Mourir de rire.
– Toi? Un gars timide??? Fais-moi rire!
– Oui, oui, je t’assure.
– Non! Tu dégages tellement d’assurance, arrête ça!
– C’est une façade.
– Non…
– Si.
– …
On préfère penser que l’extérieur ressemble à l’intérieur. C’est plus facile. C’est comme un lien direct.
Quelqu’un qui parle fort est sûr de lui. Quelqu’un qui ne parle pas est timide.
Un gars qui rit est heureux. Une femme qui pleure est malheureuse.
C’est logique et surtout rassurant de penser ça.
On ne cherche pas à aller plus loin.
Et si je vous disais que sous ses airs rigolos de matamore qui jacasse et qui rigole à qui mieux mieux, y a un petit gars qui cache un trou énorme à l’intérieur de lui. Que ce petit gars se sert de sa langue bien pendue pour détourner l’attention des gens pour leur cacher les vrais enjeux. Que sous des airs frivoles y a un homme capable de se perdre dans une mélancolie aussi dense que la brume des aurores automnales. Le Cavalier noir de Dexter. Un gars qui a peur de la noirceur qui s’émane de son âme à se donner la chair de poule.
On peut tous devenir des bombes à retardement. Quand la balance prend du poids du côté sombre. Quand on est incapable de faire contrepoids.
Non. Je sais. On ne veut pas voir ça. On ne veut surtout pas savoir ça.
On veut que les gens soient joyeux. On veut du plaisir. On voudrait que la vie ressemble toujours à un statut Facebook. Been there, done that. Always with a smile. A big fucking smile. Même un faux. Un sourire, ça peut être qu’un mouvement musculaire de la bouche et ne pas signifier le bonheur.
Si vous acceptez que l’on puisse pleurer de rire, faudrait aussi réaliser qu’on peut rire tout en étant malheureux.
Et même de mourir de rire.
3 personnes se suicident chaque jour au Québec.
C’est votre ami. Votre soeur. Votre compagnon de travail. Votre mère.
C’est une personne, avant tout incapable d’envisager une autre solution à ses problèmes.
Ce n’est surtout pas à vous de juger de l’ampleur de son problème. Vraiment pas.
Mais d’être là, oui.
De poser la question directement. De vérifier sous l’eau, si ce glaçon, qui flotte doucement sur l’océan, ne cache pas un iceberg capable de couler un bateau plus gros que lui.
3 personnes se suicident chaque jour au Québec. Plus d’un millier par année.
C’est l’Association québécoise de prévention du suicide qui le dit, pas moi et c’est justement leur campagne de sensibilisation.
Matoue
4 février 2014 at 16:34 //
« Mais d’être là, oui. »
Ça a fait ma journée.
One at a time.
Merci!
marc™
4 février 2014 at 20:59 //
Merci à toi pour ce beau message.xxx