Chroniques Sénégalaises – Partie 3
La cérémonie des valises
Je m’appelle Mondou Soy. J’ai perdu mon nom Marc Gauthier dans un petit village du Sénégal nommé Tiaré, situé à plus de 6 heures de route de Dakar. J’ai perdu mon nom et les 17 autres étudiants (e)s et infirmier (e)s que j’accompagne tout autant. On nous a tous baptisés de notre nouveau nom wolof, le dialecte le plus important du pays pendant une cérémonie que je ne suis pas près d’oublier. Sous le rythme endiablé des djembés, le village tout entier habillé pour l’occasion de leurs habits les plus flamboyants nous a acclamés et remerciés de leur venir en aide pendant cette fête nommée «cérémonie des valises». Chacun de nous a dû effectuer une danse africaine sous les rires et cris des enfants assis sur le sol pendant notre baptême wolof. Devant nous, les valises de médicaments, pansements et matériels éducatifs qui répondront aux besoins criants d’une population démunie.
Après notre prise de possession des lieux, aujourd’hui, nous organiserons la clinique demain et le personnel infirmier commencera à recevoir ses premiers patients dès jeudi, et ce jusqu’au 27 janvier prochain. Les heures seront longues et la population demandantes pour ces jeunes premiers. Il ne faut pas se leurrer, beaucoup de cas qui se présenteront à eux, en seront des des rarement vus dans un pays comme le nôtre et le manque de médicaments, de spécialistes rendra l’aventure encore plus difficile à vivre quand ils se verront incapables d’y répondre. La deuxième épreuve qui les guette est cette promiscuité dans laquelle notre groupe travaillera; nous habitons la clinique, cordés l’un sur l’autre et nos installations sanitaires sont au minimum. La fatigue des journées interminables sous la chaleur accablante de la brousse africaine, le risque de tomber soi-même malade, l’ennui des proches sont des pièges difficilement évitables. Bien qu’ils étaient préparés, je sens déjà que certains ne vivent pas encore ce quoi ils s’attendaient; le dépaysement, mais surtout le choc culturel mêlé à une bonne fatigue (l’avion, la route, etc.) qu’ils vivent présentement en rend certains beaucoup plus vulnérables que prévu.
La «Cérémonie des Valises» aura peut-être un impact positif, mais surtout l’arrivée des premiers patients, jeudi, sera des éléments positifs qui devraient renverser ce travail exigeant en expérience de vie unique. Le nouveau Mondou Soy que je suis devenu en est déjà convaincu…
EN VRAC
Sur notre route vers Tiaré, les baobabs se succèdent. Cet arbre grotesque et torturé, comme s’il avait poussé à l’envers, les racines vers le ciel, est devenu le symbole du Sénégal. Bien que son bois soit inutile à la construction; étant plus près du roseau que de l’arbre (coque vide et coeur mou) est un véritable «arbre à tout faire» : on récolte son huile pour en faire de la colle notamment, ses jeunes plants sont des légumes qui ressemblent à des asperges, ses feuilles fraîches sont comme des épinards, ses feuilles séchées saupoudrent le couscous, son fruit nommé poétiquement « pain de singe » est l’Imodium du Sénégalais, parce qu’il guérit de la diarrhée. Malik va me faire goûté, je vous en reparle…
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Malgré les hotspot WI-FI très fréquents è Dakar, je griffonne mes notes sur papier dans un cahier. Mes proches doivent être stupéfaits de lire que monsieur techno, lui-même, est devenu monsieur scribouilleur et enligne des mots sur du papier sur un banc, dans le bus, dans son lit…
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Parlant techno, il y a plusieurs applications iPhone capables de dénicher les réseaux Wi-Fi disponibles et ainsi se connecter rapidement. Avec mes compagnons étudiants, elle serait complètement inutile dans mon iPhone : y’en a toujours un qui tripote son iPod, prêt à diffuser son plus récent statut sur Facebook. Quand je vois une tête penchée sur son appareil : bingo! On a le WI-FI
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Sylvie Boily
10 janvier 2011 at 11:29 //
Bonjour!
Je savoure vos commentaires dans le Quotidien et dans votre
Blog.Votre passion et votre écriture me font du bien…c’est comme si j’était des vôtres!!!
Au plaisir d’être votre amie facebook!!!
Sylvie Boily Chicoutimi
Réjean B.
10 janvier 2011 at 23:36 //
Ça remonte la barre pour notre prochain couscous … 🙂
J’ai vraiment hâte de voir ton documentaire
À bientôt
Réjean