Casseurs de pub.
J’aime bien les créatifs de l’organisme Adbusters même si je ne partage pas toutes leurs opinions. Ils sont un peu trop extrémistes à mon goût: je pense que la vérité se trouve, plus souvent qu’autrement, au centre. Je dis que je les aime bien parce que je trouve que leur façon de combattre avec férocité l’injustice sociale, la société de consommation et les marques populaires comme Mc Donald’s, Starbuck et Wal-Mart est toujours fait avec intelligence et goût. Je me répète, mais on peut ne pas être d’accord avec une telle idéologie et être quand même en mesure de reconnaître que les arguments proposés tiennent la route. Véritable mouvement de contre-culture, Adbusters a été créé à Vancouver au début des années 90 par deux ex-conseillers en marketing (!), au début sous forme d’un magazine (toujours publié d’ailleurs) et très rapidement par des activités de revendication diverses. Ils se sont fait connaître rapidement grâce à leurs satires de publicités (voir les 2 exemples) où, en bricolant les annonceurs phares de l’industrie comme Calvin Klein, Marlboro, ils réussissaient à passer un message différent, dénonçant par le fait même le message original. Le mouvement a toujours pris pour cible les grosses corporations qui tentent, selon lui, de créer une société homogène dépendante de ses produits. On lui doit d’ailleurs les activités telles Buy Nothing Day (Journée sans achat) et TV TurnOff Week (La semaine sans télé), plus connues au Canada anglais. Comme le magazine n’a jamais eu de traduction en français, le mouvement n’a pas eu une grande visibilité au Québec. Pourtant, en France, Les Casseurs de Pub (traduction littérale de Adbusters) ont pris un essor important : on leur doit quelques coups d’éclat tels des graffitis sur les pubs du métro de Paris où, en une nuit, chaque message avait été changé. Je vous parle de ça parce que je trouve que ces organismes sont importants pour une société comme la nôtre. Il faut les comparer à un chien de garde comme Protégez-vous qui fixe la ligne jusqu’où on a le droit d’aller dans le discours publicitaire. Non pas comme une censure: je suis contre la censure de toute sorte; mais plutôt comme des balises de sécurité. Un avertissement qu’on ne peut pas dire n’importe quoi sur n’importe qui en pub. Je pense qu’en faisant de la pub intelligente, on respecte un peu plus notre clientèle cible. L’argument « parlez en bien, parlez en mal » tient d’une façon rétrograde de communiquer : comme si, le fait d’entendre uniquement parler de quelqu’un nous le faisait aimer instantanément. Je pense que les consommateurs d’aujourd’hui sont plus avertis, plus renseignés qu’auparavant et qu’ils se laissent de moins en moins impressionner par les discours creux. Tant mieux. Parce que de cette façon, cela nous laisse encore plus de latitude afin de créer des communications beaucoup plus éclairées, intelligentes et sensibles, encore plus près des valeurs partagées par les gens.
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