Dans les typos les meilleurs graphistes.
J’ai toujours dit que l’on reconnaissait les bons graphistes par l’usage qu’ils font de la typographie. Bien au delà des formes et des couleurs, les notions de bases dans ce domaine particulier de notre métier doivent être, dans un premier temps, acquises et ensuite maîtrisées. Le problème est que beaucoup de graphistes sont des autodidactes sans formation et que cette partie du métier leur échappe. Attention, je ne dis pas qu’ils sont mauvais pour autant, je dis simplement que dans certains cas, leurs lacunes typographiques sont apparentes. D’autant plus que depuis l’avenement des ordinateurs (hé oui, il se faisait du graphisme avant le mac !), l’on se fie uniquement sur ses appareils pour calibrer ses textes. Pire encore, on torture des caractères pour arriver à ses fins. Il n’y a rien de pire, selon moi, qu’une police de caractère étirée ou condensée avec un logiciel de mise en page. La polices ont été créées avec une graisse et une chasse bien à elles, si on en veut une plus condensée, on regarde si la famille en contient une, sinon on change de famille: mais de grâce, n’écrasez pas le caractère! J’ai eu la chance de côtoyer des sommités comme professeurs, de vrais typographes, du temps où c’était encore un métier. Du temps où des familles complètes étaient dessinées à la main. J’ai des amis graphistes qui gagnent leurs vies à créer des polices. C’est pour moi, un mélange de sciences et d’art, d’architecture et d’ingénierie. Alors quand on étire une lettre jusqu’à ne plus la reconnaître, qu’on la dénature c’est pour moi l’équivalent de manger du foie gras avec du ketchup. Gaspiller. Je ne cherche à mouler les graphistes et restreindre leur créativité. La digression des règles provoque souvent des créations intéressantes. Le parallèle avec la cuisine est d’ailleurs excellent; avant d’improviser une recette, un bon chef sait comment cela se passe et maîtrise ses techniques. Il existe une multitude de références sur la typographie sur internet, il existe des livres, il n’est jamais trop tard pour apprendre et surtout comprendre comment cela se passe au delà du clavier.
Éliane Vincent
1 mars 2013 at 15:14 //
J’ai étudié la typograhie avec Henri-Paul Bronsard il y a tant d’années… bien avant le mac! Je te rejoins absolument dans ta réflexion. Un beau texte, une belle typo, un bel équilibre, et le marketing peut devenir oeuvre d’art.
marc™
2 mars 2013 at 11:43 //
Ouais, c’est un gros avantage d’avoir connu la typo avant le mac, tout comme les techniques d’impression. Merci pour le commentaire!
Pierre Brousseau
4 mai 2015 at 7:22 //
Moi j’ai connu Henri-Paul a Québec a ses début en 1965 je revenais de la Suisse et ma voiture étais en panne comme par hasard Henri passait par la il était attiré par ma plaque d’immatriculation de la Suisse sur ma volkswagen. Gentils comme il est il m’a offert de me pousser et la faire démarré dans la côte et nous sommes devenu amis jusqu’a ce qu’il parte en Suisse a son tour apprendre entre autre la typographie et
crée la typo numérique et bien d’autres petits chefs-d’oeuvre.