On n’est pas fait pour tout le monde.
« Vouloir trop plaire, c’est le plaisir des moches. »
– Renaud
Je travaille dans le domaine du graphisme et de la pub depuis maintenant plus de 20 ans. Je connais ça. Je me débrouille pas pire. On dit de moi que j’ai un style particulier, pas comme les autres, que je me démarque. J’imagine que ça va avec ma personnalité, je n’ai jamais voulu me fondre dans la masse et jamais rêvé d’être un Schtroumpf. J’ai des clients qui ne jurent que par moi tandis que d’autres personnes ne feraient jamais des affaires avec moi. Parce que je ne suis pas dans leur palette, que je ne suis pas leur genre ou que tout simplement ils ont déjà des professionnels en qui ils ont confiance.
J’ai des amis qui proviennent de milieux très différents : des sportifs, des profs, des artistes, des entrepreneurs, des riches, des pauvres… Des gens diamétralement opposés avec des idées qui le sont autant. Y a des chums que je ne pourrais réunir dans un souper, d’autres qui s’entendent mieux ensemble qu’avec moi. Encore ici, je pense qu’en amitié, l’homogénéité n’est pas nécessaire et pas mal moins intéressante que la diversité. Je préfère de loin les esprits libres aux moutons contents de suivre le troupeau de la pensée commune. Il n’y a aucun plaisir à connaître d’avance la réponse à une question avant même de l’avoir posée.
Je suis en plein processus d’achat d’une nouvelle voiture. J’avoue d’emblée peu connaître le domaine et de ne pas avoir la fibre « char » très développée. Je suis plus du type à combler mon besoin de déplacement du point A au point B. Je ne suis pas fan d’une marque en particulier et je n’ai aucun client dans l’automobile qui me forcerait à opter pour une. Alors je regarde ici et là ce que l’on m’offre. J’analyse, je compare, tente de déterminer mes priorités. Alors que plusieurs rêveraient d’être dans ma situation, j’avoue ne pas ressentir un plaisir à magasiner mon prochain véhicule. Sans avoir de coup de foudre évident pour une auto, j’ai par contre des hauts le coeur sur certains modèles, me demandant comment une personne peut choisir une voiture aussi mal foutue…
Comme les voitures, nous sommes nous-mêmes, des produits qui s’adressent à des clientèles différentes. Notre ADN caractériel est complexe, contient des attributs qui nous ont été conférés par nos parents, d’autres par nos amis et certains par nos propres expériences de vie. Difficile d’en arriver à une homogénéité quand nos origines proviennent de sources aussi variées. C’est pourquoi il est tout autant difficile de plaire à tout le monde. Et pourquoi devrions-nous de toute façon?
La course folle consistant à vouloir faire l’unanimité est difficile, mais surtout inutile. En marketing, le positionnement est la pierre d’assise du produit : il définit le créneau et la clientèle visée. Les entreprises qui tirent à tout vent dilapidant leur budget publicitaire en pensant attirer le plus grand nombre de clients possibles font une erreur. Vaut mieux viser moins large et plus précisément. Si certaines voitures m’apparaissent non adaptées à mes besoins, c’est tout simplement parce qu’elles ne me sont pas adressées. That’s it. Il se pourrait que je ne sois vraiment pas sollicité par le fabricant. Exemple? Je n’ai jamais eu de fourgonnette familiale, et ce même si j’ai eu deux enfants, tout simplement parce que le créneau « papa-maman-caillou » ne m’a jamais atteint. Cette van qui aurait pu s’avérer le meilleur achat dans les circonstances ne représentait aucun avantage à mon égard sinon de me proposer un mode de vie qui ne m’atteignait pas.
Un consultant, c’est aussi un produit. Avec ses avantages et ses inconvénients particuliers. Comme professionnel, je peux répondre à un besoin pour certains clients sans pouvoir le faire pour d’autres. Ne voyez pas ça comme une incapacité à répondre à une demande, mais simplement à une incompatibilité de personnalité ou de façon de faire. Je ne suis pas fait pour tout le monde, comme tout le monde n’est pas fait pour moi. Il ne faut surtout pas interpréter ce constat négativement, le nier selon moi serait beaucoup plus navrant. C’est pas mal plus pathétique de croire que tout le monde t’aime que de vivre avec l’idée que tu ne fasses pas consensus.
On n’est pas fait pour tout le monde. Et c’est tant mieux. À moins voir la vie en bleu, comme un Schtroumpf.
Marc-André Gagnon
25 avril 2011 at 16:47 //
Marc je te vois parfaitement dans une Smart! Écologique,à la bouille sympatique,économique en carburant vu le prix exorbitant du litre par les temps qui courent et bleue évidemment,une bagnole parfaite pour un schtroumpf..loll
Dany Martin
26 avril 2011 at 17:48 //
Hé Marc…….j’aurais dû lire ton blogue avant de t’écrire cette après-midi. J’y trouve toutes mes réponses. Allez………bon magasinage !
mme rose bonbon
26 avril 2011 at 21:45 //
intelligent ….drôle ce blogue exactement comme le gars que j ai rencontré samedi soir ….je prendrai habitude de lire vos humeurs monsieur marc….une amie t appellera elle a un grand besoin de ta créativité….
Martin Larose
27 avril 2011 at 8:33 //
Savoir plaire est inutile…
Savoir syntoniser est essentiel…
marc
1 mai 2011 at 16:48 //
@ madame bonbon : j’attends to appel! En attendant va lire ça pour te motiver pour le GDPL : http://www.traitdemarc.com/2010/06/mon-defi-a-moi/
@ Martin 😉