Je me sens un peu comme ça.
J’ai l’impression de travailler sur mille projets différents en même temps. J’ai la souris qui fait juste un rond. J’écris des textes sérieux, trouve des slogans rigolos, me préoccupe de l’environnement, encourage la consommation, aiguise mon crayon, enlève des pixels, retouche des photos et n’arrive pas à me décider sur quelle typo m’arrêter. Mes clients sont industriels, touristiques, entrepreneurs, créateurs, corporatifs ou à but non lucratif, mais sont surtout patients. Je suis papier-ciseau-pixel. Je griffonne des pages et des pages dont je ne me sers jamais. Mon cahier spiral m’inspire à l’emplir à l’infini. J’esquisse plus vite que mon ombre. Je suis le Lucky Luke de la pub. Je suis à 100 à l’heure (en km pas en $). Je me refuse plus de concepts que mes clients. Je suis plus dur que mes clients. En fait, je ne voudrais jamais m’avoir comme client. Je suis comme la fresque que ces artistes peignent : chaque coup de pinceau semble être donné au hasard, mais relève plutôt d’une mise en scène précise dont le dénouement nous sera dévoilé qu’uniquement à la fin. Il est minuit trente. Il serait peut-être le temps d’aller me coucher.
Petit rajout du lendemain: Si vous avez été autant impressionné que moi du travail de ces artistes, je vous invite à écouter le « making of » du vidéo. Je suis toujours aussi fasciné de voir à quel point la créativité des gens les pousse à se réinventer.