait. C’était au niveau même de la conception qu’il fallait s’attaquer.
Le processus créatif s’est donc déroulé sur plusieurs mois. Il faut comprendre que dans le domaine des vêtements, des changements majeurs comme celui-ci se doivent d’être planifiés des mois d’avance. Par exemple, Chlorophylle travaille présentement sur la ligne de printemps 2013. Donc la planification était incontournable puisqu’il fallait tenir compte de la production d’objets spécifiques comme des boutons, fermeture éclair, etc. Il fallait s’assurer que le changement serait plus que simplement esthétique. Des premières esquisses jusqu’à la construction finale nous avons fait beaucoup de tests au niveau de la visibilité et du défi de le remarquer facilement sur tous types de vêtements. Bien qu’audacieux, j’ai recommandé de jouer le mot Chlorophylle sur deux lignes afin de permettre, à grandeur égale de typo, de doubler la superficie de la signature. Ce fut mon meilleur coup. En acceptant de faire ainsi, nous venions de régler le premier problème de visibilité de l’ancien logo; pour une utilisation semblable quant à la largeur, le nouveau logo devenait énorme en comparaison quand on le plaçait sur un vêtement. Pour la typographie, je suis parti d’une police de caractère, créé par mon pote Alejandro Paul, que j’ai complètement reconstruite : encore une fois, je ne voulais qu’aucune autre marque ne soit par erreur identifiée par celle-ci. Cette police avait la grande qualité d’être solide, capable d’être reproduite en très petit format, et pouvant facilement être brodée sur des tissus complexes. L’emboîtement des lettres a permis d’en réduire le nombre. On ne voulait plus non plus d’un logo à plusieurs couleurs. Le vert allait de soi. La feuille créée à partir du « P » devenait le seul élément coloré du logo, et était surtout imperméable à tout changement de fond : qu’on utilise le logo en noir ou en blanc sur n’importe quel fond la touche verte restait toujours protégée par le contour de la lettre.
Un changement majeur de marque comme celui de Chlorophylle ne se fait pas sur un coup de tête et représente des dangers et surtout des coûts importants. On n’a pas l’opportunité de se tromper. Vaut mieux confier un travail comme ça à un pro. Un gars qui prendra soin de votre marque. Comme si c’était la sienne. Et si je devenais votre Marc™?
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Maudit que le monde est beau.
C’est Dédé Fortin et ses Colocs qui chantaient cette toune-là sur leur premier album. Cette chanson m’est revenue en écoutant Elage Diouf chanter l’air qu’il avait prêté au même groupe dans la chanson «Tassez vous de d’là!». Bel exemple de mélange et d’intégration de cultures. Beau métissage. Le même qui se vit au Saguenay depuis le 28 juillet pendant le Festival international des Rythmes du Monde. Avec une programmation réunissant plus de 950 artistes et artisans, provenant d’une vingtaine de pays, le FIRM comme on aime l’appeler est l’happening de l’été au Saguenay. Vingt-et-un pays en deux semaines, de l’Amérique latine à la musique Maghrébienne en passant par l’Europe et l’Afrique, on fait le tour du monde en musique.
C’est cool de voir autant d’étrangers débarquer dans une région si (trop?) homogène. Ça fait du bien. Ça ouvre les esprits. Ça amène surtout des couleurs différentes. Parlant couleur, voici le visuel que j’ai créé pour cette édition 2011. Je voulais un truc sobre, coloré, percutant et festif. Mon client depuis ses tous débuts, j’ai participé au visuel de toutes les éditions du Festival. Déjà hâte de travailler sur l’édition du 10e de l’an prochain!
Si ce n’est déjà fait, profitez de la dernière fin de semaine pour découvrir des sons et des airs que vous ne connaissez pas, pour découvrir des cultures différentes et rencontrez des gens sympathiques.
Maudit que le monde est beau, surtout quand on s’y intéresse!
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À vos coupes!
C’est le 8 et le 9 juillet que les amateurs de vins du Saguenay pourront assouvir leur soif… de savoir. Oui, oui, je sais, pas uniquement de savoir, mais gardons-nous petite gêne, si vous voulez bien. Vous êtes sur un blogue sérieux, ici. Et le vin, quoique festif est de plus en plus devenu un sujet sérieux dans la plupart des chaumières québécoises. Du breuvage des grandes occasions d’autrefois, le vin a pris une place encore plus importante sur les tables du Québec d’aujourd’hui. Les caves à vins personnelles sont dorénavant courantes, les connaissances des amateurs encore plus développées et le choix, grâce aux importations privées, est devenu d’ordre mondial.
Se déroulant sur la rue Racine, dans le centre-ville ou la zone portuaire, en cas de pluie, le Festival des Vins de Saguenay regorge d’activités pour parfaire ses connaissances et surtout faire des découvertes. L’accès sur le site est gratuit ainsi que toutes les activités de dégustations présentées durant le Festival. Des coupons sont disponibles au coût de 1 $ chacun sur le site de l’événement et le nombre de coupons demandés varie selon les produits offerts. Des activités de dégustation vous sont présentées par des passionnés du milieu ou tout simplement par ceux qui ont fabriqué les produits que vous aurez la chance de découvrir.
Pour sa cinquième année, j’ai revu complètement le visuel. Changement de logo et création d’un visuel facilement adaptable : tous les éléments graphiques (bouteille, serviette de table, visages) sont autonomes et peuvent être appliqués de façon différente, permettant de mieux s’adapter aux différentes pièces de communication. Par exemple, le programme a été créé à la verticale, le poster à l’horizontale. Les visages créés par les cernes des verres laissés sur la serviette de table donnent le ton au véritable sens d’un tel festival : oui, nous y sommes pour parler de vins, mais surtout de parler à ses artisans, distributeurs et créer des liens avec ceux-ci. C’est là que le Festival des Vins de Saguenay prend tout son sens. Parler, découvrir, apprendre et passer du bon temps avec gens passionnés qui font un métier hors du commun.
Belle nouveauté cette année, le Festival a développé une application pour iPhone, permettant de scanner les code-barres des bouteilles dégustées afin de pouvoir en saisir les informations. Bel outil qui permet aux étourdis, comme moi de se souvenir de vins dégustés.
Allez vous pointer le nez au Festival et prenez une coupe à ma santé!
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On s’en charge, sans charge.
Un consultant en communication, comme beaucoup d’autres professionnels, vit de ses honoraires. Des honoraires de gestion, de planification ou plus particulièrement dans mon cas, de création. Les heures travaillées sont comptabilisées et facturées au client. Toujours? Mmmm, non pas toujours. Je ne peux pas parler pour les autres qui travaillent dans le même domaine que moi, nous possédons tous notre façon de faire, mais je donne à mes clients beaucoup de conseils que je ne facture pas. Je fais de la veille dans un paquet de secteurs qui m’intéresse et quand je tombe sur un article ou une étude qui pourrait intéresser mes clients, je leur envoie. Gratuitement. Parce que je suis comme ça. Je ne pense pas que tout soit monnayable et que l’on doive «partir» le compteur comme un chauffeur de taxi ou un avocat quand un client nous appelle pour solliciter un avis ou un conseil. Et ce n’est surtout pas parce que ça ne vaut rien. Pour reprendre sur le ton que mon dernier billet (sur les vendeurs), on bâtît une relation d’affaires comme une d’amitié, en donnant plus qu’en recevant.
Les détracteurs disent à tort qu’un conseil gratuit vaut moins qu’un autre qui est facturé, que ça dévalorise la pertinence de celui-ci. Il n’y a rien de plus faux. À l’ère des réseaux sociaux, un blogue comme le mien est consulté par un paquet de monde qui bénéficie de conseils tout à fait gratuitement (pas toujours pertinent, j’en conviens, surtout si vous tombez sur un billet comme celui-ci !). On a qu’à penser au site (gratuit lui aussi) de Michelle Blanc (qui traite de médias sociaux, commerce électronique, etc.) qui regorge des mêmes informations que son livre qui se vend en libraire. Bien sûr que mon blogue ne se compare pas au sien, mais à me mesure il me permet d’échanger mes points de vue, de démontrer quel genre de professionnel je suis, quelles sont mes valeurs et mes prises de position sur des sujets les plus variés. Est-ce que je suis capable d’en calculer exactement la portée? Pas du tout. J’ai des statistiques intéressantes et j’ai quelques mandats qui m’ont été confiés à la suite de certains billets, mais rien d’assez significatif pour m’assurer que ce blogue ne représente pas uniquement une dépense. Disons qu’il cadre bien dans ma philosophie d’échange du savoir et qu’il me donne une tribune que j’adore.
Je ne donne pas du temps uniquement à mes clients. J’en donne aussi à des associations caritatives, j’ai déjà pris le temps de rencontrer des étudiants, de nouveaux entrepreneurs qui pensent faire le grand saut et même des jeunes boîtes concurrentes à la mienne avec lesquelles j’ai parlé tarification. Étrange? Encore là, je ne pense pas. C’est peut-être ce qui explique la longévité de la plupart des relations d’affaires que j’ai développées depuis mes débuts. J’ai des clients qui me suivent depuis plus de quinze ans. Comme dans une relation d’amitié, la gratuité de certains services aura permis d’assurer une pérennité à celle-ci en lui apportant une valeur incalculable. Difficile de chiffrer ce qui n’est pas comptabilisé. La confiance, ça ne se compte pas.
Longue introspection pour arriver à du concret, vous présenter un projet tout chaud, tout neuf : une petite campagne pour faire connaître les services (gratuits) offerts par le CLD de Ville de Saguenay. Deuxième projet réalisé avec la (toute nouvelle!) responsable des communications, l’énergisante Sophie Bouchard. Avec elle, pas de quartier, il faut être créatif. Voici deux affiches d’une campagne qu’on entendra aussi à la radio qui énumère tous les services que le CLD offre aux entrepreneurs en démarrage ou expansion de leurs entreprises. Je vous invite à visiter leur site pour en savoir un peu plus ou de téléphoner au 418.693.3147 pour prendre rendez-vous. C’est gratuit. Profitez-en pour saluer Sophie de ma part.
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Savoir rebondir.
L’échec est une façon différente d’atteindre le succès. Ce n’est pas la plus logique d’y arriver, j’en conviens, mais elle ne représente pas une fin en soi. Un échec, c’est plutôt le début de quelque chose de nouveau. Un renouveau. Et c’est normal. Puisque l’on a raté un truc, il faut donc changer certaines façons de faire si l’on veut réussir, c’est plutôt logique, non?
Dans le métier que j’exerce, l’échec fait partie intégrante du processus de création. On émet des idées à un client qui les reçoit et perçoit de manière positive ou négative. A t’il toujours raison? Non. Ça serait trop facile. Mais en contrepartie, présentons-nous toujours, nous les créatifs, la meilleure solution possible? Non plus. Le métier de création en est un d’interprétation, de perception, de culture et de goût. Il se peut que l’idée proposée soit la meilleure possible, mais qu’elle soit rejetée de toute façon, comme il se peut qu’elle soit retenue même si elle est une mauvaise idée. Win a Few, Lose a Few. Ça s’égalise comme dirait l’autre. L’échec, qu’il soit provoqué par les autres ou par soi-même, mène à un unique résultat : celui de devoir se renouveler, de refaire ses devoirs. Savoir rebondir, quoi.
Se faire refuser un concept, c’est chiant. Mais ça fait partie de la game que tu joues avec ton client. Se faire refuser un concept, ça arrive plus souvent quand on joue sur la corde raide de l’originalité; faire constamment les mêmes trucs, copier les autres, ne pas sortir des sentiers battus, mène rarement à l’échec. Ni au succès, honnêtement.
Se faire refuser un concept, ça fait mal. À son égo. Ça veut dire que l’on critique votre talent, vos idées, vous-même. Mais c’est surtout simplement un constat que ce que vous avez tenté ne fonctionne pas, alors il faut le changer. Même si vous demeurez convaincu du contraire.
Dans l’exemple que j’illustre ici, j’avais été mandaté par la Caisse Desjardins de Chicoutimi pour créer un logo commémoratif pour leur centième anniversaire. Après avoir esquissé un paquet de trucs, j’ai voulu me rapprocher le plus du logo corporatif de Desjardins, cette espèce de ruche formée par des losanges. À partir de cette forme géométrique, j’ai réussi à créer deux 0 et un 1 en utilisant le négatif de la forme. En jouant ces formes, j’ai construit une petite maison représentant grossièrement une caisse. Par extension l’ouverture du toit laissait interpréter une petite tirelire. Bref, mon processus créatif était à point. Mon concept tenait la route, était esthétiquement défendable et répondait parfaitement au besoin du client. J’avoue qu’il me plaisait beaucoup et c’est donc sans hésitation que j’avais décidé de présenter ce logo à mon client.
Bien reçu par le département des communications, il devait subir quand même quelques épreuves avant d’être accepté, entre autres celle de recevoir l’aval d’un comité de direction, etc.
La réponse fut négative. Pas parce que le logo ne plaisait pas, mais sa trop grande interprétation et ressemblance de la signature de Desjardins a été jugée irrecevable par la Fédération des Caisses. C’est écrit noir sur blanc dans leurs normes graphiques qu’il était non-négociable de créer une signature à partir du logo corpo. Échec.
Il fallait donc recommencer le processus de création du début. Il fallait rebondir.
Ce qui est difficile lorsqu’on se voit confronté à ce genre de résultat, c’est de faire table rase sur ce que l’on avait fait auparavant. Chasser le plus vite possible l’idée que tout ce que vous créerez pour remplacer votre ancien concept ne sera jamais aussi fort, aussi créatif que l’idée refusée. Et c’est là le piège dans lequel trop souvent tombent les jeunes créateurs. Penser que l’idée refusée était l’ultime. Que tout ce qui suivra ne pourra qu’être moins bon. Au contraire. Je répète souvent que la création nait des contraintes. L’échec c’est le summum comme contrainte. Il est le dead-end qui nous force à faire marche arrière pour mieux avancer. Pour aller plus loin.
En reprenant mon crayon, j’ai redessiné cette signature, illustrée plus bas, en créant deux C, pour Caisse de Chicoutimi, qui forment les deux 0 de 100. Plus simple, plus festive et cohabitant plus facilement avec la signature de Desjardins, le logo fût rapidement accepté par le comité.
Avec du recul, j’aime beaucoup plus cette signature et demeure convaincu que le client a bien fait de refuser le premier concept. Non pas parce qu’il n’était pas bon, mais qu’il fallait passer par là pour créer mieux.
Savoir rebondir, ça permet de dépasser ses limites et de transformer un échec en succès. Pour faire mieux.
Bon centième à la Caisse Desjardins de Chicoutimi qui a su, elle aussi, rebondir et se réinventer à travers ses cent ans d’histoire!
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Voeux des Fêtes™
Traitdemarc sur Vimeo.
Les meilleures idées sont souvent les plus simples. Imaginées à partir de rien; transformant l’ordinaire en extraordinaire. La création, c’est du bonbon.
Comme la vie. Profitez donc des prochains jours pour vous entourer des gens que vous aimez et prenez le temps de leur dire que vous les appréciez. Les mots les plus simples sont souvent les meilleurs…
(texte accompagnant ma carte de voeux 2010)
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Voici le making of de ma carte de Noël 2010. Je dois vous avouez une chose : j’ai fait une méga connerie… J’ai mis à la poste plus de 150 enveloppes dans lesquelles, en plus de la carte, je plaçais une canne de bonbon de Noël. Le hic, c’est que l’épaisseur de ladite canne demandait des frais de poste plus élevés qu’une carte normale. Et comme je n’en avais aucune idée et que, pour pour gagner du temps, j’avais décidé de poser mes timbres moi-même le soir, sans passer par le bureau de Postes Canada… beaucoup de mes clients se sont vu demander de payer pour des frais de dépassement. Pas fort, hein? Recevoir un cadeau de Noël et devoir en défrayer les coûts… Méchant bon coup de marketing. Bravo champion. Si j’étais philosophe, je dirais que c’est le prix de la créativité, mais ça serait m’attribuer un mérite plutôt élastique. Je préfère m’excuser auprès des gens qui ont dû débourser et leur dire que je mettrai mon énergie à les rembourser autrement…
Joyeuses Fêtes à vous et vos proches. Amour. Paix. 🙂
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Vous avez la piqûre des voyages?
Vous devriez.
Des études ont démontré qu’environ 75% des voyageurs contractent une maladie reliée à leur voyage. Plusieurs de ces maladies auraient pu être facilement évitables par la vaccination et par des conseils appropriés. Si vous aimez voyager, consultez INTERMED groupe santé. C’est une clinique privée regroupant des médecins et des infirmières spécialisés en santé des voyageurs et offrant le service intégral de santé-voyage. Prenez rendez-vous pour une évaluation personnalisée et des conseils de voyage; la vaccination, les ordonnances de médicaments spécifiques et surtout un suivi médical après votre voyage en cas de problème. C’est justement au niveau du conseil après voyage que se distingue la clinique, ce qui la rend unique par rapport à une pharmacie ou un CLSC.
La vie est faite de ces ramifications qui la rendent sympathique. Un client m’envoie un courriel me demandant d’aller rencontrer un ami à sa clinique, INTERMED groupe santé, pour que je l’oriente un peu sur ses communications. La clinique se trouve une rue derrière mon bureau. J’y rencontre alors Doria Grimard, microbiologiste-infectiologue et Nancy Lavoie, infirmière qui me racontent tous les services qu’ils offrent en me faisant un topo juste de la situation des communications.
Pendant la rencontre, je leur raconte comment au retour d’un voyage en Haïti avec des associés d’une boîte où j’étais actionnaire, un de ceux-ci avait contracté une malaria sévère et qu’il aurait pu y passer; que ce premier voyage s’était fait sans être vacciné et sans avoir pris quelques renseignements propices à mieux nous orienter. Nous avions quand même été chanceux de n’avoir eu qu’un seul d’entre nous contaminé par une cochonnerie. Suicidaire comme voyage, quoi. Alors que nous discutions de voyages, d’infections, de publicité, de réseaux sociaux, j’en profite pour leur parler de mon projet d’aller au Sénégal en mission humanitaire et voilà qu’ils m’annoncent qu’ils sont responsables de la formation et de la vaccination du groupe d’infirmières qui en fera partie. Non seulement, je travaillerai pour la clinique, mais serai à même d’en constater la qualité du service puisque comme accompagnateur, je devrai moi aussi assister à cette formation et me faire vacciner en vue de la mission.
Nous avons créé Nancy et moi, une petite campagne axée sur l’humour (dont vous voyez deux exemples) pour réveiller et intriguer les voyageurs, mais surtout pour les sensibiliser aux risques qu’ils s’exposent sans le savoir. Penser que parce qu’ils feront un voyage dans un endroit sécurisé aseptisé que ça les protège de tout, c’est fermer les yeux sur des évidences. Sans dramatiser la situation, les professionnels de la clinique sont en mesure de mieux vous orienter selon la destination, le type de voyage que vous ferez et le genre de voyageur que vous êtes.
Pour la saison hivernale, INTERMED groupe santé vous offre la possibilité de rencontrer un médecin pour tout problème relié à la grippe ou aux infections des voies respiratoires (otite, sinusite, pharyngite, etc.). Les rendez-vous pour la clinique de grippe se prennent uniquement par internet, donc plus rapidement.
La clinique INTERMED groupe santé se distingue sur le fait qu’elle effectue aussi des recherches cliniques. Elle est présentement à la recherche de candidats pour une étude sur le diabète de type 2. Vous aurez toutes les informations sur leur site.
Et comme le dit la pub que j’ai réalisée pour eux : pour visiter l’État rêvé dans l’état souhaité, visitez-les avant de partir…
P.S Parce qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César, la magnifique signature de la clinique a été réalisée par MUKA Studio.
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#Fail.
Il vous est déjà arrivé de perdre un client? Pas toujours facile, hein? Un consultant, comme moi, perd des clients pour un paquet de raisons qui ne lui sont pas toujours attribuables. Par exemple, quand une entreprise effectue des changements majeurs au niveau de ses stratégistes marketing et que de nouveaux visages entrent en scène, il arrive régulièrement que nous fassions aussi partie du ménage. Pas nécessairement parce que l’on a mal travaillé, mais parce que l’on fait partie de « l’ancienne gang », celle que l’on remplace… par du sang neuf. On peut aussi disparaître du fichier fournisseur d’une entreprise parce qu’une offre concurrente est vraiment alléchante, au point de vue prix ou idée. On peut aussi se faire remplacer, uniquement pour assouvir un goût de nouveauté. Vous comprendrez que pour toutes ces raisons, bien que jamais notre professionnalisme ne soit mis en doute, la perte est tout de même là. Ma réaction vis-à-vis ce phénomène est assez simple, bien que je considère que la vie est courte, une vie professionnelle est paradoxalement plutôt longue. J’ai des clients qui vont et viennent depuis des années, me délaissant quelques mois voire des années pour revenir le temps de quelques mandats. Ne leur dites pas, mais je me compare souvent à leur épouse qu’ils trompent régulièrement avec une maîtresse… Ce n’est pas toujours facile à vivre, mais comme nous ne parlons pas d’une vraie liaison amoureuse, l’acceptation demeure la meilleure réaction si l’on désire continuer une relation d’affaires. Et comme nos retrouvailles sont toujours très passionnantes…, je n’ai pas trop à me plaindre. Ne fais-je pas la même chose avec certains fournisseurs? Je serais malhonnête d’exiger des autres une façon de faire que moi-même ne respecte pas. Bref, perdre un client sans que la faute nous soit personnellement attribuée est, dans mon cas, acceptable et fait partie de la « game » en affaires.
La deuxième catégorie, celle où nous sommes responsables du litige avec un client, est pas mal moins drôle à vivre. Y a une histoire qui m’est arrivée dernièrement; une amie m’avait pistonné chez un client qui n’avait eu droit qu’à des éloges sur mon travail. Après avoir déposé une offre de service et présenté un concept qui leur a vraiment plu, j’ai eu une certaine difficulté à livrer le produit final. Manque de temps ou de planification, j’ai étiré l’élastique du deadline du mieux que j’ai pu jusqu’à ce qu’il me pète au visage… Un gros #fail, quoi. Le client avait des sentiments contradictoires à mon endroit : un positif, celui du travail accompli conceptuellement parlant et celui du délai interminable que je lui avais fait subir. Bien que mon talent n’avait jamais été mis en doute dans ce dossier, mes méthodes de travail, elles, oui. Ce client m’a quitté. Et je ne pouvais que lui donner raison. Facile? Pas vraiment.
Bien sûr que je suis responsable de la situation. L’unique. Je n’ai personne d’autre à blâmer que moi-même. Travailler seul attire sur vous les louanges, mais si ça chie, c’est seulement vous que l’on condamne. C’est l’essence même du métier de consultant. Bien que je me suis excusé et corrigé à la baisse ma facturation, je sais bien que le mal est fait. Que ce client n’aura pas connu avec moi la meilleure expérience d’affaire de sa vie. Avoir l’humilité de ses limites et d’admettre ses erreurs est ce qui distingue les gens honnêtes. Il faut du courage pour avouer que l’on s’est trompé. Surtout dans un métier bien souvent fondé sur le paraître…