Charlie Brown, Snoopy et moi.
Je n’arrive pas à me rappeler quand je les ai connus. Au primaire, secondaire? J’ai une mémoire de 512k. Même pas une HD. En fait, ma mémoire est aussi bonne que ma vision de loin. OK. Je prends 2 minutes et ouvre une parenthèse pour vous raconter « La fois que j’ai eu de l’air le plus fou #324 » : pendant les dernières vacances de Noël, alors que je me trouve au rayon de la pâtisserie de l’épicerie Corneau Cantin, j’aperçois Kathy, ma pote de chez Chlorophylle, qui entre. Je la salue, mais elle ne me voit pas puisqu’elle ne réagit pas. Alors, je refais un bye-bye encore plus significatif, sans succès. Alors qu’elle est très près de moi, je me rends compte qu’elle vient tout juste de se lever, car elle a les yeux tout enflés, elle semble sortir tout juste du lit. Je m’approche et lui dis amicalement : « hey, t’a ben la face bouffie à matin! , tout juste avant de me rendre compte que ce n’est pas Kathy. Bravo. La femme que je viens d’insulter me regarde et me dit mi-figue mi-raisin : « je fais si dure que ça? ». Je fonds. Sous ma tuque de laine, il doit faire 40 °C. Le reste de mon visage prend la couleur de mon nez. J’ai l’impression que mon antisudorifique vient de se liquéfier instantanément. Je balbutie « heu nooooonnn, pas du tout… nonnn , je vous ai prise pour… une amie ». C’est certain. Ça prend tout qu’une amie pour se laisser traiter de bouffie… À toutes les rangées de l’épicerie, je la rencontrais à nouveau et je prenais, par la même occasion, quelques degrés supplémentaires sous la tuque. Bon voilà. Fin de la parenthèse. J’ai fait un Charlie Brown de moi. Ce qui me ramène à mon sujet principal; je me rappelle plus comment j’ai connu mon ami Charlie Brown, mais cela fait un bail. J’en parle parce que pendant les Fêtes, à part insulter de parfaites inconnues, j’ai visité l’exposition « Le monde de Charlie Brown : la vie et l’oeuvre de Charles M. Schulz » à la Pulperie de Chicoutimi. C’est une exposition itinérante qui nous provient de la Fondation Charles M. Schulz, le créateur de Peanuts. Je n’ai pas de mémoire mais en lisant les informations sur les pièces exposées, cela m’a rappelé que j’avais dans ma bibliothèque une autobiographie pas mal intéressante qui s’intitule « Charlie Brown, Snoopy and Me » (d’où mon titre). L’expo a surtout revigoré tout l’amour que j’ai pour cette bande dessinée. Son intelligence, sa créativité, sa subtilité, son humour pourtant si simple. Ce trait de crayon. J’ai d’ailleurs bavé en voyant les crayonnés originaux. Quelle belle histoire que celle de Schulz et de ses personnages! Refusant que sa création soit reprise ou faite par un studio, comme l’ont fait avant lui Hergé et Disney, il a dessiné jusqu’à la fin ses bandes quotidiennes; mourant quelques heures avant la parution de la dernière. On voit d’ailleurs le dernier strip à l’expo: Snoopy sur sa niche, tapant sur sa Remington le texte d’adieu de son papa. Les souvenirs que cette expo m’a rappelés sont légions : les articles aux couleurs des personnages qui jonchaient mon premier appartement à Montréal (j’avais même des draps – on s’entend, qu’on était loin du bachelor-lounge-piège-à-fille !!!!!), ma quète dans toutes les bouquineries usagées pour trouver de vieux exemplaires originaux (ma meilleure collecte : Lennoxville près de Sherbrooke, lors d’une immersion anglaise – fallait me voir revenir en vélo avec la boîte de carton sur le guidon), mon sac d’école Snoopy (que j’avais au Cégep… – sans commentaires svp…), mais avant tout, le plaisir sans cesse renouvellé de relire et relire ces classiques de l’histoire de la bande dessiné. Si le coeur vous en dit, une super collection regroupant tout les strips de 1950 à 2000, un travail d’archives colossal, est en court de parution. L’éditeur Fantagraphics publie, à raison de deux livres par an, pendant 12 ans, tous les bandes créées par Schulz. C’est un must pour le collectionneur.
> Le monde de Charlie Brown : la vie et l’oeuvre de Charles M. Schulz
Du 6 déc 2008 au 12 avril 2009 – Pulperie de Chicoutimi.
> The Complete Peanuts – vol. 50-54, vol. 55-58, vol.59-62, vol. 63-66, vol. 67-70.
Le reste est à paraître… – Fantagraphics Book
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