Good design is good design.
Hier, j’étais en rencontre avec un client et une firme de programmation web. Nous discutions de certains changements que nous voulions apporter au site du client, de certaines améliorations au niveau des fonctionnalités et finalement remettre le design de celui-ci à niveau. Comme je venais de créer une nouvelle image pour cette entreprise, c’était normal que la vitrine principale vers l’extérieur (lire Internet) reflète ce renouveau. La discussion allait bon train jusqu’à ce que j’entende de la part du programmeur, une phrase qui me hérisse toutes les fois que je l’entends : « il faut faire un bon design « web », la plupart des boîtes de graphisme ne maîtrisent pas ce genre de design…».
Bad design is bad design. Point. Pas besoin d’avoir la tête à Papineau pour comprendre que si tu es un mauvais designer, tu ne réussiras pas plus à faire du bon design trad’ que du bon design web. Ce n’est pas une question d’application, mais de connaissances techniques et de la maîtrise de celles-ci. On voit du mauvais design partout : sur le web oui, mais tout autant sur des affiches, dans les journaux, et sur des documents imprimés. Du design qui ne devrait pas porter ce nom. Des pièces qui bafouent les règles de visibilité et de structure d’information; des productions qui négligent les normes typographiques et qui finalement ne tiennent pas compte de la clientèle pour laquelle elles ont été créées, ni du média sur lesquelles on les exploite. Bad design. Quand une publicité créée pour un côté d’autobus est illisible quand on la regarde de notre voiture, ce n’est pas bon; mais on ne dit pas que le graphiste qui l’a produit n’est pas un bon graphiste de «publicité d’autobus», on dit simplement qu’il n’est pas un bon graphiste. Point. Quand un concepteur produit une publicité sur un panneau de route et que le slogan de cette pub contient quatre phrases en typo condensé, ce n’est pas qu’il ne maîtrise pas le médium, mais c’est simplement qu’il est un mauvais concepteur. Point. Bad design is bad design.
Good design is good design. Partout. Sur le web et sur les imprimés. Quand on lit un document et que l’on ne se pose pas de question par rapport au sens de lecture et que la structure d’information même abondante est digérable, c’est du bon design. Quand un graphiste conçoit une brochure pour une clientèle plus âgée et fait un choix typographique conséquent, c’est du bon design. Quand un designer opte pour des couleurs, des contrastes et des formes en fonction d’un besoin et non de ses goûts personnels, c’est du bon design. Un bon designer s’adapte aux médias dans lesquels ses productions vont se retrouver; son approche conceptuelle s’adaptera aux exigences de celui-ci et tirera tout autant profit de ses avantages. Tel un bon cusininier capable de s’adapter aux arrivages et aux saisons, un bon designer s’ajuste aux contraintes et trouve toujours la manière de bien passer son message.
Ce n’est pas un programmeur qui viendra me dire comment être un bon designer. Comme ce n’est pas moi qui donnerai des directives techniques de programmation à un programmeur. De la même façon que je ne dirai pas à un photographe digne de ce nom comment éclairer son sujet. C’est pour ça que je l’engage. Je me fie à lui. S’il éclaire mal, ma conclusion est que ce n’est pas un bon photographe, pas un bon photographe qui s’éclaire mal. C’est son job et je le paie pour ça. Pour les mêmes raisons que mon client m’a engagé. Pour mon talent de designer. Pas de designer web. De bon designer, point.
> Good Design : logo de Milton Glaser qui n’a pas pris une ride depuis 1977
Suzanne Beaulieu
11 mars 2010 at 9:13 //
Ben voyons marc, du calme. bonne journée quand même
Jay
11 mars 2010 at 10:31 //
Et voilà comment ça se joue… Tout le monde pense posséder l’oeil, mais rare sont ceux qui comprennent vraiment ce qu’ils font et pourquoi.
Pas un domaine facile du tout…