Meilleur avant.
Pour vous remercier d’avoir travaillé pendant 25 ans dans son entreprise, votre employeur vous fera une belle petite fête, un beau petit gâteau et vous offrira une belle petite bague ou une belle petite montre. Vous serez peut-être ému sur la belle petite photo. Au lieu de ça, il aurait dû vous offrir la porte il y a belle lurette. Vous foutre dehors. Pour votre bien. Et celui de son entreprise.
Nous avons tous une date d’expiration. Par rapport à ses clients, employeurs, amis, etc. Nous atteignons tous, un jour ou l’autre notre seuil d’incompétence comme parlait J. Peter et Raymond Hull, dans leur livre le Principe de Peter, paru en 1969… Comme pogner un mur. Le mur du con.
Ne me parlez pas d’emploi à vie ou de client à vie. Ne me parlez pas d’éternité syndicale, sinon je vous parlerai d’ennui cervical.
Vous voulez savoir si votre date est arrivée, regardez-vous agir. Prenez du recul. Survolez-vous. Quand vous tombez dans vos petites habitudes et que vous vous vautrez dans ces petits plis confortables de la réplétion, ça sent la fin. Quand vous levez le pied de sur l’accélérateur du dynamisme ou quand vous haïssez vos collègues qui ne le font pas, la date approche. Quand vous tombez dans la routine et que vous vous rebiffez à tous changements, vous y êtes peut-être déjà. Quand votre phrase préférée est « on l’a déjà essayé ça, pis ça jamais marché » en banalisant la candeur des petits nouveaux, vous vous en approchez. Si vous vous reconnaissez, serait peut-être le temps de fouiller sur Jobboom. Quand tu passes plus de temps à consulter ta convention collective qu’à travailler, tu es au bout du rouleau.
Quand vous n’êtes devenu qu’un frein au développement et aux nouvelles idées, c’est que vous êtes dépassé. Over. Votre meilleur est derrière vous. À moins de vous prendre en main.
Et je ne parle pas d’âge. Comme n’importe quel produit sur le marché, les dates d’expiration peuvent être différentes. Les produits sans agents de conservation ont une durée plus limitée, les produits à hautes valeurs chimiques ont une vie quasi éternelle. En parallèle, un emploi qui demande du renouvellement et des idées fraîches est exigeant et demande de suivre la parade par rapport à un travail qui en demande moins. Et n’y voyez pas de jugement de valeur, plutôt comme un simple constat.
Et je ne parle pas d’âge. Y a des trentenaires balaises comme des quinquagénaires qui débordent d’énergie. Y a des jeunes qui veulent tout avoir tout de suite, comme des vieux qui ne veulent rien donner, jamais.
Je vous parle uniquement de ce que les Anglais appellent « soul ». La passion. Si elle vous quitte, c’est que vous n’avez rien fait pour la retenir ou qu’on vous l’a extraite trop rapidement. Retrouvez-la.
Ce n’est peut-être pas toujours votre faute, j’avoue. Vous pouvez n’y être pour rien. Vous aurez conservé cette belle attitude et votre créativité sera toujours à son zénith, mais c’est peut-être votre employeur qui a atteint sa date de préemption. Par rapport à vos attentes. Le résultat demeure le même, vous n’y avez plus votre place. À rester sur la tablette, à attendre d’expirer vous aussi. À voir pourrir votre potentiel. Le clown Sol disait : le problème avec les cadres, c’est qu’ils s’accrochent. Et c’est ce que vous faites trop souvent, au lieu de vous secouer, de reprendre vie. Une vie qui se trouve tout simplement ailleurs.
Il y va de même avec nos relations clients. Comme marque, vous atteindrez peut-être votre date date limite avec certains de vos clients qui ne voudront pas nécessairement avoir mieux, mais l’avoir différemment. Et comme consommateur, vos attentes ne seront peut-être plus soutenues par votre marque préférée. Et c’est normal. Le monde change, les besoins changent, et vous aussi vous changez.
Réaliser qu’être malheureux au travail ou dans une relation fait peut-être mal, mais l’endurer pour des raisons de stabilité est pire. La vie est courte quand vous en profitez, mais longue quand vous vous emmerdez. N’attendez pas d’expirer.
Martin Larose
13 octobre 2011 at 13:33 //
Ah ben, pour une fois, je dois t’admettre très amicalement que je suis en désaccord avec toi…en partie du moins. Tu oublies des couches…;)
Françoise
17 octobre 2011 at 23:25 //
Salut Marc,
J’suis justement dans une période de questionnement sur ma vie, mon avenir. J’voulais pas croire que c’était mon âge la cause de ma démotivation. Ton billet tombe à point. C’est la routine qui tue…
Merci!
kat
18 octobre 2011 at 22:41 //
salut, y’a un petit bout déjà que je projetais de parcourir trait de marc. ce que je fis ce soir. je l’ai traversé sans mes lunettes par contre et on dirait que j’ai le coeur qui me débat dans »l’entre-2-yeux » ! je me propose de te dire sous peu, combien j’ai apprécié le moment…. salut !
kathleen
Clef-re
22 novembre 2011 at 19:24 //
CeQu’ilFautDécoder !