Melomarc™ – Joey DeFrancesco / Goodfellas
Voici un nouveau billet de la catégorie Melomarc™ qui tente de répertorier les albums de musique qui ont marqué ma vie jusqu’à maintenant. Voyez ça comme un voyage à travers mes souvenirs et ma collection d’albums; où la véritable histoire de l’album vit en parallèle de la mienne. J’ai décidé de partager ces coups de coeur musicaux sur mon blogue, mais aussi de les faire découvrir plus personnellement à certaines personnes, en leur offrant l’album décrit via iTunes. Surveillez vos boîtes de courriels, vous aurez peut-être le privilège de recevoir un de ces albums… mais surtout, ouvrez vos oreilles et vos coeurs. C’est la mélodie du bonheur.
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– Il faut que je te dise un truc…
Les yeux de ma blonde se sont levés vers moi. Avec méfiance. Quand ton nouveau chum de quelques semaines t’avertit qu’il faut qu’il t’avoue de quoi, c’est rarement de bonnes nouvelles. Trop beau pour être vrai. Le mec parfait (!) qui se matérialise l’espace d’une seule phrase en parfait salaud. Le prince qui redevient grenouille…
– Tu sais, c’est le genre de trip qui fait fuir les filles, d’habitude…
Ces yeux ont continué à me fixer, mais avec une crainte palpable. J’allais lui apprendre que je suis un tueur en série, un collectionneur névrosé de pornographie infantile, que j’ai sniffé le Mont Apica, que je dois de l’argent à des motards… Son grand rêve romantique allait prendre fin avec une vérité plate à mourir.
– C’est une chose que j’aime beaucoup, mais qui est un peu weird…
À ce moment-là, il n’aurait fallu qu’une petite poussée pour que les yeux de ma blonde sortent de leurs orbites et roulent au milieu de la pièce. J’ai même senti un certain haut-le-coeur. Le genre que tu as quand tu trouves une moitié de ver dans une pomme, et que tu déduis que l’autre moitié est dans ta bouche. Mais qu’est-ce que ce j’allais lui apprendre?
– Tu sais, d’habitude, les gens n’aiment vraiment pas ça, mais moi, ça me fait vibrer, ça vient me chercher, je n’y peux rien…
Dégoutée, décontenancée, elle m’a jeté un regard du genre : allez, arrête de tourner autour du pot et achève-moi. Me suivant du regard, elle m’a vu ouvrir un panneau de la biblio et y plonger à l’intérieur une main baladeuse. J’allais sortir du placard, plus qu’une vérité, mais un objet qui l’effraierait. Une arme? Une seringue ? Un objet sexuel?
Je sortis doucement de l’armoire un CD et le mis délicatement dans le lecteur.
– Quand tu auras écouté ça, tu en sauras un peu plus sur moi. Sur mes goûts un peu bizarres… en musique.
En pesant sur play, aux premières notes de Speak Softly Love, la chanson fétiche du film The Godfather, l’orgue de DeFrancesco s’est rapidement mis à envahir la pièce.
– J’aime beaucoup l’orgue… vraiment.
Surtout l’Hammond B3. Et Joey DeFrancesco sait en jouer à la perfection. Cet album-là est un bijou. Des pièces italiennes qu’on connait depuis des lunes : Volare, Fly Me To The Moon, Malafemmena, O Sole Mio. Ces classiques italo-américains qui sentent le resto maffieux, les pâtes, le veau et le Chianti. Quand je l’écoute, je suis incapable de ne pas voir défiler dans ma tête des scènes de films comme Goodfellas et Casino de, ne pas penser à Joe Pesci, M. Maffia lui-même, de ne pas entendre Brando demander « Tu t’occupes bien de ta famille?… » Ça sent la passion. L’honneur. L’amitié. L’amour.
Ma blonde s’est remise à respirer. C’était un aveu plutôt simplet. Voire anodin. Rien pour me juger de façon sévère. J’allais m’en sortir.
Elle a depuis, entendu pire. Je n’allais pas lui dévoiler tout ça le même soir quand même. Mon amour de l’orgue B3 allait s’avérer que la pointe de l’Iceberg…
C’est une simple anecdote qui en dit long sur ce que je pense de la franchise et sur l’importance d’être soi-même. En couple, en amitié et en affaires. Ne pas jouer de rôle, être franc, même si c’est pour déplaire. Tricher, c’est uniquement reculer l’échéance. Remettre la vérité à demain ne fait qu’allonger le supplice. Celui de se cacher. Celui de mentir. De mentir, avant tout à soi-même.
J’ai offert Joey DeFrancesco / Goodfellas à mon amie Josée Bourassa, par amitié bien sûr, mais surtout parce que je sais qu’elle appréciera ces classiques italiens qui lui rappelleront des souvenirs de son long séjour là-bas.
> Joey DeFranseco / Goodfellas sur iTunes
Luc
16 août 2012 at 23:26 //
En général, je ne pense pas qu’on ait les mêmes goûts musicaux.
Mais j’adore moi aussi la B3
J’ai même acheté un jour un album à cause d’un solo de B3 dans une chanson qui jouait à la radi, pour découvrir à mon grand malheur que la B3 était absent du reste de l’album… 🙁
(Sam Brown, Stop!)