L’habit ne fait plus le moine.
Les temps changent. Les vêtements aussi. Plus encore que les goûts, c’est la signification du code vestimentaire qui est complètement bouleversée. Jadis, «faire des affaires» signifiait immédiatement porter le costume. Complet-cravate était le mot d’ordre. Le code. Certaines sphères d’activités étaient plus touchées que d’autres: milieu financier, conseil, etc. mais c’était quand même répandu dans tout le milieu des affaires. Cette standardisation avait pour but de démontrer, mais surtout d’assurer, une confiance envers son interlocuteur. Le message disait «je porte ce que je représente». Depuis quelques années, ce code a changé. Je ne veux pas parler d’évolution puisque cela serait discréditer la valeur que certaines personnes donnent encore à cette façon de se vêtir, mais il faut admettre que notre vision est maintenant différente. Observez autour de vous, lors de votre prochain dîner d’affaires, et voyez comment le complet-cravate est en minorité. Observez comment les gens sont maintenant vêtus. Observez comment par rapport à ce constat si vous ou les autres personnes ont une opinion différente par rapport à ce fait. Moi, je ne pense pas. Le code est maintenant plus vague, moins défini. On voit de plus en plus d’importants dirigeants d’entreprise porter des vêtements plus décontractés. Si auparavant on jugeait plus facilement les gens qui sortaient du code, aujourd’hui la norme est beaucoup moins standard. Ce que je trouve drôle dans ce genre de langage non-verbal qu’est l’habillement c’est qu’il pouvait s’avérer être percu différement selon qu’on entre dans la norme ou pas. Comme je n’ai jamais porté le costume, un client m’avait déjà fait remarquer que cela le rassurait (!), qu’au contraire si j’en avais porté un, j’aurais démontré un manque de créativité (!). Comme si un banquier en t-shirt était autant incompétent qu’un designer en complet. Au lieu de se noyer dans la masse, un désir de sortir de celle-ci est maintenant palpable. Au lieu de se joindre à un groupe, on s’individualise même si nous suivons les modes. Nous sommes désormais, et de plus en plus, ce nous portons.
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