Chroniques Sénégalaises – Partie 8
Une des craintes partagées par notre équipe dans notre voyage humanitaire portait sur la qualité de la nourriture, sa quantité et sa salubrité. C’était avant que Dieudonné Gandoul se joigne à nous à Thiaré. Ce dernier est notre chef attitré. Il est responsable de planifier les achats pour la cuisine et de préparer les repas, matin, midi et soir. Et il est très bon. Nous avons eu droit à des spécialités sénégalaises comme le sombi dijierté (riz au lait amélioré), un plat qui goûte et ressemble à un tapioca : un riz très collant avec des noix et des bananes; le thièbe djiéne (riz au poisson) — poisson frit avec riz tomaté épicé et légumes; thièbe yapp (rz à la viande) — riz avec boeuf et légumes; thiou à la viande de mouton — on aurait pu ajouter récalcitrante sous la dent… mais au goût c’était excellent; du poulet yassa — riz et poulet mariné. Mais comme la bouffe est de plus en plus métissée et que les cuisines se ressemblent, nous avons eu aussi droit à du couscous marocain aux légumes, du spaghetti bolognais et du poulet frit. Servi à la sénégalaise dans de grands plats que tout le monde se partage. Stratégiquement, il faut savoir avec qui se placer. Un conseil, si c’est un plat que vous aimez, évitez de vous assoir devant un goinfre…
Comme je filtre l’eau tous les jours et que cette besogne est réalisée près de la cuisine, combiné à ma passion de la bouffe, j’ai eu la chance de discuter souvent avec Dieudonné. Quand il était enfant, il avait deux rêves, celui d’être infirmier et celui d’être cuisinier; le voilà comblé de préparer les repas dans un dispensaire de santé pour un mois. Charmeur et bavard, il m’a raconté qu’à sa naissance, son père et sa mère ont divorcé et que son père avait demandé et obtenu la garde de celui-ci. Mais comme son père ne s’est jamais remarié, il s’était rapidement retrouvé pensionnaire chez les pères catholiques pour y parfaire son éducation. Il fait donc partie du maigre 5 % de confession catholique alors que plus de 85 % de la population sénégalaise est musulmane. Une religion pratiquée à la sénégalaise : calmemement et pacifiquement. Les chants à Allah nous réveillent chaque matin vers 6 h 15 et reviennent 3 fois dans la journée. Même si la religion, c’est une affaire personnelle, je ne peux m’empêcher de penser à Richard Desjardins qui disait « Que cé que le Bon Dieu a contre l’Afrique…» quand je vois les conditions difficiles dans lesquelles certains vivent en région comme Thiaré…
EN VRAC
Je ne suis pas le seul a avoir eu ma dose d’émotion. Alors que la clinique était fermée un peu avant le souper et que chacun de nous était dispersé, une femme et son jeune poupon se sont présentés. La petite éprouvait des difficultés respiratoires majeures. Un étudiant l’a pris en charge et lui a fait une technique de claping. Le petit corps inerte de la petite dans ses bras, lui faisait craindre le pire. Après une dose de Ventolin, la mère est repartie avec un enfant qui nécessiterait des soins beaucoup plus spécialisés que ceux dont est capable de dispenser la clinique. C’est le constat difficile que ce futur infirmier a été en mesure de vivre…
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Selon un sondage paru dans le Dakar Life, un magazine acheté dans la rue jeudi, la femme idéale pour le Sénégalais a la peau claire; une poitrine généreuse; ni trop ronde, ni trop mince; élancée; cheveux longs; pieuse religieuse croyante; âgée de 25 à 29 ans; niveau Bac et au-delà; elle doit savoir éduquer et elle ne doit pas être menteuse… Pour ma part, je peux vous garantir que la femme sénégalaise est vraiment très jolie…
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Vendredi soir, nous avons eu droit à un petit party improvisé : les griots sont venus jouer du djembé en face du dispensaire pour nous faire danser. Oui, oui, je me suis encore couvert de ridicule… On a été rapidement rejoint par une foule. La danse africaine, c’est génial, séduisant et très physique. Fallait voir les petites d’à peine 3 ans donner des coups de hanches sur le rythme des percussions… On avait du sable jusque dans le fond de nos bobettes…
Jay
15 janvier 2011 at 19:44 //
J’en reviens pas que Dancing Boy s’humilie sur un plancher, même en sable, de danse ;-).
Jean
15 janvier 2011 at 22:08 //
Lâches pas mon Marc c’est à la fin de la soirée qu’on reconnait les bons danseurs…:)
Karine
15 janvier 2011 at 22:44 //
Et moi, je veux ce tissus là…Je sais que tu dois quitter demain mais, sais t-on jamais…J’ai vraiment hâte de te revoir! Bonne route mi amor!