25% de rabais sur mes idées?
L’autre jour à mon bureau, je reçois une enveloppe débordante de coupons-rabais. Vous savez le même genre que celles que l’on reçoit à la maison, remplies d’offres de McDo, PFK, l’Actualité, etc.; le genre Primes de Luxe (ça existe encore?). La seule différence avec la version maison du cadeau-surprise reçu était son contenu : que des commerces régionaux offrant des rabais, des 2/1 et des gratuités. L’idée, même si elle n’est pas nouvelle, a fait ses preuves dans certaines sphères d’activités et permet à des entreprises de se faire connaître tout en attirant une clientèle nouvelle. Ce n’est pas une fin en soi et peut créer de nouvelles relations pas nécessairement construites sur les meilleures bases, mais bon. Jusque-là rien d’anormal. Mais voilà que je tombe sur une feuille vantant un professionnel (?) du domaine du web qui annonçait un rabais de 1000 $ sur une conception de site internet à 5000 $. Heu. Re-heu. Je ne comprends pas. Et je suis plutôt mal à l’aise avec le principe. Pour plusieurs raisons. Premièrement, comment peut-on évaluer qu’un site internet coûtera 5000 $ ou 10 000 $ quand on n’a aucune idée du client/projet/mandat, ni de sa complexité. Deuxièmement, en rapport avec mon premier point : comment peut-on offir un rabais de 1000 $ sur un truc que l’on n’a pas évalué? Bullshit. Mon troisième et plus important point par rapport à cette façon de faire est la notion difficile de cohabitation avec promo et professionnalisme. Je n’ai pas trouvé dans l’enveloppe un 10% de rabais d’un brillant cabinet d’avocat applicable sur ma prochaine négociation difficile. Ni de comptable prêt à réaliser mes rapports de taxes au rabais – payez un trimestre à plein tarif et le second à demi-prix!… Encore moins d’un psychologue ravi de me parler de ses 7 séances pour le prix de 5. Professionnalisme. Un client qui débarque chez moi, ne le fais pas parce que je suis en vente pour le mois, ni pour bénéficier du mois du logo. Il le fait pour des raisons professionnelles : il aime ce que je fais ou on lui a dit du bien de moi, et pense que son entreprise peut bénéficier de mes conseils. Point à la ligne. Ne cherchez pas ailleurs. Je m’imagine mal un client venir me rencontrer avec son coupon dans la main qui lui donne un rabais de 25 % sur sa prochaine campagne. Quand j’ai créé Traitdemarc, il y maintenant deux ans, on avait parlé de moi dans le journal Le Quotidien et le journaliste avait repris une phrase que je lui avais dite : «… une bonne idée ne coûte pas nécessairement cher… ». Dans la semaine suivante, j’avais reçu un appel d’un client potentiel intéressé à me rencontrer. Pas parce que je travaillais bien, mais bien parce que dans son esprit, «…mes idées ne coûtaient pas nécessairement cher… » Lors de l’analyse de son dossier, j’ai vite réalisé que mes honoraires ne lui conviendraient pas. La notion d’honoraires dans une boîte de création n’est pas coulée dans le béton et est plutôt élastique et malléable dans mon cas. Si certaines boîtes travaillent à l’heure, je préfère de loin travailler au mandat. Si certains de mes clients bénéficient de privilèges que d’autres n’ont pas, d’autres, par contre, ont droit à des conseils qui n’apparaissent pas nécessairement sur leur facture. Si certains m’emploient à la pièce, d’autres ne jurent que par moi. Ma clientèle est aussi diverse que les façons dont je peux m’occuper d’eux. Mais tous ont un point commun : ils m’ont choisi pour ce que je pouvais leur apporter, pas pour un rabais quelconque.
alain bouchard
11 novembre 2009 at 10:53 //
TraitdeMarc-o-dollar ?
marc
11 novembre 2009 at 10:56 //
Non. Dollara-Marc 🙂
Martin Larose
11 novembre 2009 at 17:33 //
…ou Wal-Marc?
Jay
12 novembre 2009 at 22:57 //
Écoute, j’ai vu la même compagnie partir un groupe sur Facebook qui promettait, ou faisait miroiter plutôt, la chance de gagner 1000$ si on votait pour lui pour l’entrepreneur de l’année. C’est assez triste. Je voulais pas en parler, mais mes doigts ont pas pu se retenir… Et tout de suite après ça, Luc Dupont qui vient faire une conférence pour dire que les entreprises de la région sont vraiment en retard au niveau du WEB. Où tu penses qu’ils vont aller pour se faire faire une page WEB de débarras juste pour en avoir une? BANG! et on recule de 2 cases…
marc
12 novembre 2009 at 23:47 //
@ Jay
Ouch. Tu n’as pas la langue dans ta poche! Je n’ai pas voulu juger de leur façon de se mettre en marché, j’ai seulement dit que ce n’est pas la mienne. Les commentaires sont ouverts pour s’exprimer et tu as droit à ton opinion. Ce qui m’intéresse plus, c’est le point que tu soulèves sur l’intervention de Luc Dupont et du retard sur la région par rapport au web. Moi aussi cela m’a troublé, un peu comme toi, pas pour les mêmes raisons que la population en général, par contre. Parce que les entreprises vont vouloir faire n’importe quoi pour combler celui-ci. Comme il y a une dizaine d’années quand on a vécu le délire de la première vague web et que tout le monde voulait son site internet même si ce n’était pas obligatoire dans leur marché. On a vu des entreprises subventionnées éclorent comme des champignons faire des sites internet comme de la saucisse, sans se soucier de la pertinence des contenus. Ce sont encore ces sites que l’on voit en ligne. La deuxième vague est tout aussi troublante : on a tourné au web 2.0, mais on ne soucie pas plus de l’information que l’on diffuse par eux. Oui, on permet aux entreprises de s’exprimer et de prendre le contrôle de leur web, sans penser qu’ils n’ont pas nécessairement les compétences ou le temps pour gérer tout ça… Je pense que tu viens de me donner un sujet de billet 😉