On s’en charge, sans charge.
Un consultant en communication, comme beaucoup d’autres professionnels, vit de ses honoraires. Des honoraires de gestion, de planification ou plus particulièrement dans mon cas, de création. Les heures travaillées sont comptabilisées et facturées au client. Toujours? Mmmm, non pas toujours. Je ne peux pas parler pour les autres qui travaillent dans le même domaine que moi, nous possédons tous notre façon de faire, mais je donne à mes clients beaucoup de conseils que je ne facture pas. Je fais de la veille dans un paquet de secteurs qui m’intéresse et quand je tombe sur un article ou une étude qui pourrait intéresser mes clients, je leur envoie. Gratuitement. Parce que je suis comme ça. Je ne pense pas que tout soit monnayable et que l’on doive «partir» le compteur comme un chauffeur de taxi ou un avocat quand un client nous appelle pour solliciter un avis ou un conseil. Et ce n’est surtout pas parce que ça ne vaut rien. Pour reprendre sur le ton que mon dernier billet (sur les vendeurs), on bâtît une relation d’affaires comme une d’amitié, en donnant plus qu’en recevant.
Les détracteurs disent à tort qu’un conseil gratuit vaut moins qu’un autre qui est facturé, que ça dévalorise la pertinence de celui-ci. Il n’y a rien de plus faux. À l’ère des réseaux sociaux, un blogue comme le mien est consulté par un paquet de monde qui bénéficie de conseils tout à fait gratuitement (pas toujours pertinent, j’en conviens, surtout si vous tombez sur un billet comme celui-ci !). On a qu’à penser au site (gratuit lui aussi) de Michelle Blanc (qui traite de médias sociaux, commerce électronique, etc.) qui regorge des mêmes informations que son livre qui se vend en libraire. Bien sûr que mon blogue ne se compare pas au sien, mais à me mesure il me permet d’échanger mes points de vue, de démontrer quel genre de professionnel je suis, quelles sont mes valeurs et mes prises de position sur des sujets les plus variés. Est-ce que je suis capable d’en calculer exactement la portée? Pas du tout. J’ai des statistiques intéressantes et j’ai quelques mandats qui m’ont été confiés à la suite de certains billets, mais rien d’assez significatif pour m’assurer que ce blogue ne représente pas uniquement une dépense. Disons qu’il cadre bien dans ma philosophie d’échange du savoir et qu’il me donne une tribune que j’adore.
Je ne donne pas du temps uniquement à mes clients. J’en donne aussi à des associations caritatives, j’ai déjà pris le temps de rencontrer des étudiants, de nouveaux entrepreneurs qui pensent faire le grand saut et même des jeunes boîtes concurrentes à la mienne avec lesquelles j’ai parlé tarification. Étrange? Encore là, je ne pense pas. C’est peut-être ce qui explique la longévité de la plupart des relations d’affaires que j’ai développées depuis mes débuts. J’ai des clients qui me suivent depuis plus de quinze ans. Comme dans une relation d’amitié, la gratuité de certains services aura permis d’assurer une pérennité à celle-ci en lui apportant une valeur incalculable. Difficile de chiffrer ce qui n’est pas comptabilisé. La confiance, ça ne se compte pas.
Longue introspection pour arriver à du concret, vous présenter un projet tout chaud, tout neuf : une petite campagne pour faire connaître les services (gratuits) offerts par le CLD de Ville de Saguenay. Deuxième projet réalisé avec la (toute nouvelle!) responsable des communications, l’énergisante Sophie Bouchard. Avec elle, pas de quartier, il faut être créatif. Voici deux affiches d’une campagne qu’on entendra aussi à la radio qui énumère tous les services que le CLD offre aux entrepreneurs en démarrage ou expansion de leurs entreprises. Je vous invite à visiter leur site pour en savoir un peu plus ou de téléphoner au 418.693.3147 pour prendre rendez-vous. C’est gratuit. Profitez-en pour saluer Sophie de ma part.
Sylvain Perron
17 mai 2011 at 8:05 //
IL n’y a pas grand chose de gratuit dans notre société. Tes conseils gratuits sont plutôt une façon de prolonger des relations d’affaires. En rendant un client redevable, il te doit une certaine fidélité. En y pensant bien, tu es un excellent vendeur. 🙂
marc
24 mai 2011 at 7:35 //
@ Sylvain : « En rendant un client redevable, il te doit une certaine fidélité ». Je ne vois pas réellement ça comme ça. Le devoir de fidélité est une contradiction en soi. On ne peut « attacher » un client (ou un ami / conjoint) par devoir, en tentant plutôt de devenir irremplaçable. Nuance. Au lieu de l’attacher, laisse-le plutôt s’attacher. C’est toujours un plaisir d’argumenter avec toi… 🙂