Macho Macho Man, I’d rather be a…
Cette semaine on a eu droit à une mini tempête médiatique au sujet d’une publicité virale diffusée sur YouTube mettant en vedette le joueur des Canadiens de Montréal, Georges Laraque et de séduisantes nymphettes jouant au hockey bottine pour nous vanter les vertus d’une boisson énergétique alcoolisée (la pub est ici). Publicité banale et insipide comme le sont ces centaines de publicités de bière avec des bébés-big-boobs et des mecs-aux-pecs-impecs : y a de la joie, du party, de la plage, de la séduction, bref, le genre de pub qui oublie de nous dire que finalement le seul attrait physique qu’on risque d’avoir si on consomme trop du produit vanté n’est pas celui présenté à l’écran, mais une énorme bedaine de bière. La communauté blogueuse a largement couvert l’événement et contribué, en la diffusant, à créer le buzz recherché. La tempête a été déclarée par Axelle Beniey, de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle, traitant la publicité de dégradante pour les femmes, de mauvaises images pour la jeunesse, bla-bla-bla… La cassette. Je suis tanné de ces sempiternels sermons rétrogrades de féminisme post 68; nous sommes presque en 2010, bordel! Ce qui me fait doublement pomper c’est que nous n’entendons jamais ce genre d’exposé dénonciateur quand on ridiculise des hommes dans des publicités… Un article très intéressant paru en août dans la section « affaires » du Globe And Mail (« Why men in ads are dumb goofy or completely inept » pas de lien disponible, sauf si vous êtes abonné au GAM) parlait d’une nouvelle tendance en publicité, celle de la misandrie (ho! ho! beau mot à chercher dans le dico). La mode est à réaliser des pubs où, dans plein de contextes différents, les hommes sont dépeints comme des incapables, des simplets, des gaffeurs ou de parfaits imbéciles surtout si on les compare directement à leurs épouses. Exemple : un homme a le rhume et se transforme immédiatement en gamin; un homme incapable de se retenir devant une plaque de biscuit préparée pas sa gentille épouse se brûle les doigts et finalement un homme joue le rôle d’un chat qui cherche à se faire nourrir par sa maîtresse (je n’ose imaginer quelle onde de choc celle-ci aurait créée si on avait inversé les rôles des protagonistes!). Ironiquement, ces publicités, toujours selon l’article, plaisent énormément aux femmes qui ne voient rien de bien méchant dans celles-ci. N’est-ce pas là un exemple de double discours? Pour citer un commentaire d’un lecteur sur le blogue de Patrick Lagacé à ce sujet : « si ça avait été Alexandra Wosniak qui jouait au tennis avec des Cupidons en boxers, ça aurait été tout à fait correct.» Deux poids, deux mesures. Comme le principe de la discrimination positive (comment de la discrimination peut-elle être positive!!!). La publicité dans laquelle Laraque joue est une mauvaise publicité. Point. Il ne faut rien chercher de plus que ça. L’exploitation du corps de la femme n’y est pas plus évidente que dans des pubs du même genre. Ni plus, ni moins. Madame Beniey, choisissez vos combats, celui-là n’en vaut pas la peine.
Martin Larose
16 octobre 2009 at 16:13 //
…le pire Marc, dans toute cette histoire…c’est qu’il s’est excusé. Et c’est ça qui est triste, bien plus triste que les exaltées qui caquettent à chaque fois que le fermier traverse le poulailler et qui piquent de la tête dans toutes les directions.
Il n’avait pas à s’excuser…
La pub était mauvaise soit, mais ni sexiste, ni dégradante…tout simplement drôle.
En s’excusant, Laraque a confirmé, encore une fois malheureusement, que nous sommes des castrés, de petits garçons qu’on envoie au tableau noir afin d’écrire 300 fois qu’on ne le fera plus.
Les pubs en Italie, en France, en Suède et en Europe en général feraient pomper l’air à une grande majorité de ‘féministes’ d’ici…si on peut les appeler ainsi.
On célèbre ces jours-ci en le publiant de nouveau, le 30e anniversaire du bouquin ‘Les 36 cordes sensibles des Québécois’ écrit par Jacques Bouchard. Une de ces dites cordes était/est le matriarcat.
Ce n’est pas le féminisme qui est en cause ici…il est essentiel s’il vise une mise à niveau des droits des femmes ET des hommes.
Ce qui est en cause, c’est ce qui est tristement toujours d’actualité. i.e. un ‘Lacordairisme de la chaire et de la masculinité hérité de notre passé.
marc
19 octobre 2009 at 8:14 //
Encore un commentaire très pertinent, Martin! Le mauvais choix de Laraque a été de jouer dans une pub plate. Sur ma page Facebook, il y a eu un mini débat sur ce billet et la conclusion à laquelle je suis arrivé, c’est que plusieurs femmes n’approuvent peut-être pas ce genre d’annonce, mais ne les désapprouve pas non plus, ça les laisse indifférentes. Pour ce qui est de l’Europe, on peut parler d’ouverture d’esprit, mais avant tout d’une absence de la culture de l’autruche : penser qu’en ne parlant pas d’une chose, les gens penseront que ça n’existe pas. Pour chaque pub que tu fais, tu t’adresses avant tout à une clientèle type : je ne suis pas la clientèle type du produit que Laraque et ses pitounes vendaient, donc la pub ne m’a pas atteint. Je suis convaincu que la pub a visé juste sur sa clientèle visée en créant un buzz autour de la « tempête ».
On parle beaucoup de générations… X, Y, Z. Voilà encore un bel exemple. Dans toutes ses générations, il y a eu des codes vestimentaires et des valeurs partagées. Le code vestimentaire des jeunes d’aujourd’hui est très différent de mon temps de jeunesse, beaucoup plus explicite en tout cas, pourquoi serais-je surpris que ça se répercute dans la publicité? On a oublié que la pub est un microcosme des tendances…