Chemin St-Benoît
Voici un nouveau billet de la catégorie Melomarc™ qui tente de répertorier les albums de musique qui ont marqué ma vie jusqu’à maintenant. Voyez ça comme un voyage à travers mes souvenirs et ma collection d’albums; où la véritable histoire de l’album vit en parallèle de la mienne. J’ai décidé de partager ces coups de coeur musicaux sur mon blogue, mais aussi de les faire découvrir plus personnellement à certaines personnes, en leur offrant l’album décrit via iTunes. Surveillez vos boîtes de courriels, vous aurez peut-être le privilège de recevoir un de ces albums… mais surtout, ouvrez vos oreilles et vos coeurs. C’est la mélodie du bonheur.
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Ou chemin moins fréquenté. Comme le titre du livre de croissance personnelle écrit par Scott Peck.
Mais moins fréquenté, ne veut surtout pas dire moins intéressant. Vraiment pas. Je dirais même que c’est le contraire. Parce que le chemin que mon chum Martin a suivi n’a rien de banal. C’est plutôt celui d’un artiste qui a décidé que le marché/l’industrie/les médias/les subventions n’auraient aucune emprise sur lui. Sur sa démarche. Sa détermination. Son talent. Un vrai artiste. Un vrai.
J’ai connu Martin dans les années 80. Je ne sais pas trop quand et comment. Quelle importance? On avait des amis et des intérêts communs. Il tripotait déjà sa guitare à l’époque. Il nous impressionnait tellement. Sa dextérité, sa façon de pincer les cordes, de jouer les riffs d’Eddy Van Halen nous en mettait plein la gueule. J’aimerais bien vous parler uniquement de talent, mais ça serait diminuer ce qu’il accomplissait déjà à l’époque. On diminue trop souvent le domaine des Arts à simplement de l’abondance de talent. Oui, c’est nécessaire, mais il faut avant tout travailler pour le développer. Le talent n’est rien sans travail. Et du haut de ses 15 ans, Martin pratiquait et pratiquait. Pendant que nous perdions notre temps à… perdre notre temps, Martin, lui, jouait de la guitare. Le soir, le jour, la fin de semaine. Je pense que le travail forge le caractère. Je pense que Martin a su se fabriquer pendant ces années-là et celles qui ont suivi. À partir du moment où, en regardant un spectacle des Who, de son groupe fétiche, un flash s’est allumé en dedans de lui, une lumière, une flamme bien présente qui ne cesse de brûler depuis ce temps. Même si les musiciens se nourrissent du public, ils vivent dans un monde intérieur. Le leur.
Martin n’a pas suivi le chemin le plus facile. À des millénaires de Star Cacadémie et des vedettes instantanées sans saveur. Il s’est toujours produit lui-même en se faisant un fan à la fois. Pas par mode, mais par amour. Passion de la musique. Sur son MySpace, il a créé lien par-dessus lien, en échangeant sa musique et sa passion. Il partage avec mon idole David Byrne, le sentiment que la musique ne devrait pas appartenir à une industrie, mais bel et bien à l’artiste qui la produit. Je me souviens d’un débat à Radio-Canada et dans La Presse, alors qu’il se frottait à la vision de Gilles Valiquette, président de la SOCAN, sur le partage de la musique sur internet. Grâce à ce type de diffusion, Martin et des milliers d’autres artistes ont enfin pu être écoutés dans le monde entier, et par le fait même il a pu vendre sa musique et la jouer ailleurs qu’au Canada. Nul n’étant prophète dans son propre pays, internet changeait la donne en permettant aux artistes de se faire connaître sans passer par les canaux traditionnels. Sans avoir à tomber dans les pattes d’une industrie devenue moribonde, à la recherche du standard des radios commerciales insipides.
Comme plusieurs musiciens, écrivains et artistes, Martin n’a pas connu le succès commercial. L’a-t’-il vraiment cherché? Quand tu décides de ne pas tomber dans la facilité ou le compromis, on peut difficilement s’attendre de frapper la manne. Le succès d’estime est tout aussi gratifiant. Et ça, Martin l’a.
Chemin St-Benoît est le dernier opus de Martin. Un disque très personnel qui lui ressemble beaucoup. Je n’en ferai pas une grande critique, premièrement parce que je l’ai écouté pour la première fois, aujourd’hui, et que deuxièmement, j’aimerais mieux lui faire en privé. Autour d’une Guiness, sa bière préférée.
Je t’aime Martin.
J’ai offert Martin Larose/Chemin St-Benoit à mon ami Marc Lechasseur, par amitié bien sûr, mais surtout parce que je sais qu’il appréciera le talent de Martin et que, lui aussi, n’a pas choisi de vivre sa vie de façon linéaire.
Vous voulez, vous aussi, vous procurez son album, c’est ici.
Martin Larose
3 octobre 2012 at 23:04 //
Je t’aime aussi mon ami…mille mercis.