iDull.
Je n’aime pas vos idoles.
En fait, je n’aime pas vos idoles pour les mêmes raisons qui vous les font aimer.
Avec qui ils couchent, ce qu’ils bouffent, où ils vont en voyage, ce qu’ils pensent des conflits internationaux, je n’en ai rien à foutre.
Prenez ce sportif récemment déchu que je ne nommerai pas. On l’a hissé au rang de dieu, parce qu’APRÈS son cancer, il a gagné un grand prix cycliste. Je ne diminue pas qu’il ait été malade, vous voyez, mais ce n’est pas son cancer des couilles qui m’a impressionné, mais plutôt ces mêmes couilles qu’il lui ont servi pour a grimper les côtes à plus de 50 km/h. Dopé? Ouais. Je n’en ai rien à foutre non plus. Faut être aveugle, pour penser qu’il était le seul.
Prenez ce chanteur populaire qui a changé de nom à quelques reprises. Je peux aimer l’artiste, triper sur son sens musical ou le qualifier de génie; je peux admirer sa façon de se réinventer, de tout reprendre du début au lieu de répéter les mêmes recettes, son art et sa créativité peuvent me fasciner, mais ça s’arrêtera là. Qu’il soit con comme un balai en entrevue, qu’il lance baliverne par dessus baliverne quand on le questionne, ça me laisse de glace. Parce que je n’en ai rien à foutre de ce qu’il peut penser de la vie. Rien à foutre. J’aime le musicien, le chanteur, l’artiste, mais sinon, niet. L’homme et la femme qu’ils peuvent être ne m’intéressent pas. Ces opinions me sont sans intérêt. Qu’il milite pour la survie des hérons en zone de déboisement ou de la libération de prisonniers politiques ne rende pas sa musique meilleure à mes oreilles.
Les revues à potins pullulent de conseils, de trucs, de théories à la noix sur nos «grandes vedettes». Comme si le talent d’acteur ou de chanteur venait toujours avec celui de la pertinence et de l’intelligence. Comme si leurs opinions étaient aussi bonnes que le sont leurs chansons. Hey. Wake up. Je m’en fous de ta recette de tartare de bœuf tout autant que tes livres préférés, si j’apprécie ton art c’est parce que tes textes, tes airs sont venus me chercher. Pas parce que tu élèves cinq chiens et que tu vis sur une terre dans le Nord gaspésien.
Je ne comprends pas pourquoi, ça vous intéresse autant. Vraiment pas. Pourquoi chercher à connaître leurs opinions sur des trucs dont ils n’ont pas de connaissances plus que vous. Leur statut de vedette vous impressionne à ce point? Ce statut leur donne obligatoirement un VIP d’intelligence et de pertinence?
Si je veux une opinion scientifique sur un truc, je préfère la recevoir d’une personne qui s’y connaît dans le domaine.
Bien que je n’aime pas les idoles, ce que j’aime encore moins c’est la façon dont vous vous les crucifiez sur la place publique quand ils agissent d’une manière que vous considérez mal. Ça me rend mal à l’aise. Parce qu’il faut se le dire, vous aimez tout autant les châtier que les aimer. Proportionnellement, je dirais. Plus vous avez aimé et plus vous les haïssez. Vous vous vengez? Vous pétez votre coche parce que vous vous considérez floué? Vous aviez tellement mis d’amour et d’espoir en eux qu’ils vous ont déçus? Ha bon.
Je lisais récemment que les scientifiques n’avaient pas la cote du public. Qu’on se méfie des chercheurs. Qu’on a des doutes sur la rigueur des journalistes. Mais quand vient le temps de s’interroger sur des questions qui nous interpellent, on aime bien avoir l’avis d’une personnalité. De l’idole de service. Toujours prêt à donner son opinion. À prendre la parole.
Ça doit expliquer pourquoi les talk-shows m’emmerdent.
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