À l’attaque des tablettes.
J’ai pris connaissance, via Cyberpresse, d’une étude menée par la firme GFK sur les habitudes de consommation par rapport au choix que font les gens lors de leurs emplettes à l’épicerie. On y apprend que si peu de gens ont une liste écrite lorsqu’ils se présentent au supermarché, la plupart ont quand même une bonne idée des trucs qu’ils comptent acheter. Ce qui est spécial, c’est que la décision ultime se prend à 70 % sur place. S’il n’a pas déjà une marque en tête, lorsque le client se retrouve en épicerie à la recherche d’un produit type, celui-ci ira immanquablement vers une marque reconnue. Il y a peu de chance que le client change sa marque référée s’il la retrouve sur les tablettes. Pour réaliser cette étude, GFK a interrogé des gens qui entraient au supermarché en leur demandant ce qu’ils comptaient acheter pour ensuite vérifier leurs paniers à la sortie. L’indice le plus intéressant de l’étude se situe au niveau des achats impulsifs, non prévus lors de la visite à l’épicerie, représentant 40 % du panier d’épicerie du consommateur moyen. Les dégustations, les offres directes (coupons-rabais, promotions de lancement, etc.) exercent une très grande force d’attraction dans les allées des épiceries. Pas besoin de vous expliquer pourquoi la guerre de la tablette et du comptoir en est une si féroce; la place que prendra un produit par rapport à un autre est déterminante par rapport au choix que fera l’acheteur potentiel. L’importance de l’emballage est primordiale, je ne comprends toujours pas pourquoi un fabricant qui a travaillé, en recherche et développement, pendant des années à créer le produit le plus parfait qui soit, quand arrive le temps de mettre celui-ci en marché, économise sur l’emballage, coupe ses budgets en engageant n’importe qui pour le mettre en marché. Certains produits de qualité sont si mal emballés qu’on n’a pas le goût d’aller plus loin dans notre expérience sensorielle. En confiant le mandat de créer un emballage qui mettra leur produit en valeur à des amateurs, les entreprises mettent leurs ventes en péril. En confiant leurs packaging à des fabricants directs au lieu de passer par une firme spécialisée en graphisme, ces entreprises se privent d’une expertise et d’une aide indispensable quant à la mise en valeur de la personnalité unique de son produit. Si 40 % des achats se font sur le coup de l’émotion, imaginez le pouvoir d’attraction que comporte un conditionnement adéquat qui met les qualités du produit en évidence, certes, mais tout autant inspire et séduit le client potentiel. Avant même de goûter au produit, le client potentiel doit être attiré, informé et convaincu. Combien de fois vous êtes-vous retrouvé devant la tablette, hésitant entre plusieurs produits de marques concurrentes, à « regarder » le produit qui vous semblait le meilleur? Alors que le concept culinaire n’a jamais été autant à l’honneur, que nos tablettes n’ont jamais autant débordé d’excellents produits provenant de partout dans le monde, que la richesse alimentaire est à son apogée, que les consommateurs sont de plus en plus informés, connaisseurs, et épicuriens, il serait bête que votre produit reste sur la tablette…
> Profitez de Pâques qui s’en vient pour acheter des produits de Chocolat Lulu. J’ai pris cette photo dans un magasin, dernièrement, réalisant que malgré ses 10 ans, le packaging que j’avais créé pour leurs figurines en chocolat pour Pâques se défendait encore assez bien.
Clef-re
6 avril 2009 at 20:39 //
Ni tablettes, ni Lulu, chez Lustucru !
On chocolatise chaque année un peu plus tôt, dans nos rayons : bientôt Pâques post-réveillon ?…
Martin Larose
7 avril 2009 at 11:04 //
hmmm…pas certain cette fois-ci.
À bon vin…point d’enseigne.
C’est ce qu’on nous disait autrefois…
Clef-re
7 avril 2009 at 13:56 //
Ce qu’on mange, c’est l’contenu, ou l’contenant ?… 😉
marc
7 avril 2009 at 19:57 //
@ Martin
La première règle pour la commercialisation d’un produit, c’est de le faire connaître. Si ton budget ne te permet aucune publicité, que te reste-t’-il pour attirer un consommateur? Son packaging.
Et si ce produit est excellent, il mérite un excellent emballage. Je n’ai pas parlé d’emballage dispendieux ni de suremballage, mais du moins, un qui représente le mieux le produit. Mon point était qu’il y a beaucoup de produits excellents qui se présentent mal, et comme c’est souvent sa seule façon de se défendre… ben, il reste sur la tablette. Et c’est dommage.
@ Clef-re
Mmmm. Honnêtement y a des emballages qui sont souvent meilleurs que le produit! Ici encore, la pertinence est tellement importante. Il y a quelques semaines, je suis allé dans un restaurant de type familiale, rien de très épatant avec une cuisine plus qu’ordinaire. Le menu qu’on m’a présenté était pourtant une création graphique intéressante… trop même. Mal orienté finalement. Ce n’est pas du tout le genre de menu dont ce restaurant avait besoin pour bien se faire connaître. Il donnait l’allure d’un bistro urbain branché, mais avec une cuisine peu recherchée à la limite du fast-food. Ici, le propriétaire s’est payé une création qui ne le représentait pas. Il y aura même des clients pour dire que l’offre du restaurateur était malhonnête… En emballage de produit, c’est pareil. Une boîte de tomate commerciale ($) ne se package pas de la même manière qu’une boîte de tomates san marzanno cueuillies sur vigne à la main ($$$); le consommateur ne sera pas le même non plus, et on n’utilisera pas, non plus, les deux produits de la même manière. Besoin différent, produits différents, emballages différents. Alors oui, on mange un peu le contenu 🙂